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III - Coût de production
1) Structure de coûts / importance
de la taille
Voici une décomposition classique des
coûts de production à la vigne, issue d’un
calcul effectué par simulation d’un itinéraire, sur des vignes larges (4 000 pieds /
ha), avec une exploitation de 30 ha
conduite en cordon :
Pour agir efficacement sur les coûts de
production, il faut agir sur la taille et
principalement sur les temps de reprise
manuelle.
2) Effet sur le coût de production
du raisin du mode de taille simplifié
avec la TRP
Voici la même simulation de calcul de
coûts, avec comme hypothèses :
Une machine TRP à 25 000 € amortie sur
7 ans, avançant à 2,5 km/h, et des temps
de reprise manuelle de 12 h par ha.
Nous arrivons à un coût de production de
raisin par ha abaissé de 27 %, en dépit
d’un investissement en matériel assez
important puisque nous avons fait l’hypothèse d’une machine à 25 000 € alors
que dans l’itinéraire classique on prend
comme hypothèse une prétailleuse coûtant 13 500 €.
3) Coût de la transformation du vignoble
En dehors de la situation de création
d’un nouveau vignoble, pensé dès le
départ pour ce mode de conduite, deux
cas de figure principaux se présentent : à
partir d’un cordon existant, où à partir
d’un guyot. Dans les deux cas, le temps
de la transformation est à prendre en
compte, il est très variable suivant l’état
initial. Il faut compter entre 2 et 5 ans de
formation (ébourgeonnage, etc.) avant
d’obtenir le meilleur gain temps pour la
reprise manuelle (8 à 12 h/ ha).
4) Rentabilité de l’investissement
Les calculs de coûts montrent que la différence entre les deux modes de conduite évoqués ci-dessus atteint 662 € par ha,
soit sur cette exploitation type de 30 ha :
19 860 € par an. Cette économie est surtout une économie de main-d’œuvre.
Ces graphiques montrent que, en utilisant le système TRP les économies sont
concentrées sur les charges de maind’œuvre non qualifiée. Si, sur l’exploitation il y a peu de main-d’œuvre occasionnelle et que le nombre de salariés permanents est incompressible en raison des
autres travaux à réaliser, le mode de
conduite avec la TRP apportera plus un
confort de travail et un report de charges
sur d’autres postes que de réelles économies.
Conclusions
• La taille rase de précision est une taille
mécanisée au maximum.
• L’intervention manuelle est toujours
nécessaire.
• Le gain de temps dépend de la précision de la machine et de la vigne
(vigueur, etc…).
• Les progrès réalisés au niveau des
machines appellent de nouveaux essais !
• Ne pas négliger l’investissement de
départ pour la transformation du
vignoble (cas d’adaptation d’un guyot,
d’une nouvelle plantation).
• Les gains peuvent être significatifs, en
coût par ha ou juste en termes de temps
de travail.
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
17
Changement climatique, évolution des rendements
et irrigation
Jean-Christophe PAYAN, Institut Français de la Vigne et du Vin
Elian SALANÇON, Institut Français de la Vigne et du Vin ; Bernard SEGUIN, INRA Avignon ;
Iñaki GARCIA DE CORTAZAR ATAURI, CNRS Montpellier ; Bernard GENEVET, Chambre d’agriculture du Gard ;
Olivier JACQUET, Chambre d’Agriculture du Vaucluse.
Compte tenu du changement climatique
déjà observé (IPCC 2001), des hypothèses
émises sur son évolution (Seguin 2006,
2007), et pour faire face à un souci
d'amélioration de la compétitivité économique de la filière viti-vinicole française,
la maîtrise des conditions de production
à la parcelle est un enjeu d'actualité. De
récents travaux (García de Cortázar 2007 ;
Moriondo et Bindi 2007) proposent d'utiliser des outils de modélisation pour évaluer le comportement de la vigne face au
changement climatique à venir. Les résultats obtenus confirment une tendance
déjà observée dans la région méditerranéenne : baisse des rendements sous l’effet prépondérant du climat. Ceci se traduit entre autre par un besoin de maîtrise des conditions d'alimentation en eau
pour lequel de nombreuses expérimentations apportent d’ores et déjà des résultats quant à l’effet de l’irrigation sur les
composantes qualitatives et quantitatives
de la récolte.
1. Le changement climatique
En 2007, le Groupe Intergouvernemental
d’Etude sur le Climat (GIEC) s’est réuni à
Paris pour présenter la synthèse de ses
derniers travaux relatifs aux différents
scénarios liés à l’augmentation des températures d’ici 2100 (figure 1). Quel que
soit le scénario retenu, du plus “optimiste” (B1 = régulation de l’émission des gaz
à effet de serre à échelle mondiale) au
plus “pessimiste” (A2 = non régulation
de l’émission de gaz à effet de serre), on
observe une élévation conséquente de la
température moyenne.
Les impacts du changement climatique
sur la vigne s’étudient en utilisant des
modèles de culture pour simuler le développement de la vigne. Un travail coordonné en ce sens par la Chambre d’Agriculture du Vaucluse inclus l’IFV et l’INRA
d’Avignon ainsi que d’autres partenaires
professionnels pour évaluer les possibilités d’adaptation de la conduite du
vignoble méditerranéen au changement
climatique*. Les résultats préalablement
acquis indiquent qu’au vignoble, les
conséquences se traduiront principalement par une modification du cycle phénologique, avec une accélération de la
croissance des organes (Brisson 2004). La
date de floraison de la vigne pourrait
être avancée de deux à trois semaines, et
la date des vendanges de presque un
mois. Des travaux récents montrent
d’ores et déjà une plus grande précocité
(presque un mois) de la date de récolte
dans les Côtes-du-Rhône ou le Médoc
(Ganichot 2002). Il est de ce fait probable
que certaines pratiques culturales ou
conditions d’installation du vignoble
soient amenées à évoluer (García de
Cortázar et al. 2004). Les conséquences
œnologiques se traduiront par une maturation réalisée plus précocement en sai-
son, en pleine période estivale, avec une
modification des caractéristiques organoleptiques du raisin (Lebon 2002, García
de Cortázar 2006). La typicité des vins
sera ainsi affectée. De ce fait, il est probable qu’une modification des aires d’encépagement actuelles se mette progressivement en place, avec une tendance à la
méridionalisation des vignobles (Schultz
2000 ; Jones et al. 2004 ; Seguin et García
de Cortázar 2004). García de Cortázar
(2007) indique par exemple que les exigences de maturation de la Syrah pourraient être satisfaites sur la quasi-totalité
du territoire à la fin du XXIe siècle, bien
que le produit fourni n’ait pas les mêmes
caractéristiques organoleptiques que
dans ses aires de répartition actuelle.
