COMMENT SUIVRE UNE PATIENTE TRAITEE POUR CANCER DU SEIN ?

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COMMENT SUIVRE UNE
PATIENTE TRAITEE POUR
CANCER DU SEIN ?
K . EL JOUALI , R . LATIB , L . JROUNDI , I . CHAMI , MN . BOUJIDA
Service de Radiologie, INO, Rabat
4660 nouveaux cas
de cancer du sein /
an (à RABAT)
- 50 % des patientes
récidiveront dans les 10 ans.
- 25 % sous forme d'une
récidive loco régionale.
la majorité de ces récidives
surviennent dans les 5 ans
mais la rechute à long terme
est possible, même après 10
ans.
SUIVI A VIE
OBJECTIFS DE CE TRAVAIL
- Choisir le moyen d’imagerie adéquat pour la
surveillance.
- Reconnaitre les aspects radio-cliniques post
thérapeutiques normaux.
- Savoir dépister les récidives à un stade infraclinique .
- Détecter un cancer du sein controlatéral.
LES MOYENS DE LA SURVEILLANCE
Examen clinique
- sein traité
- Paroi thoracique après
mastectomie
- sein controlatéral
- Aires ganglionnaires axillaires et
sus-claviculaires .
- tout les 4-6 mois pendant 2 ans
- tout les 6 mois pendant 5 ans
- Puis tout les ans toute la vie
- détecter et suivre les complications
thérapeutiques
- rechercher une éventuelle récidive .
Imagerie
MAMMOGRAPHIE
ECHOGRAPHIE
IRM
-(POST-OP IMMEDIAT)
-BILAN DE REFERENCE à
6 MOIS
-BILAN ANNUEL à VIE
La mammographie
l’examen de base de la
surveillance locale après
traitement d’un cancer du sein.
Les incidences de base sont la
face et l’oblique externe.
La sensibilité de la
incidences complémentaires :
mammographie du sein
• incidence de profil
traité < à la mammographie
• clichés avec compression
de dépistage
remaniements
localisée
post-thérapeutiques
• +/- agrandissement localisé
Comparatif
au côté opposé,
avec des documents de
références (clichés préopératoires)
L’échographie
appareillage performant et
barrette de haute fréquence
(10 à 15 MHz).
intérêt dans le diagnostic
des complications
postopératoires immédiates
Elle est d’autant plus
intéressante que le sein est
dense en mammographie
Guide les prélèvements
la différentiation
entre cicatrice et
récidive est
souvent difficile
L’IRM mammaire
un examen déterminant
dans la surveillance des
seins traités
Quelles
séquences:
Sensibilité : 75 à 100 %
Spécificité : 85 à 100 %
- axiales T1 et T2 sans saturation
- T2 saturée sagittale et axiale
- injection dynamique de gadolinium en T1
Fatsat , avec séquences de soustraction .
Quelles
indications :
A quel
moment la
réalisation :
 distinction récidive / cicatrice.
 discordance entre clinique,
Mammo/Echo, et/ou les prélèvements
histologiques .
 bilan d’extension de la récidive
 Recherche d’une multifocalité si 2ème
traitement conservateur est envisagé.
à distance du traitement local (au moins 1
an après la fin de la radiothérapie)
éviter des prises de contrastes
bénignes en rapport avec des
remaniements post-radiques.
Complications immédiates
Au décours du geste
opératoire
représentées par:
• l’hématome
• l’abcès
• la lymphocèle.
Bilan postopératoire
immédiat
L’échographie est
l’examen de
première intention
Hématome :
plage hyperéchogène mal limitée
puis
nodulaire hypo voire
anéchogène avec renforcement
postérieur, aux parois plus ou moins
régulières. il peut exister des septas
ou des échos intracavitaires.
Résorption
progressive dans 1 à
6 mois
Echo : Image anéchogène à
parois régulières
Evolution:
- un retour à la normale
- une zone fibreuse
absorbant les ultrasons.
Abcès :
diagnostic clinique: fièvre ,
douleur, rougeur et chaleur
cutanée .
10 % des collections
- plage hypoéchogène mal
limitée,
une collection
hypoéchogène hétérogène, à
parois épaisses et irrégulières.
- un épaississement cutané en
regard
Traitement :
antibiothérapie
adaptée +/ponction échoguidée
Patiente opérée pour Kc du
sein droit (mastectomie).
