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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. II - 3eet 4etrimestres 2001
Psychiatrie - Addictologie
Quelques brèves...
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
!THS et fonctionnement cognitif
Certains travaux expérimentaux laissent
à penser que le traitement hormonal substitutif
(THS) de la ménopause aurait un effet
bénéfique sur les capacités cognitives
des patientes et pourrait même avoir un rôle
protecteur vis-à-vis de la maladie
d’Alzheimer. Malheureusement, les études
épidémiologiques réalisées en ce domaine
sont loin d’être aussi convaincantes
et aboutissent fréquemment à des résultats
contradictoires. Le débat reste ouvert !
M. Sarazin. Traitement hormonal substitutif
et fonctionnement cognitif.
La Lettre du Gynécologue, 258 : 27-8.
Démence à corps de Lewy
La rivastigmine, thérapeutique employée
dans le traitement symptomatique
des formes légères à modérément sévères
de la maladie d’Alzheimer, se révèle
également efficace dans le traitement
symptomatique de la démence à corps
de Lewy.
A
NTIDÉPRESSEURS
ET TROUBLES FONCTIONNELS DIGESTIFS
Une récente méta-analyse (Am J Med 2000 ; 108 :
65-72) révèle que l’administration de médica-
ments antidépresseurs (notamment de tricy-
cliques) serait efficace dans le traitement des
troubles fonctionnels digestifs (syndrome de
l’intestin irritable, dyspepsie non ulcéreuse) :
une amélioration de la symptomatologie est
observée chez environ un patient sur trois.
Peut-on expliquer cet effet bénéfique par une
action propre des médicaments antidépres-
seurs sur l’intestin ? Les antisérotoninergiques
sont-ils aussi efficaces, en ce domaine,
que les tricycliques ? Sur quels critères
initier un tel traitement ? Ce travail ne
permet pas de répondre à ces ques-
tions, mais rend licite l’essai d’un trai-
tement tricyclique à faibles doses chez
les patients souffrant de troubles fonc-
tionnels digestifs réfractaires.
A. Pauwels. Les antidépresseurs sont efficaces
dans les troubles fonctionnels digestifs.
Gastroentérologie, 15, 1 : 11-2.
S
EVRAGE AMBULATOIRE DES
PATIENTS ALCOOLO
-
DÉPENDANTS
Le sevrage ambulatoire des patients
alcoolo-dépendants repose – en l’ab-
sence de contre-indications (cf. encadré) – sur
la prescription rapidement décroissante
(5 jours) de benzodiazépines : diazépam cp à
10 mg, 1 cp toutes les 4 h à J0, 1 cp toutes les
6 h à J1, 1 cp toutes les 8 h à J2 et J3, 1 cp toutes
les 12 heures à J4 et 1 cp au coucher à J5.
Parallèlement, une vitaminothérapie B1/B6
sera instituée et, le cas échéant, un traitement
bêtabloquant administré (type propranolol LP
160 mg/j) afin, notamment, de renforcer l’action
des benzodiazépines sur les signes de sevrage
physique (sueurs, tremblements...).
Dans le cas où l’abstinence aura pu être obte-
nue, un réducteur d’appétence à l’alcool (acam-
prosate ou naltrexone) sera introduit à J7 et
pour une durée de 6 mois à 1 an.
P. Larivière et P. Batel. Le sevrage ambulatoire
des patients alcoolo-dépendants.
Le Courrier des addictions, 2, 4 : 163.
Contre-indications au sevrage ambulatoire
... d’ordre alcoologique :
dépendance physique sévère, antécédents de délirium tremens
et/ou de crises convulsives de sevrage, échec d’une tentative ultérieure
bien menée de sevrage ambulatoire.
... d’ordre somatique :
affection somatique aiguë
ou traitement en cours d’une affection chronique.
... d’ordre psychiatrique :
comorbidité psychiatrique sévère et/ou évolutive
(syndrome dépressif important, psychoses...), polydépendances (hors tabac).
... d’ordre socioenvironnementale :
désocialisation,
pression excessive ou, à l’opposé, non-coopération de l’entourage.
P. Lavallée. Efficacité de la rivastigmine
dans la démence à corps de lewy.
La Lettre du Neurologue, V, 2 : 52-3.
!Une innocente drogue récréative ?