2. Evolution des rendements
Un rapport du CEVISE (2007) montre clairement que depuis plus de 20 ans les rendements diminuent dans le sud-est alors
qu’ils ont tendance à stagner ou à augmenter dans les autres régions viticoles
françaises (figure 2). Ce rapport provisoire met en lumière l’importance des
conditions climatiques méridionales sur la
baisse de production. Avant d’évaluer
l’évolution probable des rendements sur
les années à venir, il est donc important
de connaître les changements attendus
dans les régimes pluviométrique et thermique à l’échelle de la France en général
et sur l’arc méditerranéen en particulier.
A l'échelle de la France, des études montrent déjà une tendance à l’accentuation
des écarts de pluviométrie entre le nord
et le sud d'une part, et entre saisons
d'autre part (Planton 2003). A l’échelle
intra-annuelle, les hivers seront plus pluvieux qu’actuellement, mais il demeure
surtout trois saisons plus sèches (printemps, été, automne), plus particulièrement encore dans les régions du Sud de
la France (Seguin 2006). Au niveau des
températures, toutes les saisons seront
Figure 1 : Scénarios d’évolution de la température moyenne planétaire pour la fin du
XXIe siècle (IPCC 2007).
18
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
* Projet CASDAR 2008-2010 : “viticulture et
changement climatique : adaptation de la
conduite du vignoble méditerranéen”
(Chambre d’Agriculture du Vaucluse ; IFV ;
INRA Avignon ; CIRAME ; Inter-Rhône ;
Chambres d’Agriculture Drome, Gard,
Hérault ; LEGTA Carpentras ; Supagro)
3. Irrigation, qualité
et rendement
Figure 2 : Evolution des rendements dans le Rhône, la Gironde et dans le Sud-Est de la
France (CEVISE 2007).
confrontées à une augmentation de la
température moyenne, encore plus marquée en hiver et là aussi dans le Sud de la
France.
En intégrant ces éléments dans le modèle
de culture STICS-vigne, García de Cortázar (2007) propose une représentation
des conséquences du changement climatique sur la vigueur et le rendement
des différents vignobles français, en
prenant en compte leurs caractéristiques agronomiques actuelles (figure
3). Compte-tenu d’un regain des précipitations en hiver, d’une avance du
débourrement et de températures plus
clémentes au printemps, la croissance
printanière des vignes pourrait être
améliorée, en augmentant ainsi la biomasse végétative produite. Par ailleurs,
les éléments du climat qui apparaissent
pénalisants en région méditerranéenne
(températures trop élevées, sécheresse
intense) ne sont pas aussi marqués sur
l’ensemble du territoire et n’atteignent
pas forcément le caractère de facteur
limitant. En plus d’une biomasse végétative plus importante qu’actuellement,
certains vignobles seront ainsi plus
proches de conditions agroclimatiques
optimales pour la vigne, permettant
ainsi une amélioration substantielle des
rendements. A échelle méditerranéenne
cependant, les températures estivales
atteindront des valeurs destructrices
pour les tissus végétaux (brûlures,
échaudages), et les conséquences de la
sécheresse prolongée entraîneront une
dépréciation des rendements avec une
modification des caractéristiques qualitatives des raisins. Compte-tenu des
caractéristiques actuelles du climat, l’effet positif du réchauffement sur les rendements dans les vignobles septentrionaux devient négatif dans les vignobles
méridionaux, les stress thermiques et
hydriques consécutifs au changement
climatique étant directement responsables de ce phénomène. En région
méditerranéenne, la vigne devra ainsi
réaliser son cycle dans une période
certes plus chaude, mais aussi plus sèche
qu'à présent, augmentant la nécessité
pour les viticulteurs de recourir à l’irrigation comme palliatif au déficit pluviométrique.
Figure 3 : Estimation de l’impact du réchauffement climatique sur la biomasse végétative
et le rendement viticole français à la fin du XXIe siècle (García de Cortázar
2007).
Concernant l’impact de l’irrigation sur les
composantes qualitatives du raisin, sur les
rendements et sur les caractéristiques
organoleptiques du vin, de nombreuses
expérimentations ont été réalisées au
vignoble ces dernières années en région
méditerranéenne. Un groupe de travail
représenté par l’IFV, les Chambres d’Agriculture du pourtour méditerranéen, le
CIRAME, le CIVAM Corse et le Syndicat
des Côtes du Rhône en relation avec les
laboratoires de l’INRA permet d’échanger
régulièrement sur les résultats obtenus.
Les Chambres d’Agriculture du Gard et
du Vaucluse proposent une synthèse des
principaux effets de l’irrigation sur le raisin :
– Effet sur le taux de sucres : en permettant un meilleur fonctionnement photosynthétique du feuillage, l’irrigation a
pour effet une augmentation systématique du taux de sucres, quelle que soit la
dose d’irrigation employée. En situation
non irrigable, un décalage de 7 à 10 jours
de la date de récolte permet de compenser ce retard à la maturation, parfois au
détriment du poids de récolte.
– Les effets sur la couleur sont plus nuancés, les excès d’eau sont très vite pénalisant (effet dilution), plus particulièrement sur les cépages à faible potentiel
(cas du Grenache par exemple). Des résultats similaires s’observent sur Syrah, mais
même si elles demeurent inférieures au
témoin, les valeurs d’intensité colorante
sur vin fini des modalités irriguées sont
satisfaisantes dans la plupart des cas.
– Caractéristiques organoleptiques des
vins : même en cas de très forte contrainte hydrique (2003 par exemple), la typicité des vins non irrigués n’a pas été affectée. Les modalités irriguées de façon raisonnée ne se sont pas démarquées d’un
point de vue qualitatif, bien que les rendements aient étés plus importants. On
peut cependant rapidement tomber dans
le cas de l’excès d’eau qui entraîne des
vins peu colorés, dilués et dépréciés à la
dégustation. De récents résultats de
dégustation d’essais en verre noir vont
dans le même sens : même s’il existe des
relations entre l’état hydrique de la vigne
et les caractéristiques du raisin, il est
assez difficile d’établir un lien entre l’itinéraire hydrique de la parcelle et le profil
gustatif du vin obtenu (l’alimentation
hydrique de la vigne n’explique pas à elle
seule la totalité du profil organoleptique
d’un vin).
