P. FOULQUIÉ, M. BOUSSATON
8Revue de l'ACOMEN, 1999, vol.5, n°1
- FIGURE 10 -
Image de fusion Radio/Scintigraphie.
Cette image prouve, de façon évidente que la zone d’hyper-
fixation scintigraphique se situe au niveau de l’ostéophyte
radiologique.
Devant ces éléments, il est décidé de réaliser une arthros-
copie.
Cette arthroscopie retrouve bien sûr le volumineux
ostéophyte antérieur qui paraît mobile sur sa base lorsque
le chirurgien introduit sont palpateur.
Le testing antérieur per-arthroscopie montre bien que
l’ostéophyte vient buter en position de flexion dorsale for-
cée sur le col de l’astragale. C’est ce mécanisme d’hyper-
flexion forcée qui a entraîné sa rupture.
L’ablation de l’ostéophyte au ciseau confirme la fracture
de cet ostéophyte.
Enfin, il est réalisé une régularisation à la fraise.
Le cliché radiologique standard de contrôle effectué le len-
demain est satisfaisant.
Ce patient a repris quelques jours plus tard son activité
sportive habituelle.
Nous voyons donc que l’exploration des pathologies trau-
matiques du compartiment antérieur de la cheville impose
une bonne coordination entre les examens complémentai-
res morphologiques et fonctionnels. Il ne s’agit pas d’op-
poser la scintigraphie osseuse aux autres techniques mor-
phologiques mais au contraire de l’associer afin d’optimi-
ser le diagnostic et surtout d’envisager l’attitude théra-
peutique la plus efficace.
2. Pathologie du carrefour postérieur de
la cheville
2.1. Anatomie
-Les tendons : Il est important de bien connaître les diffé-
rents tendons présents dans cette région. Le tendon le
plus médian est celui du fléchisseur propre du gros or-
teil. Ce tendon passe dans la gouttière postérieure de
l’astragale constitué par ses tubercules internes et ex-
ternes, plus en dedans sont situés les tendons du flé-
chisseur commun des orteils ainsi que du jambier posté-
rieur qui passe derrière la malléole interne.
-Les ligaments : Le plan ligamentaire est relativement
complexe, il comporte de nombreux faisceaux postérieurs.
-La capsule articulaire postérieure : Cette capsule pré-
sente un intérêt physiopathologique majeur dans la me-
sure où elle constitue un élément susceptible d’être trau-
matisé lors des mouvements d’hyperflexion plantaire.
-Les structures osseuses : On décrit de haut en bas la
berge postérieure du tibia, la partie postérieure de l’as-
tragale, la partie postéro-supérieure du calcanéum. La
partie postérieure de l’astragale, appelée plus commu-
nément queue de l’astragale, est constituée de 2 tuber-
cules : le tubercule postéro-externe et le tubercule
postéro-interne. Le plus volumineux est le tubercule
postéro-externe qui présente 3 variations anatomiques.
Dans sa version courte, le tubercule postéro-externe
n’est pas hypertrophié. Le tubercule postéro-externe
peut être hypertrophié réalisant sa version longue com-
munément appelée queue de l’astragale. Il existe fré-
quemment chez les sportifs un os surnuméraire appelé
os trigone qui correspond à la non fusion du noyau
d’ossification postérieur de l’astragale, ce qui est
d’autant plus fréquent chez les sportifs ayant pratiqué
jeune.
2.2. Physiopathologie
Lors des mécanismes d’hyperflexion plantaire, les structu-
res postérieures de la cheville (le tubercule postéro-ex-
terne et la partie postérieure de la capsule articulaire) sont
prises en tenaille entre la berge postérieure du tibia et le
calcanéum (Figure 11).
- FIGURE 11 - Physiopathologie du carrefour postérieur :
Mécanisme de tenaille postérieure.