Un été magnifique mais… sûrement pas pour les arbres!

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Un été magnifique mais… sûrement pas pour les arbres!
Tout le monde s’accorde pour dire qu’il a fait beau tout l’été. Pour nous, beau signifie du soleil
avec aucune ou peu de pluie. Pour les arbres, beau signifie une température clémente, mais
surtout une pluie généreuse et fréquente. Le manque de pluie de cet été à causée un stress
¨hydrique¨ aux arbres. En observant le paysage, on remarque facilement que le vert des feuilles
est plus pâle, que les bouleaux perdent depuis déjà quelques semaines leurs feuilles jaunis, les
peupliers baumiers dont les feuilles sont carrément flétries, etc. Le manque d’eau dans le sol est
alarmant.
Que va-t-il se passer?
Cela dépend de plusieurs facteurs, dont le plus important est sans contredit le sol. La capacité
du sol à conserver l’eau varie selon la texture et l’emplacement de ce dernier. Pour bien
illustrer, un sol mince sur un cap ou un sol graveleux aura beaucoup plus de difficulté à
conserver son eau qu’un sol argileux en bas de pente. De même, un sol avec beaucoup de
matière organique s’assèchera moins rapidement qu’un sol minéral.
Prenons l’exemple de nos érablières. Lorsque le cap est près de la surface, les érables ont
visiblement plus de têtes asséchées qu’à tout autre endroit. Ajoutez à cela la fierté des
propriétaires à vouloir trop nettoyer c’est-à-dire, à enlever tout le bois mort qui constitue
l’essentiel de la matière organique, laquelle aide à conserver l’eau du sol, et on accentue ainsi
l’assèchement du sol. Il est important de remarquer aussi qu’un sol minéral asséché devient
compact et dur. Il est ainsi plus difficile à l’eau de pluie de pénétrer dans le sol. L’eau aura plutôt
tendance à glisser en surface.
Le deuxième facteur important dépend de l’espèce d’arbre. Plusieurs espèces comme le
bouleau, l’hêtre, l’érable à sucre et la plupart des conifères, ont un système racinaire près de la
surface. Lors d’une sécheresse, la nappe phréatique se retrouve donc trop basse pour les racines
de ces espèces.
Plusieurs arbres fragilisés par un autre stress (champignon, insecte) et/ou dans un sol tel que
décrit plus haut, vont simplement mourir cette année ou au début de l’année prochaine. La
grande majorité des arbres auront une réaction en 2013-2014, concernant la survie de leurs
propres espèces. La réaction habituelle est de mettre toutes leurs énergies dans les semences
au détriment du reste de l’arbre. Ainsi, en 2013-2014, une majorité d’arbres auront une
surabondance de semence et des feuilles plus petites. Cet effort peut encore aggraver le
dépérissement de l’arbre.
Si une deuxième sécheresse survient en 2013, après un hiver avec peu de neige, l’effet de la
sécheresse sera cumulatif et plus inquiétante.
Ah quel bel été nous avons eu!
André Emery, ing. Forestier, M. Environnement
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