Certains estiment que le cannabis
est un bienfait prodigué par Dame Nature
pour adoucir le stress de la vie quotidienne.
À consulter la longue liste de ses effets
indésirables (dépersonnalisation, attaques
de panique, troubles de la mémoire
et du cours de la pensée... pour n’en citer que
quelques-uns !), on est cependant en droit
de douter que le cannabis soit une innocente
drogue récréative...
E. Bacon. Cannabis. Psychiatrie, 17, 9 : 314-8.
!Schizophrénie et espérance de vie
La schizophrénie conduit à une baisse
de l’espérance de vie qui ne peut s’expliquer
en totalité par un taux élevé de suicide
ou d’accidents (du fait de conduites à risque)
au sein de la population concernée
par cette affection. Cette surmortalité serait
également liée au fait que les schizophrènes
souffrent plus fréquemment de maladies
infectieuses, de pathologies cardiovasculaires
et respiratoires, ou de troubles
endocrinométaboliques (notamment
de diabète), dont l’issue peut être fatale...
d’autant que leur compliance au suivi médical
est souvent médiocre.
F. Rouillon et V. Niro. Épidémiologie
de la schizophrénie. Psychiatrie, 17, 9 : 328-9.
!Un problème de poids !
La prise de poids est un des effets
secondaires les plus problématiques
de la plupart des médicaments psychotropes
et constitue un des motifs les plus fréquents
de la non-adhésion au traitement.
E. Bacon. Obésité : ce que les professionnels
de santé mentale doivent savoir.
Psychiatrie, 17, 10 : 346-7.
!Thérapies comportementales
et cognitives
Les thérapies comportementales et cognitives
se révèlent être un traitement efficace
des phobies spécifiques, de l’anxiété
généralisée, du trouble panique
(avec ou sans agoraphobie), de la phobie
sociale, du trouble obsessionnel compulsif
et de l’état de stress post-traumatique.
C. Musa. Thérapies comportementales et cognitives
dans les troubles anxieux. Psychiatrie, 17, 10 : 357-
61 (Ire partie) / Psychiatrie, 18, 1 : 14-7 (IIepartie).
!Adolescence, dépression et tabagisme
On avance couramment que,
chez les adolescents, la dépression favorise
le tabagisme, mais il se pourrait que ce soit
l’inverse ! Dans une récente étude américaine
menée auprès d’environ 9 000 adolescents,
le tabagisme s’avère être en effet “le plus fort
facteur prédictif” du développement
de symptômes dépressifs.
S. B. Quelle relation entre tabagisme
des adolescents et dépression ?
Le Courrier des addictions, 2, 4 : 151.
!Antidépresseurs et sevrage tabagique
Chez certains fumeurs, l’arrêt des apports
nicotiniques (sous toutes leurs formes)
conduit à un syndrome dépressif parfois
intense (“état dépressif majeur”).
Dans cette situation, l’association aux
substituts nicotiniques d’un psychotrope
à action antidépressive, le plus souvent
un inhibiteur de la recapture de la sérotonine,
se révèle généralement efficace.
Différentes études ont en outre montré que
certains médicaments antidépresseurs –
tricycliques (doxépine, nortriptyline) ou IMAO
sélectif (moclobémide) – jouaient
chez les fumeurs un rôle favorable
dans l’arrêt du tabagisme en dehors même
de tout état dépressif ancien ou actuel.
Parmi les psychotropes les plus actifs
et les mieux tolérés en ce domaine,
citons le bupropion ; antidépresseur
largement utilisé aux États-Unis...
mais absent du dictionnaire Vidal®2001 !
G. Lagrue. Le bupropion, un psychotrope antidé-
presseur actif dans le traitement de la dépendance
tabagique. Le Courrier des addictions, 2, 4 : 153-6.
!Statines et démence
Une récente étude rétrospective (H. Jick et al.
Lancet 2000 ; 11, 356 : 1627-31) suggère
qu’un traitement par statines réduit
la probabilité de survenue d’une démence.
Avant d’élargir l’indication de ces hypolipémiants
à la prévention de la démence, des travaux
complémentaires sont encore cependant
nécessaires !
S. Gonbert. Hypolipémiants et risque de démence.
Hypertension et prévention cardiovasculaire, 13, 2 : 35.
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Impression : La Touraine Rotos 16-Vincent, 37010 Tours Cedex 1. Dépôt légal : À parution
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