chaud et le froid et un mois de mars exceptionnellement sec. Le démarrage de la végétation en a été
contrarié aboutissant à une dynamique de croissance irrégulière des feuillages. Cela s?est traduit, en début de
saison, par un aspect relativement clair des houppiers, en particulier chez les chênes. Cette situation s?est
souvent maintenue jusqu?au milieu de l?été, ce qui a suscité quelques inquiétudes chez les forestiers.
Heureusement pour le bien-être des arbres, mais au grand dam des vacanciers ligériens, la suite de la saison,
et particulièrement l?été, s?est caractérisée par des températures modérées, (une seule semaine de chaleur
marquée), et de faibles pluies fréquentes et régulières qui ont permis d?atteindre des cumuls parfois du
double de la normale.
Ainsi, les croissances ont été généralement satisfaisantes. Il a même été constaté la reconstitution de
houppiers, notamment de chênes pédonculés, fortement mis à mal depuis la canicule de 2003, les faibles
précipitations de ces trois dernières années, n'ayant pas rendu possible une refoliation satisfaisante.
Courant octobre les averses soutenues permettent d?espérer la recharge des réserves en eau des sols en
profondeur qui nous faisait défaut depuis longtemps.
L?importance du sol pour assurer un approvisionnement régulier en eau aux arbres
Si les forestiers subissent les conditions météorologiques et en constatent les effets, l?observation du
comportement des essences est une source essentielle d?enseignements pour installer ou favoriser les arbres
sur les terrains, et sous le climat, qui pourront répondre à leurs besoins futurs. Dans cette optique, la capacité
du réservoir d?eau que constitue le sol est une don- née essentielle pour les arbres. Chaque espèce ayant ses
besoins propres, au forestier de vérifier que la capacité de stockage est suffisante pour le bon développement
de l?essence choisie.
Des différences notables ont ainsi été observées cette année sur des peupliers pourtant installés en
situation apparemment favorable. Les parties de parcelle un peu trop éloignées de l?eau apportée par la
nappe de la rivière voient leur croissance régulièrement pénalisée lorsque la pluviométrie n?apporte pas le
complément nécessaire. Affaiblis, ces peupliers sont d'autant plus sensibles à la rouille (champignon qui
noircit les feuilles et provoque leur chute précoce) ce qui accentue encore leur fragilité. Au bout du compte,
leur croissance se ré- duit de plus d?1/3 par rapport aux autres et des mortalités commencent à apparaître sur
cette partie.
Le forestier doit maintenir en bon état son "réservoir sol", en évitant les tassements au moment des
exploitations. Un sol compacté, réduit la capacité de stockage et nuit au bon fonctionnement des racines.
Cela fragilise le peuplement et le rend plus sensible aux maladies. Ainsi, par exemple, sur le châtaignier et le
chêne rouge d?Amérique, des mortalités dues au champignon de l?encre sont très souvent liées à des sols
compactés lors des exploitations.
Mettre en ?uvre des opérations sylvicoles adaptées