REVUE DE PRESSE
dirigé par le Dr M. François
La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale ̐ n° 326 - juillet-août-septembre 2011 | 31
Commentaire
De toute évidence, un biais important affecte
cette étude: les patients qui ont bénéficié de la
chirurgie de rattrapage étaient plus jeunes que
ceux de l’autre groupe, ce qui laisse à penser que
leur état de santé général était meilleur que celui
des patients de chirurgie première. Ces résultats
néanmoins très encourageants montrent bien
qu’il existe une possibilité de rattrapage en cas
de reprise évolutive d’un cancer pharyngolaryngé
chez un patient irradié.
Référence bibliographique
Miyamoto S, Sakuraba M, Nagamatsu S, Hayashi R.
Salvage total pharyngolaryngectomy and free jejunum
transfert. Laryngoscope 2011;121:947-51.
Commentaire
L’examen ORL initial d’un patient chez lequel on
suspecte un cancer de la tête et du cou comporte
presque toujours une fibroscopie. Dès lors,
pourquoi ne pas pratiquer systématiquement
1ou2tests de déglutition sous contrôle de la vue ?
Référence bibliographique
Starmer H, Gourin C, Lua LL, Burkhead L. Pretreatment
swallowing assessment in head and neck cancer patients.
Laryngoscope 2011;121:1208-11.
Commentaire
En ces temps d’escalade thérapeutique en tout
genre, voici le retour aux idées simples, peu
coûteuses et faciles à mettre en œuvre !
Référence bibliographique
Werner A, Laccourreye O. Honey in otorhinolaryngology:
when, why and how? Eur Ann Otorhinolaryngol Head Neck
Dis 2011;128:133-7.
Pharyngolaryngectomie totale de rattrapage
avec transfert libre de jéjunum
Les patients ayant un cancer du pharyngolarynx bénéficient de plus en plus souvent d’un
traitement conservateur par radio-chimiothérapie. En cas d’échec, la seule solution reste la
chirurgie. Les complications postopératoires, en particulier les difficultés de cicatrisation, sont
alors volontiers imputées aux traitements antérieurs. Pour vérifier cette hypothèse, les auteurs
ont observé les complications précoces d’une pharyngolaryngectomie totale avec transplant
libre de jéjunum, en comparant un groupe de patients ayant bénéficié d’une chirurgie
première et un groupe pour lequel il s’agissait d’une chirurgie de rattrapage. Finalement,
si les complications à type de thrombose anastomotique et de rupture carotidienne étaient
un peu plus fréquentes en cas d’antécédent d’irradiation, la différence entre les 2groupes
n’était pas significative (p = 0,09 et p = 0,07 respectivement). En particulier, il n’y avait pas
de différence concernant les pharyngostomes, que ce soit en termes de nombre, de date
de survenue, ou d’évolution (spontanée ou après reprise chirurgicale).
M. F.
Évaluation de la déglutition chez les patients ayant
un cancer de la tête et du cou
Les patients traités pour un cancer de la tête et du cou éprouvent souvent des difficultés
pour déglutir; parfois, ces difficultés préexistaient avant le traitement. Dans ce travail, les
auteurs ont étudié les fausses routes chez 204 patients auxquels on venait de diagnostiquer
un cancer de la tête et du cou, soit par fibroscopie (non irradiante, permettant l’étude
de la déglutition d’aliments de texture et de viscosité variées), soit par vidéofluoroscopie
(permettant de visualiser aussi l’œsophage). Si elles sont plutôt rares chez les patients
atteints de cancer de l’oropharynx ou de la cavité buccale quel que soit le stade des lésions,
les fausses routes sont en revanche plus fréquentes chez les patients ayant un cancer du
larynx et de l’hypopharynx, même de petite taille. Parfois ignorées par les patients, ces
fausses routes sont toutefois suceptibles de dégrader leur fonction pulmonaire. Par ailleurs,
elles constituent un des éléments à prendre en compte avant de décider d’une éventuelle
préservation d’organe.
M.F.
Le miel en oto-rhino-laryngologie :
quand, pourquoi, comment ?
Le miel est utilisé depuis des millénaires pour traiter certaines infections. Après un bref
rappel historique, les auteurs analysent la composition chimique du miel et les principales
hypothèses de son mode d’action, avant d’aborder les études cliniques publiées sur le sujet.
Le miel possède d’intéressantes propriétés antiseptiques et cicatrisantes. Il est utilisé avec
succès (et à moindre coût) pour traiter les plaies et les brûlures superficielles, mais aussi les
retards de cicatrisation et les lâchages de suture. Certains services l’emploient régulièrement
pour la prise en charge des fuites salivaires après chirurgie carcinologique cervico-faciale.
Dans une étude en double aveugle réalisée récemment sur plus d’une centaine d’enfants,
le miel s’est révélé plus efficace que le dextrométhorphane (antitussif) ou le placebo dans
les toux nocturnes de l’enfant âgé de 1 an et plus.
M.F.