M I S E A U P O I N T Hystéroscopie opératoire en chirurgie ambulatoire Operative hysteroscopy in ambulatory surgery ● F. Lécuru, S. Camatte, I. Heard, H. Hofmann, L. Lelièvre, A. Tamborini* L ‘ hystéroscopie opératoire constitue l’une des indications clés de la chirurgie gynécologique ambulatoire. Cette intervention est extrêmement fréquente avec près de 5 000 myomes sous-muqueux opérés en 2001 ([1] données PMSI [http://stats.atih.sante.fr/mco/statexplb.html]). Ces interventions sont, en effet, le plus souvent courtes, elles requièrent peu de soins postopératoires et ont des conséquences limitées sur l’autonomie des patientes. INDICATIONS, SÉLECTION DES PATIENTES Nous retenons comme indication d’hystéroscopie opératoire ambulatoire toutes les interventions réalisables en une heure au plus : section de polypes, résection de myomes sous-muqueux, endométrectomies, et, avec une fréquence moindre, les cures de synéchies ou de cloison utérine. La décision est prise à l’issue d’un bilan préopératoire qui comprend systématiquement un examen clinique gynécologique et général, une échographie pelvienne, une exploration de la cavité utérine par hystéroscopie diagnostique ou hystérosonographie, ainsi qu’une biopsie endométriale lorsqu’une pathologie de l’endomètre est suspectée. Ce bilan doit nous fournir les renseignements essentiels à notre décision. Pour les polypes : taille, localisation et caractère sessile ou pédiculé. Pour les myomes : diamètre maximal du myome (ou somme des diamètres en cas de myomes multiples), type dans la classification de Cohen (2), localisation, épaisseur du mur de sécurité postérieur. Pour les endométrectomies : taille de la cavité, association à un ou des myomes. Les autres critères de sélection sont ceux imposés par la réglementation relative à la chirurgie ambulatoire ou ceux imposés par notre règlement intérieur. Nous utilisons trois types d’appareils différents : le résecteur classique de 9 mm à courant monopolaire (Storz France, Guyancourt, France), le résecteur bipolaire VRS 24 Fr (Gynecare, Issy-lesMoulineaux, France) et le système bipolaire Versapoint 5Fr (Gynecare, Issy-les-Moulineaux, France) (3). Les deux premiers sont utilisés pour les résections de myomes sous-muqueux et les endométrectomies. Le troisième est idéal pour la section des polypes ou des cloisons utérines. * Service de chirurgie gynécologique, hôpital européen Georges-Pompidou, 20-40, rue Leblanc, 75908 Paris Cedex 15. La Lettre du Gynécologue - n° 285 - octobre 2003 Nous utilisons une préparation cervicale chez toutes les patientes. Nous prescrivons, sauf contre-indication, du Cytotec® la veille et le matin de l’intervention. Des estrogènes locaux sont donnés pendant quelques jours aux femmes ménopausées, y compris celles recevant un traitement hormonal substitutif. Les patientes sont bien sûr informées de la nature de l’intervention, de son indication, de ses risques, et des suites prévisibles. On leur communique surtout les données spécifiques à la chirurgie ambulatoire, quant à son organisation ou à ses recommandations. La quasi totalité des hystéroscopies sont effectuées sous anesthésie générale. Plus de 85 % des hystéroscopies opératoires du service peuvent ainsi être réalisées dans l’unité de chirurgie ambulatoire. Les 15 % restants sont constitués par des patientes ayant des contre-indications médicales ou sociales à l’ambulatoire ou nécessitant plusieurs gestes simultanés. DÉROULEMENT DU SÉJOUR La patiente est convoquée à une heure précise, établie selon l’ordre du programme opératoire. Un appel téléphonique systématique la veille de l’intervention précise les dernières recommandations et confirme l’heure de convocation. À l’arrivée de la patiente, les formalités administratives ont déjà été faites lors de la préadmission. Il ne reste qu’à préparer l’intervention et vérifier une dernière fois le dossier médical. L’intervention proprement dite se déroule de la même façon que dans un bloc classique. Le matériel est le même. En revanche, la rapidité d’exécution et la fiabilité du geste sont impératives. Dès l’intervention terminée, la patiente est transférée en salle de réveil, puis en salle “d’aptitude à la rue” où elle peut retrouver ses proches et recevoir une collation. Le compte rendu opératoire est tapé dès la sortie du bloc, de façon à pouvoir être donné à la patiente lors de sa sortie de l’unité. De la même façon, l’ordonnance de sortie, l’arrêt de travail, etc. sont préparés immédiatement. Le chirurgien revoit la patiente qu’au moment de sa sortie de façon à lui communiquer les renseignements essentiels sur son intervention et les recommandations pour la période post-opératoire. 