Thérapeutique L’anakinra (Kineret®) : indications en dermatologie Anakinra (Kineret®): its use in dermatology N. Kluger1, B. Fautrel2 (1 Service de dermatologie, hôpital Saint-Éloi, CHU de Montpellier ; 2 UFR de médecine, Paris-VI ; service de rhumatologie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, AP-HP, Paris) Mots-clés : Anakinra • IL-1 • Inflammasome • Inhibiteur de l’IL-1 • Syndrome auto-inflammatoire héréditaire • Syndrome de Schnitzler Keywords: Anakinra • IL-1 • Inflammasome • IL-1 inhibitor • Hereditary auto-inflammatory syndrome • Schnitzler syndrome L’ anakinra (Kineret®) est un inhibiteur sélectif du récepteur de l’interleukine-1 (IL-1). Il a été développé initialement par les laboratoires Amgen (1). L’anakinra fait partie de l’arsenal des biothérapies au même titre que les anti-TNFα ou les anti-intégrines. Son mode d’action est original car il bloque la voie de l’IL-1, cytokine-clé de l’inflammation et de l’immunité innée (2-5). L’anakinra a actuellement l’AMM en France uniquement dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde en association avec le méthotrexate, chez les patients dont la réponse au méthotrexate seul n’est pas satisfaisante. Cependant, plusieurs études et cas cliniques isolés ont clairement montré que l’anakinra avait un intérêt très clair dans un certain nombre de pathologies inflammatoires certes rares, mais réputées difficiles à traiter, et ce avec une efficacité spectaculaire. Ces dernières concernent de près les dermatologues : les syndromes auto-inflammatoires héréditaires, la maladie de Still de l’adulte et de l’enfant et, plus récemment, le syndrome de Schnitzler, la polychondrite atrophiante et certaines dermatoses neutrophiliques. La famille de l’IL-1 comprend actuellement 11 ligands (4) dont IL-1α et IL-1β (figure 1) qui se lient au même récepteur, mais aussi l’antagoniste des récepteurs de IL-1 (IL-1Ra), IL-18, IL-33 et d’autres membres caractérisés par la conservation d’homologies de séquences d’acides aminés. IL-1α et IL-1β sont toutes les deux sécrétées sous la forme de précurseurs pro-IL-1α et pro-IL-1β (35 kDa), qui sont ensuite clivés respectivement par les protéases calpaïnes et caspase I en formes matures IL-1α et IL-1β (17 kDa). La principale différence est que la pro-IL-1α est active contrairement au pro-IL-1β. L’IL-1Ra se lie au même récepteur que l’IL-1α et IL-1β sans induire de réponse intracellulaire et agit donc comme un inhibiteur naturel de l’IL-1 (4). La famille des récepteurs de IL-1 (IL-1R) comprend 10 membres dont IL-1RI, IL-1RII et la protéine accessoire de IL-1R (IL-1RacP) [figure 2]. IL-1 se fixe à ces 3 récepteurs ou à leurs formes solubles. IL-1RI est capable de transduire les signaux activateurs et de favoriser la réponse inflammatoire par opposition à IL-1RII, qui n’a aucune activité de transduction du signal et fonctionne comme un inhibiteur naturel de la forme IL-1β. Par ailleurs, IL-1Rα a la plus grande affinité pour IL-1RI. De la même façon, IL-1RacP favorise la fixation de IL-1 sur la forme soluble d’IL-1RII (4). L’interleukine-1 et l’inflammation L’inflammation est un mécanisme homéostatique important qui limite les effets délétères des agents infectieux. L’IL-1 représente la cytokine pro-inflammatoire clé intervenant dans l’immunité innée. Elle est produite par les macrophages, les monocytes, les cellules dendritiques, les fibroblastes et les cellules épithéliales. L’IL-1 est habituellement produite en réponse à une infection, un traumatisme ou une stimulation immune. Il s’agit du prototype même de la cytokine disposant d’une action pléiotrope seule ou en combinaison avec d’autres cytokines sur un grand nombre de types cellulaires de l’organisme. Figure 1. Manifestations systémiques associées à l’interleukine-1b (d’après Dinarello [2]). Images en Dermatologie • Vol. II • n° 2 • avril-mai-juin 2009 63 Thérapeutique Cellule productrice d'IL-1 Procaspase 1 Pro-IL-1β Caspase 1 Clivage icIL-1Ra icIL-1α mIL-1α Il-1Ra s IL-1β – sIL-1RII IL-1RII – IL-1RI + IL-1RI – Transduction du signal Figure 2. IL-1, ses récepteurs (IL-1RI et II) et son antagoniste (IL-1Ra) (d’après Chauffier et al [6]). Une fois sécrétée, l’IL-1 entre dans la circulation et stimule les récepteurs centraux hypothalamiques vasculaires, entraînant la synthèse de cyclo-oxygénase-2, elle-même responsable d’une élévation de prostaglandine E2 activant le centre thermorégulateur et la fièvre. En périphérie, l’IL-1 active des récepteurs endothéliaux responsables d’une éruption cutanée et de la production d’IL-6. L’IL-6 circulante stimule les hépatocytes pour synthétiser des protéines de l’inflammation aiguë (protéine C réactive, fibrinogène, etc.) et augmente également la vitesse de sédimentation. L’IL-1 agit sur la moelle osseuse en stimulant la myélopoïèse, ce qui conduit à une neutrophilie circulante. L’IL-6 stimule la thrombopoïèse. Enfin, l’IL-1 diminue la sécrétion d’érythropoïétine et elle est donc responsable de l’anémie observée en cas d’inflammation chronique (2) [figure 2]. L’IL-1 est également responsable de l’adhésion et de la migration des cellules de l’inflammation via les molécules d’adhésion VCAM-1 et ICAM-1 des cellules endothéliales, de la prolifération et la différenciation des lymphocytes B et T, des macrophages et des cellules Natural Killers ainsi que de la différenciation des lymphocytes T en Th17 (lymphocytes producteurs d’IL-17) [6]. L’antagoniste naturel du récepteur de l’IL-1 et l’anakinra Les inhibiteurs de l’IL-1 se lient de façon compétitive au récepteur de l’IL-1 : IL-1Ra (IL-1 receptor antagonist). Une forme soluble (soluble IL-1Ra) est produite par différents types cellulaires (polynucléaires neutrophiles, fibroblastes, etc.). Cette production est inductible avec n’importe quel type cellulaire. 64 Images en Dermatologie • Vol. II • n° 2 • avril-mai-juin 2009 Quatre membres de cette famille d’antagonistes ont été décrits : une forme soluble et trois formes intracellulaires. L’anakinra est un antagoniste recombinant non glycosylé humain soluble des récepteurs de l’IL-1 (anti-IL-1R). Le rôle de ces antagonistes dans la genèse de rhumatismes inflammatoires a été montré par des modèles expérimentaux de souris délétées pour toutes les isoformes de l’IL-1Ra. De plus, le rôle de la balance dans la modulation de la réponse inflammatoire IL-1β/ IL-1Ra est mise en évidence dans les synoviales de patients présentant une polyarthrite rhumatoïde (4). La polyarthrite rhumatoïde : une indication décevante de l’anakinra (7) L’IL-1 est présente dans le plasma et le liquide synovial des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et une corrélation a été rapportée entre les concentrations plasmatiques d’IL-1 et l’activité de la maladie. L’anakinra inhibe les réponses induites par l’IL-1 in vitro, y compris la production de monoxyde d’azote et de prostaglandine E2 et/ou celle de collagénase par les cellules synoviales, les fibroblastes et les chondrocytes. L’anakinra a actuellement l’AMM dans l’unique indication suivante : le traitement de la polyarthrite rhumatoïde en association avec le méthotrexate, chez les patients dont la réponse au méthotrexate seul n’est pas satisfaisante. Pourtant, cette molécule est peu utilisée dans cette indication. En effet, il apparaît moins efficace que les anti-TNFα dans cette indication rhumatologique. De plus, la nécessité des injections quotidiennes et le coût élevé du traitement (12 000 euros par an), sensiblement équivalent à celui des autres biothérapies, constituent des limites non négligeables de ce traitement lorsqu’on le compare aux autres traitements biologiques, notamment par anti-TNFα (6). Maladie de Still de l’adulte et forme systémique des arthrites juvéniles idiopathiques Plusieurs études ont montré une efficacité spectaculaire de l’anakinra dans des formes réfractaires de maladie de Still de l’adulte (MSA) ainsi que dans son équivalent pédiatrique, l’arthrite juvénile systémique idiopathique (sAJI), respectivement aux doses de 100 mg/j et de 1 à 2 mg/kg/j (8-13). Des