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IMAGERIE CARDIAQUE ET VASCULAIRE
IMAGERIE ARTERIELLE PERIPHERIQUE
HABERLAY Marc, Lille
Cette séance scientifique traitait de l’imagerie des pathologies artérielles
périphériques (essentiellement des membres inférieurs) et de l’utilisation de
nouvelles techniques d’imagerie pour améliorer les performances diagnostiques et
minimiser les risques liés à la radioprotection et l’injection des produits de contraste.
Dans ce résumé, l’essentiel et l’important sont tentés d’être mis en valeur.
L’utilisation d’un modulateur de dose (ATCM) sur un scanner 64 barettes dans
l’imagerie artérielle des membres inférieurs diminue significativement la dose
d’exposition sans nuire à l’interprétation des examens comme le démontre Y.Gé
dans son article (B-347). La dose était réduite de 79 % dans le groupe utilisant
l’ATCM avec un voltage à 80 kV. La DLP du groupe sans ATCM à 120 kV était
d’environ 1703 mGy/cm contre 361 mGy/cm dans le groupe utilisant l’ATCM à 80 kV
(p<0.05). De plus, il n’y avait pas de différence significative dans l’interprétation des
scanner des différents groupes (même si le bruit était plus important dans le groupe
utilisant l’ATCM à 80kV).
Toujours dans des considérations de radioprotection et diminution des doses de
contraste injectées, M.Anzidei (B-343) a comparé la précision diagnostique sur des
IRM 1.5 et 3 T réalisées pour l’exploration de pathologies artérielle périphériques
avec injection de respectivement 0.1 mmol/kg et 0.05 mmol/kg de gadobenate
dimeglumine, le gold standard considéré étant l’angioscanner. Il retrouve des
performances diagnostiques identiques (malgré une corrélation non significative ; p >
0,05) sur l’IRM 3 T avec injection d’une dose moindre (0,05 mmol/kg) que sur l’IRM
1.5 Tles patients étaient injectés à la dose de 0.1 mmol/kg.
J-N Dacher (B-345) dans son article, s’est interessé à l’influence d’un voltage à 100
kV versus 120 kV sur les paramètres d’exposition dans les angioscanner
abdominaux réalisés sur un scanner 64 détecteurs. Dans cette étude randomisée,
prospective et multicentrique comprenant 310 patients, il ne semble pas y avoir
d’impact quant aux performances diagnostiques de l’utilisation d’un paramètre de
tension de 100 kV avec une réduction de dose d’un tiers (dose effective d’environ 5.7
mSv à 100 kV contre 15.5 mSv à 120 kV).
L’article de B.Versluis (B-350) propose une nouvelle méthode de suivi des patients
porteurs d’une artériopathie des membres inférieurs basée sur une mesure de flux en
IRM (APF) dans l’artère poplitée (réalisée dans le suivi au moment d’une claudication
ou d’une ischémie critique) en substitution de la mesure de l’indice de pression
systolique (IPS) lors d’un examen d’échodoppler réalisé pour les mêmes indications.
Il semblerait que la mesure IRM soit plus reproductible notamment pour les artères
incompressibles (87 % de mesures d’APF ussies contre 70 % de mesure d’IPS).
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Les auteurs retrouvent une corlation entre les 2 méthodes de mesure,
statistiquement significative (p < 0.01).
A.Bottari (B-346) s’est attaché à étudier les avantages et inconvénients du scanner
double énergie en comparaison au gold standard qu’est le DSA (Digital Substraction
Angiography) dans les pathologies artérielles des membres inférieurs. Le scanner
double énergie est plus performant que les autres techniques d’imagerie non
invasive dans l’interprétation de ces pathologies et est comparable à l’angiographie
conventionnelle (Se 99 % et Sp 97 %). Le plus de cette technique réside également
dans la rapidité du post-traitement (soustraction osseuse et reconstruction MIP).
En conclusion, cette séance scientifique était très axée sur la radioprotection et la
modulation de dose en scanner (avec utilisation de la technologie double énergie)
pour optimiser au mieux le rapport performance diagnostique/dose délivrée dans
l’étude artérielle des membres inférieurs.
IMAGERIE VASCULAIRE : DIABETE ET PATHOLOGIE VASCULAIRE
OCCLUSIVE
MOKRANE Fatima-Zorha, Toulouse
La séance s’est déroulée sous l’égide de Mr Sapoval, qui a fait le lien entre les
différents intervenants.
D’abord E. Minar (Autriche, A-225), intervint pour effectuer un rappel sur la
physiopathologie du syndrome métabolique et du diabète, leurs incessantes
augmentations dincidence, ainsi que leurs implications dans les différentes
pathologies, vasculaires notamment. Il rappela les mécanismes à l’origine de
l’atteinte vasculaire pariétale et la cause de leur prédominance en périphérie. La
morbi-mortaliengendrée par ces pathologies intriquées (une amputation toutes les
3 secondes dans le monde sont dues au diabète et/ou au syndrome métabolique)
nécessite une prise en charge adaptée, précoce et multidisciplinaire.
