O >> T R A N S M I S S I...

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VO CABULAIR E
>> T R ANSMISSION*
n rattache spontanément trans-
l’utilise pas à propos du sang, c’est parce
mission au verbe transmettre, où
que Harvey impose l’idée de “circulation”
l’on reconnaît mettre, et ceci
(d’abord en latin). C’est la pathologie qui
bien que la mission n’ait plus grand-chose
le récupère au tout début du XIXe siècle, en
à voir avec la mise. Ce qui montre que la
lui donnant une valeur plus générale que
formation des mots latins – mittere, missus,
contagion et en l’appuyant sur un adjectif
missio – reste vivante pour nous après que
venu du droit, transmissible.
nous avons collectivement perdu ce qui fut
Au XXe siècle, après les découvertes de la
notre latin. Transmettre est directement
microbiologie pasteurienne, puis des virus et
hérité du latin, au Xe siècle, alors que trans-
de la génétique, l’idée qu’il y a des maux ou
mission est un emprunt écrit, assez savant,
plutôt des vecteurs de maux transmissibles
quatre ou cinq siècles plus tard. Il apparut
(ou non) à l’espèce humaine rend compte du
très précisément dans le discours médical,
domaine entier de l’épidémiologie. Hors des
à propos des “humeurs” dont on pensait
communications de signes et du domaine
qu’elles se répandaient dans l’organisme. Ce
de l’information, le terme transmission s’est
n’est qu’au XVIIIe siècle qu’on en fait un mot
spécialisé dans la menace liée à certaines
technique, mécanique, et qu’on l’applique
activités, pourtant nécessaires à une autre
en général à toute communication.
“transmission”, celle de la vie, et l’on parle
Mais l’emploi du concept de “transmission”
avec tristesse des maladies “sexuellement
reste actif à propos de l’organisme ; si on ne
transmissibles”.
O
Vocabu laire
Par Alain Rey, directeur de rédaction du Robert, Paris
* © Le Courrier de la Transplantation 2008;2:57.
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Correspondances en Onco-Urologie - Vol. IV - n° 2 - avril-mai-juin 2013
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