Pathologie pseudo kystique pelvienne d ’origine neurogène : images pièges en échographie

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Pathologie pseudo kystique
pelvienne d ’origine neurogène :
images pièges en échographie
et conduite à tenir
E. PETIT, S.GERBER, I. LE CLAIRE, M.RODALLEC,
M.ZINS
Groupe Hospitalier Paris St Joseph – PARIS JFR 2008
OBJECTIFS
• Savoir évoquer une origine neurogène devant
une masse pelvienne atypique
• Savoir rechercher des signes échographiques
d’orientation diagnostique
• Savoir demander une IRM avant coelioscopie
• Connaître les séquences d’IRM à pratiquer
• L’échographie pelvienne est un examen quotidien :
– Quasi systématique : bilan gynécologique
– 1er examen demandé devant toute symptomatologie
pelvienne chez la femme
• La découverte d’une masse pelvienne impose :
– Un bilan étiologique
– Des investigations complémentaires
4 questions à se poser dès la
1ère échographie
• Y a-t-il des ovaires normaux visibles indépendants
de la masse ?
• La masse est-elle kystique ou solide ?
• La masse est-elle antérieure ou postérieure ?
• La masse est-elle uni ou bilatérale ?
• Postérieure(s)
• Ovaires normaux
• Kystique(s)
OBSERVATION 1
CLINIQUE
• 57 ans, ménopausée sans THS
• Surveillance de myomes
• Pas d’anomalie clinique
ECHO PELVIENNE
CR :
masses pelviennes postérieures bilatérales bien limitées
hypoéchogènes pseudokystiques à contenu fibrillaire
absence de flux Doppler
ovaires normaux
SCANNER
CR :
masses de densité liquidienne, de contours réguliers
sans prise de contraste et sans paroi visible
IRM
CR :
extension spinale intracanalaire
hyperT2 = signal liquidien pur
Postérieures
Non ovariennes
Kystiques
Bilatérales
Liquidiennes pures à l ’ IRM
Extra et intra canalaires
DIAGNOSTIC ?
= KYSTES DE TARLOV
• Prévalence 4,6 %
• Dilatation extradurale de la gaine méningée du
nerf rachidien
– Intra canalaire : topographie lombo sacrée
– Extra canalaire : extension pelvienne possible
• Taille et nombre variable
• Etiopathogénie discutée
ª Communication avec les espaces sous
arachnoïdiens
J ultrasound Med 13:803-805, 1994
CLINIQUE
• Asymptomatiques => pas de traitement
• Symptomatologie clinique variable (si volumineux) :
– Lombosciatiques, douleurs périnéales,
– Pesanteur, troubles génito-urinaires
• Mécanisme de souffrance radiculaire par compression
– Extrinsèque d’une racine adjacente, stase veineuse
– Intrinsèque par lésion du ganglion de la racine porteuse
• Traitement :
– Drainage per cutané
– Micro chirurgie
Neurosurgery. 2007 Jun;60(6):1059-65;
Arch Phys Med Rehabil Vol 82, May 2001
Neurosurg Focus. 2003 Aug 15;15(2):E15.
Neurosurgery, vol 47,(1).July 2000.74-79
Br j neurosurg 2002; 16 (2)
ECHOGRAPHIE
sémiologie pathognomonique
• Pseudo kystique
• Postérieure
• Ovaires normaux
• Forme ovalaire
• Uni ou bilatérale
• Echos fibrillaires intra
kystiques
• Absence de flux Doppler
EXEMPLE
64 ans ; 3G OP ; métrorragies ; contrôle de « kyste ovarien droit »
CR : ovaire droit normal ;
kyste de Tarlov pelvien
postéro latéral droit
EXEMPLE
36 ans; 2G 2 P ;
sciatalgie gauche
CR : ovaire gauche
normal ;
kyste de Tarlov
pelvien postéro
latéral gauche
Ovaire
Kyste de Tarlov
Aspects SCANNER et IRM
Lésions kystiques de signal
identique au LCR
Composante intra canalaire
• Scanner
– Hypodense sans paroi
– Scalopping des trous sacrés sans
lyse osseuse
• IRM ++
– Technique :
Axial T2
Coronal T2 T1 dans l’axe du
sacrum
– Intérêts :
• Confirme le diagnostic
• Élimine une cause disco
Radiol Med (Torino). 2008 Jun 3
somatique ou gynécologique Rev Neuro (Paris), 1992,148, 4, 296-298
Radiation Medicine, Vol 10, 6, 250-252, 1992
• Malformations associées
OBSERVATION 2
CLINIQUE
• 35 ans, 3G-2P, DIU
• Ménorragies et métrorragies
• Douleurs pelviennes droites + radiculalgies S1
bilatérales
• Clinique : masse pelvienne droite
• 1ère écho: diagnostic d ’hématome péri ovarien
• βHCG négatifs
ECHO
PELVIENNE
CR : masses arrondies hypoéchogènes postérieures. Ovaires normaux
SCANNER
CR : masses hypodenses
non liquidiennes pures.
Extra et intra durales
IRM
Postérieures
Non ovariennes
Pseudo kystiques
Bilatérales
Non liquidiennes pures
Extra et intra canalaires
Élargissement des racines sacrées
DIAGNOSTIC ?
CR : élargissement des racines sacrées
hyper T2 non liquidien pur
= NEUROFIBROMATOSE
• Décrite par Recklinghausen en 1882
• Autosomique dominante avec mutations
• Désordre dysplasique mésodermique et
neuroectodermique
• 2 types Neurofibromatoses : NF1 et NF2
ª Lésions dysplasiques et
tumorales
NEUROFIBROMATOSE
PELVIENNE
• Neurofibrome plexiforme
– Pathognomonique NF1
– Croissance anormale des cellules de Schwann avec
matrice riche en mucopolysaccharides
– Lésions souvent volumineuses
• Localisation vésicale
• Risque de dégénérescence sarcomateuse ++
Childs Nerv Syst. 2007 Oct;23(10):1147-53.