arguments expérimentaux plaident pour une dysrégulation de la voie de l’IL-1β dans la pathogénie de la MSA et de l’sAJI (2, 5). Aucune mutation de la régulation de l’IL-1β n’a été identifiée dans la sAJI pour le moment (5). Néanmoins, la régulation de la voie de l’IL-1β étant extrêmement fine, une dysrégulation au niveau aussi bien de la production que de la dégradation ou de l’inhibition pourrait être responsable de la sAJI. Par ailleurs, l’IL-18 est élevée dans la sJIA sans que l’on sache actuellement s’il s’agit d’une cause ou d’une conséquence dans la physiopathogénie. L’IL-18 est également élevée dans la MSA (5). Ainsi, certains auteurs ont-ils proposé de rattacher ces pathologies au groupe des syndromes auto-inflammatoires plutôt qu’à celui des maladies auto-immunes. Thérapeutique Les syndromes auto-inflammatoires héréditaires Les syndromes auto-inflammatoires (ou fièvres récurrentes héréditaires) sont des maladies génétiques rares caractérisées par l’apparition soudaine d’épisodes inflammatoires avec des épisodes de fièvre récidivants (6,14,15). Les manifestations cliniques, l’âge de début et l’évolution permettent de poser le diagnostic du syndrome. Une meilleure compréhension de la physiopathogénie et de la génétique a permis de mieux classer ces maladies. Actuellement, on dénombre au moins 7 maladies bien déterminées : – la fièvre méditerranéenne familiale (ou maladie périodique, FMF, MIM 249100) est caractérisée par une mutation de la pyrine, protéine qui inhibe la caspase 1 (qui elle-même transforme la pro-IL-1β en forme active). Il résulte de l’inactivation de la pyrine une activation non contrôlée de l’IL-1 ; – le syndrome périodique associé au récepteur du TNF (TNF receptor associated periodic syndrom, TRAPS, MIM 142680) est la conséquence d’une mutation du gène codant pour le récepteur 1 du TNFα. Le récepteur ainsi modifié n’est plus clivé et il est libéré sous forme soluble pour fixer (et inhiber) le TNFα circulant ; – le syndrome hyper-IgD (HIDS, MIM 260920) est dû à une mutation du gène de la mévalonate kinase. La physiopathogénie du HIDS n’est pas encore bien comprise ; – le syndrome acné-arthrite pyogène-Pyoderma gangrenosum (syndrome PAPA, MIM 604416) est lié à une mutation de la CD2 binding protein 1 qui entraîne l’augmentation de son interaction avec la pyrine et sa séquestration. Il existe encore une fois une levée d’inhibition de la production de l’IL-1 ; – les fièvres périodiques associées aux mutations du gène CIAS1/ NALP3 (CIAS1 pour Cold induced auto-inflammatory syndrome 1). Ces fièvres périodiques sont aussi dénommées “cryo-pyrinopathies” (car la mutation du CIAS1 code pour une protéine, la cryopyrine). Ce groupe comprend trois maladies qui doivent être actuellement considérées comme des variants cliniques d’une même entité : une forme “modérée”, l’urticaire familial au froid (MIM 120100), une forme “intermédiaire”, le syndrome de Muckle-Wells (MIM 191900), et une forme “sévère”, le CINCA/ NOMID (chronic infantile neurological cutaneous and articular/ neonatal-onset multisystemic inflammatory disease, MIM 607115). Les cryopyrinopathies résultent de la mutation de la cryopyrine qui active la caspase 1 et la production d’IL-1β active. La cryopyrine est une protéine de la superfamille des protéines avec un domaine dit “de mort” (death domain). Elle participe avec Tableau. Caractéristiques des principaux syndromes auto-inflammatoires héréditaires (6,14,15). Transmission FMF TRAPS HIDS PAPA FCAS MW CINCA/NOMID AR AD AR AD AD AD De novo ou AD Gène MEFV TNFRSF1A MVK CD2BP1/PSTPIPI CIAS1 CIAS1 CIAS1 Produit du gène Pyrine/ marénostrine Récepteur au TNF 1 Mévalonate kinase CD2BP1/PSTPIPI Cryopyrine (NALP3) Cryopyrine (NALP3) Cryopyrine (NALP3) Durée de la poussée 7-21 jours, 1-3 jours Début vers l’âge de 6 épisodes/an environ 20 ans 3-7 jours, toutes les 4 à 8 semaines Variable < 12-24 h 1-2 jours Constant Atteinte cutanée Pseudo-érysipèle ; érythème acral ; urticaire atypique ; purpura rhumatoïde ; purpura non spécifique