Fenêtre sur...
Le Courrier de colo-proctologie (IV) - n° 1 - janv - fév - mars 2003
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critères nécessaires pour la réalisation des
interventions en ambulatoire :
– facilité ;
– rapidité ;
– sécurité (critère prioritaire) ;
– bonne acceptation.
Critères d’exclusion
des interventions proctologiques
en chirurgie ambulatoire
Ils sont au nombre de quatre, mais il faut
signaler que, depuis 1996, les deux der-
niers critères ne sont plus pour nous syno-
nymes d’exclusion :
– raisons psychiatriques ou refus d’un
geste sous anesthésie locale ;
– raisons médicales (ASA 4 et parfois
ASA3) ;
– raisons familiales ;
– problèmes logistiques (domicilié à plus
de 100 km de l’hôpital ou à plus d’une
heure de voiture).
Quelques chiffres
Du début de l’année 2000 à septembre
2002, nous avons effectué 817 interventions
de chirurgie proctologique, soit 23,7% des
3445 interventions de l’unité de chirurgie
ambulatoire. Les hémorroïdectomies repré-
sentent 52,5 % des interventions procto-
logiques, soit 429 interventions.
Pour les cas de prolapsus muco-hémorroï-
daire circulaire, nous avons utilisé l’hé-
morroïdopexie à la pince automatique,
technique que nous préférons pratiquer en
hospitalisation classique. Pour les autres
cas, nous avons pratiqué une hémorroïdec-
tomie type Milligan-Morgan, réalisée au
bistouri radiofréquence. Les proportions de
malades opérés par une technique
d’hémorroïdectomie classique et par
méthode d’anopexie sont rapportées dans
la figure3.
Lesfigures 4 et5rapportent l’incidence de
transferts en chirurgie classique, survenus
au décours d’interventions procto-
logiques. Au cours de la dernière période
(figure 5),nous avons utilisé des indica-
teurs de qualité et l’unique intervention
adaptée pour l’ambulatoire dans le cadre
de l’hémorroïdectomie est celle effectuée
au bistouri radiofréquence.
Les transferts de l’unité d’ambulatoire vers
l’hospitalisation classique avec nécessité
de passer au moins une nuit à l’hôpital sont
toujours survenus, dans notre expérience,
après intervention sur des hémorroïdes et
étaient dus à un saignement. Certains sai-
gnements modérés ne nécessitaient pas de
réintervention mais ont justifié l’hospitali-
sation pour une surveillance d’une nuit
devant l’inquiétude du patient vivant loin
d’un centre hospitalier.
Le risque hémorragique a été pratiquement
annulé par l’utilisation de la radio-
fréquence dans l’hémorroïdectomie, ce qui
nous autorise aujourd’hui à laisser repartir
ces patients chez eux sans souci.
Dans 29 % des cas, les patients de notre
service viennent d’autres régions d’Italie.
Depuis l’introduction de cette technique,
nous n’avons plus réhospitalisé de patients
pour des problèmes hémorragiques. Les
deux cas rapportés dans le deuxième
Figure 4. L’incidence de transferts en chi-
rurgie classique survenus au décours d’in-
terventions proctologiques (hémorroïdecto-
mies) entre 1993 et 1999.
tableau peuvent être imputés à la période
d’apprentissage du Ligasure lorsque nous
ne l’utilisions pas encore pour la section
cutanée. Par ailleurs, la diminution des
phénomènes douloureux, liée à l’absence
de nécrose des tissus, en a fait notre inter-
vention élective pour l’hémorroïdectomie.
Critères de qualité
L’utilisation des indicateurs de qualité per-
met un contrôle constant du choix même et
des risques de l’intervention la plus adap-
tée à la chirurgie ambulatoire. Les indica-
teurs que nous utilisons sont les suivants :
– le pourcentage de réinterventions par rap-
port au nombre d’interventions, qui permet
d’évaluer la qualité de l’intervention ;
– le pourcentage de transferts en chirurgie
classique pour la nuit par rapport au
nombre d’interventions, qui évalue les
complications ;
– le pourcentage de sorties dans les
6heures par rapport au nombre d’inter-
ventions, qui évalue aussi la qualité de l’in-
tervention ;
– le pourcentage d’appels téléphoniques
postopératoires urgents par rapport au
nombre d’interventions qui permet d’éva-
luer surtout la qualité des informations
préalablement fournies ;
– le pourcentage de réhospitalisations, qui
évalue les complications tardives.
Nous utilisons d’autres indicateurs de qua-
lité qui concernent plus l’organisation de
l’unité d’ambulatoire sous ses aspects plus
administratifs que le domaine des inter-
ventions proctologiques. ■