Abcès de la paroi en regard de
la cicatrice opératoire
Abcès en voie de collection
Autre cas d’un abcès collecté
Lymphocèle :
en regard de la cicatrice de
curage axillaire ou en arrière de la
cicatrice d’une mastectomie.
Echo : Image anéchogène,
sans paroi individualisable
anéchogène, sans paroi
individualisable en échographie.
résorption
progressive dans
2 ans
IRM : collection hyper intense T 2
avec rétraction cutanée en regard
de la cicatrice opératoire
Aspects post-thérapeutiques après
traitement conservateur :
Cytostéatonécrose
conséquence d’un infarctus des
cellules graisseuses suite au
traumatisme chirurgical.
14 mois en moyenne
en post-chirurgical.
Le plus souvent
asymptomatique .
Cytostéatonécrose
Mammographie:
Aspect typique:
kyste huileux : image claire,
ronde, finement cerclée ou
d’une convergence à centre
clair.
- rétraction du kyste
- apparition de
calcifications .
Aspects atypique:
- épaississement cutané
- surcroît de densité mal limité
- opacité stellaire
Aspect
mammographique
typique
pas d’imagerie
complémentaire
Cytostéatonécrose
Echographie
image en cible avec un centre
– ²²
hyperéchogène
ou, moins
spécifique, une image
hypoéchogène avec atténuation
postérieure.
IRM
hypersignal central
caractéristique de la graisse sur
T1 et qui disparaît sur une
séquence avec suppression de
graisse.
Après injection de produit de
contraste, pas de rehaussement ; mais parfois, une fine
prise de contraste périphérique
peut être visible (attraction de
vaisseaux normaux).
Cytostéatonécrose
Patiente traitée pour Kc du sein
droit (tumorectomie)en 2002.
2011 : Bilan de surveillance
Echo : Calcification grossière
Mammo : Distorsion architecturale postopératoire avec rétraction retro-mamelonnaire
et des calcifications grossières à centre clair
Kc du sein droit traité
(tumorectomie) en 2005 .
2011 : Bilan de surveillance
Cytostéatonécrose
Echo : kyste avec une composante
échogène correspondant au
contingent graisseux
Mammo: image
radiotransparente,
ronde, finement cerclée
Un autre aspect échographique :
Nodule circonscrit sans atténuation ni
renforcement postérieur
Cytostéatonécrose
T1
T2
T2 fatsat
S. Taïeb, Bulletin du Cancer, 95(1), 147-52, 2008
Mammo : image radiotransparente finement cerclée avec un foyer de
Mammo de contrôle :
microcalcifications .
calcifications
IRM : image polylobée en hypersignal central T1 et T2 (graisseux) cerclé
grossières de
d’une fine paroi en hyposignal T1 et T2 ,avec disparition du signal graisseux
Cytostéatonécrose
en fatsat.
Microcalcifications
chevauchement très
important entre calcifications
bénignes et malignes
Bénignes
- cytostéatonécrose
- calcifications bénignes
préexistantes
- calcifications post –radiothérapie
d’une lésion bénigne préexistante
- fils de suture chirurgicale
Récidive
(amorphes,
polymorphes ou
vermiculaires)
Microcalcifications
les critères classiques d’interprétation
gardent toute leur valeur :
• morphologie
• nombre
• distribution spatiale des
calcifications
• évolution dans le temps
• Microcalcifications bénignes
ACR 2
• Microcalcifications probablement bénignes
• Microcalcifications suspectes
ACR 4 / 5
ACR3
Kc du sein droit traité
(tumorectomie) en 2006 .
2011 : Bilan de surveillance
Microcalcifications
Mammo : Apparition d’un foyer de fines
microcalcifications poussiéreuses sur une
image claire , ronde de cytostéatonécrose
ACR 4
Microcalcifications
Kc du sein droit traité
(tumorectomie) en 2004 .
2011 : Bilan de surveillance
Mammographie :Distorsion
architecturale post- opératoire stable
sur les anciens contrôles avec des
calcifications grossières à centre clair
ACR 2
Kc du sein droit traité
(tumorectomie) en 2004 .
2011 : Bilan de surveillance
Microcalcifications
Mammographie : Distorsion architecturale ,
rétraction cutanée post chirurgicale avec des
calcifications rondes éparses bénignes
ACR 2
Microcalcifications
Mammo du sein gauche:
Masses de contours indistincts,
contenant des foyers de
microcalcifications
polymorphes ,poussiéreuses et
irrégulières
Patiente traitée pour Kc du sein
droit (mastectomie) en 2008 .