R. Lezzi (Italie, A-226), présenta les stratégies d’imagerie usitées dans le diagnostic
et le suivi du pied diabétique. Après un rappel sur l’ensemble des modalités
d’imagerie actuelles (Doppler, angioscanner, angio-MR, artériographie), ainsi que
leurs avantages et inconvénients respectifs, il exposa ses travaux actuels. D ‘abord
l’imagerie corps entier (IRM ou Scanner) chez les patients à risque, afin de détecter
au plus tôt les autres facteurs de comorbidité. Puis l’échographie de contraste, qui
permet l’étude de la microvascularisation distale, le monitoring ainsi que l’évaluation
des thérapeutiques conservatrices.
Enfin, l’IRM de perfusion du pied, qui semble prometteuse pour les mêmes
indications que l’échographie de contraste.
S.O.Schönberg (Mannheim, A-227) exposa les avantages et inconvénients de
l’angiographie, le scanner et l’IRM pour le diagnostic et le suivi des artériopathies
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occlusives dans un contexte de traitement conservateur et de revascularisation. Il
communément admit depuis quelques années que l’imagerie invasive ne garde sa
place que dans le temps thérapeutique. Le dilemme se pose actuellement entre le
scanner et l’IRM, présentant chacun des avantages et des inconvénients
indéniables.
Actuellement, plusieurs procédés sont connus pour diminuer les artefacts et
augmenter les performances de chacune des deux techniques. Mais, le
développement de nouvelles technologies IRM (nouveau produit de contraste IRM à
tropisme vasculaire : Gadofosveset, séquences en suppression de graisse, IRM
3Tesla avec table à mouvement continu, acquisitions dynamiques, acquisition sans
injection de produit de contraste) permettent de donner la faveur à l’IRM.
Ainsi, l’IRM est considérée aux USA comme la technique de référence (niveau de
preuve A) permettant la visualisation de la sténose, sa localisation ainsi que les
possibilités thérapeutiques.
En conclusion, cette ance a é bénéfique, car elle a permis non seulement de
rappeler l’élémentaire en matière de pathologie vasculaire diabétique, mais elle a
également mis le point sur les nouvelles technologies ainsi que le rôle de l’imagerie
dans ce problème de santé publique.
IMAGERIE DE L’ATHEROSCLEROSE
GONIDEC Sophie, Lyon
Quantification in vivo de la charge totale d’athérosclérose: pertinence de
l’angioscanner corps entier en comparaison aux traditionnels index de risque cardio-
vasculaire et suivi à 5 ans.
But : déterminer si la valeur pronostique à moyen terme de l’angioscanner corps
entier dans l’apparition d’événements cardio-vasculaires chez les patients à risque
asymptomatiques peut être supérieure aux méthodes conventionnelles de
stratification du risque et guider de manière plus précise la stratégie de prévention
primaire chez ces patients.
Matériels et méthodes : 341 patients avec des facteurs de risque cardio-vasculaires
ont néficié d’un angioscanner corps entier (70 + 50 mL de contraste à 4 mL/sec),
chez des patients adressés initialement pour un coroscanner. Un score de charge
athérosclérotique (Atherosclerotic Burden Score ABS) a été déterminé pour chaque
patient par une étude segmentaire des vaisseaux : 15 segments coronaires et 32
segments extra-coronaires, associé à un grade de sévérité de l’atteinte détérminé sur
une échelle de 0 à 5 (0 = normal, 1 = sténose de moins de 49 %, 2 = sténose entre
50 et 69 %, 3 = sténose entre 70 et 99 %, 4 = occlusion, 5 = anévrysme). Ce score a
été ensuite corrélé au score traditionnnel de risque cardio vasculaire, l’index de
risque de Framingham (FRI).
Résultats : suivi moyen de 48 mois. Le score ABS était statistiquement
significativement plus pertinent dans la prédiction de survenue d’événements cardio-
vasculaires dans le groupe à haut risque comparativement à l’index de Framingham
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(accuracy 0,88 contre 0,67 avec p= 0,004). L’analyse multivariée a montrée que
l’âge, le score ABS et le traitement étaient des facteurs prédictifs indépendants de
survenue des événements cardio-vasculaires majeurs.
Conclusion : Le score ABS détermi par l’angioscanner corps entier reflète avec
justesse la surcharge athérosclérotique. Il présente une supériorité dans la
stratification du risque et la prédiction de survenue d’événéments cardio-vasculaires
comparativement au score de Framingham.
Caractérisation scanographique de l’athérosclérose coronaire: valeur pronostique
chez les patients présentant une douleur thoracique aigue.
But : Le coroscanner permet une évaluation des plaques d’atherosclérose coronaire ;
néanmoins, la valeur pronostique de cet examen est mal documentée. Le but de
l’étude est de corler les constatations scanographiques aux données cliniques,
chez les patients présentant une douleur thoracique aigue.
Matériels et méthodes : 460 patients (35 % hommes, âge moyen 55 ans) présentant
une douleur thoracique aigue avec réalisation d’un coroscanner ont été inclus. La
présence, la distribution (nombre de segments atteints), la sévérité de la sténose
(seuil de 50% du diamètre) et le type de plaque (calcifiée, non-calcifiée, mixte) des
sions d’athrosclérose ont été étudié. Ces patients ont été suivis cliniquement
(temps moyen de 17 mois) pour déterminer la survenue d’événements cardio-
vasculaires majeurs (syndrome coronarien aigu, revascularisation, mort subite).
