Mineure), afin de préserver le roi des tentatives d'empoisonnement, monnaie courante à sa cour.
Mais elle a de réelles qualités : elle est stimulante et a souvent été employée, depuis l'antiquité, comme agent puissant sur le
système nerveux en général et sur l'utérus en particulier. On la considérait ainsi comme remède à l'épilepsie et emménagogue des
désordres de la menstruation. A très forte dose, la rue est abortive : appelée d'ailleurs "l'herbe à la fille", elle tuait si souvent la mère
avec l'enfant que l'on en abandonna son usage, même condimentaire. Autre utilité, on appliquait du vinaigre de rue contre la gale et
les poux, et pour éloigner les insectes. Mais il faut l'employer avec discernement : chez certaines personnes, la plante fraîche peut
être photosensiblisante et provoquer des irritations de la peau après toucher et exposition au soleil. Souvenez-vous : "la rue rend
chaste, éclaircit l'?il et fait prendre de sages décisions" professait l'Ecole de Salernes à son sujet.
Elle était aussi cuisinée, surtout les feuilles. Certains pensent que seule la rue des jardins (Ruta graveolens var. hortensis) était
utilisée dans la nourriture, la rue de Chalep (R. chapelensis) et la rue des montagnes (R. montana) entraînant des réactions trop
fortes, notamment dans la sphère du c?ur. Chez les romains, on l'utilisait comme condiment (le moretum) qui aromatisait de
nombreux plats. Ils l'utilisaient comme les américains utilisent le ketchup, c'est vous dire si elle était populaire. Encore de nos jours,
les italiens en parfument la grappa. Cependant, en quantité modérée, les feuilles sont bonnes en salade : une fois séchées, leur
saveur s'adoucit et rappelle celle de l'estragon. La rue était mêlée au vin "pour l'empêcher de nuire".
Alors si vous en trouvez et désirez l'utiliser, renseignez-vous auprès d'un pharmacien pour ne pas perdre votre chemin.