JFR 2010 - Accidents ischémiques cérébraux d'origine cardiaque et aortique :... diagnostics à ne pas méconnaître

JFR 2010 - Accidents ischémiques cérébraux d'origine cardiaque et aortique : des
diagnostics à ne pas méconnaître
Mis à jour le 05/07/2011 par
SFR
JP Laissy, I Klein, N Pasi, E Schouman
-Claeys, JM Serfaty . Paris France
Article issu du Quotidien des JFR 2010
- Mardi 26 Octobre
Les cardiopathies emboligènes représentent la deuxième
cause par ordre de fréquence d
AVC. Parmi les accidents de
type ischémique, 20 % sont en rapport avec une embolie
d
origine cardiaque et sont accessibles à une prévention
efficace grâce à un diagnostic rapide de l
anomalie cardiaque ;
les lésions emboligènes d
origine aortique sont beaucoup plus
rares que celles d
origine cardiaque
.
Les cardiopathies emboligènes représentent la deuxième cause
par ordre de fréquence d
AVC. Parmi les accidents de type
ischémique, 20 % sont en rapport avec une embolie d
origine
cardiaque et sont accessibles à une prévention efficace grâce à
un diagnostic rapide de l
anomalie cardiaque ; les lésions
emboligènes d
origine aortique sont beaucoup plus rares que
celles d
origine cardiaque. En général, un AVC d
origine embolique
provoque plus de lésions cérébrales que les lésions
athéromateuses des troncs supra
-
aortiques, avec des
complications hémorragiques fréquentes. En outre, ces AVC d
origine extra
-
cérébrale, et en particulier
aortique, doivent être recherchés en cas d
atteinte de plusieurs territoires cérébraux.
En général, un AVC d
origine embolique provoque plus de lésions
cérébrales que les lésions athéromateuses des troncs supra
-
aortiques, avec des complications hémorragiques fréquentes. En
outre, ces AVC d
origine extra
-
cérébrale, et en particulier
aortique, doivent être recherchés en cas d
atteinte de plusieurs
territoires cérébraux.
Parmi les étiologies les plus fréquentes, on retrouve :
-
les troubles du rythme (essentiellement arythmie complète par
fibrillation auriculaire, plus rarement maladie de l
oreillette,
flutter. Les troubles du rythme ventriculaire n
en sont pas
responsables) ;
-
les valvulopathies mitrales, en particulier les rétrécissements,
même en l
absence de fibrillation auriculaire associée, et le
prolapsus de la valve mitrale ;
-
l
infarctus du myocarde avec
formation de thrombus ventriculaire gauche au contact d
un
infarctus récent ou ancien, avec hypokinésie ou akinésie
ventriculaire plus ou moins étendue, ou sur anévrisme
ventriculaire gauche (à distance de la phase aiguë) ;
-
les cardiopathies congénitales, y compris les embolies paradoxales à travers un foramen ovale
perméable (FOP) permanent ou se révélant lors des épreuves de Valsalva. Près de 30 % des sujets
(voire plus chez les sujets jeunes ayant fait un AVC) ont une perméabilité du septum interauriculaire de
type FOP perméable, permettant le passage du flux sanguin de l
OD dans l
OG. Ce passage est
susceptible de survenir surtout à l
occasion d
une HTA pulmonaire, en particulier dans le cadre d
une
embolie pulmonaire secondaire à une migration d
une thrombose veineuse profonde.
La taille du FOP augmente avec l
âge. Le taux de FOP est significativement plus élevé dans les groupes
de patients ayant présenté un AVCI et particulièrement dans le sous
-
groupe des AVCI de cause
indéterminée. Les anévrismes du septum interauriculaire (ASIA) ne sont pas quant à eux considérés
comme une cause établie d
infarctus cérébral, à moins de troubles du rythme auriculaire associés.
Néanmoins, l
association FOP
-
ASIA est sans doute un facteur de risque plus important d
AVC, sinon une
cause à part entière ;
-
les cardiomyopathies, surtout dilatées et hypertrophiques ;
-
les endocardites bactériennes (avec possibilité d
anévrismes mycotiques) et marastiques (cancer,
lupus) ;
-
le myxome de l
oreillette gauche ;
-
les embolies d
origine aortique résultent soit d
un thrombus mural formé au niveau d
une plaque
athéromateuse en amont de la naissance des troncs supra
-
aortiques, soit de la structure même de la
plaque (agrégats fibrino
-
plaquettaires ou matériel athéromateux) et de son caractère ulcéré. La taille de
la plaque est également un élément capital, la migration embolique étant l
apanage des plaques de
plus de 4 mm d
épaisseur. Enfin, une dissection de l
aorte étendue aux troncs supra
-
aortiques peut
également être à l
origine d
un bas débit aigu ;
-
les causes iatrogènes sont aisément diagnostiquées (valves prothétiques, examens de cathétérisme
cardiaque, chirurgie cardiaque, coronarographie), de même que l
arrêt cardiaque ou le choc prolongé.
Examens à visée étiologique
Une fois éliminée une origine thrombotique locale à l
AVC
ischémique, il convient d
essayer d
en déceler la cause dans un
second temps, afin surtout de prévenir d
éventuelles récidives :
L
échographie cardiaque transthoracique est la première étape,
mais a de nombreuses limites. L
échographie transœsophagienne
est une technique éprouvée dans le bilan de ces lésions, mais la
TDM, bien plus que l
IRM qui n
offre pas une vision directe 3D, est
capable de fournir un bilan exhaustif des atteintes emboligènes
cardiaques et aortiques. Un thrombus cardiaque doit être
recherché non seulement au niveau de l
oreillette et du ventricule
gauche, mais aussi de l
auricule ; il est souvent utile de réaliser
deux acquisitions TDM avec synchronisation ECG, la première au
temps
«
artériel
»
de l
injection de produit de contraste, la
seconde 90 secondes plus tard, le thrombus apparaissant
franchement hypodense. Les plaques aortiques mobiles, de plus
de 4 mm d
épaisseur, et l
existence d
ulcérations sont des
éléments étiologiques essentiels. La TDM a un fort impact
thérapeutique et pronostique dans cette affection.
Fig. 1
Thrombus de la pointe du ventricule gauche en TDM, temps précoce (a) et différé (b).
Fig. 2
Plaques athéromateuses ulcérées de l
aorte de plus de 4 mm en TD
1 / 2 100%

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