– Effet sur le rendement : l’irrigation à un
effet positif et systématique sur le poids
des baies. Cependant il n’y a pas de proportionnalité entre les quantités d’eau
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
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apportées par irrigation et le surplus de
rendement obtenu. Dans les différents
essais réalisés, l’irrigation n’a pas permis
de stabiliser les rendements : il y a davantage de variation entre les différents millésimes qu’entre les modalités sèches et
irriguées. Pour proposer un ordre de
grandeur, les irrigations “qualitatives”
sont de l’ordre de 40 à 80 mm maximum
et génèrent des hausses de rendement
allant de 15 à 40 % par rapport au
témoin non irrigué.
Fort de ces résultats, une étude a été réalisée par García de Cortázar (2007) à l’aide du modèle STICS-vigne pour voir dans
quelle mesure l’irrigation pouvait compenser les effets du changement climatique sur la baisse de production dans le
sud-est de la France. Les résultats montrent deux choses (figure 4) :
– L’irrigation permet de limiter les effets
du changement climatique mais pas de
compenser totalement la perte de rendement ;
– Les doses d’irrigation optimales à
apporter (calculées pour maximiser les
effets de l’irrigation sur le poids des
baies) sont relativement faibles en viticulture et confortent les observations réalisées par les essais au vignoble : 90 mm
maximum.
Conclusion
Le changement climatique se traduira au
vignoble par des répercussions différentes en fonction des régions considérées. En région méditerranéenne, l’effet
cumulé de la hausse des températures et
de la baisse du régime pluviométrique
entraînera de façon certaine une réduction des rendements. Cette tendance
annoncée est déjà observée en régions
PACA et Languedoc-Roussillon. Si il paraît
opportun de recourir à l’irrigation comme palliatif à la baisse de production, les
résultats obtenus montrent que cette
pratique ne suffira pas à elle seule à compenser les effets des stress thermiques et
hydriques. Par ailleurs, tous les vignobles
ne sont pas égaux face à la disponibilité
en eau. D’autre part, l’accès à l’eau pour
les régions à fort déficit risque d’être de
plus en plus réglementé, obligeant les
viticulteurs à repenser un certain nombre
de pratiques culturales. C’est dans cet
esprit que les travaux aujourd’hui engagés visent à évaluer les possibilités
d’adaptation des itinéraires techniques
face au changement climatique et à
repenser les conditions d’implantation
des vignobles dans le respect de la qualité des produits obtenus et de la rentabilité économique des exploitations méridionales.
20
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
Figure 4 : Evaluation des rendements par le modèle de culture STICS-vigne pour la période 2070-2100 pour une parcelle des Côtes-du-Rhône sous deux scénarios climatiques et avec ou sans irrigation (Garcia de Cortazar 2007). Scénario B1 = scénario “moyen/optimiste” ; scénario A2 = scénario “pessimiste”. Quantité optimisée d’irrigation : 75 mm pour B2 ; 90 mm pour A2.
Bibliographie
Brisson N. 2004 Questionnements sur
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INRA, Isle sur Sorgue, 22-23 janvier 2004.
CEVISE 2007 Le mystère de la dérive des
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Lebon E. 2002 Changements climatiques:
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Planton S. 2003 A l'échelle des continents : le regard des modèles. Comptesrendus de l'Académie des Sciences, Paris.
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Seguin B. 2006 Les impacts du changement climatique sur la production agricole. Exposé oral,
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2004 Climate warning : consequences for
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Vineyard Physiology and Biotechnology,
21-25 june, Davis USA.
Protection du vignoble : Incidences sur les coûts
de production en Rhône-Méditerranée
Bernard MOLOT, Institut Français de la Vigne et du Vin
Un contexte difficile : de multiples raisons amènent logiquement bon nombre
de producteurs à rechercher une réduction de leurs coûts de production et
donc, entre autres, de leurs coûts de protection. La première des raisons est sans
aucun doute une situation économique
fortement fragilisée par la crise viticole,
alliée à une demande sociétale forte
pour une viticulture respectueuse de son
environnement relayée par une pression
médiatique soutenue.
L’évolution vers la viticulture raisonnée
est particulièrement nette depuis
quelques années et la réduction de
quelques 45% des intrants phytosanitaires (en tonnage) en 10 ans en est la
meilleure des démonstrations.
Malgré ce les coûts de protection sont
encore jugés excessifs par beaucoup dans
le contexte économique actuel et la
faible pression parasitaire de 2003 à 2006
a incité bon nombre d’entre eux à rédui-
81 %
78 %
re encore davantage leur utilisation de
produits phytopharmaceutiques (PPP),
malheureusement trop souvent sur la
base d’un raisonnement plus économique que technique, que le contexte
sanitaire difficile de 2007 a parfois durement sanctionné.
Comment estimer les coûts
de production ?
Les calculs ont été réalisés pour la partie
Languedoc-Roussillon à partir des chiffres
2006 fournis par les centres de Gestion LR.
Ils concernent 3 types d’exploitation,
coopérateur strict, vigneron en cave particulière avec vente en bouteille et vigneron en cave particulière avec vente en
vrac. Ces catégories sont respectivement
reprises dans les graphiques sous les abréviations “CC”, “CP btl” et “CP VRAC”.
Les calculs concernant la région PAC proviennent des “Références Technico-Economiques 2006” publiées annuellement
par la Chambre d’Agriculture du Vaucluse. Ils sont basés sur 4 exploitations types :
AOC Côtes du Rhône, AOC Côtes du
Luberon, vin de Pays Merlot et AOC Côtes
du Ventoux.
Quelle est la part des PPP
dans les coûts de production ?