En 2011 : bilan de surveillance
RECIDIVE CONTROLATERALE
ACR 5
Echo: Lésion
hypoéchogène mal
limitée infiltrative
Microcalcifications
Patiente opérée pour Kc du sein
gauche (mastectomie) en 2005
perdue de vue .
En 2011 : Mammographie droite:
Apparition d’une masse de tonalite hydrique
de contours mal définis contenant des
calcifications poussiéreuses et irrégulières
Augmentation de la densite mammaire
phénomène inflammatoire
post chirurgie / radiothérapie
mammographie
• épaississement cutané
diffus, plus marqué dans la
partie déclive du sein.
• augmentation globale de
la densité mammaire.
échographie
• épaississement cutané
hyperéchogène >2 mm .
• lymphocèle.
• augmentation globale de
l’échogénicité du sein.
Augmentation de la densite mammaire
Patiente traitée pour kc du
sein droit ( tumorectomie
avec radiotherapie ) en 2010
En 2011 : bilan de
surveillance
Mammographie : augmentation
de la densité mammaire à droite
avec épaississement cutané
diffus .
Échographie : Augmentation de
l’echogénècite globale du sein avec
petite lymphocèle (
) .
Distorsion architecturale
Correspond à la cicatrice
opératoire
À la mammographie parfois
aspect plus inquiétant :
opacité aux contours
spiculaires difficile à
différencier d’une lésion
maligne.
origine cicatricielle si centre
peu dense avec variabilité de
l’aspect selon l’incidence
Echographie souvent
peu informative : zone
mal limitée
hypoéchogène avec
atténuation postérieure
En IRM, séquences T1
et T2: convergence de
lignes sans centre
dense ou image de
bandes en hyposignal.
Patiente opérée en 2006
En 2011 : bilan de surveillance
Distorsion architecturale
Mammographie : Distorsion
architecturale gauche postopératoire avec épaississement
cutané diffus
Échographie : Plage
hypoéchogène mal limitée
de la zone cicatricielle
Récidive locale après traitement :
Examen clinique : 50%
des cas
-7 à 19 % à 10 ans après
traitement conservateur
- 3% après mastectomie
mammographie : 30%
des cas
IRM : meilleure
sensibilité
60-80 % dans le même
quadrant que le cancer
initialement traité
Récidive locale
histologiques
FACTEURS
PRÉDICTIFS
D’UNE
RÉCIDIVE
LOCALE
- Taille tumorale
- Atteinte ganglionnaire
- Statut HER
- Composante intracanalaire ou in
situ extensive
- Multifocalité
- Carcinome lobulaire
cliniques
L’âge inférieur à 40 ans
( risque x 2 )
thérapeutiques
- Absence de radiothérapie
- Absence de reprise chirurgicale
si 1ère exérèse histologique
incomplète ;
- 2ème traitement conservateur
pour une récidive locale.
Récidive locale
Aspects
mammographiques
– Apparition d’une opacité nodulaire ou
spiculée .
– Augmentation focale de la densité
mammaire .
– Majoration des signes inflammatoires.
– Modification de la distorsion
cicatricielle.
– Apparition de microcalcifications
suspectes.
– Modification des microcalcifications
présentes.
Même présentation
mammographique que
la lésion initiale dans
environ 80% des cas
nécessité d’un
examen
comparatif
Récidive locale
Aspects échographiques
L’échographie joue rôle
complémentaire important
en cas de sein dense
précise la nature de
l’opacité
Guide la ponction
cytologique ou la
microbiopsie
en faveur de la
malignité
- Hypoéchogénicité plus
marquée d’un nodule
- Contours irréguliers
- Forte atténuation
postérieure
- Modification d’un foyer
cicatriciel
Récidive locale
L’IRM
excellentes
sensibilité et
spécificité, >
à 90 %
néo-angiogenèse
tumorale après
injection intraveineuse
de produit de
contraste
Meilleure valeur
prédictive négative
~95%
La fibrose ancienne (>à
18-24 mois) n'est pas
vascularisée
examen de
choix
tout rehaussement
après 18 mois de la fin
du traitement
suspect
Récidive locale
Cancer du sein gauche opéré
en 2008 .
