Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008 17
III - Coût de production
1) Structure de coûts / importance
dela taille
Voici une décomposition classique des
coûts de production à la vigne, issue d’un
calcul effectué par simulation d’un itiné-
raire, sur des vignes larges (4 000 pieds /
ha), avec une exploitation de 30 ha
conduite en cordon :
Pour agir efficacement sur les coûts de
production, il faut agir sur la taille et
principalement sur les temps de reprise
manuelle.
2) Effet sur le coût de production
du raisin du mode de taille simplifié
avec la TRP
Voici la même simulation de calcul de
coûts, avec comme hypothèses :
Une machine TRP à 25 000 amortie sur
7ans, avançant à 2,5 km/h, et des temps
de reprise manuelle de 12 h par ha.
Nous arrivons à un coût de production de
raisin par ha abaissé de 27 %, en dépit
d’un investissement en matériel assez
important puisque nous avons fait l’hy-
pothèse d’une machine à 25 000 alors
que dans l’itinéraire classique on prend
comme hypothèse une prétailleuse coû-
tant 13 500 .
3) Coût de la transformation du vignoble
Endehors de la situation de création
d’un nouveau vignoble, pensé dès le
départ pour ce mode de conduite, deux
cas de figure principaux se présentent : à
partir d’un cordon existant, où à partir
d’un guyot. Dans les deux cas, le temps
de la transformation est à prendre en
compte, il est très variable suivant l’état
initial. Il faut compter entre 2 et 5 ans de
formation (ébourgeonnage, etc.) avant
d’obtenir le meilleur gain temps pour la
reprise manuelle (8 à 12 h/ ha).
4) Rentabilité de l’investissement
Les calculs de coûts montrent que la dif-
férence entreles deux modes de condui-
te évoqués ci-dessus atteint 662 par ha,
soit sur cette exploitation type de 30 ha :
19 860 par an. Cette économie est sur-
tout une économie de main-d’œuvre.
Ces graphiques montrent que, en utili-
sant le système TRP les économies sont
concentrées sur les charges de main-
d’œuvre non qualifiée. Si, sur l’exploita-
tion il y a peu de main-d’œuvreoccasion-
nelle et que le nombre de salariés perma-
nents est incompressible en raison des
autres travaux à réaliser, le mode de
conduite avec la TRP apportera plus un
confort de travail et un report de charges
sur d’autres postes que de réelles écono-
mies.
Conclusions
La taille rase de précision est une taille
mécanisée au maximum.
L’intervention manuelle est toujours
nécessaire.
Le gain de temps dépend de la préci-
sion de la machine et de la vigne
(vigueur, etc…).
Les progrès réalisés au niveau des
machines appellent de nouveaux essais !
Ne pas négliger l’investissement de
départ pour la transformation du
vignoble (cas d’adaptation d’un guyot,
d’une nouvelle plantation).
Les gains peuvent être significatifs, en
coût par ha ou juste en termes de temps
de travail.
18 Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
Compte tenu du changement climatique
déjà observé (IPCC 2001), des hypothèses
émises sur son évolution (Seguin 2006,
2007), et pour faire face à un souci
d'amélioration de la compétitivité écono-
mique de la filière viti-vinicole française,
la maîtrise des conditions de production
àla parcelle est un enjeu d'actualité. De
récents travaux (García de Cortázar 2007 ;
Moriondo et Bindi 2007) proposent d'uti-
liser des outils de modélisation pour éva-
luer le comportement de la vigne face au
changement climatique à venir. Les résul-
tats obtenus confirment une tendance
déjà observée dans la région méditerra-
néenne : baisse des rendements sous l’ef-
fet prépondérant du climat. Ceci se tra-
duit entreautrepar un besoin de maîtri-
se des conditions d'alimentation en eau
pour lequel de nombreuses expérimenta-
tions apportent d’ores et déjà des résul-
tats quant à l’effet de l’irrigation sur les
composantes qualitatives et quantitatives
de la récolte.