Figure 1 : Parts des PPP dans approvisionnements
Source LR : Centre de Gestion - Source PACA : CA 84
100 %
90 %
MO
Matériel
Foncier/Plantation
Appros Divers
PPP
Engrais
80 %
70 %
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
13,9 %
12,4 %
10 %
0%
CC
CP BTL
CP VRAC Moyenne
LR
AOC CDR
AOC
LUBERON
Figure 2 : Parts des PPP dans coûts de production
VdP
MERLOT
AOC
Moyenne
VENTOUX
PACA
La part des PPP peut être étudiée sur plusieurs critères à commencer par le plus
simple, les approvisionnements. Sur ce
poste leur importance est comparable
(figure 1) d’une région à l’autre et représente environ 80 % des achats, loin
devant le poste engrais.
Cette part apparemment importante
devient toutefois nettement plus relative
si on la compare aux coûts totaux de production, calculés en intégrant prix du
foncier et frais de plantation, matériel
(amortissement, entretien et carburant).
Les PPP ne représentent plus alors que
12 à 14% du coût total (figure 2) bien
loin derrière les charges de main-d’œuvre
qui constituent de toute évidence le poste le plus important en Rhône-Méditerranée (environ 45% en LR et 38% en
PACA).
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
21
Présentés en valeur absolue (figure 3), les
coûts par hectare en PPP vont de 394 €
(fongicides, insecticides et herbicides) en
LR à 427 € en secteur PACA, face à des
coûts totaux de production de l’ordre
d’un peu plus de 3 000 €/ha.
Face à des rendements moyens de 62
hL/ha en LR et de 54 hL/ha en PACA, les
coûts moyens de production ramenés à
l’hectolitre produit (figure 4) sont de 51
€/hL en LR et de 57,5 €/hL en PACA.
MO
Matériel
Foncier/Plantation
Appros Divers
PPP
Engrais
La part des PPP dans ce contexte est donc
de 6,4 €/hL en LR et de 8,0 €/hL en PACA.
Ramenés à une bouteille de 0,75L, les PPP
(figure 5) apparaissent ainsi à hauteur
d’environ 0,054 €, soit 9% du prix total
des autres fournitures lors de la mise,
avec 40 % pour la bouteille, 37 % le bouchon et 14% de la capsule, ces proportions ne comptabilisant pas le prix de
l’étiquette, trop fluctuant selon le graphisme choisi, ni celui …du vin (Références : Coûts des Fournitures en Viticulture).
394
427
Figure 3 : Coûts par hectare.
Les conclusions de cette approche économique sont donc globalement claires :
une diminution - même importante - des
intrants phytosanitaires ne peut avoir
que très peu d’impact sur le coût de production et donc la compétitivité. A tître
indicatif une réduction de 50% des
intrants, telle que souhaitée par le Grenelle de l’environnement, se répercuterait par une baisse de 2 à 3 centimes
d’Euros à la bouteille et ceci en supposant que les solutions alternatives espérées soient gratuites, ce qui ne sera évidemment probablement pas le cas.
L’intérêt d’une diminution des PPP n’est
donc pas d’ordre majoritairement économique mais bel et bien environnemental
et sociétal. Les techniques de protection
raisonnée, voire intégrée, permettent dès
à présent au vigneron de n’appliquer que
les seuls traitements indispensables en
privilégiant les molécules les moins agressives tant pour l’applicateur que pour
l’environnement et in fine le consommateur.
La marge de progression est évidemment
plus étroite que lors des dix dernières
années et les quelques 45 % de réduction
constatés seront beaucoup plus difficiles
à reproduire. Parallèlement le vigneron
flirtera inéluctablement avec “LE” traitement qu’il ne fallait pas supprimer, aux
incidences économiques potentiellement très graves, notamment dans le
cas du mildiou.
Mildiou :
jusqu’où ne pas aller ?
L’exemple et les chiffres cités plus bas
(figure 6) proviennent d’une expéri22
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
MO
Matériel
Foncier/Plantation
Appros Divers
PPP
Engrais
Figure 4 : Coûts €/hL.
Capsule : 14 %
Bouchon : 37 %
Bouteille bord. : 40 %
PPP : 9 %
0,054 €
Figure 5 : Part relative des PPP à la mise en bouteille 0,75 cL.
mentation conduite par l’IFV en 2007
dont le but était de comparer des stratégies préventives avec des stratégies
intervenant sur mildiou en cours d’incubation ou déclaré.
La stratégie préventive (P5) choisie est
de type “haut de gamme” avec 5 fongicides systémiques positionnés à
14 jours.
Coût tt
Pertes €
Ventes
Mais la marge de manœuvre reste cependant étroite et le recours à des stratégies
à cadence flottante et non plus fixe restera encore longtemps dépendant des
autres interventions, notamment contre
oïdium, ou de la superficie des exploitations et de leur équipement qui conditionnent la durée du chantier de traitement et donc la possibilité d’intervenir
très rapidement.
Conclusions
Pgm préventif
(5tt)
préventif/curatif
5tt
Pgm curatif
(4tt)
Pgm curatif
(3tt)
Témoin
Figure 6.
La stratégie préventive/ curative (PC5)
associe 2 systémiques préventifs en début
et fin, les 3 traitements intermédiaires
utilisant un systémique préventif/stoppant positionné aux mêmes dates que
précédemment.
La stratégie curative (C4) démarre 15 jours
plus tard, avec un fongicide stoppant positionné sur un mildiou en cours d’incubation,
suivi par 2 autres (avec ce même produit)
identiques à cadence 14 jours puis par un
dernier de type uniquement préventif. Elle
ne comporte que 4 traitements.
La stratégie “éradicante” (C3) comporte
3 applications du même produit préventif/curatif, le premier intervenant sur mildiou déclaré.
La comparaison P5/PC5 montre que le
recours à des produits dotés d’effet stoppant n’est pas systématiquement gage
d’une efficacité accrue.
Les stratégies P5, PC5 et C4 ont en 2007
assuré une protection anti-mildiou équi-
valente, démontrant ainsi qu’il était parfaitement possible d’économiser un traitement à condition que le premier traitement soit réalisé avec un fongicide doté
d’effet de post-contamination et de le
positionner dans les 48 heures suivant la
pluie ayant déclenché le 3e cycle secondaire. L’économie est ainsi d’environ 50
€/ha pour des pertes de récolte très voisines et d’environ 300 €/ha.
Cette même stratégie, appliquée en
début du 4e cycle secondaire montre par
contre clairement ses limites, puisque les
pertes de récolte se chiffrent à environ 1
600 €/ha et font plonger les ventes à un
niveau largement inférieur aux coûts globaux de production cités précédemment….