Macules et papules migratrices intermittentes en regard des zones de myalgies ; plaques œdémateuses ; purpura Éruption morbiliforme intermittente ; Ulcères buccaux/ génitaux Acné sévère ; Pyoderma gangrenosum Urticaire Urticaire atypique induit atypique quotidien par le froid depuis la naissance Urticaire atypique quotidien depuis la naissance Atteinte digestive Fréquente Oui Fréquente Non Non Non Rare Amylose Fréquente Oui (10 %) Très rare Non Non Oui (25 %) Possible Atteinte articulaire Arthrite (50-75 %) Arthrite rare Arthrite rare Arthrite pyogène Arthralgies aseptique Arthralgies Arthropathies déformantes Autres Péritonite, pleurésie, Pleurésie ; pleurite, méningite, myalgies migratrices myalgies Traitements Colchicine conventionnels Surdité neuro- Méningite aseptique, œdème papillaire ; sensorielle ; conjonctivite retard mental Adénopathies Colchicine à fortes Corticoïdes, doses; anti-TNF AINS, statines, anti-TNF Corticoïdes, anti-TNF Corticoïdes, AINS, éviction du froid corticoïdes, anti-TNF, thalidomide Corticoides, immunosuppresseurs, anti-TNF AR : transmission autosomique récessive ; AD : transmission autosomique dominante. Images en Dermatologie • Vol. II • n° 2 • avril-mai-juin 2009 65 Thérapeutique d’autres molécules de la même famille pour former un complexe macromoléculaire, l’inflammasome impliqué dans l’activation de l’IL-1β et de l’IL-18 ainsi qu’une régulation positive de NF-κB, qui augmente l’expression du gène IL-1. La fonction précise de la cryopyrine est d’associer des molécules de caspase-1 ensemble, association qui active ces dernières. Les syndromes auto-inflammatoires diffèrent des maladies auto-immunes en raison de l’absence d’anticorps circulants ou de lymphocytes auto-réactifs à un antigène donné. Les syndromes auto-inflammatoires sont la conséquence d’une régulation anormale des cytokines pro-inflammatoires avec une activation permanente de l’inflammation en l’absence de processus infectieux patent. Ces syndromes présentent des caractéristiques cliniques communes : fièvre, éruption cutanée, arthralgies, troubles neurologiques, possibilité d’amylose et anomalies hématologiques. Les principales caractéristiques des syndromes auto-inflammatoires sont résumées dans le tableau, p. 65. L’anakinra a fait preuve de son efficacité dans tous ces syndromes (6, 16). Le syndrome de Schnitzler L’anakinra a connu un regain d’intérêt en dermatologie ces dernières années à la suite de la publication par Martínez-Taboada et al. en 2005 de résultats témoignant de l’efficacité spectaculaire de ce traitement dans le syndrome de Schnitzler connu pourtant pour être extrêmement difficile à traiter (17). Très rapidement, près d’une quinzaine de cas similaires ont suivi, démontrant l’efficacité du traitement dans les 24 heures après sa mise en route (18-20). Cependant, ce traitement s’avère être suspensif puisque des récidives sont notées rapidement après l’arrêt du traitement (20). L’IL-1 semble avoir un rôle important dans ce syndrome (taux élevés dans le sang, corrélation du taux à la rémission) [21], à tel point que certains considèrent le syndrome de Schnitzler comme apparenté aux syndromes auto-inflammatoires (19, 22). Pour certains, l’anakinra pourrait être proposé rapidement en alternative à la corticothérapie systémique en cas d’échec (19). Il n’existe à ce jour aucun échappement rapporté sous traitement. Vers de nouvelles indications ? L’anakinra a été essayé de façon plus anecdotique, mais avec une efficacité toujours aussi spectaculaire dans d’autres indications où une résistance à plusieurs lignes de traitement était observée : le syndrome de Sweet (23), la polychondrite chronique atrophiante (6, 24, 25) ou la maladie de Behçet (26). Conclusion Si l’anakinra a “déçu” dans l’indication de la polyarthrite rhumatoïde, il a trouvé un créneau dans le traitement des syndromes auto-inflammatoires où la voie de l’IL-1 occupe une place centrale dans la physiopathogénie. 