1. Le changement climatique
En 2007, le Groupe Intergouvernemental
d’Etude sur le Climat (GIEC) s’est réuni à
Paris pour présenter la synthèse de ses
derniers travaux relatifs aux différents
scénarios liés à l’augmentation des tem-
pératures d’ici 2100 (figure 1). Quel que
soit le scénario retenu, du plus “optimis-
te” (B1 = régulation de l’émission des gaz
àeffet de serre à échelle mondiale) au
plus “pessimiste” (A2 = non régulation
de l’émission de gaz à effet de serre), on
observe une élévation conséquente de la
température moyenne.
Les impacts du changement climatique
sur la vigne s’étudient en utilisant des
modèles de culture pour simuler le déve-
loppement de la vigne. Un travail coor-
donné en ce sens par la Chambre d’Agri-
culture du Vaucluse inclus l’IFV et l’INRA
d’Avignon ainsi que d’autres partenaires
professionnels pour évaluer les possibili-
tés d’adaptation de la conduite du
vignoble méditerranéen au changement
climatique*. Les résultats préalablement
acquis indiquent qu’au vignoble, les
conséquences se traduiront principale-
ment par une modification du cycle phé-
nologique, avec une accélération de la
croissance des organes (Brisson 2004). La
date de floraison de la vigne pourrait
être avancée de deux à trois semaines, et
la date des vendanges de presque un
mois. Des travaux récents montrent
d’ores et déjà une plus grande précocité
(presque un mois) de la date de récolte
dans les Côtes-du-Rhône ou le Médoc
(Ganichot 2002). Il est de ce fait probable
que certaines pratiques culturales ou
conditions d’installation du vignoble
soient amenées à évoluer (García de
Cortázar et al. 2004). Les conséquences
œnologiques se traduiront par une matu-
ration réalisée plus précocement en sai-
son, en pleine période estivale, avec une
modification des caractéristiques organo-
leptiques du raisin (Lebon 2002, García
de Cortázar 2006). La typicité des vins
sera ainsi affectée. De ce fait, il est pro-
bable qu’une modification des aires d’en-
cépagement actuelles se mette progressi-
vement en place, avec une tendance à la
méridionalisation des vignobles (Schultz
2000 ; Jones et al. 2004 ; Seguin et García
de Cortázar 2004). García de Cortázar
(2007) indique par exemple que les exi-
gences de maturation de la Syrah pour-
raient êtresatisfaites sur la quasi-totalité
du territoire à la fin du XXIesiècle, bien
que le produit fourni n’ait pas les mêmes
caractéristiques organoleptiques que
dans ses aires de répartition actuelle.
2. Evolution des rendements
Un rapportdu CEVISE (2007) montre clai-
rement que depuis plus de 20 ans les ren-
dements diminuent dans le sud-est alors
qu’ils ont tendance à stagner ou à aug-
menter dans les autres régions viticoles
françaises (figure 2). Ce rapport provisoi-
remet en lumière l’importance des
conditions climatiques méridionales sur la
baisse de production. Avant d’évaluer
l’évolution probable des rendements sur
les années à venir,il est donc important
de connaîtreles changements attendus
dans les régimes pluviométrique et ther-
mique à l’échelle de la France en général
et sur l’arc méditerranéen en particulier.
Al'échelle de la France, des études mon-
trent déjà une tendance à l’accentuation
des écarts de pluviométrie entre le nord
et le sud d'une part, et entre saisons
d'autre part (Planton 2003). A l’échelle
intra-annuelle, les hivers seront plus plu-
vieux qu’actuellement, mais il demeure
surtout trois saisons plus sèches (prin-
temps, été, automne), plus particulière-
ment encore dans les régions du Sud de
la France (Seguin 2006). Au niveau des
températures, toutes les saisons seront
Changement climatique, évolution des rendements
et irrigation
Jean-Christophe PAYAN, Institut Français de la Vigne et du Vin
Elian SALANÇON,Institut Français de la Vigne et du Vin ; Bernard SEGUIN,INRA Avignon ;
Iñaki GARCIA DE CORTAZAR ATAURI, CNRS Montpellier ; Bernard GENEVET, Chambre d’agriculture du Gard ;
Olivier JACQUET, Chambre d’Agriculture du Vaucluse.
Figure 1 : Scénarios d’évolution de la température moyenne planétaire pour la fin du
XXIesiècle (IPCC 2007).
