7. Imagerie génito-urinaire de l’homme

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IMAGERIE GENITO-URINAIRE DE L’HOMME
BILLARD Anne Sophie , Lille - BRIDOUX Alexandre , Lille - CORNO Lucie, Paris FIORETTI Edith, Paris - GENAH Idan , Paris - KOURBANE Zainab , Paris LEFEVRE Arnaud , Paris - SILLOU Sarah , Paris .
IMAGERIE DU SCROTUM ET DU PENIS
SCROTUM AIGU
L’échographie est l’examen de référence pour l’exploration de la pathologie scrotale
aiguë. La pathologie aiguë comprend trois grandes étiologies : la pathologie
infectieuse avec l’orchi-épididymite, la pathologie vasculaire avec la torsion de
testicule et la pathologie traumatique.
La pathologie infectieuse touche plus fréquemment l’adulte car fait partie des MST.
Le diagnostic d’orchi-épididymite repose sur la constatation d’un épididyme et d’un
testicule augmentés de taille et hypervascularisés en doppler. Cette constatation se
fait par étude comparative entre les deux testicules.
Le diagnostic de torsion est plus difficile. On distingue la torsion complète, la torsion
incomplète et la torsion suivie de détorsion spontanée. Le signe précoce de torsion
complète est l’absence de vascularisation intra testiculaire. A un stade plus tardif
(>6h), apparaît une hétérogénéité du parenchyme testiculaire. En cas de torsion
incomplète il persiste une vascularisation intra testiculaire mais il existe une
asymétrie de vascularisation entre les deux testicules, le testicule pathologique
présentant une vascularisation moins abondante. En cas de détorsion spontanée, le
flux doppler est augmenté dans le testicule pathologique par rapport au testicule
controlatéral, ce qui peut faire évoquer à tort une orchite. Mais dans le cas de la
détorsion le testicule n’est plus douloureux au moment de l’examen, contrairement
au cas de l’orchite.
L’intérêt de l’échographie en cas de pathologie traumatique est d’éliminer une
fracture du testicule (rupture de l’albuginée), qui nécessite une prise en charge
chirurgicale.
TUMEURS SCROTALES
L’échographie est l’examen de référence pour l’exploration de la pathologie tumorale
scrotale. Ses objectifs sont les suivants : confirmer la présence d’une masse
suspectée cliniquement, préciser sa localisation (intra ou extra testiculaire), tenter de
définir son origine et sa nature, notamment bénigne ou maligne, et rechercher une
atteinte controlatérale.
Les faux négatifs de l’échographie sont principalement liés à la présence de tumeurs
focales iso-échogènes ou de tumeurs infiltrantes.
Pour déterminer la nature bénigne ou maligne d’une masse intra testiculaire, le
radiologue et le clinicien doivent s’aider de critères cliniques (présence ou non d’un
antécédent traumatique par exemple) et biologiques (élévation ou non des
marqueurs tumoraux tels que l’alpha-foetoprotéine et les beta-HCG).
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La qualité des échographes actuelle permet de découvrir de manière fortuite des
petites lésions focales intra-testiculaires non palpables, qui posent le problème de
leur prise en charge. Ces tumeurs peuvent faire l’objet de biopsies per opératoires si
elles présentent des critères de malignité ; sinon elles seront surveillées par
échographie à 3 mois.
PATHOLOGIE DU PENIS
L’échographie est l’examen de référence pour l’exploration de la pathologie
pénienne.
La dysfonction érectile est la pathologie pénienne la plus souvent explorée en
doppler. En cas d’étiologie vasculaire (insuffisance artérielle liée à l’athérosclérose),
les vitesses systoliques maximales enregistrées dans les artères caverneuses sont
inférieures à 25 cm/s.
