PDF : Les plis 3 : Forces, plissement et schistosité

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Les plis – partie 3
Forces, plissement et schistosité
Sommaire
1. Plissement de couches sédimentaires : les forces en jeu
Plissement de couches sédimentaires : les forces en jeu - suite
2 . Exemple de tectonique gravitaire à grande échelle
3 . Exemple de plissement gravitaire : le slump
Exemple de plissement gravitaire : le slump - suite
Exemple de plissement gravitaire : le slump – suite
4 . Plissement et fracturation en éventail
5. Plissement et schistosité de plan axial
6. Plissement, schistosité et foliation
Plissement, schistosité et foliation - suite
Plissement, schistosité et foliation - fin
7. Microplissement, schistosité et foliation – aspect en lame mince
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8. Tableau des relations entre plis et structures planaires
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Extrait du site elements-geologie.com, complémentaire du livre Éléments de géologie 15e éd. de Maurice Renard, Yves Lagabrielle, Erwan Martin et Marc de Rafélis, © Dunod Editeur, 2015.
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1. PLISSEMENT DE COUCHES SÉDIMENTAIRES : LES FORCES EN JEU
Le problème des forces mises en jeu dans le
plissement de couches sédimentaires peut être
abordé de façon simple, comme illustré ci-contre.
En première approximation, deux forces seulement
sont susceptibles de s’appliquer sur un volume
rocheux donné sur la Terre.
-Une force verticale : la force de gravitation.
-Une force à composante principale horizontale : la
force tectonique.
La gravité est omniprésente et s’applique donc en
tout lieu. La force correspondante est le poids des
roches. La force tectonique, elle, dépend de la
position du volume rocheux par rapport aux limites
de plaques. Elle peut être très faible, voire nulle à la
surface et au cœur des grandes plaques. Elle peut
être supérieure au poids des roches dans les limites
de plaques compressives ou décrochantes. Les
couches subissent alors une poussée arrière dans
une direction imposée par la géométrie du tenseur
des contraintes locales. Les couches vainquent la
force gravitationnelle qui les plaquait au sol, elles se
déforment et sont affectées d’un mouvement à
composante verticale ascensionnelle.
Cliché Michel Toupet, CBGA
Dans le cas où la surface basale des couches n’est pas strictement horizontale, une
composante tangentielle
de la force de gravitation apparaît. Le poids des roches peut dépasser la résistance de la couche basale et
l’ensemble du volume rocheux se met à glisser sous la seule action de la gravité, sans poussée arrière. Il peut
se plisser ou se déchirer localement.
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1. PLISSEMENT DE COUCHES SÉDIMENTAIRES : LES FORCES EN JEU - SUITE
Les plis se forment donc principalement selon deux régimes opposés :
soit en frontière de plaque, soit dans les domaines intraplaques.
En compression dans les chaînes de
montagne, sous l’effet de forces tectoniques
développées
dans
les
frontières
convergentes des plaques. Ils sont
associés à des chevauchements et forment
les fold-and-thrust belts des anglo-saxons. (°)
En extension, à la surface des plaques,
dans les régions où les glissements
gravitaires sont possibles. Ces régions sont
essentiellement les marges continentales
passives ou actives, immenses domaines où
existent à la fois des pentes et d’épaisses
séquences sédimentaires.
(°) : Ici pour simplifier, nous n’avons pas considéré le cas particulier des frontières coulissantes. Le régime peut y être
neutre, transpressif ou transtensif. Les plissements sont courants dans le cas des régimes transpressifs (plis en échelon
au dessus de décrochements). En régime transtensif, se développent les bassins losangiques.
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2 . EXEMPLE DE TECTONIQUE GRAVITAIRE À GRANDE ÉCHELLE
Des glissements gravitaires gigantesques sont connus
sur les marges passives. Ils affectent des régions
immenses et constituent des systèmes plissés
certainement plus importants en surface que la totalité
des systèmes plissés des frontières convergentes.
Ces systèmes mesurent des milliers de km2 et se
décomposent toujours en une région haute, en
extension, et une région basse, en compression, où
s’accumule la matière, comme schématisé sur la
coupe ci-contre. Les séries glissent généralement sur
des tapis d’évaporites, très déformables.
La marge de l’Angola est un exemple typique de domaine affecté par une tectonique gravitaire
généralisée. Le sel déposé pendant le rifting aptien sert de niveau de découplage. Il remonte à
la surface dans la zone en extension sous forme de diapirs perçants. Il s’accumule en bas de la
pente, où il n’est recouvert localement que par le Pliocène. Noter les plissements de la
couverture post-sel, à la fois dans les zones étirées et dans les zones comprimées.
Cliché Michel Toupet, CBGA
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3 . EXEMPLE DE PLISSEMENT GRAVITAIRE : LE SLUMP
Ce pli dans le Crétacé inférieur du Maroc s’est produit alors que le sédiment était encore gorgé d’eau. Il s’agit
d’un slump. Il s’est formé par glissement gravitaire sur une pente ; il est associé à un ensemble de structures
tectoniques, notamment des failles normales, qui caractérisent un système extensif.
Cliché L. Bazalgette
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3 . EXEMPLE DE PLISSEMENT GRAVITAIRE : LE SLUMP - SUITE
Dans ces sédiments glaciaires lacustres de Patagonie, le glissement des couches gorgées d’eau a conduit à un
empilement des charnières dont les axes ont une orientation commune indiquant un sens d’écoulement. Ici, les slumps
s’accumulent en même lieu, ce qui revient à une compression.
