principe. Leur épuration nécessite donc de recourir à des méthodes dites convectives, dont le principe est de forcer au travers de la membrane de dialyse le passage de larges volumes d’ultrafiltration (UF), largement supérieurs à l’UF requise habituellement en hémodialyse conventionnelle pour compenser la prise de poids entre 2 dialyses. La création d’une Pression Trans Membranaire (PTM) dépendante de la perméabilité de la membrane (plus elle est perméable et moins il faut « forcer »), permet de générer l’ultrafiltrat dont la composition peut être assimilée à de l’eau provenant du plasma avec ses solutés, mais à un taux dépendant de leur taille et de celle des pores de la membrane. Cette technique exige en fait des membranes dites « hautement perméables » (ou « HF » pour « High Flux »). Plus les substances sont grosses, moins elles sont diffusibles et plus il faut de convection. Il est évident que les volumes convectifs exigés entre 15 et 25 litres en Post Dilution et jusqu’à 60 litres en Pré Dilution doivent être strictement compensés par une solution dite « de substitution ». Autrefois conditionnée en poches pour des objectifs de 9 litres par séance, jugés maintenant insuffisants, elle est, pour des raisons également économiques, désormais 40 /// Reins-Échos n°7 - www.rein-echos.org fabriquée en ligne (« On Line ») par le générateur qui va produire une quantité de dialysat supplémentaire, filtré une deuxième fois pour une qualité pharmaceutique indispensable avant réinjection dans le circuit sanguin. Cette nécessaire qualité bactériologique du dialysat est bien sûr contrôlée de façon drastique selon des procédures dûment encadrées sur le plan législatif, mais dont la fréquence et le coût étaient souvent un frein à la mise en route de l’HémoDiaFiltration On Line (HDF OL). La norme AFNOR pour l’eau de dialyse récemment mise en place allège grandement ces contraintes tout en assurant les mêmes garanties, mais surtout impose ces mêmes contrôles aux centres ne pratiquant que l’HD seule. Du coup, les risques de passage de bactéries ou de leurs fragments (Endotoxines) liés à la rétro filtration (passage du dialysat vers le patient) au sein d’un dialyseur très perméable, sont minimisés, ce qui confère désormais à l’ensemble des techniques de dialyse la sécurité indispensable. Pratiquement, L’HémoDiaFiltration On Line se décline en 4 modalités selon que la Substitution de fait avant (PréD), après (PostD), au milieu (MidD) ou simultanément avant et après (MixedD) le dialyseur. Elles ont chacune leurs avantages et inconvénients, mais les progrès technologiques de rétrocontrôle automatisés embarqués sur les générateurs spécifiques, et l’arrivée de techniques mixtes (Pre/Post) permettent d’entrevoir l’HémoDiaFiltration On Line comme la technique universelle pour les années à venir. La complexité apparente de la méthode est en fait gérée automatiquement par les générateurs, si bien que le déroulement d’une séance en HDF OL n’est guère différent de celui d’une hémodialyse classique, sauf pour le patient un meilleur confort. La simplicité d’utilisation de cette technique devrait permettre sa généralisation progressive, avec l’espoir d’une survie des patients améliorée de 35% comme déjà publié (B. Canaud et al. Kidney International; 2006)! D’autres études prospectives, en cours actuellement, permettront, on peut l’espérer, de confirmer les bienfaits de cette technique. \\\ Rein échos s’associe à cet article dont la revue a déjà mentionné l’intérêt pour les patients, et regrette l’inflexion actuelle visant la dialyse à domicile par mesure d’économie. Actuellement appliquée à un peu plus de 10% des patients dialysés en France, L’HémoDiaFiltration On Line devrait devenir le « gold standard » de la dialyse, car elle s’associe obligatoirement à un environnement biocompatible comprenant dialyseur et dialysat, implique des contrôles de qualité indispensables au niveau de l’eau et du dialysat réinjecté et fait appel enfin à des technologies sophistiquées équipant les génér­­ateurs plus particulièrement adaptés à cette modalité de dialyse, pour la fabrication du dialysat, le contrôle de sa composition et la surveillance des séances. On peut donc espérer, pour le bien de tous les patients, l’extension de l’HémoDiaFiltration On Line, non seulement dans les Centres et les Unités de Dialyse Médicalisée où elle est autorisée, mais aussi dans les Unités d’Autodialyse, équipées de plus en plus souvent de traitements d’eau et de générateurs adaptés à sa mise en oeuvre mais qui n’ont jusqu’à ce jour pas encore obtenu l’autorisation.