La maladie de Lapeyronie se caractérise par la présence de plaques fibreuses sur
l’albuginée des corps caverneux, entraînant une courbure pathologique de la verge
en érection. L’échographie permet le diagnostic positif en mettant en évidence ces
plaques, le diagnostic de gravité en précisant leur extension (ce qui va permettre de
déterminer la prise en charge chirurgicale ou non), et le suivi sous traitement médical
ou après traitement chirurgical.
En cas de pathologie traumatique du pénis, le rôle de l’échographie est notamment
de rechercher une fracture pénienne (rupture de l’albuginée), qui nécessite une prise
en charge chirurgicale.
INCIDENTALOMES RETROPERITONEAUX
RH. Reznek (Londres) au cours d’une Interactive Teaching session a rappelé
plusieurs points importants sur la découverte incidentelle de masse surrénalienne en
faisant référence à l‘article Managing Incidental Findings on Abdominal CT J Am Coll
Radiol 2010 :
-
L’intérêt du critère d’évolutivité en utilisant en premier lieu la comparaison à des
examens d’imagerie antérieurs avant de réaliser des explorations
complémentaires
-
Banir l’idée reçue selon laquelle l’injection de produit de contraste iodé serait
contre indiquée en cas de phéochromocytome : l’injection est sûre même en
l’absence de blocage adrénergique
-
Ne pas oublier que le phéochromocytome se présente dans 20-30% des cas sous
forme nécrotique et dans 35% sous forme hémorragique
-
L’importance du délai de 15 min (et non 10) pour l’évaluation des wash-out
absolu et relatif dans le diagnostic des adénomes
-
50 % des masses surrénaliennes découvertes chez des patients ayant un cancer
connu sont des métastases
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-
Garder à l’esprit que l’incidence des adénomes augmente chez les patients ayant
des cancers épithéliaux
-
L’intérêt des séquences in/out phase d’IRM pour la caractérisation des adénomes
(chute homogène de signal avec recommandation de réaliser une analyse
quantitative)
M. Prokop (NL) s’est attaché au problème des masses rénales
-
En insistant sur le fait que la malignité est caractérisée par 1) une prise de
contraste 2) un wash out d’où l’intérêt des séquences au temps tardif après
injection
-
Dans un souci de réduction de dose, il recommande la réalisation de phases
mixtes à l’aide de « split bolus » (temps cortico-tubulo-excréteur)
-
L’association kystes+tumeurs rénaux doit nous faire évoquer un Von Hippel
Lindau Syndrom
PROBLEMES GENITO-URINAIRES
EN PRATIQUE QUOTIDIENNE
Plusieurs membres du ESUR ESPR dont Riccabona auteur de Urinary tract imaging
in InfancyPediatric Radiology 2009
- Sur les infections urinaires de l’enfant, la scintigraphie n’est indiquée qu’après un
écho-doppler équivoque ou révélant une néphrite, une pyélonéphrite ou une
cicatrice rénale.
-
Concernant les syndromes de jonction pyélo-urétérale de découverte anténatale,
le critère essentiel à rechercher en faveur d’un retentissement fonctionnel est la
réduction du volume de liquide amniotique. L’IRM ne permet pas encore
l’évaluation de la fonction rénale fœtale.
-
Dans une optique de réduction de dose, l’intérêt de la cystographie avec produit
de contraste ultrasonore chez la fille
-
enfin P. Torna (IT) rappela les différents diagnostics à évoquer devant une masse
(para)-rénale chez l’enfant
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DERNIERES AVANCEES EN IMAGERIE URINAIRE
B791 Double énergie et uroscanners.
Cette étude compare l’acquisition simple énergie classique à la double énergie pour
les uroscanners et retrouve une bonne comparabilité des images dans quasi 90 %
des cas ; les cas de moindre qualité en double énergie présentaient un bruit excessif,
ou une moins bonne visibilité des calcifications. La dose est diminuée de presque 30
% en double énergie qui apparait donc comme une technique de qualité quasi
identique au protocole classique avec une réduction non négligeable de l’irradiation.