*Projet CASDAR 2008-2010 : “viticulture et
changement climatique : adaptation de la
conduite du vignoble méditerranéen”
(Chambre d’Agriculture du Vaucluse ; IFV ;
INRA Avignon ; CIRAME ; Inter-Rhône ;
Chambres d’Agriculture Drome, Gard,
Hérault ; LEGTA Carpentras ; Supagro)
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008 19
confrontées à une augmentation de la
température moyenne, encore plus mar-
quée en hiver et là aussi dans le Sud de la
France.
En intégrant ces éléments dans le modèle
de cultureSTICS-vigne, García de Cortá-
zar (2007) propose une représentation
des conséquences du changement cli-
matique sur la vigueur et le rendement
des différents vignobles français, en
prenant en compte leurs caractéris-
tiques agronomiques actuelles (figure
3). Compte-tenu d’un regain des préci-
pitations en hiver,d’une avance du
débourrement et de températures plus
clémentes au printemps, la croissance
printanière des vignes pourrait être
améliorée, en augmentant ainsi la bio-
masse végétative produite. Par ailleurs,
les éléments du climat qui apparaissent
pénalisants en région méditerranéenne
(températures trop élevées, sécheresse
intense) ne sont pas aussi marqués sur
l’ensemble du territoire et n’atteignent
pas forcément le caractère de facteur
limitant. En plus d’une biomasse végé-
tative plus importante qu’actuellement,
certains vignobles seront ainsi plus
proches de conditions agroclimatiques
optimales pour la vigne, permettant
ainsi une amélioration substantielle des
rendements. A échelle méditerranéenne
cependant, les températures estivales
atteindront des valeurs destructrices
pour les tissus végétaux (brûlures,
échaudages), et les conséquences de la
sécheresse prolongée entraîneront une
dépréciation des rendements avec une
modification des caractéristiques quali-
tatives des raisins. Compte-tenu des
caractéristiques actuelles du climat, l’ef-
fet positif du réchauffement sur les ren-
dements dans les vignobles septentrio-
naux devient négatif dans les vignobles
méridionaux, les stress thermiques et
hydriques consécutifs au changement
climatique étant directement respon-
sables de ce phénomène. En région
méditerranéenne, la vigne devra ainsi
réaliser son cycle dans une période
certes plus chaude, mais aussi plus sèche
qu'à présent, augmentant la nécessité
pour les viticulteurs de recourir à l’irri-
gation comme palliatif au déficit pluvio-
métrique.
3. Irrigation, qualité
et rendement
Concernant l’impact de l’irrigation sur les
composantes qualitatives du raisin, sur les
rendements et sur les caractéristiques
organoleptiques du vin, de nombreuses
expérimentations ont été réalisées au
vignoble ces dernières années en région
méditerranéenne. Un groupe de travail
représenté par l’IFV, les Chambres d’Agri-
culture du pourtour méditerranéen, le
CIRAME, le CIVAM Corse et le Syndicat
des Côtes du Rhône en relation avec les
laboratoires de l’INRA permet d’échanger
régulièrement sur les résultats obtenus.
Les Chambres d’Agriculture du Gard et
du Vaucluse proposent une synthèse des
principaux effets de l’irrigation sur le rai-
sin :
Effet sur le taux de sucres : en permet-
tant un meilleur fonctionnement photo-
synthétique du feuillage, l’irrigation a
pour effet une augmentation systéma-
tique du taux de sucres, quelle que soit la
dose d’irrigation employée. En situation
non irrigable, un décalage de 7 à 10 jours
de la date de récolte permet de compen-
ser ce retard à la maturation, parfois au
détriment du poids de récolte.
Les effets sur la couleur sont plus nuan-
cés, les excès d’eau sont très vite pénali-
sant (effet dilution), plus particulière-
ment sur les cépages à faible potentiel
(cas du Grenache par exemple). Des résul-
tats similaires s’observent sur Syrah, mais
même si elles demeurent inférieures au
témoin, les valeurs d’intensité colorante
sur vin fini des modalités irriguées sont
satisfaisantes dans la plupart des cas.
