– 2 – / 5
Dans le cas britannique, pour cet ensemble, ils n’ont retenu que le terme « Shell Shock » évoqué pour la première fois en 1915.
Ce sont des aeintes sans lésion. Les troubles nerveux sont en fait une inscripon dans le corps de la terreur.
Le terme « Shell Shock » est déni par l’explosion d’un gros obus avec ou sans blessure physique. Ce type de traumasme se rencontrait si
fréquemment que les médecins ont cru que les soldats étaient des simulateurs : ère du soupçon.
On ne comprend pas le traumasme ; c’est la mort et la vision de corps mulés qui déterminent le traumasme psychique. Une violence
nouvelle s’inscrit dans le rapport à la mort tolérée par le combaant jusqu’à son point de rupture. C’est dans ce sens que le poète Wilfried
Owen a écrit les vers suivants : (mental cases) « ceux-ci sont des hommes dont les morts ont violé les âmes ».
Ce sont également essenellement les anglo-saxons qui arent le regard sur le rôle de la précarité de l’existence en parculier sur des
bouleversements induits dans les rythmes de vie : sommeil, alimentaon → remise en cause des défenses psychologiques. Dans le cas
français, la plupart des psychiatres ont négligé ces facteurs au prot de la prédisposion et du caractère d’hérédité mis en avant.
Durant la seconde guerre mondiale, dans le cas américain (voire anglo-saxon), ils ont d’abord ulisé le terme « Blast Concussion » : commoon
cérébrale.
Les psychiatres ont convenu en avril 1943 de l’appellaon « Combat Exhauson » évoquant l’épuisement au combat comme diagnosc de tous
les troubles psychiques de guerre. Le mot a été retenu parce qu’il semblait s’accommoder aux symptômes observés ; il ne relevait que d’un état
de fague provisoire qui était rapidement pris en charge et soigné, mais ne relevait pas du monde psychiatrique. Même le monde militaire l’a
accepté sauf certains qui ont vu la une certaine permissivité → re-au-anc.
Chaque homme avait son point de rupture et donc le terme « Combat Exhauson » s’inscrit comme une réacon normale à une situaon
anormale.
Dans le discours médical américain et dans les travaux écrits par Roy Grinker et John Spiegel, ils insistent sur les épuisements physiques et
psychiques prolongés. Ce sont ces mêmes auteurs qui introduisent pour la première fois le mot stress en 1945. Beaucoup de troubles
d’apparion diérée, lors du retour, ont été relevés au point qu’ils jusent à l’appellaon réacon diérée au combat ou « Dileate Combat
Reacon ».
C’est en 1943 lors de la campagne d’Italie, qu’émerge le syndrome du vieux sergent qui illustre le point de rupture décrit précédemment ; il
concerne les sous-ociers qui sont vieux de par leur présence sur le champ de bataille. Ils deviennent sujet à l’anxiété quand les pertes de leurs
unités augmentent et quand ils se rendent compte qu’ils sont les seuls survivants. Ils ne parviennent plus à se concentrer sur leur mission et
lorsqu’ils sont renvoyés à l’arrière, ils culpabilisent → dépression profonde.
Dans le cas français, on est frappé par la connuité des mots retenus :
- psychonévrose de guerre : type clinique telles que la confusion mentale, l’hystérie, la persévéraon
- aenon portée sur les facteurs constuonnels : hérédité, facteur déclenchant…
B. Du stress au PTSD
De quelle manière est-on passé du stress au PTSD ?
Le mot stress apparaît dans le discours médical en 1945 mais c’est Hans Selye, neurophysiologiste canadien d’origine autrichienne, qui a retenu
le mot stress appelé inialement syndrome général d’adaptaon pour désigner la réacon biophysiologique d’alarme et de défense de
l’organisme face à une agression. Il désigne à la fois l’agression et la défense.
Le mot stress ne connaît pas d’équivalent dans la langue française, sa traducon est la pression d’une usure quodienne de la vie.
Stress of Life (1956) a connu dans le monde anglo-saxon une très large diusion. Pour Selye, le stress est une réacon adaptave avec une
décharge d’adrénaline et de corsone qui mobilise les eecteurs physiologiques et musculaires donnant à l’organisme un statut de défense.
Si le stress est prolongé, on parle de stress dépassé → fuite panique, sidéré, agité, acon automaque. Ce concept de stress s’est érigé en
doctrine peu à peu devenant la réacon de l’individu à toute sollicitaon courante de la vie.
Il disngue :
- un dis-stress (réponse aux agressions)
- un eu-stress (réponse aux événements heureux)
Les travaux de Selye ont un impact encore considérable. Le traumasme psychique n’est plus désormais perçu comme du stress puisque tout est
stress.
C’est le stress qui amène la fracture entre les modalités anglo-saxonnes et francophones.
DSM III : diagnosc and stascal manual of mental disorders → Post-Traumac Stress Disorder.
Cee inscripon vient d’un collège américain. Ils ont posé ce diagnosc de PTSD qui se traduit par un état de stress post-traumaque qui a
contribué à modier les modalités de la prise en charge et les modalités cliniques.
L’impact ici de la guerre du Vietnam est matricielle : l’expérience américaine du traumasme pendant la guerre et au retour.