B792 : Faisabilité du faible voltage (80kV) et de l’utilisation de produit de contraste
iodé moins concentré (300mg/ml) dans le scanner des artères rénales (versus
120KV et PDC plus concentré à 370 mg/ml).
L’atténuation moyenne de l'artère rénale principale est significativement plus élevée
à 80 kV qu’à 120 kV sans différence significative des rapports Signal/ bruit ou
Contraste / bruit. Ce protocole semble permettre une amélioration du rehaussement
artériel tout en diminuant la concentration de produit de contraste et la dose
d’irradiation.
B793 Intérêt de la double énergie dans la détection des extensions vasculaires des
carcinomes à cellules rénales (CCR)
Cette étude démontre une bonne précision diagnostique (93 %), sensibilité (87 %) et
une excellente spécificité (92 %) pour l’extension vasculaire des CCR en scanner
double énergie. La qualité des images a été jugée excellente en moyenne, avec
aucun examen de qualité insuffisante (Les cas de qualité moindre ont été rattachés à
une obésité du patient).
B794 Evaluation de la double énergie pour la détection de cancers dans les
maladies polykystiques rénales.
La réalisation de scanner double énergie chez 20 patients suivis pour polykystose a
permis de détecter, grâce à la prise de contraste supérieure à 15 UH, dans 8 cas des
cancers prouvés histologiquement et aucune lésion suspecte chez les 12 patients
restants sur un suivi de 120-381 jours. La dose moyenne d’irradiation était de 5.5 +/1.3mSV. Le scanner double énergie semble donc permettre une détection correcte
des lésions cancéreuses dans cette population tout en diminuant considérablement
la dose d’irradiation en s’affranchissant du passage sans injection, ce qui non
négligeable chez ces patients multi-explorés.
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CANCER DE LA PROSTATE
-
Intérêt de l’utilisation d’une valeur de b élevée dans l’IRM 3T de diffusion pour
améliorer la détection du cancer prostatiques : V. Panebianco et al (IT, Rome)
montre avec un b de 3000 une spécificité de 89 % et une sensibilité de 87 %.
-
H. Vargas et al (USA, New York) réaffirment la valeur de l’ADC comme marqueur
de l’agressivité tumorale avec une relation inversement proportionnelle au grade
histopathologique de Gleason.
-
D. Portalez et al (FR, Toulouse) montre la supériorité de l’association des
séquences T2 + diffusion comparativement aux séquences T2 seule ou T2 +
spectroscopie ou T2 + séquence injectée dynamique.
-
N. Eiber et al (DE, Munich) montre l’intérêt d’une IRM corps entier avec séquence
de diffusion pour recherche d’une extension ganglionnaire ou des métastases
osseuses non ostéocondensantes en cas de récidive de cancer prostatique à
l’exception de l’exploration de la région cervicale ; la détection des métastases
osseuses ostéocondensantes restant meilleure en séquence T1.
-
F. Cornud et al (FR, Paris) montre l’amélioration significative de la longueur
moyenne de cancer retrouvée dans les biopsies guidées par fusion écho-IRM par
rapport aux biopsies systématiques.
V. Panebianco (IT, Rome) n’a pas montré d’intérêt du dosage du PCA3 pour poser
l’indication de réaliser de nouvelles biopsies prostatiques devant une élévation du
PSA avec bio
IRM ET CANCER DE PROSTATE
Cette séance avait pour but de rappeler l’importance de l’IRM dans la pathologie
tumorale prostatique.
Un des objectifs de cette séance était de rappeler que l’IRM est un outil puissant
pour la détection et le staging du cancer de prostate.
En effet, l’IRM multiparamétrique apporte de nombreuses informations
morphologiques et fonctionnelles (diffusion et perfusion) permettant de détecter les
lésions prostatiques de taille significative afin, d’une part, de cibler les prélèvements
et, d’autre part, de déterminer la meilleure stratégie à adopter.