Cancer. 2007 Apr 1;109(7):1406-12
TRAITEMENT
• Surveillance
• Chirurgical
• Potentiel évolutif
JBR-BTR,1990,73: 97-101
EN BREF :
IMAGERIE
Diagnostic de NF1 souvent fait
cliniquement : névromes cutanés,
taches café au lait, etc..
Diagnostic
- Épaississement fusiforme
- Hypersignal T2
- Prise de contraste en T1 gado FS
I.R.M.
Bilan des lésions associées
Suivi évolutif
OBSERVATION 3
CLINIQUE
•
•
•
•
Mme V, 33 ans, 2G-2P
ATCD : myome sous séreux ?
HDM : lombocruralgie droite
Clinique : masse pelvienne
postérolatérale droite non mobilisable
ECHO PELVIENNE
CR : masse unique kystique rétro
utérine postéro-latérale droite de
105 x 70 x 70 mm
REFLECHISSONS …
• CA 125 : normal
• Pilule normodosée pendant 2 mois…..mais :
• Le « kyste » persiste
• COELIOSCOPIE :
= Masse pelvienne droite, postérieure,
rétropéritonéale, de 7 cm, liquidienne, molle.
• Que faire ?
IRM
CR : masse liquidienne en avant
de la concavité sacrée en
contact avec le sac dural
Defect osseux antérieur S4 +
coccyx
Postérieure
Non ovarienne
Kystique
Médiane
Unique
Liquidienne pure
Extra et intra canalaire
Defect sacro coccygien
CR : defect coccygien + grisaille pelvienne
DIAGNOSTIC ?
= MENINGOCELE SACREE
ANTERIEURE
Hernie de sac dural et défect antérieur du sacrum
EPIDEMIOLOGIE :
• Femme +++
• 3ème décade
• Formes familiales
• Associations:
– Malformations génitourinaires,
– tératome,
– neurofibromatose,
– Marfan
CLINIQUE :
• Découverte fortuite
• Symptomatologie
tardive par compression
des organes pelviens
• Lombo radiculalgie
• Céphalées
TRAITEMENT
• Abstention et surveillance (clinique + IRM)
• Chirurgie :
– symptomatologie +++ et/ou Ò de volume
– = fermeture de la communication entre l’espace sousarachnoïdien et la méningocèle par voie trans-sacrée
EN BREF :
IMAGERIE
• Radiographie standard :
– défect sacré ± +++
– ± opacité
• Echographie pelvienne :
– Masse kystique postérieure médiane postérieure
• IRM
– masse kystique de signal identique au LCR
– en continuité avec le sac dural
OBSERVATION 4
CLINIQUE
• Mme T. 37 ans, 0G-0P.
Contraception orale.
• Pas d ’ATCD
• HDM : douleurs fessières médianes
positionnelles sans irradiation sciatique.
Kyste ovarien gauche connu .
• Contrôle
ECHO PELVIENNE
CR :
masse unique hypoéchogène, homogène et non liquidienne,
postérolatérale gauche ; absence de flux Doppler ;
ovaire gauche normal
IRM
CR : hypoT1 hyperT2 hyper T1Gado fat sat ; coque en hypoT2 régulière
CR : élargissement du sciatique en regard de l’échancrure sciatique
Postérieure
Non ovarienne
Non kystique
Unique
Régulière, à limites nettes
Encapsulée
Indissociable du nerf sciatique
DIAGNOSTIC ?
= SCHWANOME
• Tumeur bénigne à croissance lente, issue des
cellules de Schwann
• Se différencie du neurofibrome par son caractère
encapsulé
• Taille variable, parfois volumineuse
• Clinique en rapport avec des troubles compressifs
– Douleurs pelviennes, sciatalgies atypiques
– Pesanteur pelvienne, troubles urinaires
• Traitement :
– Chirurgical
– Récidive possible
si exérèse incomplète
J Clin Neurosci. 2003 Jan;10(1):108-11.
Obstet Gynecol. 2003 Nov;102(5 Pt 2):1158-60.
EN BREF :
IMAGERIE
• Echographie pelvienne :
– Masse ovalaire hypoéchogène homogène postérieure
– Non liquidienne ; absence de flux Doppler
• IRM
–
–
–
–
Masse ovalaire bien limitée, le plus souvent encapsulée
Iso-hypo signal T1, hypersignal T2, prise de contraste T1 Gado
En continuité avec le trajet d’une racine nerveuse
Calcifications, îlots graisseux ou portions nécrotiques intra
lésionnels sont possibles dans les lésions volumineuses
Skeletal Radiology 2007
Neurosurg Focus. 2007 Jun 15;22(6):E10.
Abdom Imaging. 2008 Mar-Apr;33(2):247-52.
Clin Radiol. 2005 Aug;60(8):886-93.
CONCLUSION
2 MESSAGES A RETENIR
• Scanner inutile
• ECHOGRAPHIE :
Masse pelvienne
• IRM
kystique postérieure +
– Au minimum :
ovaires normaux
• Sagittal T2
• => ATTENTION !
• Penser à une origine neurogène
• IRM avant coelioscopie ++
• Axial T1
• Coronal T2
• Coro T1 Gado fat sat dans
l’axe du sacrum
– Si nécessaire
• Axial T2
• Axial diffusion
(caractérisation
tissulaire)
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