66 Images en Dermatologie • Vol. II • n° 2 • avril-mai-juin 2009 L’anakinra constitue le premier traitement de sa classe thérapeutique. Néanmoins, les principaux écueils restent le prix et la nécessité d’injections quotidiennes avec une récidive à l’arrêt du traitement. Par ailleurs, seuls les rhumatologues et les internistes sont habilités à prescrire ce traitement. Il existe d’autres stratégies thérapeutiques visant à bloquer la voie de l’IL-1 (4) : des récepteurs solubles comme le récepteur soluble de l’IL-1 (sIL-1R1) ou l’IL-1 trap, une protéine de fusion fixant l’IL-1α et IL-1β avec une plus grande affinité. Ainsi, récemment, le rilonacept (IL-1 trap) a fait la preuve de son efficacité dans les cryopyrinopathies et a obtenu l’accord de la FDA dans cette indication (27-30). L’inhibition de la production de l’IL-1β est une autre voie de développement comme le pralnacasan, un inhibiteur de la caspase 1. D’autres compagnies pharmaceutiques développent d’autres antagonistes du récepteur de la IL-1, des anticorps anti-IL-RI, des inhibiteurs de la signalisation de IL-1. La première génération d’inhibiteurs de l’IL-1 devrait donc laisser place à des nouvelles molécules inhibitrices plus efficaces. II Références bibliographiques 1. http://www.kineretrx.com/ 2. Dinarello CA. Blocking IL-1 in systemic inflammation. J Exp Med 2005;201(9):1355-9. 3. Dinarello CA. The many worlds of reducing interleukin-1. Arthritis Rheum 2005;52(7):1960-7. 4. Burger D, Dayer JM, Palmer G, Gabay C. Is IL-1 a good therapeutic target in the treatment of arthritis? Best Pract Res Clin Rheumatol 2006;20(5):879-96. 5. 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L’ustekinumab présente une forte affinité et une spécificité pour la sous-unité protéique p40 des cytokines humaines IL-12 et IL-23. En se liant à cette sousunité, il va bloquer la différenciation des lymphocytes T en lymphocytes Th1 et Th17, inhibant ainsi les signaux et les cascades cytokiniques pro-inflammatoires qui jouent une rôle important dans la pathogénie du psoriasis. Stelara® a obtenu une AMM européenne en janvier 2009 grâce aux résultats de 2 études pivot ayant inclus 1 996 patients : PHOENIX 1 et PHOENIX 2. Ces études de phase III multicentriques, randomisées en double aveugle versus placebo, ont inclus des patients adultes présentant un psoriasis en plaques modéré à sévère depuis au moins 6 mois, avec au moins 10 % de la surface corporelle atteinte, un score PASI égal à 12 et qui étaient candidats à la photothérapie ou à un autre traitement systémique. Dans chacune de ces 2 études, deux tiers des patients (67 %) traités à la dose de 45 mg atteignaient une réponse PASI 75 à la semaine 12, soit après seulement 2 injections, contre 4 % sous placebo. Ces essais ont également montré que l’amélioration importante de l’état cutané et de la qualité de vie des patients obtenue à 12 semaines se maintenait à la 76e semaine avec seulement 4 injections par an (toutes les 12 semaines) après 2 doses initiales aux semaines 0 et 4, avec un profil de tolérance comparable au placebo. Stelara® bénéficie d’un schéma d’administration tant innovant que source de liberté pour le patient : dose initiale de 45 mg par voie sous-cutanée à la semaine 0 suivie d’une 2e dose de 45 mg à la semaine 4, puis d’une injection toutes les 4 semaines. Pour les patients de plus de 100 kg, la posologie de chaque injection sera de 90 mg. Avant d’instaurer le traitement, les patients doivent être dépistés pour la tuberculose. Il est contre-indiqué en cas d’infection évolutive sévère ou d’hypersensibilité au produit ou à un de ses excipients. Stelara® est soumis à prescription initiale hospitalière de 6 mois. La prescription initiale et le renouvellement sont réservés aux spécialistes en dermatologie ou en médecine interne. Stelara® est conditionné sous forme de solution injectable en flacon à usage unique de 0,5 ml de solution stérile contenant 45 mg d’ustekinumab. Une demande d’admission au remboursement est en cours d’évaluation. MP Images en Dermatologie • Vol. II • n° 2 • avril-mai-juin 2009 67