L’autre objectif principal était de rappeler qu’avec une pathologie aussi fréquente que
le cancer de prostate, il est nécessaire de standardiser la technique ainsi que les
critères diagnostiques. En se basant le système Bi-RADS de la pathologie
mammaire, il a été proposé de mettre en place un score pour le cancer de la prostate
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(Pi-RADS) prenant en compte les critères morphologiques et fonctionnels (diffusion,
perfusion et spectroscopie) et qui avec un système simple de cotation permettrait de
standardiser les critères diagnostics, et de montrer avec encore plus de force à quel
point l’IRM est incontournable dans le cancer de prostate.
Ont également été exposées les nouvelles techniques de biopsies avec fusion
d’images écho-IRM et les biopsies guidées par IRM.
Enfin, ont été entrevues les nouvelles perspectives thérapeutiques de thérapie
focale, dans lesquelles l’IRM joue une nouvelle fois un rôle essentiel.
CANCER DE LA PROSTATE :
CE QUE LE RADIOLOGUE DOIT SAVOIR
Le cancer de la prostate est la première cause de cancer chez l’homme et la
seconde cause de décès par cancer.
La détection plus précoce des cancers de la prostate par l’utilisation du dosage des
marqueurs prostatiques (PSA) est responsable d’une diminution des traitements par
chimiothérapie réservé aux stades avancés, et d’une augmentation des traitements
focaux et des surveillances actives.
L’IRM est utilisée dans la détection, le bilan d’extension et le suivi des cancers de la
prostate.
L’objectif de cette séance était d’exposer les limites des séquences morphologiques
de l’IRM dans l’évaluation du cancer de la prostate et l’apport des techniques dites
avancées, comme la diffusion, la spectroscopie et la perfusion dynamique dans la
prise en charge des patients.
Les constatations morphologiques et fonctionnelles de l’IRM permettront le
classement les lésions en 5 groupes : bénin (1 point), probablement bénin (2),
intermédiaire (3), probablement malin (4) et malin (5 points). La somme des
classements pour les séquences morphologique T2, et fonctionnelles diffusion,
perfusion et spectroscopie, permet d’établir un score pour chaque lésion, sur 20
points, renforçant la suspicion de bénignité ou de malignité du diagnostic.
En séquence T2, un hyper signal lésionnel est en faveur de la bénignité, un hypo
signal de la probable malignité de la lésion et un hyposignal envahissant les
vésicules séminales ou extra capsulaire témoigne de la malignité certaine de la
lésion.
La séquence de diffusion, qui étudie la restriction du mouvement des molécules
d’eau, et la cartographie ADC (coefficient apparent de diffusion) sont en faveur de la
malignité de la lésion si il existe un hypersignal de diffusion, et un hypo signal en
cartographie ADC.
Il existe une corrélation entre la valeur d’ADC et l’agressivité du cancer ; plus l’ADC
est bas et plus le cancer est agressif.
Dans le cas des tumeurs de grade modéré il est important d’utiliser des valeurs de b
élevée (b = 900, 1100 ou 1400) afin de distinguer un hypersignal de diffusion de
nature tumorale, d’un hypersignal T2.
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Dans la zone de transition un ADC normal est en faveur de la bénignité, un hyper
signal diffus associé à un ADC diminué est plutôt bénin, un hyper signal focal associé
à une baisse de l’ADC plutôt malin.
Si on augmente la valeur de b, une lésion restant en hypersignal est plutôt bénigne,
en isosignal malgré l’élévation de b sera plutôt maligne. Un hyposignal à b élevé est
très en faveur de la malignité de la lésion.
La diffusion et le calcul de l’ADC est limité dans le cas de lésion de petite taille et
celle de bas grade (Gleason 6).