29 M I S E A U P O I N T Un appel téléphonique est donné 24 à 48 heures après le geste pour vérifier l’absence de complication et faire un premier recueil sur l’appréciation des soins. Une consultation postopératoire est généralement organisée une dizaine de jours plus tard, de façon à vérifier la qualité des suites de l’intervention et fournir le résultat anatomopathologique à la patiente. RÉSULTATS Nous avons effectué 117 hystéroscopies opératoires ambulatoires entre le 1er janvier 2002 et le 30 juin 2003. L’âge moyen des patientes était de 50,9 ans (23-87 ans). La préparation, après l’arrivée dans la salle d’intervention, a duré en moyenne 8 mn (0-24 mn). La durée opératoire moyenne a été de 40 mn (5 mn-1 h 40). Nous avons dû hospitaliser cinq patientes au décours immédiat du geste : deux pour des perforations utérines lors de la dilatation, deux pour des perforations lors de la résection et une pour une inaptitude au retour à domicile. COMMENTAIRE L’ambulatoire est vite devenu le mode d’hospitalisation préféré des patientes et des médecins du service pour la réalisation des hystéroscopies opératoires. L’intérêt et le bénéfice pour les patientes sont évidents avec un séjour hospitalier réduit à sa plus simple expression ; la convalescence immédiate se faisant à domicile dans un environnement familier et rassurant. L’hystéroscopie opératoire est parfaitement adaptée à ce mode d’hospitalisation en raison de la durée limitée des procédures et de la simplicité habituelle des suites, notamment sans la nécessité de soins ou de pansements. Dans notre expérience, les indications paraissent posées à bon escient puisque très peu de patientes ont dû être hospitalisées au décours du geste. Les rares hospitalisations sont essentiellement le fait de complications opératoires. Les complications sérieuses sont majoritairement survenues au début de l’utilisation de l’unité de chirurgie ambulatoire. Leur fréquence est comparable aux principales données de la littérature (4). Deux explications peuvent être proposées : l’utilisation d’un matériel (résecteur 9 mm) dont nous n’avions pas l’habitude et ayant des caractéristiques ergonomiques différentes de notre matériel habituel ; ou des conditions d’anesthésie différentes de celles procurées par l’hospitalisation traditionnelle. La durée des interventions est en accord avec les prévisions. Une minorité d’interventions (22/117) a duré plus d’une heure. Elles correspondent, soit à des erreurs d’indication, avec un geste finalement plus long ou complexe que prévu, soit à des difficultés de mise en route correcte de la colonne d’endoscopie. Cela souligne ce que nous avons déjà exposé, à savoir que les événements doivent s’enchaîner de façon parfaite dès l’entrée de la patiente dans l’unité. Il faut donc que l’ensemble du personnel soit formé et motivé… Enfin le recours à l’hospitalisation ambulatoire permet de “réserver” l’hospitalisation classique aux pathologies les plus lourdes. L’évolution du fonctionnement de l’hôpital public, depuis cinq ans, fait que nous pouvons hospitaliser moins de malades et pendant moins longtemps que par le passé. Nous sommes donc devant le choix de sélectionner les malades que nous acceptons de prendre en charge, d’allonger le délai d’attente des interventions ou de faire des “gains de productivité”. La première solution est éthiquement discutable, et la deuxième difficilement applicable pour beaucoup de situations rencontrées en gynécologie : cancers, saignements, etc. Les alternatives à l’hospitalisation traditionnelle constituent donc une voie obligatoire. ■ R É F É R E N C E S 1. Site PMSI (http://stats.atih.sante.fr/mco/statexplb.html). 2. Cohen L, Valle R. Role of vaginal sonography in the endoscopic treatment of uterine myomas. Fertil Steril 2000 ; 73 : 197-204. 3. Clark T, Mahajan D, Sunder P, Gupta J. Hysteroscopic treatment of symptomatic submucous fibroids using a bipolar intrauterine system : a feasibility study. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 2002 ; 10, 100 (2) : 237-42. 4. Overton C, Hargreaves J, Maresh M. A national survey of the complications of endometrial destruction for menstrual disorders : the MISTLETOE study. Br J Obstet Gynecol 1997 ; 104 : 1351-9. Les carences avérées peuvent induire une hypothyroïdie chez la mère et des troubles du Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique développement neurologique de l’enfant. Oligobs® Maxiode Oligobs® Maxiode associe l’iode et le sélénium aux Oméga-3, dans un ensemble de nutriments En France, il existe encore des cas de déficience essentiels composé de 8 vitamines (C,E, B1, B2, iodée inégalement répartis sur le territoire et B6, B9, B12, B8) et de 5 minéraux (calcium, souvent amplifiés pendant la grossesse. Le statut fer, magnésium, zinc, cuivre). iodé dépend, en effet, de facteurs géographique, Cette formulation spécifique offre un double génétique ou organique (malabsorption). intérêt pour les patientes carencées en iode : Les laboratoires LCD, pionniers dans la suppléoptimisation des bénéfices de l’apport iodé, promentation de la femme avec les produits tection accrue de la thyroïde. Oligobs®, viennent de commercialiser un nouLa supplémentation en iode permet d’éviter veau complément nutritionnel spécifique, l’hyperstimulation de la thyroïde par la TSH, Oligobs® Maxiode, préconisé en cas de prémais est insuffisante pour la prévention des somption de carence iodée lors de la grossesse. N OUVELLES 30 DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE B I B L I O G R A P H I Q U E S troubles du développement neurologique du fœtus. L’association iode et sélénium est primordiale car la présence de sélénium est nécessaire à la transformation des T4 en T3, seule forme active des hormones thyroïdiennes impliquées dans la croissance du tissu neural. Ce sélénium permet, en outre, de réduire l’action néfaste sur la thyroïde des radicaux libres produits par l’hyperstimulation thyroïdienne. Les acides poly-insaturés Oméga-3 participent au développement neurologique et rétinien du fœtus. Oligobs® Maxiode est conditionné en boite de 60 gélules vendue au prix public conseillé de 13,50 €. La posologie est d’une gélule matin et soir. ■ M.P. La Lettre du Gynécologue - n° 285 - octobre 2003