Il est donc clair que des économies sont
possibles en raisonnant la date d’intervention et le choix du fongicide, y compris dans un contexte de pression parasitaire forte puisque le témoin non traité
présentait 80 % de pertes de récolte…
Avec un coût de la protection phytosanitaire qui représente moins de 15 % des
coûts de production en LR ou PACA soit
un peu plus de 5 centimes d’euro par
bouteille, les PPP ne constituent donc pas
un poste susceptible de générer des gains
significatifs de compétitivité.
La réduction des intrants PPP est par
contre associée à une demande sociétale
forte concrétisée, entre autres, par le
récent Grenelle de l’environnement que
la viticulture se doit de prendre impérativement en compte.
Avec la réduction de près de 45% des tonnages de PPP utilisés au cours des dix dernières années, elle a déjà démontré sa
volonté d’évoluer vers une production
intégrée soucieuse de son environnement. Il lui sera de toute évidence beaucoup plus difficile de reconduire cette
réduction dans les dix prochaines années.
Le recours à des solutions “alternatives”
reste entièrement à inventer et ces dernières auront un coût, laissant assez peu
d’espoir pour une réduction des coûts de
protection dont l’incidence serait de toute façon minime.
Les gains de compétitivité sont donc à
rechercher ailleurs et tout particulièrement sur le poste de la main-d’œuvre.
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
23
Itinéraire de vinification
Nouvelles technologies et caractérisation du potentiel
qualitatif de la vendange
Jean-Michel DESSEIGNE, Institut Français de la Vigne et du Vin
Introduction
La qualité d’un vin dépend d’un
ensemble de facteurs dont la qualité du
raisin est l’élément de base. La caractérisation de son potentiel qualitatif est
donc logiquement une des priorités du
viticulteur et de l’œnologue désirant
produire un vin de qualité, adapté au
marché. On souhaite contrôler la maturation, récolter à la date optimale,
rémunérer en fonction de la qualité,
adapter et planifier les process de vinification en fonction d’un style de vin prédéterminé, voire garantir la traçabilité
de la vigne au consommateur.
Outre la détermination de la teneur en
sucre par réfractométrie, les premiers
instruments de détermination de la qualité sanitaire des raisins ont été proposés
dès le début des années 1990. Ils sont
basés sur des principes soit polarographiques, soit colorimétriques. Leurs performances respectives sont bien
connues. On assiste actuellement au
développement de nouveaux instruments de mesure qui permettent, ou
devraient permettre, un contrôle direct
et automatique sur la ligne de réception
ou à la parcelle : spectroscopie infrarouge, spectroscopie de fluorescence, vision
multispectrale…
Les paramètres à mesurer
Les critères de qualité de la vendange
sont nombreux et variés. Certains sont
liés à la plante elle-même (cépage, clone…), au terroir, aux conditions de production.
La teneur en sucre reste le critère le plus
utilisé. Marqueur de la maturité, de
nombreux autres paramètres qualitatifs
24
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
peuvent être reliés à son évolution.
Cependant il s’avère insuffisant pour
une caractérisation fine du potentiel de
la vendange. La structure acide est également couramment utilisée : acidité
totale, teneurs en acide malique et tartrique. La connaissance de son évolution
peut permettre de planifier les récoltes,
puis la constitution de lots homogènes.
Pour l’élaboration de vins rouges ou
rosés, la détermination des teneurs en
anthocyanes et en polyphénols totaux
revêt une grande importance. La composition azotée des raisins permet d’évaluer la fermentescibilité et peut être
reliée dans certains cas au potentiel aromatique. La caractérisation sur site de ce
dernier serait très utile, mais elle reste
actuellement accessible uniquement en
laboratoires spécialisés. Des caractéristiques physiques peuvent également
constituer des indicateurs de qualité,
comme par exemple la taille des baies,
leur couleur… Enfin, l’état sanitaire des
raisins est un critère particulièrement
important, en raison des risques d’altérations qualitatives.
La caractérisation de la qualité est réalisée actuellement par échantillonnage.
La représentativité des prélèvements
conditionne étroitement la qualité des
déterminations réalisées. Sur de la vendange, l’échantillonnage est une opération complexe, en raison de l’hétérogénéité au sein des grappes, des baies,
entre les parties solides et les parties
liquides, et de l’incidence importante de
paramètres tels que les durées de macération, la température, le niveau de trituration de la vendange. Enfin, pour
certaines caractérisations, comme les
polyphénols, les constituants doivent
être extraits de manière reproductible.
Spectroscopie infra rouge
La spectroscopie infrarouge est déjà très
largement développée dans d’autres
filières agricoles (viande, céréales, produits laitiers) pour la caractérisation des
produits. En œnologie, les premières
applications en France sont apparues au
début des années 2000, avec des spectromètres à Transformée de Fourrier. La
technologie est potentiellement capable
de fournir rapidement les concentrations des principaux solutés intéressants
pour l’œnologue. Elle peut renseigner
sur des paramètres jusqu’à ce jour inaccessibles aux caves de production, tels
que ceux nécessitant des analyses fines
de laboratoires ou de nouveaux indicateurs qualitatifs.
Le principe repose sur une mesure spectrale et un étalonnage préalable. En
phase d’étalonnage, les informations
contenues dans les spectres sont corrélées à des valeurs du paramètre à prédire. Un modèle prédictif est établi par
des méthodes mathématiques et statistiques du type PLS et réseaux de neurones. Ce modèle prédictif permet alors
de convertir un spectre en une valeur
pour un paramètre donné.
La spectroscopie Moyen Infrarouge, à
Transformée de Fourrier, s’adresse aux
longueurs d’onde comprises entre 2 et
25 µm. Cette large bande spectrale permet de caractériser un très grand
nombre de constituants (sucres, acidité
totale, pH, acides, potassium, anthocyanes,….). Elle pourrait également permettre de répartir la vendange en différentes classes selon l’état sanitaire, voire
les risques de présence de contaminants.