La perfusion dynamique permet l’étude des courbes de rehaussement des lésions,
avec la distinction de deux phases, initiale, avec un rehaussement décrit comme
rapide, moyen ou lent, et de la phase tardive, avec un rehaussement décrit comme
persistant, en plateau ou en wash out.
Un rehaussement rapide et un wash out sont très en faveur de la malignité.
Un rehaussement persistant témoigne de remaniements inflammatoires type
prostatite.
La spectroscopie permet l’étude des métabolites contenus dans les tissus explorés ;
le citrate est le marqueur des cellules épithéliales, la créatinine reflète le métabolisme
énergétique et la choline est un marqueur des cellules membranaires, reflet de la
synthèse et de la dégradation cellulaire.
Le rapport de la somme choline et créatinine sur citrate diminue en cas de lésion
cancéreuse de la prostate.
Plus la baisse de ce rapport est marqué plus le risque de malignité augmente.
L’hormonothérapie est responsable d’une atrophie du métabolisme, avec disparition
des pics de choline, créatinine et citrate.
Le protocole d’IRM avancé associe des séquences morphologiques (T2) et
fonctionnelles (diffusion, perfusion et spectroscopie).
Les indications de protocole « avancé » d’IRM de prostate concernent les patients
présentant une élévation des PSA associée à des biopsies négatives, ainsi que les
patients ayant une élévation des PSA après un traitement radical de cancer de la
prostate.
Les cancers de la prostate ratés sont dans près de 60 % des cas des cancers de la
zone transitionnelle antérieure, et dans 20 % des cancers de la zone périphérique
paramédiane.
Les biopsies guidées par IRM sont à réserver aux patients ayant déjà eu des séries
de biopsies écho guidées négatives.
Les protocoles d’IRM avancés seront aussi utilisés dans les protocoles de
surveillance active, surtout pour les petits cancers de signification incertaine. Une
modification des constatations IRM morphologique (T2) et fonctionnelle (diffusion,
perfusion et spectroscopie) doit conduire à envisager un traitement oncologique.
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REIN : IMAGERIE ET INTERVENTIONNEL
 Angiomyolipome :
L’AML est une tumeur bénigne à triple composante vasculaire, musculaire lisse et
adipocytaire, le plus souvent sporadique (80%) mais pouvant être associée
notamment
à
la
Sclérose
Tubéreuse
de
Bourneville
ou
à
la
lymphangioleiomyomatose, maladies qui doivent être dépistées en cas de multiples
AML . De rares cas de localisations secondaires ont été décrites avec des
extensions ds la veine rénale ou des nodules pulmonaires, hépatiques…. L’aspect
en échographie (lésion hyperéchogène homogène avec atténuation postérieure)
n’est pas spécifique et doit toujours être complétée par un scanner qui confirme la
présence de graisse, détecte des anévrysmes et précise les pédicules vasculaires.
En dehors de la présence de graisse macroscopique, un aspect évocateur est celui
de l’encoche capsulaire et l’image d’ « ice cream cone ». En IRM, on note
classiquement une chute du signal en T1 FS et en opposition de phase ; cependant
certains cancers à contingent graisseux ont le même comportement. La présence de
nécrose ou de calcification doit faire éliminer le diagnostic. En cas de doute une
biopsie avec marquage immnuhistochimique est requise.
L’AML doit être traité de façon préventive si sa taille est supérieure à 4cm, ou en
urgence en cas d’hémorragie Les options thérapeutiques sont principalement
l’embolisation (coils, microparticules… ) , et la chirurgie ( les inhibiteurs de mTor
sont en cours d’évaluation ). L’embolisation est le traitement de choix en cas de
terrain fragile notamment chez l’insuffisant rénal, de rein unique, de chirurgie difficile
ou d’AML multiples afin de préserver le capital néphronique ; elle permet de
diminuer le volume tumoral et ses complications sont rares.