En 2011: Bilan de surveillance
Mammographie : Masse ovalaire
mal limitée de contours irréguliers
du QSI du sein gauche
RECIDIVE homolatérale
Échographie : Lésion
hypoéchogène mal limitée avec
atténuation postérieure
cancer controlatéral
Risque du cancer
controlatéral
Risque plus
élevé
imagerie
- 10 à 15% des cas
- Risque x 5 / population générale
- Bilatéral d’emblée dans 1 à2 %
- 50% découverts dans les 7 premières années.
- Asynchrone après 10 ans de suivi dans 5 à10 %
- Femme jeune
- Cancer lobulaire infiltrant, CLIS ou
multifocalité
- ATCD familiaux
- Masse suspecte en mammographie et/ou
échographie
- Microcalcifications suspectes
- Distorsion architecturale
- Prise de contraste suspecte en IRM
cancer controlatéral
Carcinome canalaire infiltrant droit
(tumorectomie) en 2007.
En 2011 : bilan de surveillance du sein gauche
ADPs
Mammographie : plusieurs
masses denses bien limitées , la
plus grande siège au QSI
Récidive contro-latérale multicentrique avec
ADPs métastatiques
ACR 5
Echographie : Lésion ovalaire du
QSI , bien limitée avec une
atténuation postérieure très
marquée.
ADPs axillaires gauches d’allure
suspectes
cancer controlatéral
Cancer du sein droit opéré en 2008 .
En décembre 2010: mammographie
du sein gauche
En septembre 2011:
apparition au niveau du QIE
d’une masse dense à contours
irréguliers
ACR 4
cancer controlatéral
T2 fatsat
axiale
T1 axiale
T1 injectée
sagittale
IRM: Récidive controlatérale
multicentrique
Courbe de rehaussement :
Wash out
cancer controlatéral
Cancer du sein gauche opéré en 2009
En 2011 ADP axillaire contro-latérale
Mammo + écho du sein droit normaux
IRM mammaire : pas de lésion
mammaire suspecte
T1 axiale : ADP axillaire droite
IRM: Récidive ganglionnaire
controlatérale
T1 axiale injectée :
grosse ADP axillaire
droite rehaussée
Conclusions
Le pronostic du cancer du sein
est dominé par les récidives
locale ou controlatérale
Des complications postthérapeutiques précoces ou
tardives sont également
possibles.
surveillance post-opératoire
rigoureuse et adaptée à
chaque patiente
Surveillance : couple
Mammographie / Echographie,
orienté par l’examen clinique.
L’IRM :rôle déterminant surtout
pour les récidives locales
(excellente VPN)
Tout aspect radiologique
suspect
Confirmation
histologique
QCM
1. le rythme de la surveillance
mammographique+/échographique est :
A : Semestriel puis annuel à vie
B : Annuel pendant 5 ans
C : Annuel pendant 10 ans
Réponse(s) :
2. La réalisation d’une IRM
s’effectue :
A : au cours du traitement
B : juste après la fin du
traitement local
C : 1 an après la fin de la
radiothérapie
Réponse(s) :
3. La confirmation d’un foyer
de microcalcifications
suspectes nécessite :
A : La réalisation d’une
macrobiopsie assistée par
aspiration.
B: La réalisation d’une
microbiopsie 16 G
C : Le réalisation d’une IRM
Réponse(s) :
réponses
1. le rythme de la surveillance
mammographique+/échographique est :
A : Semestriel puis annuel à vie
3. La confirmation d’un foyer
de microcalcifications
suspectes nécessite :
2. La réalisation d’une IRM
s’effectue :
A : La réalisation d’une
macrobiopsie assistée par
aspiration.
C : 1 an après la fin de la
radiothérapie
Les points clés
Imagerie : rôle majeur aux
différentes étapes du traitement
d’un cancer du sein notamment
dans la surveillance.
Mammographie : Examen de
base de la surveillance locale,
à réaliser à tout moment si
suspicion clinique, avec
comparaison aux bilans
antérieurs .
Remaniements postthérapeutiques habituels : à
connaitre pour éviter les
investigations inutiles.
Echographie : indiquée en postopératoire , et dans les seins
denses.
IRM : grande sensibilité et
spécificité (> 90%) pour
différencier une récidive locale
d’une cicatrice, à réaliser au
moins 1 an en post-radiothérapie
Tout aspect suspect de malignité :
à vérifier histologiquement.
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