ces approches, basées sur du contourage manuel et/ou semi
automatique, coûteuses en temps d'extraction des données, n'apportent
pas de bénéfice par rapport à une méthode de quantification qualitative
visuelle.
Une nouvelle maladie a été présentée, liée à l'inhalation de produits
chimiques présents dans des humidificateurs stérilisants. Les
caractéristiques de cette maladie sont sa survenue au printemps, chez
des femmes jeunes en période de péripartum. L'atteinte
tomodensitométrique consiste en des micronodules centrolobulaires
diffus et extensifs, parfois compliqués de pneumomédiastin.
Dans le domaine de la cancérologie, de nombreuses études ont présenté
les caractéristiques des nodules permettant de prédire leur malignité ou
leur bénignité. L'IRM s'érige également comme un outil utile à
l'évaluation diagnostique, pronostique, ou bien de prédire à l'aide des
séquences de perfusion ou de diffusion la réponse aux traitements. Par
exemple, l'étude du rehaussement permet de suivre la bonne réponse
au traitement sur les cicatrices de radiofréquences de nodules
pulmonaires.
Soirée entre les boursiers et les président et secrétaire de la SFR
IMAGERIE DIGESTIVE
1- La séance scientifique dédiée à la stéatose hépatique était,
sans grande nouveauté, principalement axée sur le calcul de la stéatose
hépatique en IRM qui a été comparé aux résultats de la biopsie (Idilman
and al) et de la spectroscopie (Yakir and al). Cette technique a montré
des résultats équivalents en terme de sensibilité et de spécificité
comparativement aux techniques existantes à condition que le signal soit
corrigé le T2* et l'effet T1 soit minimisé en diminuant l'angle de bascule.
La présence de fibrose diminue toutefois les performances des
techniques de détection de la stéatose.
Mais l'élément le plus intéressant de cette session reste la série de
Benjamin Pully menée sur la souris avec l'utilisation du MPO gadolinium
permettant de distinguer la stéatose et la NASH. La NASH est en effet
caractérisée par une inflammation locale et le MPO gadolinium va
rehausser ces zones inflammatoires, les plages de stéatose quant à elles
n'étant pas rehaussées. Cette série apparaît prometteuse et nécessite
maintenant une étude de validation chez l'homme.
2- Le produit de contraste hépatospécifique IRM (Gd EOB DTPA
– Primovist® ou Eovist® suivant le pays) est toujours d'actualité. C.
Sirlin a fait une mise au point exhaustive sur ses avantages et limites.
La littérature commence à être fournie pour affirmer son rôle : détection
des métastases, caractérisation des tumeurs hépatocytaires bénignes,
détection et caractérisation des CHC et notamment des early CHC dont
le diagnostic est souvent très difficile avec un gadolinium standard. (Les
études rapportant spécifiquement l'utilisation du Gd EOB DTPA pour le
diagnostic du CHC sont rapportées ci-dessous dans le chapitre "CHC").
La qualité de la phase artérielle dégradée du fait de la faible quantité de
produit injecté, reste toutefois une limite de ce produit. Enfin B. Viglianti
et al. ont rapporté une moins bonne tolérance (dyspnée à l'injection de
ce produit comparativement au Gd DOBTA (Mltihance®). Les possibilités
cliniques maintenant confirmées de ce nouveau produit de contraste font
à nouveau regretter qu'il ne soit pas disponible en France alors qu'il l'est
dans tous les autres pays européens.
3- Cette année encore l'accent a été mis sur le
S
canner àdouble
énergie pour améliorer la détection des CHC hypervasculaire. Adnan
Wajid Ali and al retrouvent dans leur série rétrospective de 50 patients,
12 nodules (17 %) non visualisé sur le scanner triphasique classique. La
limite actuelle de ces séries reste toutefois l'absence de confrontation à
l'IRM ou au foie explanté pour connaître leurs performances réelles.
L'une des principales critiques faite également au scanner à double
énergie était la dose importante délivrée au patient. Parallèlement
plusieurs posters électroniques et communication orale ont donc porté
sur la réduction de dose. Cette réduction de dose est en effet possible
grâce aux reconstructions itératives proposées par les différents
constructeurs (Safire, Veo, Asir...). Zih-Cen Lin and al dans leur série de
50 patients montrent d'ailleurs une réduction de dose de 41 % sans
perte d'information.
