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sont pas bien adaptées aux actifs de base à rendement élevés
dont l’objectif est de les détenir pendant une longue période
et dont le TRI attendu est inférieur à celui des investissements
dans des placements privés. Les gestionnaires qui demandent
un intéressement au rendement font valoir que cela favorise
l’alignement des intérêts; cependant, il y a d’autres moyens
de faire converger les intérêts du commandité et des
commanditaires. De préférence, la commission de performance
devrait être facturée sur la base du fonds total à la fin de la
durée de vie de l’actif et non sur la base des actifs individuels.
De cette manière, le gestionnaire n’aurait aucune incitation
à vendre des actifs prématurément afin de gagner une
commission de performance. Un des facteurs importants pour
l’ampleur de la commission de performance du gestionnaire
peut être de savoir si oui ou non elle comporte une disposition
de rattrapage (commission de performance versée sur tous
les rendements supérieurs à 0 % si le taux de rendement
préférentiel est atteint). Certains gestionnaires ont adopté
des structures de frais ne comportant pas d’intéressement au
rendement. Les frais réduits sont plus courants parmi les fonds
plus récents, qui rivalisent sur la base des frais pour obtenir une
place sur le marché.
Dans l’examen de la structure de frais, il faut prendre en
considération le fait que les commissions sont facturées ou non
sur les engagements de capital non investi. On peut prétendre
que le gestionnaire devrait être rémunéré pendant qu’il
recherche des actifs et ne pas devoir se précipiter pour investir
afin de commencer à toucher des commissions. Cependant,
l’investisseur doit évaluer si l’eet de courbe en J qui résulte
du paiement d’une commission sur du capital non investi vaut
la peine.
Rendements attendus
La majorité des fonds d’infrastructures de base visent
aujourd’hui un TRI net de l’ordre de 9 à 12 %. Certains fonds
emploient des approches à valeur ajoutée plus actives ciblant
des TRI nets supérieurs à 12 %. Comme les fonds ont des
millésimes diérents et investissent dans des types d’actifs
diérents, il est dicile de faire une comparaison directe.
Par exemple, les millésimes 2006 et 2007 n’ont pas été très
performants alors que ceux de 2009 et 2010 ont été beaucoup
plus productifs.
Analyse comparative
Il n’existe actuellement pas de norme de référence à l’échelle
de tout le secteur pour les infrastructures non cotées. Quelques
grands régimes de retraite ont un indice de référence du
rendement absolu ou un indice de référence équivalent à
l’inflation plus un taux de rendement fixe (IPC + 400-500 pb).
D’autres ont adopté des indices de référence boursiers ou
obligataires comme 50 % d’obligations à rendement réel + 50
% de MSCI Monde. Pour suivre la performance d’un fonds, il faut
aussi prendre en considération la fréquence et les hypothèses
d’évaluation. Les méthodes d’évaluation les plus communément
utilisées reposent sur l’actualisation des flux de trésorerie, qui
est tributaire des hypothèses utilisées dans les modèles de
valorisation.
Risques
Les infrastructures sont souvent perçues comme relativement
sûres et stables. Cependant, il y a d’importants risques inhérents
à l’investissement dans des infrastructures. Les principaux
risques sont présentés ci-dessous.
Risque réglementaire et politique : Le risque réglementaire
est un élément important à prendre en considération lorsqu’on
investit dans des infrastructures, comme l’illustre un exemple
récent : au début de 2013 la Norvège, qui était considérée
comme ayant un environnement réglementaire stable et
prévisible, a surpris les investisseurs en annonçant l’intention
de réduire les tarifs de transport de gaz de 90 %.
Le risque politique est lié aux changements des taux
d’imposition, aux contrats des organismes gouvernementaux
et à la déréglementation ou à la nationalisation. Souvent, ces
risques peuvent être plus prononcés sur les marchés émergents.
Les changements de subventions peuvent aussi créer des
risques comme on l’a vu dans le secteur de l’énergie solaire en
Espagne. Après la crise financière de 2008, le gouvernement
espagnol a fortement réduit les tarifs d’achat et, en 2010, il a
rendu les changements rétroactifs aux installations d’énergie
solaire existantes.
Popularité : Malgré l’important besoin d’infrastructures, les
actifs ne sont pas devenus disponibles en volumes susants
pour soutenir le rythme des capitaux recherchant des
placements. Cela a fait baisser les TRI des investissements en
infrastructures et a débouché sur des ores concurrentes sur
les actifs. Il est important lors de la sélection d’un gestionnaire
d’infrastructures de s’assurer qu’il ne paiera pas les actifs trop
cher dans les enchères, particulièrement les équipements en
exploitation parvenus à maturité lorsque le coût du capital
est important et alors que les grands fonds de retraite qui
investissent directement ont un avantage en raison de leur
statut d’exonération fiscale.
Endettement : Certains actifs d’infrastructure emploient un
important eet de levier. Les PPP adossés à des contrats d’achat
gouvernementaux peuvent être endettés à hauteur de 80 à 90
%. Même si les flux de trésorerie sont essentiellement assurés
par l’administration publique, un tel eet de levier comporte un
risque inhérent. Les actifs sensibles au PIB ont généralement
un eet de levier moins important de l’ordre de 40 à 60 %,
mais ils présentent aussi un risque si les emprunts ne sont pas
utilisés prudemment. Les conditions du marché du crédit ont
une incidence sur le montant, le coût et les conditions du crédit
disponible pour des actifs d’infrastructure. Les gestionnaires
peuvent atténuer ce risque en posant des hypothèses de
refinancement prudentes lorsqu’ils souscrivent et emploient
des emprunts prudemment en quantité, en structure et en
durée. La dette ne devrait s’appliquer qu’au niveau de l’actif et
non pas du fonds, de cette manière si un actif est en diculté,
cela n’aura pas d’incidence sur l’ensemble du fonds.
Montée des taux d’intérêt : Les actifs d’infrastructure
essentiels produisent généralement des flux de trésorerie
élevés et stables en raison de l’inélasticité de la demande