Résultats : 70 patients ont présenté un événement cardio-vasculaire majeur (ECVM)
au cours du suivi. Les caractéristiques cliniques associées sont le sexe, l’âge,
l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie et le tabagisme. Les données
scanographiques associées à la survenue d’ECVM sont la présence et l’extension de
la plaque d’athérosclérose, une plaque obstructive et tous les types de plaque. Les
facteurs prédictifs les plus significatifs étaient l’extension d’une plaque non calcifiée
et une plaque obstructive. L’absence d’athérosclérose coronaire au scanner était
associée à une valeur prédictive négative de survenue d’ECVM de 100 % pendant la
période de suivi.
Conclusion : La caractérisation au coroscanner des plaques d’athérosclérose est un
facteur prédictif de survenue d’ECVM indépendant des facteurs de risque cardio-
vasculaire habituels. Le risque relatif le plus élevé concerne les plaques non
calcifiées. La compréhension de la relation entre le type de plaque et le pronostic
pourrait placer le coroscanner comme un outil solide de stratification du risque
spécifique au patient.
Valeur prédictive du coroscanner (scanner double énergie avec acquisition
prospective gatée) chez les patients suspects de maladie coronaire.
But : évaluer la valeur prédictive du coroscanner prospectif gaté double énergie dans
la survenue d’événements cardio-vasculaires majeurs chez des patients suspects de
maladie coronaire.
Matériel et méthodes : 102 patients (58 hommes, 44 femmes ; âge moyen 62 ans)
suspects de maladie coronaire ont bénéficié d’un coroscanner avec acquisition
prospective gatée afin de diagnostiquer la présence, la sévérité et le remodelage
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positif de la plaque d’athérosclérose coronaire. La survenue d’ECVM a été évaluée
sur une période de suivi moyen de 28 mois. La maladie coronaire était considérée
significative s’il y avait au moins une sténose de plus de 50 %.
Résultats : Le coroscanner a mis en évidence l’absence de maladie coronaire chez
41 % des patients, une maladie coronaire non significative chez 27 % et significative
chez 32 %. Le remodelage positif des plaques était constaté chez 21 % des patients.
14 patients ont présenté un ECVM, parmi lesquels 10 patients avaient pour une
maladie coronaire significative et 4 non significative. 71 % des patients avec ECVM
avaient un remodelage positif des plaques (augmentation de calibre de plus de 10
%). Les patients avec des coronaires normales au corscanner n’ont présenté aucun
ECVM au cours du suivi.
Conclusion : Le coroscanner double énergie avec acquisition prospective gatée se
révèle un excellent outil de valeur pronostique chez des patients suspects de
maladie coronaire. Il permet d’identifier un risque accru de survenue d’événement
cardio-vasculaire en rapport avec la présence d’un remodelage positif de plaque et la
sévérité de la maladie coronaire.
Note supplémentaire :
- dose moyenne 3 mSv.
- Avantage du scanner double énergie : meilleure résolution temporelle. Le plus
souvent, dispense de l’utilisation de béta-bloquants.
- La vulnérabilité de la plaque d’athérome est un concept important. Les plaques non
calcifiées sont fréquemment associées à un remodelage positif de l’artère.
Imagerie de la plaque artérielle coronaire: comparaison de l’IRM coronaire séquence
“black-blood” et le coroscanner 64 barrettes.
But : évaluer la performance de la séquence black blood en IRM cardiaque pour
l’identification et la classification des plaques d’athérome coronaire, comparativement
au coroscanner 64 barrettes.
Matériel et méthodes : 15 patients avec plaques d’athérosclérose des segments
proximal ou moyen artériel coronaire objectivées au coroscanner 64 barrettes ont
également bénéficié d’une IRM avec quence black blood des artères coronaires
(IRM 1.5 T). L’acquisition des images a été réalisée dans un plan strictement
perpendiculaire à la lumière, de l’ostium jusqu’au segment moyen, en coupes
conjointes. L’aire de section du vaisseau, la lumière, l’épaisseur maximale de la paroi
et le type de plaque (basé sur l’étude du signal) ont été déterminés pour chaque
coupe et comparés aux images scanographiques.
Résultats : 3 patients ont été exclus. Chez 12 patients, des plaques d’athérome ont
été diagnostiquées sur 46 coupes pour les 2 modalités d’imagerie. Ces plaques ont
été classées sur les données scanographiques en plaques calcifiées (n= 11),
plaques non-calcifiées (n = 23) et plaques mixtes (n = 12). En IRM, l’épaisseur
maximale de paroi, le signal et le contraste étaient majorés comparativement à une
coronaire normale. La lumre en regard d’une plaque d’athérome était
significativement plus petite que pour une coronaire normale. Le signal dans une
plaque non-calcifiée était significativement plus élevé que pour une plaque calcifiée
ou mixte.
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