SÉNAT – SÉANCE DU 27 JANVIER 2009 911
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État.
M. Hubert Falco, secrétaire d’État chargé de l’aménage-
ment du territoire. Madame le sénateur, M. Borloo, qui m’a
chargé de vous apporter une réponse, vous prie d’excuser
son absence.
En vertu de l’article R. 312-4 du code de la route, le
poids maximal autorisé est fi xé à 40 tonnes. Cette limite
correspond à celle qui est prévue par la réglementation
européenne pour le transport international et à celle qui
est en vigueur dans d’autres pays européens comme l’Alle-
magne ou l’Espagne.
Des dérogations sont prévues pour le transport combiné
lorsque la plus grande partie du trajet s’eff ectue par voie
ferrée ou par voie navigable, la limite autorisée pouvant être
portée à 44 tonnes pour les dessertes routières terminales.
La desserte des ports maritimes ainsi que des autoroutes
ferroviaires Perpignan-Luxembourg et Aiton-Orbassano
peut également être eff ectuée à 44 tonnes dans un périmètre
de 100 kilomètres.
D’autres dérogations à la règle des 40 tonnes existent
aussi pour répondre aux besoins de certains trafi cs particu-
liers, comme le transport du bois – à cause de la tempête,
l’Aquitaine en aura besoin dans les jours à venir ! – ou des
récoltes de betteraves.
À la suite du Grenelle de l’environnement, M. le ministre
d’État a demandé à ses services de travailler sur l’extension
de cette dérogation aux dessertes des installations fl uviales,
sur le modèle de ce qui existe pour les ports maritimes.
Cette extension devrait contribuer à rendre plus attractif
ce mode de transport, qui est, par ailleurs, particulièrement
intéressant sur le plan écologique.
Nous aurons également une discussion au niveau commu-
nautaire sur la question des poids et dimensions des poids
lourds, car la Commission européenne vient de faire réaliser
une évaluation de la directive actuellement en vigueur, qui
date de 1996. Cette étude, qui aborde en particulier la
question des équilibres modaux susceptibles d’être modifi és
en cas d’évolution des règles existantes en la matière, traite
aussi des implications qu’auraient ces mesures en termes
d’économie, de sécurité routière ou d’entretien des infras-
tructures.
M. le président. La parole est à Mme Nathalie Goulet.
Mme Nathalie Goulet. Monsieur le secrétaire d’État, je
vous remercie de votre réponse. Mais j’ai été saisie par la
société d’exploitation des sources Roxane, dont l’activité est,
comme vous le savez, extrêmement importante, notamment
dans le domaine des transports. Selon elle, le seul intérêt
que le Gouvernement aurait de refuser de porter la limite
autorisée à 44 tonnes serait de placer les chemins de fer
dans une situation encore plus inconfortable. Mais les diffi -
cultés sont là. À l’aune du Grenelle de l’environnement, il
convient donc de réexaminer ces dispositions. J’ajoute que
l’Orne, département enclavé, est situé assez loin des ports
de pêche !
RÉALISATION DE LA LIAISON ESTOUEST D’AVIGNON
M. le président. La parole est à M. Alain Dufaut, auteur de
la question no 336, adressée à M. le ministre d’État, ministre
de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de
l’aménagement du territoire.
M. Alain Dufaut. Une fois de plus, je tiens à attirer l’atten-
tion du Gouvernement sur les diffi cultés rencontrées dans
la réalisation de la liaison est-ouest au sud d’Avignon, dite
liaison LEO.
Cette infrastructure routière de compétence nationale
permettra à terme de relier les autoroutes A7 et A9. Son
tronçon principal assurera une meilleure fl uidité du trafi c
routier autour d’Avignon, avec la création d’un nouvel axe
de circulation permettant aux automobilistes, et surtout aux
nombreux poids lourds, de contourner Avignon par le sud,
décongestionnant ainsi la rocade urbaine d’Avignon.
De plus, la LEO désenclavera la gare TGV d’Avignon,
actuellement diffi cilement accessible au confl uent du Rhône
et de la Durance.
Toutefois, alors que ce projet est à l’étude depuis plus de
vingt ans et qu’il bénéfi cie d’une DUP, une déclaration d’uti-
lité publique, du 16 octobre 2003, un seul ouvrage d’art
permettant la traversée de la Durance en aval et facilitant
le transit routier entre le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône
est en construction, alors que le contrat de plan État-région
stipulait, à ma demande, la « construction simultanée des
deux ponts sur la Durance ».
Malheureusement, en raison d’un manque de fi nance-
ment, les tranches suivantes de la LEO ne sont toujours
pas à l’ordre du jour, alors que la première tranche, qui ne
résoudra en rien la problématique d’Avignon, du Vaucluse
et du Gard, sera livrée fi n 2009.
Une telle incertitude dans la planifi cation de la phase
fi nale de cette infrastructure met donc en grand danger le
développement économique de tout un bassin de vie.
La seule solution permettant de garantir la suite de la
réalisation de la LEO est la mise en place d’un partenariat
public-privé, un PPP, prévoyant une contribution partielle
des collectivités territoriales. La solution de la concession,
un temps envisagé, ne peut plus être aujourd’hui retenue,
car un tel choix nécessiterait de reprendre la procédure de
la DUP et repousserait d’autant la réalisation de cette voie
rapide.
Un tour de table entre les collectivités territoriales concer-
nées devait être organisé par le préfet de la région PACA,
afi n de fi naliser leur accord à une contribution fi nancière.
Par ailleurs, le PPP de la LEO devait être inscrit, dans son
principe, à la mission d’appui à la réalisation des contrats de
partenariat, la MAPP.
Or, à ce jour, aucune de ces deux actions n’est encore
intervenue.
Le plan de relance de 26 milliards d’euros présenté par
le Président de la République prévoit un eff ort en matière
d’investissement à hauteur de 10,5 milliards d’euros. Il
me paraît évident que, dans le choix des infrastructures
à fi nancer dans le cadre de cette enveloppe, les tranches
suivantes de la LEO, estimées à 250 millions d’euros,
devront trouver toute leur place, car elles ne représentent
que 2,5 % de la somme annoncée, voire 1,8 % si les collec-
tivités territoriales y participent pour moitié.
Je souhaite donc savoir à quelle date interviendra la mise
en place du PPP nécessaire au fi nancement des phases non
réalisées de la LEO.
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d’État.
M. Hubert Falco, secrétaire d’État chargé de l’aménagement
du territoire. Monsieur le sénateur, j’ai eu personnellement
l’occasion de rencontrer le député-maire et l’ensemble des