Caractéristiques organoleptiques des
vins : même en cas de très forte contrain-
te hydrique (2003 par exemple), la typici-
té des vins non irrigués n’a pas été affec-
tée. Les modalités irriguées de façon rai-
sonnée ne se sont pas démarquées d’un
point de vue qualitatif, bien que les ren-
dements aient étés plus importants. On
peut cependant rapidement tomber dans
le cas de l’excès d’eau qui entraîne des
vins peu colorés, dilués et dépréciés à la
dégustation. De récents résultats de
dégustation d’essais en verrenoir vont
dans le même sens : même s’il existe des
relations entrel’état hydrique de la vigne
et les caractéristiques du raisin, il est
assez difficile d’établir un lien entre l’iti-
nérairehydrique de la parcelle et le profil
gustatif du vin obtenu (l’alimentation
hydrique de la vigne n’explique pas à elle
seule la totalité du profil organoleptique
d’un vin).
Effet sur le rendement : l’irrigation à un
effet positif et systématique sur le poids
des baies. Cependant il n’y a pas de pro-
portionnalité entre les quantités d’eau
Figure 2 : Evolution des rendements dans le Rhône, la Gironde et dans le Sud-Est de la
France (CEVISE 2007).
Figure 3 : Estimation de l’impact du réchauffement climatique sur la biomasse végétative
et le rendement viticole français à la fin du XXIesiècle (García de Cortázar
2007).
20 Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008
apportées par irrigation et le surplus de
rendement obtenu. Dans les différents
essais réalisés, l’irrigation n’a pas permis
de stabiliser les rendements : il y a davan-
tage de variation entre les différents mil-
lésimes qu’entre les modalités sèches et
irriguées. Pour proposer un ordre de
grandeur, les irrigations “qualitatives”
sont de l’ordre de 40 à 80 mm maximum
et génèrent des hausses de rendement
allant de 15 à 40 % par rapport au
témoin non irrigué.
Fort de ces résultats, une étude a été réa-
lisée par García de Cortázar (2007) à l’ai-
de du modèle STICS-vigne pour voir dans
quelle mesure l’irrigation pouvait com-
penser les effets du changement clima-
tique sur la baisse de production dans le
sud-est de la France. Les résultats mon-
trent deux choses (figure 4) :
L’irrigation permet de limiter les effets
du changement climatique mais pas de
compenser totalement la perte de rende-
ment ;
Les doses d’irrigation optimales à
apporter (calculées pour maximiser les
effets de l’irrigation sur le poids des
baies) sont relativement faibles en viticul-
ture et confortent les observations réali-
sées par les essais au vignoble : 90 mm
maximum.
Conclusion
Le changement climatique se traduira au
vignoble par des répercussions diffé-
rentes en fonction des régions considé-
rées. En région méditerranéenne, l’effet
cumulé de la hausse des températures et
de la baisse du régime pluviométrique
entraînera de façon certaine une réduc-
tion des rendements. Cette tendance
annoncée est déjà observée en régions
PACA et Languedoc-Roussillon. Si il paraît
opportun de recourir à l’irrigation com-
me palliatif à la baisse de production, les
résultats obtenus montrent que cette
pratique ne suffira pas à elle seule à com-
penser les effets des stress thermiques et
hydriques. Par ailleurs, tous les vignobles
ne sont pas égaux face à la disponibilité
en eau. D’autre part, l’accès à l’eau pour
les régions à fortdéficit risque d’être de
plus en plus réglementé, obligeant les
viticulteurs à repenser un certain nombre
de pratiques culturales. C’est dans cet
esprit que les travaux aujourd’hui enga-
gés visent à évaluer les possibilités
d’adaptation des itinéraires techniques
face au changement climatique et à
repenser les conditions d’implantation
des vignobles dans le respect de la quali-
té des produits obtenus et de la rentabili-
té économique des exploitations méridio-
nales.
Bibliographie
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les grandes cultures. Séminaire MICCES
INRA, Isle sur Sorgue, 22-23 janvier 2004.
CEVISE 2007 Le mystère de la dérive des
rendements du sud est quasiment réso-
lu: ce sont les évolutions climatiques qui
handicapent depuis déjà 20 ans les ren-
dements viticoles du grand sud-est de la
France. http://www.vitisphere.com/cevise/
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Lebon E. 2002 Changements climatiques:
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21-25 june, Davis USA.
