Beaucoup de progrès ont été réalisés dans le traitement du
cancer colorectal pour éviter la survenue de toute récidive locale,
pour aeindre des taux de guérison élevés et pour réduire la
morbidité liée au traitement. Cependant, l'interprétaon des
résultats d'essais dièrent selon les pays. Tout le monde
s'accorde à dire que la chirurgie seule constue un bon
traitement des tumeurs précoces et qu'un traitement
néoadjuvant est nécessaire pour les tumeurs les plus avancées.
Cependant, des disparités existent concernant la grande majorité
des tumeurs qui se situent entre ces deux extrêmes.
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Dans le cas des tumeurs précoces, le risque d'une récidive locale
est si faible que la chirurgie seule sut. Ces tumeurs
représentent 40 % des cancers du rectum. Après classicaon par
IRM haute résoluon, les tumeurs précoces sont catégorisées cT1
-2 voire cT3a si elles se situent dans les 5 cm autour du canal anal,
jusqu'à cT3b si elles se situent dans la pare moyenne du rectum
et jusqu'à cT3c si elles se situent dans sa pare supérieure dans le
cas où le fascia mésorectal (fmr) n'est pas touché. L'état des
ganglions lymphaques importe peu, mais si des ganglions
pathologiques sont présents, il ne doit pas y en avoir plus d'un ou
deux dans la pare supérieure du rectum. Le groupe
intermédiaire est constué des tumeurs pour lesquelles le taux
de récidive locale après chirurgie seule est le plus élevé. La
radiothérapie préopératoire permet alors de réduire de risque
d’environ 60%. La plupart des tumeurs cT3 apparennent à ce
groupe ainsi que certaines T4a. Le traitement standard pour ce
type de tumeurs est la radiothérapie de courte durée (5 x 5 Gy)
car praque, peu coûteuse et sa toxicité est bien moindre que la
radiochimiothérapie qui peut aller jusqu'à 50 Gy et fait appel à la
capécitabine. Ces tumeurs représentent 45 à 50 % des cancers du
rectum. Les tumeurs localement avancées (cT3 fmr+ et cT4b) se
développant vers un organe dicile à réséquer nécessitent une
réducon de la taille ou du stade anatomo-clinique de la tumeur
et ne doivent pas être opérées immédiatement. Dans le cas de
ces tumeurs, qui ne représentent que 10 à 15 % des cancers
colorectaux, la radiochimiothérapie est le traitement
recommandé. Chez les paents âgés ou chez les paents
présentant une comorbidité, la radiothérapie de courte durée
avec un délai de 6 à 8 semaines est une alternave intéressante
et certainement aussi ecace.
Plusieurs problèmes demeurent concernant le traitement du
cancer colorectal. L'un d'entre eux consiste à retarder la chirurgie
après la radiothérapie de courte durée. Ceci permet de diminuer
les complicaons liées à la chirurgie, d'obtenir une réducon de
la taille et du stade de la tumeur, et parfois même une réponse
clinique et pathologique complète. L'inconvénient réside dans le
fait que le début de la chimiothérapie adjuvante est retardé.
Depuis la publicaon des premiers résultats de l'essai Stockholm
III comparant d’une part la radiothérapie de courte durée avec
chirurgie immédiate ou retardée et d’autre part la radiothérapie
de longue durée avec chirurgie retardée, la radiothérapie de
courte durée avec retard est devenue très répandue.
La préservaon des organes est actuellement extrêmement
répandue et peut même constuer une opon intéressante chez
certains paents car la chirurgie, même sans stomie permanente,
provoque une certaine morbidité. La préservaon des organes
dépend de la sensibilité à la radiothérapie ou radiochimiothérapie
et cee dernière ne peut actuellement être prédite, hormis la
taille de la tumeur. Une pete tumeur, vraisemblablement
précoce, présente une probabilité de réponse plus élevée qu'une
grosse tumeur ou une tumeur avancée, même si une tumeur très
peu protubérante et pete peut être localement avancée.
La chimiothérapie adjuvante est largement ulisée dans le
traitement du cancer colorectal, mais les preuves scienques
d'un bénéce sont limitées et, a forori, d'un bénéce quant à la
survie, sont au mieux anecdoques. L'ulisaon d'une
chimiothérapie néoadjuvante chez les paents présentant un
haut risque de défaillance mulviscérale est actuellement à
l'étude grâce à des essais randomisés comme l'étude néerlando-
suédoise RAPIDO. Cee étude randomise les cancers
intermédiaires les plus avancés ainsi que les tumeurs localement
Université
d'Uppsala
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