4- Cancer du rectum
Les deux grands sujets abordés dans la session sur le cancer du rectum
ont été l’évaluation de la réponse au traitement et le staging
ganglionnaire.
Concernant le staging ganglionnaire, une étude, avec corrélation précise
imagerie-anapath, a confirmé l’insuffisance de l’IRM pour le staging
ganglionnaire, notamment pour les ganglions de moins de 3 mm, qui
peuvent être atteints.
Deux études ont montré l’intérêt de l’IRM dynamique dans le bilan
d’extension et l’évaluation après radio-chimiothérapie dans le cancer du
rectum. La première a regardé l’intérêt dans la caractérisation
ganglionnaire : 3 types de courbe de rehaussement ont été définis,
selon l’évolution après une prise de contraste initiale : type A = prise de
contraste persistante, B = prise de contraste en plateau, C = lavage. Un
troisième trimestre permettent de visionner des films de simulation 3D,
et d’aider à guider la voie d’abord optimale de la fœtoscopie pour
réaliser un traitement par laser. La bronchoscopie virtuelle, réalisable
chez 5 fœtus présentant des tumeurs cervicales (lymphangiome ou
tératome), pourrait également être un outil intéressant, en particulier
pour étudier le retentissement d’une tumeur cervicale sur les voies
aériennes supérieures. Enfin M. Thomason (Detroit) a identifié en IRM
fonctionnelle chez le fœtus humain des réseaux de connexion neuronale
similaires à ceux observés en postnatal (brainnexus.com).
2- Une session entière a été consacrée à L’imageriecardiaque anté-
et postnatale. B. Schoennagel (Hamburg – Allemagne) a évalué une
technique d’IRM anténatale cardiovasculaire chez des moutons, en
synchronisant au rythme cardiaque fœtal par un capteur écho-doppler.
Les résultats sont concluants, permettant des mesures de la FEVG et des
vitesses du flux sanguin dans l’aorte. La même équipe a démontré par la
même technique, qu’il n’existait pas de différence significative entre les
mesures de pic de vitesses dans l’aorte fœtale descendante mesurées
en IRM et en écho-doppler. De nouvelles techniques d’IRM ont été
évaluées (Perfusion de premier passage, IRM 4D) chez des patients
opérés d’une transposition des gros vaisseaux ou d’une tétralogie de
Fallot. A. Popescu (Chicago) a comparé 3 techniques d’imagerie des
coronaires chez 54 enfants (IRM T2 SSFP, IRM 3D IR FLASH, scanner
cardiaque synchronisé, rétrospectif, après injection de produit de
contraste). Les résultats montrent bien qu’aucune technique IRM ne peut
concurrencer le scanner cardiaque. Cependant la séquence IRM IR
FLASH permet une bonne visualisation de l’origine et de la partie
proximale des artères coronaires, notamment entre 0 et 1 an, ce qui est
le plus informatif en imagerie cardiaque pédiatrique. F. Secchi (Milan –
Italie) a démontré que l’évaluation par IRM cardiaque est efficace, pour
l’évaluation de la fonction cardiaque dans le suivi après implantation
percutanée de valve pulmonaire (Melody®). L’équipe de R.
Krishnamurthy (Houston - Texas) a présenté les résultats d’une étude
évaluant l’efficacité de l’angioscanner et de l’angioIRM pour la recherche
de récidive de sténose de veine pulmonaire après chirurgie de
correction de retour veineux anormal pulmonaire total. Cette même
équipe a aussi démontré que l’angioscanner est équivalent au
cathétérisme pour évaluer l’anatomie des artères pulmonaires et des
collatérales aorto-pulmonaires (MAPCAs : Major Aorto Pulmonary
Collateral Arteries) chez les enfants avec atrésie pulmonaire et CIV.
R. Paul Guillerman (Houston) a clôturé une session sur l’imagerie
cardiothoracique pédiatrique par un cours très intéressant sur les
pathologies pulmonaires diffuses pédiatriques, en abordant de nouvelles
classifications.