Figure 4 : Evaluation des rendements par le modèle de culture STICS-vigne pour la pério-
de 2070-2100 pour une parcelle des Côtes-du-Rhône sous deux scénarios clima-
tiques et avec ou sans irrigation (Garcia de Cortazar 2007). Scénario B1 = scéna-
rio “moyen/optimiste” ; scénario A2 = scénario “pessimiste”. Quantité optimi-
sée d’irrigation : 75 mm pour B2 ; 90 mm pour A2.
Les Entretiens Viti-Vinicoles Rhône-Méditerranée 2008 21
Uncontexte difficile : demultiples rai-
sons amènent logiquement bon nombre
de producteurs à rechercher une réduc-
tion de leurs coûts de production et
donc, entre autres, de leurs coûts de pro-
tection. La première des raisons est sans
aucun doute une situation économique
fortement fragilisée par la crise viticole,
alliée à une demande sociétale forte
pour une viticulture respectueuse de son
environnement relayée par une pression
médiatique soutenue.
L’évolution vers la viticulture raisonnée
est particulièrement nette depuis
quelques années et la réduction de
quelques 45% des intrants phytosani-
taires (en tonnage) en 10 ans en est la
meilleure des démonstrations.
Malgré ce les coûts de protection sont
encore jugés excessifs par beaucoup dans
le contexte économique actuel et la
faible pression parasitaire de 2003 à 2006
aincité bon nombre d’entre eux à rédui-
reencore davantage leur utilisation de
produits phytopharmaceutiques (PPP),
malheureusement trop souvent sur la
base d’un raisonnement plus écono-
mique que technique, que le contexte
sanitaire difficile de 2007 a parfois dure-
ment sanctionné.
Comment estimer les coûts
de production ?
Les calculs ont été réalisés pour la partie
Languedoc-Roussillon à partir des chiffres
2006 fournis par les centres de Gestion LR.
Ils concernent 3 types d’exploitation,
coopérateur strict, vigneron en cave parti-
culièreavec vente en bouteille et vigne-
ron en cave particulière avec vente en
vrac. Ces catégories sont respectivement
reprises dans les graphiques sous les abré-
viations “CC”, “CP btl” et “CP VRAC”.
Les calculs concernant la région PAC pro-
viennent des “Références Technico-Eco-
nomiques 2006” publiées annuellement
par la Chambre d’Agriculture du Vauclu-
se. Ils sont basés sur 4 exploitations types :
AOC Côtes du Rhône, AOC Côtes du
Luberon, vin de Pays Merlot et AOC Côtes
du Ventoux.
Quelle est la part des PPP
dans les coûts de production ?
La part des PPP peut être étudiée sur plu-
sieurs critères à commencer par le plus
simple, les approvisionnements. Sur ce
poste leur importance est comparable
(figure1) d’une région à l’autre et repré-
sente environ 80 % des achats, loin
devant le poste engrais.
Cette partapparemment importante
devient toutefois nettement plus relative
si on la compare aux coûts totaux de pro-
duction, calculés en intégrant prix du
foncier et frais de plantation, matériel
(amortissement, entretien et carburant).
Les PPP ne représentent plus alors que
12 à 14% du coût total (figure 2) bien
loin derrière les charges de main-d’œuvre
qui constituent de toute évidence le pos-
te le plus important en Rhône-Méditerra-
née (environ 45% en LR et 38% en
PACA).
Protection du vignoble : Incidences sur les coûts
de production en Rhône-Méditerranée
Bernard MOLOT, Institut Français de la Vigne et du Vin
Figure 1 : Parts des PPP dans approvisionnements
Source LR : Centre de Gestion - Source PACA : CA 84
100 %
90 %
80 %
70 %
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
10 %
0 %
CC CP BTL CP VRAC
Moyenne
LR
AOC CDR AOC
LUBERON
VdP
MERLOT
AOC
VENTOUX
Moyenne
PACA
MO
Matériel
Foncier/Plantation
Appros Divers
PPP
Engrais
12,4 % 13,9 %
Figure 2 : Parts des PPP dans coûts de production
81 % 78 %
1 / 16 100%
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