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Connaissance des herbes
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Rue officinale Ruta graveolens
Les ménagères frottaient autrefois le sol avec de l’eau additionnée
de rue pour chasser les parasites.
Histoire, botanique et culture
La rue vivace a pour habitat les versants
rocheux chauds et secs des régions médi-
terranéennes.
Utilisation dans la médecine
naturelle et la cuisine
La Grappa con ruta est une boisson italienne
servie avec un brin frais de rue.
Recette
Pâte à tartiner au fromage frais
et à la rue
Histoire – Rue officinale
La rue officinale joue depuis les débuts de l’époque romaine un rôle important dans les histoires et
fables ainsi que dans les croyances et superstitions.
La rue était considérée comme une «herbe qui protège» à cause de ses substances actives. C’est ainsi
que l’on dit que, dans l’Antiquité, les huissiers audienciers portaient sur eux des brins de rue pour
se protéger contre la très redoutée fièvre des geôles ainsi que contre les puces et toutes sortes d’autres
parasites.
L’écrivain Edgar Allan Poe a écrit en 1849 une chanson sur «un homme mourant qui aurait été halluciné
par l’odeur de la rue avant que la mort ne l’enveloppe dans sa chevelure noire comme la nuit».
Au Moyen Âge, les herboristes vantaient les vertus de la rue contre les yeux fatigués, ce que les grands
peintres comme Michel-Ange et Léonard de Vinci ainsi que d’autres artistes de l’époque mettaient en
pratique en faisant des rinçages oculaires avec de la tisane de rue diluée.
Botanique et culture
Nom: Rue officinale, Ruta graveolens
Famille: Rutacées, Rutaceae
Noms populaires: Rue fétide, herbe de la rue, rue des jardins, herbe de grâce
Selon certaines sources, le nom Ruta viendrait du mot grec reuo = libérer; graveolens veut dire «à
odeur forte».
La rue officinale est une plante vivace initialement originaire des Balkans, qui a été introduite par les
Romains en Italie, et plus tard également au nord des Alpes.
On ne la rencontre toutefois à l’état sauvage que dans les endroits chauds et plutôt secs, sur les ver-
sants rocheux de la région méditerranéenne, en Italie. La rue, à feuilles persistantes, a une tige ligneuse
à la base, résiste au froid hivernal et n’est pas exigeante d’une manière générale. Chez nous, la plante
est cultivée en jardin. Les feuilles gris-bleu profondément subdivisées et les fleurs jaunes de la plante
sont mises en valeur par le voisinage du romarin (Rosmarinus officinalis).
Les jeunes pousses et les feuilles peuvent être récoltées en permanence à partir de mai. Il faut faire
sécher sans attendre les feuilles dans un endroit ombragé et bien aéré après la récolte. Par temps
ensoleillé, il est recommandé de ne pas saisir la rue avec les mains nues car elle peut provoquer des
irritations de la peau pouvant aller jusqu’à la formation de cloques.
Utilisation dans la médecine naturelle
La rue était une plante médicinale utilisée fréquemment dans les temps anciens.
On lui attribuait les propriétés suivantes: amère, épicée, antispasmodique, digestive, réchauffante et
sudorifique; elle était employée en usage interne contre les coliques, les troubles rhumatismaux et les
troubles menstruels.
À signaler que la rue est fortement déconseillée aux femmes enceintes.
En usage externe, l’«herbe de grâce» – comme on l’appelait également dans le langage populaire –
pouvait apporter un soulagement rapide en cas d’inflammation des yeux, de maux d’oreilles, d’affec-
tions cutanées et de rhumatismes.
La rue officinale a perdu de son importance dans la médecine naturelle actuelle, qui n’y a plus guère
recours.
Utilisation dans la cuisine
Les feuilles fraîches de rue peuvent être ajoutées en faible quantité aux farces à base de viande,
salades, soupes et sauces.
Chez nos voisins italiens, on ajoute un brin de rue à la «Grappa con ruta», boisson que l’on prend
fréquemment à l’issue d’un repas plantureux pour soulager l’estomac et faciliter la digestion.
Les feuilles jeunes et épicées sont également employées pour aromatiser le vinaigre et font en outre
partie des mélanges d’épices à la saveur méridionale relevée.
L’arôme épicé des feuilles finement hachées, utilisées en très petite quantité, donne une note exquise
au fromage aux herbes, aux spécialités à base de séré et aux plats aux œufs.
Recette
Pâte à tartiner au fromage frais et à la rue officinale
150 g de fromage frais (de mouton, chèvre ou vache)
3–5 gousses d’ail
1 brin de rue officinale
½ cuil. à soupe de vinaigre balsamique blanc
1 cuil. à soupe d’huile d’olive
Un peu de poivre du moulin
Évent. un peu de sel
• Mettre le fromage frais, les feuilles de rue ofcinale, le vinaigre, l’huile d’olive dans un gobelet gradué.
• Presser les gousses d’ail et les ajouter au fromage frais.
• Passer le tout au mixeur plongeant, assaisonner d’un peu de poivre et de sel.
CONSEIL: Cette pâte à tartiner est délicieuse avec du pain, du pain suédois, des pommes de terre, etc.
EGK-Caisse de Santé | Connaisance des herbes, série de Brigitte Speck, Ursula & Christian Fotsch
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