 RFA des tumeurs rénales :
La radiofréquence est le traitement de choix des tumeurs solides cas de comorbidités
importantes, de rein unique, ou de tumeurs multiples afin de préserver au mieux la
fonction rénale. Elle peut être envisagée quel que soit la taille de la tumeur. Biopsie
rénale et la RFA peuvent être réalisées en seul temps notamment cas
d’anticoagulation. La difficulté de la technique est d’éviter de léser les voies
excrétrices (refroidissement par sonde JJ) et les organes adjacents (repoussés par
hydrodissection au G30).
L’avantage de la cryothérapie est la possibilité de monitorer le geste en continu, et
peut être préconisée pour les grosses tumeurs proches des vaisseaux.
L’efficacité de la RFA est appréciée par scanner, IRM ou échographie de contraste,
et est meilleure en cas de petite tumeur, de localisation postérieure dans le
rétropéritoine. La récidive est évaluée entre 9-23 % dans la 1ère année, et le succès
secondaire excellent (94 %). Ses complications sont rares et souvent mineures. La
RFA peut être répétée et/ ou associée aux traitements antiangiogéniques.
 Tumeurs rénales rares :
Il est important de savoir les évoquer en raison de leur pronostic très variable et de
les différencier des tumeurs bénignes (qui représentent 33 % des tumeurs opérées).
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La taille d’une lésion oriente vers son potentiel malin puisque 87 % des tumeurs de
moins de 4 cm sont de bas grade.
Le carcinome chromophobe est classiquement bien limité et présente une forte prise
de contraste homogène.
Le carcinome de Bellini est une entité très rare (Asie sud-est ), développée à partir
des tubes collecteurs, et est associé à un très mauvais pronostic.Il est plutôt de
grande taille, hétérogène et de développement exophytique.
Le carcinome médullaire doit être évoqué devant une lésion de localisation centrale
hypodense hétérogène.
Des études sur la diffusion ont montré qu’un ADC élevé serait en faveur de lésion
bénigne et un ADC bas de lésion maligne mais avec de nombreuses zones de
chevauchement, ne rendant pas ce critère discriminant.
IRM RENALE
Neuf communications scientifiques ont été présentées durant cette séance. Sept
communications concernant directement l’IRM rénale, une communication sur l’IRM
des surrénales et une communication concernant l’élastographie rénale.
1ère communication :
IRM de perfusion par Arterial Spin Labelling (ASL) des masses rénales : corrélation
aux données de l’histologie. R.S. Lanzman et al.(Düsseldorf) mettent en évidence la
possibilité de différencier les différents sous types de tumeurs rénales grâce à l’IRM
de perfusion par ASL. Ils montrent notamment que Les oncocytomes présentent une
perfusion plus élevée que les autres sous types de cancers rénaux, contrairement
aux cancers papillaires dont la perfusion est plus faible.
2ème communication :
La BOLD-IRM (blood oxygenation level dependant –IRM) ne reflète pas la fonction
rénale : étude prospective sur 246 patients. L. Metzger et al (Mannheim) montre
grâce à une étude prospective que la BOLD IRM ne permet pas de discriminer les
patients aux différents stades des maladies rénales chroniques. D’après les auteurs,
ceci pourrait être probablement dû à des facteurs extérieurs comme l’hydratation, les
médicaments et la perfusion rénale. Pour une application clinique de la BOLD IRM,
des études pharmacodynamiques supplémentaires sont nécessaires.
3ème communication :
Comparaison du gado-DTPA et du gado-BOPTA pour l’étude de la perfusion rénale
et de la filtration en angioMR rénale. M. Notohamiprodjo et al (Munich) ont réalisé
une étude sur 8 porcs permettant de mettre en évidence que les paramètres de
perfusion sont comparables entre les deux produits. Le DFG apparaît sous-estimé
lors de l’utilisation du gado-BOPTA (celle -ci étant une binding protéine)du fait de
l’absence de protéine sérique et donc une plus faible quantité de gado-BOPTA dans
le produit de filtration glomérulaire.