Le champ d’investigation de l’IRTF est
donc très large. Des améliorations
devraient être apportées dans les
années à venir pour améliorer la justesse
et la fiabilité des mesures réalisées, qui
peuvent à ce jour être très variables
selon les équipements et les bases de
calibration utilisées. Une des limites
actuelles est également la sensibilité des
appareillages aux conditions de milieu,
comme les vibrations, les poussières, les
variations thermiques…
La spectroscopie Proche Infrarouge reste encore peu utilisée en France malgré
de fortes potentialités. En effet, dans
cette plage spectrale, la lumière traverse les produits sur des longueurs pouvant atteindre plusieurs centimètres. Il
est donc possible de réaliser des
mesures directement sur des produits
entiers (baies, grappes), en ligne, ou sur
des moûts bruts, non filtrés. Le nombre
de paramètres mesurables est cependant beaucoup plus faible que dans le
cas de l’IRTF. La qualité de réponse des
capteurs dépend étroitement de la
base de calibration utilisée, de la robustesse des modèles prédictifs, ainsi que
des conditions de réalisation des
mesures.
Vision numérique
La vision numérique (images en couleur
dans le visible) ou multispectrale (plusieurs bandes de longueurs d’ondes)
présente également de fortes potentialités pour la caractérisation qualitative
de la vendange. Un nouveau capteur
est en cours de mise au point. Des
“photographies” sont prises directement sur les bennes à vendange ou au
niveau des conquêts. Le traitement
informatique du cliché par des techniques d’analyse d’images permet
d’identifier les corps étrangers et les
fragments herbacés (rafles, feuilles,
pétioles). L’intensité de la couleur des
baies est évaluée par analyse colorimétrique de l’image. Ce procédé pourrait
permettre de sélectionner les vendanges à leur arrivée à la cave en fonction de critères tels que la propreté, la
couleur, les caractéristiques physiques
(taille des baies, niveau d’hétérogénéité), et ceci sans aucun contact ni prise
d’échantillon. Une des perspectives
pourrait être également le développement d’algorithmes d’analyses d’image
pour un diagnostic de l’état sanitaire
de la vendange, par quantification des
baies ou grappes pourries.
La vision numérique peut également
avoir des applications à la parcelle. Un
capteur optique piéton est en cours
d’expérimentation pour l’estimation
précoce des rendements parcellaires. Le
système expérimental portable permet
d’estimer le volume des grappes à partir d’une simple photographie numérique. Un logiciel spécifiquement développé détecte la grappe sur l’image et
estime son volume à partir d’une
simple projection bidimensionnelle.
Conclusions
En conclusion, la caractérisation de la
qualité ou du potentiel qualitatif de la
vendange constitue un enjeu majeur,
mais pose encore des problèmes encore
non résolus totalement. De nouveaux
outils d’évaluation de la qualité sont
proposés, offrant des potentialités
importantes. Si la faisabilité des
mesures et l’intérêt de tels outils sont
généralement acquis, des mises au
point restent pour la plupart nécessaires pour leur application en conditions réelles de production, à la parcelle ou en réception de vendange.
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Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
25
Comparaison de différents itinéraires de vinification
pour la production de vins fruités ou structurés
Patrick VUCHOT, Inter-Rhône
Mots-clés : vin, tanins, fruité, techniques
1. Introduction
L’évolution des marchés et des attentes
des consommateurs obligent les vinificateurs à élargir la gamme des produits
(vins fruités et ronds, vins charpentés et
corsés…). La qualité des vins rouges repose sur un équilibre alliant notamment des
notes aromatiques variées à une perception en bouche complexe. Dans ce
contexte, les composés aromatiques et
polyphénoliques sont de première importance pour le vinificateur. La qualité de la
vendange est déterminante au travers
des potentiels aromatique et polyphénolique et les procédés de vinification doivent être raisonnés en vue d’une expression de ce potentiel adaptée au type de
vin souhaité. Cependant, malgré toutes
ces techniques et technologies, la matière
première est primordiale et doit être
adaptée à l’objectif de vinification. Le
premier choix important du vinificateur
est la détermination de la date de récolte. Ce choix va conditionner dans une large mesure les caractéristiques de la vendange (degré, acidité, richesse en composés phénoliques, qualité des tanins, qualité aromatique…).
Cette orientation s’inscrit dans une politique de segmentation de l’offre des vins
au niveau régional, basé sur le type de
produit : vins fruités et ronds, vins charpentés et corsés.
Le travail présenté compare au niveau
technique et économique des techniques
de vinification selon des objectifs de vins
“souples et fruités”, ou “structurés de
garde”.
2. Matériels et méthodes
1. Production de vins fruités
Les raisins étudiés proviennent de la zone
géographique des Appellations d'Origine
Contrôlée de la Vallée du Rhône : Sérignan et Piolenc. Les résultats présentés
concernent les millésimes 2006 et 2007.
La parcelle de Piolenc est en situation
relativement plus sèche que celle de Sérignan.
Pour chaque parcelle, deux vendanges
vont être pratiquées à des dates différentes, selon les résultats du suivi de
maturité.
Un seul “objectif produit” est visé : vin
fruité. On cherche à obtenir un vin dont
les caractéristiques seraient une couleur
rouge vif, un nez aromatique à dominante fruitée, avec du volume et des tanins
fondus et une teneur en alcool qui de
préférence ne dépasserait pas 13° 5.
Les différents procédés de vinification
retenus sont les suivants :
– Technique 1 : MC : macération courte
avec température maîtrisée inférieure à
25° C pour préserver le fruit sans extraire
trop de tanins. On considèrera que cette
technique constitue un témoin pour
notre étude. C’est en effet la méthode
employée couramment pour l’élaboration d’un vin fruité.
– Technique 2 : MC + CPX : méthode 1
avec ajout de copeaux. Ces copeaux ont
pour objectif de stabiliser la couleur et
d’améliorer l’équilibre du vin par un
apport de sucrosité. La sucrosité est ici
liée à l’action des lactones du bois frais
(noix de coco) et à la vanilline du bois de
chauffe.
– Technique 3 : MPF : macération préfermentaire à froid enzymée suivi d’une
macération courte avec maîtrise des températures. Elle permet d’extraire avant la
fermentation les composés hydrosolubles
du raisin (plutôt les anthocyanes) et donc
une extraction limitée des tanins.
nanofiltration
26
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
– Technique 4 : FD : flash-détente avec
pressurage direct (12 h après l’encuvage).
Ce pressurage direct permet là encore de
limiter le temps de macération notamment pour une vendange très fragilisée
par la flash-détente.
