Pour coordonner les acteurs de la prise en charge, le médecin généraliste,
par définition omnipraticien, est assurément l’élément central du parcours
de soin. Que ce soit pour les soins de premier recours comme pour une
orientation vers un avis ou une thérapie spécialisée, il est le correspondant
idéal et incontournable des autres professionnels de santé. Sa vison
holistique du patient lui permet de repérer les premiers signes (5),
synthétiser les données cliniques et paracliniques mais aussi de guider
celui –ci dans une prise en charge harmonisée et conformes aux données
actuelles de la science (6).
En population générale, on estime à 1% la prévalence de l’ESPT et à 10%
le risque d’en développer un suite à un évènement potentiellement
traumatique, qu’il soit civil (accidents de circulation, catastrophes
naturelles, attentats terroriste) ou militaire (7), de taille catastrophique ou
plus limité. En France, l’OMS a estimé à 0.6% cette prévalence (8). Cette
fréquence peut amener tout médecin généraliste à prendre en charge un
traumatisme psychique, en communication avec d’autres professionnels
de santé ou des services sociaux (9). Ces données chiffrées portent à
discussion, notamment quand comparées aux prévalences des nations
étrangères. Nous devons souligner que ces troubles sont surreprésentés
dans cette population spécifique et surexposée, que constitue la population
militaire.
Pourtant, il n’est pas évident que les médecins généralistes puissent se
sentir à l’aise dans ce rôle de coordinateur des soins. Il implique un savoir
peu ou pas enseigné durant le deuxième cycle des études médicales et un
suivi exigeant en temps et en persévérance.
Quelles sont les pratiques des médecins généralistes concernant les
traumatismes psychiques ? Désirent-ils développer leur rôle dans ce
parcours de soin ? Se sentent-ils assez formés pour ça ?
(1) Oppenheim H. Die traumaumatischen Neurosen (Berlin) V. von
August Hirschwald ed.; 1892
(2) Chidiac N. Le psychotrauma. Stress et Trauma. Considérations
historiques. Annales Médico-Psychologiques 2010
(3) de Clercq M. Les traumatismes psychiques. Paris: Masson; 200 ; ISBN
2-294-00021-8
(4) DCSSA. Décision n°2396/DEF/DCSSA/OSP/ORG portant création du
bureau médico-psychologique
(5) Briole G., Lebigot F., Lafont B., Favre J. D., Vallet D. « Le
traumatisme psychique : rencontre et devenir », Rapport au LXXXXIIe
Congrès de psychiatrie et neurologie de langue française, 17-23 juin 1994,
Toulouse :Masson
(6) Durr, F-X. Prise en charge en médecine générale des patients
présentant un traumatisme psychique ou état de stress post traumatique.
Université Louis Pasteur (Strasbourg) 2003
(7) Ferreri F. Psychotraumatismes majeurs : état de stress aigu et état de
stress post-traumatique. EMC Psychiatrie. Elsevier Masson, 2011
(8) Vaiva G. Prevalence of trauma-related disordres in the French WHO
study : Santé mentale en population générale. Encephale 2008 Dec ;
34(6) p577-83
(9) Jolly A. Evènement traumatique et état de stress posttraumatique. Une
revue de la littérature épidémiologique. Ann Med Psychol (Paris) 2000
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