IMAGERIE GYNECOLOGIQUE
Peu d’avancées majeures en imagerie du pelvis féminin, mais trois
grands thèmes ont pu être dégagés au cours de ce congrès RSNA 2012 :
1-
I
magerie des cancers pelviens de la femme
Comme attendu, l’imagerie de diffusion était à l’honneur en cancérologie
pelvienne, avec de très nombreuses communications didactiques et
scientifiques, notamment dans le staging initial, le diagnostic des
récidives après traitement mais également comme élément pronostique
de la réponse thérapeutique.
L’équipe de Härma et al (Kuopio, Finlande) a démontré la valeur ajoutée
de l’IRM de diffusion « corps entier » à 3T comparativement au TDM
dans le staging des cancers ovariens, tandis qu’une équipe chinoise (Li
et al, Pékin) rapportait des performances similaires au TEP scan dans le
diagnostic des récidives des néoplasies ovariennes sur une population
de 30 patientes. Le duo diffusion/perfusion est également à la mode,
avec une étude rapportant des performances accrues dans la distinction
lésions borderline de l’ovaire vs carcinomes.
La valeur prédictive de l’IRM de diffusion a également été étudiée dans
les néoplasies du col utérin relevant d’un traitement par radio-
chimiothérapie concomitante. (Liu et al, Tianjiu, Chine).
Les séquences T2 3D sont également à la mode dans le staging des
cancers du col, avec 2 études (1,5 et 3T) mettant en exergue des
performances au moins aussi bonnes qu’avec les séquences T2
conventionnelles ; aucune mention toutefois du temps gagné ou perdu…
Pour autant, le scanner n’est pas mort, comme en témoigne le travail
intéressant de Liu et al (Tianju, Chine) portant sur un score TDM
prédictif avant prise en charge des carcinoses péritonéales compliquant
là encore les cancers de l’ovaire.
2- Urgences abdominopelviennes et grossesse
L’échographie reste bien évidemment l’examen de première intention
dans la majorité des centres, mais la place de l’IRM devient de plus en
plus importante, notamment aux Etats-Unis, qui connaissent certes
moins que d’autres les problèmes de disponibilité d’appareils ! Les
applications, à base se séquences de type « single shot », sont larges et
couvre aussi bien la pathologie biliaire que l’appendicite, les maladies
inflammatoires chroniques ou la lithiase urinaire. Mais là encore, le
scanner rend encore service…Une étude de l’équipe d’Indiana a montré
que le scanner très basse dose « conventionnel » (hors double énergie)
conservait d’excellentes performances diagnostiques.
Autre sujet d’importance, les anomalies d’insertion placentaire, où la
place de l’IRM devient prépondérante dans les cas échographiques
difficiles. L’équipe de Lariboisière a montré que le défect d’interface
utéroplacentaire et les hyposignaux T2 intraplacentaires en bande
étaient les 2 signes les plus fiables pour ce diagnostic.
3- Endométriose
Beaucoup de revues iconographiques sur les localisations typiques et
atypiques, à 1,5 ou 3T, et 2 communications intéressantes :
- l’apport de la coloscopie virtuelle dans l’atteinte digestive de
l’endométriose profonde en comparaison à l’IRM (Jeong et al, Corée du
Sud), où les disparités de calibre focales du rectosigmoïde semblent être
le signe majeur ; malheureusement les IRM étaient réalisées sans
balisage vaginal et/ou rectal.
- les séquences uro-IRM T2 2D dans la détection de l’envahissement
urétéral (souvent asymptomatique), rapides et simples à réaliser (Roy
et al, Strasbourg).
IMAGERIE OSTEOARTICULAIRE
Encore une fois cette année l’imagerie ostéo-articulaire représentait une
part importante des présentations scientifiques et pédagogiques avec
plus de 300 sujets traités.
Parmi les différentes thématiques abordées, l’échographie, qui connaît
un regain d'intérêt au Etats-Unis, était particulièrement présente,
reprenant de très nombreux concepts déjà développés dans la
littérature européenne comme l’intérêt des manœuvres dynamiques, ou