– Technique 5 : IMT : macération courte
avec immersion totale du chapeau. On
cherche ici à extraire encore plus de
matière colorante qu’en macération
courte classique.
– Technique 6 : MC + OI : uniquement avec
vendange de date 2, macération courte
(type technique 1) suivie d’une désalcoolisation par nanofiltration pour ramener le
degré du vin à celui issu de la date 1.
Les Méthodes 1 à 5 sont réalisées avec
deux niveaux de maturité (date 1 et date
2). La méthode 6 est réalisée uniquement
avec une maturité poussée (date 2).
2. Production de vins structurés
Les expérimentations ont été menées sur
les millésimes 2005 et 2006. Les raisins,
vendangés à la main, proviennent de 2
sites de la Vallée du Rhône, Sérignan et
Violès, toutes deux plantées des deux
principaux cépages rhodaniens, le Grenache et la Syrah.
Les vinifications ont été dupliquées.
Quatre techniques de vinification permettant d’enrichir les vins en tanins ont ainsi
été comparées à une vinification témoin,
enzymage (50 mg/L de pectinases), saignée (20 % de jus 12 h après encuvage) et
tanisage (500 mg/L de tanins de pellicule
de raisins blancs). Les traitements ont été
volontairement accentués par rapport aux
pratiques œnologiques traditionnelles
afin d’obtenir des vins particulièrement
riches en tanins.
Les analyses chimiques et sensorielles ont
eu lieu après l’embouteillage. Les paramètres œnologiques classiques et de couleur ont alors été mesurés. Des analyses
plus spécifiques ont permis de quantifier
la quantité de polyphénols totaux (IPT), les
anthocyanes (HPLC), les tanins (phloroglucinolyse après 1 h d’extraction méthanolique, adaptée de Kennedy et al. et Cheynier et al. (10,11)) et les polysaccharides
(CPG après précipitation à l’éthanol des
monomères constitutifs).
Un panel de dégustateurs spécialement
entraîné sur la discrimination de l’astringence et de l’amertume a évalué les vins
selon 6 descripteurs (échelle en 7 points) :
amertume, granuleux-sableux, taille des
particules, collant, sec et astringence totale. Un second panel, constitué de professionnels, a déterminé le profil global des
vins selon 14 descripteurs (échelle fermée
sur 10) : intensité olfactive, complexité
olfactive, évolution du fruit, épicé, animal, empyreumatique, végétal, acidité,
rondeur, alcool, amertume, astringence,
agressivité des tanins, équilibre.
Les traitements statistiques ont été réalisés grâce au logiciel XLSTAT.
3. Résultats et discussion
1. Production de vins fruités
1. Résultats analytiques
1. Influence du facteur vinification
Ce qui ressort très nettement de l’analyse
de variance, c’est l’impact de la technique
de flash-détente (Tableau 1). Sur ces deux
années d’études, elle a tendance à donner plus des composés aromatiques fruités que les autres techniques. Elle produit
aussi en moyenne, entre 20 et 40 % de
méthanol en moins par rapport aux
autres modalités. Le degré alcoolique des
vins flashés est supérieur car le petit pilote
utilisé (1,5 T/H) provoque une perte de
vapeur et donc d’eau plus importante.
Au niveau de l’intensité colorante corrigée du SO2, il n’y a pas de différences
significatives, ce qui montre que la flashdétente permet d’obtenir, sans macération (>12 H) autant de couleur qu’une
macération traditionnelle.
L’absorbance 620 nm est plus importante
sur les modalités de flash-détente.
En croisant les résultats de dégustations
(Tableau 2) sur les deux années consécutives, on observe que la flash-détente est
la technique qui cadre le mieux avec
notre objectif. En effet, elle produit en
Tableau 1 : Comparaison des modalités par rapport au témoin, à partir de l’analyse de variance des paramètres analytiques,
des modalités avec le test de Duncan à 10 %.
Tableau 2 : Synthèse des anovas des analyses sensorielles sur les 2 années d'essai suivant le facteur vinification avec le test de
Duncan à 10 %.
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
27
Tableau 3 : Analyse de variance des paramètres analytiques à partir du facteur date ayant un risque global inférieur à 10 %.
moyenne des vins significativement plus
complexes, fruités, avec un fruit plus frais,
plus gras, plus équilibrés et correspondant
le mieux à l’objectif (note globale).
Au contraire, la macération préfermentaire telle qu’elle a été pratiquée (48 h à
15° C) présente peu d’intérêt.
La modalité MC + copeaux ressort comme celle étant la plus tannique avec des
arômes épicés et empyreumatiques
(Tableau 2).
Globalement, l’objectif n’a pas été
atteint. Le vin obtenu est intéressant
mais ne correspond plus à notre objectif
produit. Il est en fait difficile d’obtenir
directement avec des copeaux de chêne,
le niveau de sucrosité souhaité. La réussite de cette technique passe par l’assemblage avec du vin non boisé.
Tableau 4 : Synthèse des anovas des analyses sensorielles sur les 2 années d'essai suivant
le facteur date avec le test de Duncan à 10 %.
2. Influence du facteur date
Pour l’AT, le TAV, il est logique d’avoir
des valeurs différentes, puisqu’on est sur
deux maturités différentes, ce qui s’observait déjà avec l’essai de 2006 (Tableau
3).
A partir des paramètres caractérisant la
couleur, on peut remarquer que la date
1 a une couleur plus rouge et plus saturée, mais cependant la date 2 permet
d’obtenir une couleur plus stable.
3. Résultats d’analyse sensorielle
A partir du tableau 4, on peut observer
d’une part, qu’une date de récolte précoce (date 1) donne des vins plus acides,
se traduisant sur la perception des
tanins qui est plus agressive. L’idée de
vendanger précocement, pour privilégier une certaine fraîcheur aromatique,
n’est donc pas fondée, lorsque l’on se
positionne sur la dégustation. A partir
des résultats sur les deux années consécutives, les attributs Fruité, Gras, Equilibre et Note Globale sont significativement favorables à la date 2.
Bilan :
Pour répondre à notre objectif de vin
fruité, il est préférable de travailler à
partir d’une vendange récoltée à la
maturité plus tardive (maturité phénolique). Et ceci se retrouve sur toutes
techniques confondues à travers ces
deux années d’études.