4ème commuication :
Un nouveau regard sur les reins : IRM rénale avec injection à 7 tesla.
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L. Umutlu et al (Nürnberg) étudie la faisabilité de l’IRM à 7T avec injection à l’aide
d’un protocole optimisé . Les séquences suivantes ont été réalisées : T1 2D flash fat
sat, T1 2D IP/OP, True FISP, T2 TSE, T1 3D Flash avant et après injection de
gadobutrol et acquisition à 20, 70 et 120 secondes. Les résultats montrent une
bonne faisabilité et un potentiel diagnostic de l’imagerie rénale à 7T, notamment du
fait d’excellents détails anatomiques et une bonne étude de la vascularisation même
en l’absence d’injection.
5ème communication :
Imagerie des reins par tenseur de diffusion (DTI) : influence des valeurs de b et du
nombre de directions de codage. N.C. Chuck et al (Tübingen)réalise une étude
montrant que la qualité de la DTI diffusion dépend de la valeur du b et du nombre de
directions de codage. Cette étude inclut 8 volontaires qui ont subi une IRM à 1,5T
(séquences coronale oblique DTI à B 300, 500 et 700 s/mm2 et dans 6, 15 et 32
directions). Les résultats montrent une meilleure qualité d’image pour les séquences
réalisées dans 32 directions et à b 500 ou 700.
6ème communication :
DTI, tractographie et ASL sur des greffons rénaux. K. Hueper et al (Hannover)
évaluent 3 techniques d’IRM pour la détection précoce des changements aigus et
chroniques de la perfusion et de la microstructure du greffon, et donc du rejet de
greffe. Ils montrent quelLa tractographie met en évidence des changements
concernant la microstructure et les unités fonctionnelles du greffon. la DTI et l’ASL
sont utiles dans la surveillance du greffon, et il existe une différence significative
entre la diffusion et la perfusion. L’application en routine clinique de ces techniques
d’imagerie nécessite la réalisation d’étude complémentaire avec corrélation
anatomopathologique.
7ème communication :
L’IRM de diffusion permet-elle la détection des pathologies sur greffon rénale ?
M. Triantafyllou et (Berne) évaluent l’homogénéité du parenchyme, les lésions
focales (morphologie et diffusion) et l’ADC calculé dans le parenchyme rénal et la
lésion sur des séquences de diffusion à 10 valeurs de b, et corrèlent ces valeurs aux
résultats des biopsies. Cette étude montre que l’IRM de diffusion permet la détection
des pathologies du greffon rénal.
8ème communication :
Comparaison de 3 techniques d’imagerie in et out phase en écho de gradient
différentes pour la caractérisation des lésions surrénaliennes à 1,5T : observations
préliminaires.
M. Ramalho et al (Almada) compare les séquences in et out phase en écho de
gradient 3D et en écho de gradient par magnetisation à l’écho de gradient 2D
considéré comme la technique standard. Pour toutes les séquences, le signal des
surrénales et les ratios sont significativement différents entre les adénomes et les
non adénomes. Ces deux techniques d’imagerie in et out phase semblent donc
valides pour la caractérisation des adénomes.
9ème communication :
Quantification des propriétés visco-élastiques du rein en utilisant la méthode
supersonic share wave imaging sur un modèle expérimental de rat avec fibrose
rénale induit par L-NAME.
M. Derieppe et al (Paris) évaluent une nouvelle technique d’élastographie dans la
quantification de la fibrose rénale sur des modèles expérimentaux. L’élasticité du
cortex a été quantifiée par cette nouvelle technique, une analyse du rapport protéine/
créatinine sur les urines post mortem est réalisée, ainsi qu’une histologie rénale afin
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de quantifier la fibrose de manière standard. Aucune corrélation n’a pu être observée
entre les données biologiques, histologiques et l’élasticité corticale.
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