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LA PROTECTION CONTRE LES INCENDIES
Cet enjeu est à prendre en considération dans la gestion des forêts situées dans les secteurs de basse altitude,
soumises au climat méditerranéen, qui cumulent les handicaps :
•de longues périodes de sécheresse notamment de juin à septembre,
•des espaces délaissés par les activités traditionnelles, envahis par une végétation basse hautement
combustible. S’ils sont voisins d’une forêt ou inclus dans une propriété boisée, ils présentent beaucoup de
risques de départ de feu.
Le propriétaire peut entreprendre plusieurs types d’action pour prévenir les risques :
Dans les espaces ouverts
ou les
peuplements
forestiers très clairs, il convient de contrôler la végétation basse en réalisant tout d’abord
un
débroussaillement
puis, pour maintenir l’état débroussaillé, en vouant la parcelle à une activité agricole
(élevage, arboriculture, viticulture…).
Dans les
peuplements
forestiers
Maintenir un
couvert
suffisamment dense pour que la végétation basse, privée de lumière, meure peu à peu.
Dans les secteurs où le risque est aggravé, une coupe des arbres dominés et du sous-étage, et un
élagage
des branches basses des arbres permet de rompre la continuité verticale de la végétation pour éviter la
transmission du feu aux arbres. Dans le cadre d’une exploitation, évacuer les rémanents pour préserver une
bande nette le long des voies ouvertes à la circulation et autour des habitations.
D’autres aménagements de prévention sont réalisables (installation de points d’eau, création de pistes
permettant l’accès des secours). Tout projet de ce type doit faire l’objet d’une concertation avec les services
compétents de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer. En effet, ces aménagements doivent
être réfléchis dans le cadre de la protection globale des massifs forestiers. Pour cela, il existe des documents
cadres : Schémas Départementaux d’Aménagement des Forêts contre l’Incendie (SDAFI), Plans
d’Aménagement des Forêts contre l’Incendie (PAFI) et Plans de Protection contre les Risques d’Incendie de
Forêt (PPRIF).
LA PROTECTION DU MILIEU
Cet objectif fait référence à plusieurs aspects. Il s’agit de prendre en compte à la fois globalement la
préservation du milieu naturel par des pratiques de bon sens, et la protection de milieux ou d’espèces
particulières, présentes sur certaines stations.
La préservation des sols contre l’érosion
Cet objectif doit être pris en compte à chaque fois que les conditions de relief et les caractéristiques du sol
rendent ce dernier sensible à l’érosion : fortes pentes (supérieure à 40%) et sols légers, notamment tous les
sols sableux (arène granitique ou gneissique).
Le principe est alors de ne pas mettre la parcelle à nu puisque le
couvert
forestier protège le sol des impacts
des pluies violentes qui provoquent l’érosion. Pour cela, la gestion conseillée est la suivante :
•dans les
taillis
: ne pas réaliser de
coupes de taillis
mais des «
éclaircies de taillis
» en prenant garde de
conserver assez d’arbres pour que le couvert reste dense,
•en
futaie
: préférer la gestion en
futaie irrégulière
(voir page 96 « La production de
bois d’œuvre
»).
Avant de réaliser des pistes forestières ou des tires d’exploitation, il est nécessaire de bien analyser ce risque
d’érosion et d’adapter les travaux pour éviter que ces futurs accès canalisent l’eau de ruissellement avant et
après l’exploitation.
La préservation des milieux et des espèces
Certains milieux sont rares (chênaies vertes matures), importants à préserver du fait de leurs caractéristiques
(milieux humides) ou parce qu’ils servent d’habitats à des espèces rares ou protégées. Ils sont souvent classés
comme « prioritaires » dans la directive européenne « Habitats », base du réseau Natura 2000. De même