28
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
2. Production de vins structurés
Le millésime, le “terroir”, le cépage et le
type de vinification ont tous des effets
significatifs sur la composition phénolique et polysaccharidique des vins (Tab.
1).
Les vins du millésime 2005 contiennent
23 % plus de tanins, qui sont également
plus longs mais moins galloylés que
ceux du millésime 2006. Les vins de
Syrah sont deux fois plus riches en
anthocyanes que les vins de Grenache
(9). Même si les teneurs en tanins entre
les vins de Syrah et de Grenache sont
similaires, les vins de Grenache ont des
tanins plus longs mais pas plus galloylés
que ceux de Syrah.
La flash-détente permet la meilleure
extraction en composés phénoliques.
Elle permet, plus particulièrement, de
multiplier par plus de deux la quantité
de tanins par rapport à la vinification
témoin et les tanins extraits sont les
plus galloylés (+ 71 % par rapport au
vin témoin). L'extraction des polysaccharides a également été augmentée +
41 % par rapport au vin témoin). Le
tanisage et la saignée ont également
permis d’augmenter les quantités en
composés phénoliques et plus particulièrement en tanins (respectivement +
45 % et + 22 % par rapport au vin
témoin). Les tanins ajoutés lors du tani-
sage étaient plus petits que ceux initialement présents (DPm = 3,2), ce qui
explique le bas DPm des vins tanisés. La
saignée a également permis d’enrichir
les vins en anthocyanes (+ 20 % par rapport au vin témoin). Enfin, les vins enzymés ne sont pas significativement différents des vins témoin sauf pour le
contenu polysaccharidique : la quantité
de polysaccharides est diminuée sous
l’effet des pectines (- 7 % par rapport
au vin témoin).
Sur les deux millésimes testés, les vins
flashés et les vins saignés ont été perçus
comme les plus astringents par le jury
astringence, suivi par les vins tanisés et
enfin les vins enzymés. Les vins témoins
ont été jugés comme les moins astringents. De plus, ce jury astringence distingue l’amertume de l'astringence,
sensations souvent associées (données
non montrées). Le jury professionnel a
également perçu les vins flashés tanisés
comme les plus astringents suivis par les
vins saignés. Ces résultats confirment
ceux obtenus par le jury astringence,
avec une corrélation 78 %. Cependant,
aucune corrélation n’a pu être établie
entre le contenu polysaccharidique et
les paramètres sensoriels (astringence et
gras particulièrement), comme la littérature pouvait l’envisager.
Tableau 5 : Résultats statistiques, ANOVA et test de Duncan, sur les principaux paramètres phénoliques et polysaccharidiques des
80 vins.
IPT = Indice de Polyphénols Totaux ; PT = Pigments Totaux ; Antho = Anthocyanes par HPLC ; Tanins = Tanins par phloroglucinolyse ; % Gall =
Pourcentage de galloylation ; DPm = Degré de Polymérisation moyen; Polysac = Polysaccharides Totaux.
Vio = Violès ; Ser = Sérignan ; Sy = Syrah ; Gr = Grenache ; FD = flash-détente ; Tan = Tanisage ; Sai = Saigné ; Enz = enzymage ; Tém = Témoin.
A, B, C and D: Groupes statistiques homogènes déterminés par le test de DUNCAN (p<0.1).
Conclusion
Pour la production de vins fruités, la
technique de flash-détente est celle qui
répond le mieux aux critères que l’on
s’était fixé lors de l’élaboration du protocole.
Sur deux années consécutives, elle est
la mieux notée, la plus équilibrée et la
plus fruitée. Elle permet d’obtenir des
vins ayant plus de gras et plus complexe au nez.
Cette conclusion est encore plus robuste, car on travaille sur deux années
d’expérimentation dans les mêmes
conditions.
Pour la production de vins structurés,
ce travail a montré qu’à la fois le millésime, le “terroir”, le cépage et le type
de vinification ont des effets significatifs sur la composition phénolique et
polysaccharidique des vins. La flashdétente augmente considérablement
les concentrations en tanins et en polysaccharides par rapport à une vinification standard. Le tanisage et la saignée
permettent également d’augmenter,
dans une moindre mesure, la quantité
de tanins dans les vins. Bien corrélés
avec ces résultats analytiques, les vins
flashés et tanisés ont été perçus comme les plus astringents par les deux
panels de dégustation.
Remerciements
Les auteurs souhaitent remercier le
consortium FLAVO pour leur soutien
scientifique et l’UE ainsi que VINIFLHOR
pour leur soutien financier (FOOD-CT2004-513960).
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
29
L’équipe de la Station Rhône-Méditerranée
de l’Institut Français de la Vigne et du Vin
Domaine de Rodilhan - 30230 Rodilhan - Tél. 04 66 20 67 00 - Fax 04 66 20 67 09 - www.itvfrance.com
Christian Prade - Président - [email protected]
Jean-Pierre Van Ruyskensvelde - Directeur Général - [email protected]
Christine Cazalet - Secrétariat - Communication - [email protected]
Nathalie Imbern - Secrétariat - [email protected]
BOUCKENOOGHE Virginie
Technicienne - Analyses laboratoire
[email protected]
DELPUECH Xavier
Ingénieur œnologue - Entretien des sols
[email protected]
MULLER Michel
Technicien viticulture/œnologie
[email protected]
CABOULET Denis
Ingénieur œnologue - Physiologie de la vigne
[email protected]
DESSEIGNE Jean-Michel
Ingénieur œnologue - Equipements vinicoles
[email protected]
PAYAN Jean-Christophe
Ingénieur agronomie - Physiologie de la vigne
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GRINBAUM Magali
Ingénieur - Analyses de résidus
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RICHARD Nicolas
Ingénieur œnologue - Technologie vinicole
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GUERIN-SCHNEIDER Rémi
Œnologue - Analyses arômes et polyphénols
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SALANÇON Elian
Technicien - Agronomie viticole
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LARIGNON Philippe
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SOLANET Dominique
Œnologue - Technologie vinicole
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CAYLA Laure
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CLAVERIE Marion
Ingénieur - Protection du vignoble
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COTTEREAU Philippe
Ingénieur œnologue - Technologie vinicole
Itinéraire technique d’élaboration des vins
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MOLOT Bernard
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