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3 . EXEMPLE DE PLISSEMENT GRAVITAIRE : LE SLUMP – SUITE
Dans cette série de flysch de Grèce, une couche a glissé lors de
la sédimentation. Elle s’est enroulée sur elle-même. Puis la
sédimentation détritique a repris…
Ces plissements lors du glissement d’unités sédimentaires non
consolidées, ou slumps, sont fréquents dans les séries
déposées sur des pentes.
Clichés Y. Lagabrielle
Le flysch est formé d’un empilement de
bancs de grès et d’argilites déposés par
courant de gravité.
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4 . PLISSEMENT ET FRACTURATION EN ÉVENTAIL
Dans cet exemple de pli en genou, en Grèce, on distingue des fractures associées au plissement ; elles se disposent
en éventail par rapport au plan axial. Cet éventail de fracturation est commun au plissement du domaine superficiel.
Fracturation en éventail
surface de
stratification S0
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5. PLISSEMENT ET SCHISTOSITÉ DE PLAN AXIAL
surface de
stratification : S0
schistosité : s
Flysch cénomano-turonien de la Zone Nord-Pyrénéenne du
bassin d’Aulus (Port de Saleix, proche de l’Etang de Lers).
Dans cet exemple de plis serrés, la fracturation est omniprésente.
La roche est clivée par une multitude de plans mécaniques
subverticaux qui forment la schistosité. La roche est également
plissée intensément. Les plis sont de type semblable et à axes
verticaux, parallèles à la schistosité.
Ce sont des plis synschisteux et la schistosité est dite de plan axial.
Important : la schistosité matérialise le plan d’aplatissement de la matière (ici la compression est horizontale).
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6. PLISSEMENT, SCHISTOSITÉ ET FOLIATION
Ici, la schistosité est subhorizontale, c’est souvent
le cas dans les zones internes des chaînes de
collision, comme les Alpes ou l’Himalaya.
Comparez avec la figure précédente concernant la
chaîne des Pyrénées, où la schistosité est plus
souvent verticale.
Dans les zones internes des chaînes de montagne, les
roches ont connu une évolution polyphasée. Bien
souvent, on observe des plis qui replissent une première
foliation métamorphique (S1). Ces plis sont eux-mêmes
plans axiaux d’une nouvelle schistosité S2 (ou d’une
nouvelle foliation, si des minéraux du métamorphisme
cristallisent dans ces plans) .
Le cliché montre un pli dans un niveau de marbre
des calcschistes de la nappe des schistes lustrés.
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6. PLISSEMENT, SCHISTOSITÉ ET FOLIATION - SUITE
Dans cet exemple des calcschistes de la nappe
des schistes lustrés, on observe que l’alternance
de bancs sombres schisteux et de bancs clairs
riches en carbonates (marbres clairs) bien visible à
droite du cliché n’est due qu’à la présence de
plusieurs charnières, à peine visibles (flèches).
Ces charnières sont étirées et aplaties dans la
schistosité 2.
Il résulte donc du plissement synschisteux une
pseudo-stratigraphie. Ici, la répétition des niveaux
par le plissement interdit de faire un relevé
stratigraphique fiable.
On dit que la stratification a été transposée dans la schistosité (ou dans la foliation).
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6. PLISSEMENT, SCHISTOSITÉ ET FOLIATION - FIN
S
N
La Taillante
Dans les Alpes internes, la foliation acquise durant la déformation
sous haute pression, lors de l’enfouissement, est très souvent
proche de l’horizontale.
Dans le Queyras, cette foliation est basculée vers l’ouest. De
grands plis couchés précoces, syn-foliation déversés vers le sud
ou vers le nord sont visibles dans les paysages lorsque les
contrastes lithologiques sont importants.
C’est le cas au niveau du contact entre les ophiolites et leur
couverture sédimentaire, comme ici dans la haute vallée du Guil
sous la falaise de la Taillante.
Axe d’un pli couché précoce majeur
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7. MICROPLISSEMENT, SCHISTOSITÉ ET FOLIATION – ASPECT EN LAME MINCE
Schistosité
de plan axial S2
Cette lame mince en lumière polarisée
d’un micaschiste paléozoïque de la Baie
de Morlaix montre des plans de foliation
métamorphique S1, plissés par un pli
d’axe vertical.
Les plans S1 sont constitués de minéraux
métamorphiques néoformés, des micas
blancs, alternant avec des lits riches en
petits quartz.
Le plissement est associé à une
schistosité (plan de débit mécanique) S2,
assez peu développée, matérialisée par
des plissotements ou des ruptures des
micas de S1.
S2 est plan axial du micropli.
Cliché Michel Toupet, CBGA
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8. TABLEAU DES RELATIONS ENTRE PLIS ET STRUCTURES PLANAIRES
Relation typique
entre une
stratification plissée
S0 et la schistosité
de plan axial S1
dans le cas d’un pli
synschisteux.
Dans le cas des plis
synschisteux,
l’angle fait par la
stratification et la
schistosité dans les
flancs du pli permet
de déduire la
position des
charnières.
La schistosité est
réfractée dans les
bancs plus
compétents.
Schéma montrant une schistosité de
crénulation créée par plissement de
microlithon et par pression-dissolution
Microphotographie d’un
micaschiste présentant une
schistosité de crénulation S.
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