La Lettre du Neurologue •Vol. XII - n°6 - juin 2008 |159
Points forts
grossesses se sont déroulées sans difficulté. Trois
avortements spontanés ont été observés. Dans ces
études observationnelles, la majorité des patientes
recevait avant le natalizumab un traitement immuno-
modulateur, et cette séquence traitement immuno-
modulateur-natalizumab ne semble pas poser de
problème particulier.
L’étude française TYSEDMUS, programmée prochai-
nement, totalement indépendante et académique,
permettra, grâce au logiciel EDMUS, de confirmer
ces données de sécurité favorables et d’apprécier
l’efficacité à long terme de ce traitement.
O’Connor PW et al. The safety of Tysabri® re-dosing and
treatment (STRATA) study. Neurology 2008;70 (Suppl. 1):
A104(S02.003).
Bozic C et al. Natalizumab utilization and safety in
patients with relapsing multiple sclerosis: updated results
from TOUCH and TYGRIS. Neurology 2008;70 (Suppl. 1):
A104(S02.002).
Le rituximab est un anticorps monoclonal chimé-
rique (souris-homme) anti-CD20. Il entraîne une
déplétion lymphocytaire B. Dans un essai ouvert
multicentrique réalisé sur 72 semaines, 26 patients
atteints de SEP ont reçu ce traitement, à raison de
deux séries de perfusions séparées de 24 semaines.
Quatre-vingt-douze pour cent d’entre eux ont
terminé l’essai thérapeutique. La tolérance était
tout à fait acceptable, puisque 26 % des malades
ont déclaré des effets indésirables, mais ceux-ci
n’étaient considérés comme sévères que dans 6 %
des cas. Pendant la première perfusion, les patients
décrivaient, pour un quart d’entre eux, des maux
de tête, des frissons, voire une hypotension. Ces
symptômes étaient moins fréquents à la deuxième
perfusion. En revanche, 61 % des malades ont décrit
des infections mineures, en particulier ORL. Sur le
plan biologique, il existait dès la première série
de perfusions une diminution très spectaculaire
des cellules B, et surtout des B mémoires (CD27).
Quarante-quatre pour cent des patients présentaient
une diminution des IgM dans le sang.
En termes d’efficacité, il était constaté une réduction
de la fréquence des poussées à l’issue des deux séries
de rituximab, ainsi qu’une diminution significative
du nombre de lésions rehaussées par le gadolinium
au cours des semaines de traitement.
Bar-Or A et al. A phase I, open-label, multicenter study
to evaluate the safety and activity of rituximab in adults with
relapsing-remitting multiple sclerosis (RRMS): 72 weeks
results. Neurology 2008;70 (Suppl. 1):A119(S12.004).
Le daclizumab est un anticorps monoclonal huma-
nisé comprenant 10 % de souris (CDR) intégrés dans
90 % d’une IgG humaine. Il cible le récepteur de
l’interleukine 2, présent sur les cellules T et B activées
ainsi que sur les macrophages. Un essai thérapeu-
tique multicentrique, randomisé versus placebo et
comprenant 230 patients porteurs d’une SEP active,
traités par interféron bêta, a été mis en place avec le
daclizumab. Celui-ci a été administré sur une période
de 24 semaines à raison de 2 mg/kg toutes les
2 semaines versus 1 mg/kg toutes les 4 semaines et
un placebo. Le daclizumab était injecté par voie sous-
cutanée. Tous les patients poursuivaient leur traite-
ment par interféron bêta. Une phase d’extension de
48 semaines d’observation a suivi les 24 semaines de
traitement. Le groupe recevant les plus fortes doses
de daclizumab montrait une diminution de 72 % de
nouvelles lésions prenant le gadolinium, et de 25 %
de réduction pour le groupe daclizumab moins dosé
comparativement au groupe placebo. Dans 38 % des
cas, il existait des réactions inflammatoires au site
d’injection. Les infections étaient retrouvées dans
5 % des cas dans le groupe de patients recevant le
plus haut dosage de daclizumab.
Kaufman MD et al. A phase II randomized, double-
blinded, placebo-controlled, multicenter study of subcu-
taneous daclizumab, a humanized anti-CD25 monoclonal
antibody, in patients with active, relapsing forms of multiple
sclerosis – week 44 results. Neurology 2008;70(Suppl. 1):
PL01.003.
L’alemtuzumab (CAMPATH-1H®) a fait l’objet de
la présentation phare des sessions thérapeutiques.
L’alemtuzumab agit sur CD52, qui est présent sur
tous les lymphocytes et les monocytes. Un essai
thérapeutique de phase II comparant l’alemtuzumab
à l’interféron bêta-1a sous-cutané a été mené sur
36 mois. Deux doses d’alemtuzumab étaient testées
en intraveineux par perfusion. Les patients rece-
vaient en début de traitement 5 perfusions sur
5 jours, puis 3 perfusions à un an et à 24 mois. Des
effets indésirables ont été observés dans 7,2 % des
Les anticorps monoclonaux dérivés directement de la recherche sont efficaces pour réduire l’activité de la sclérose
en plaques (SEP).
Une double dose d’IFNβ-1b n’est pas plus efficace qu’une dose simple ou que l’acétate de glatiramère.
Le diagnostic de SEP, voire la prédiction pronostique, sont au fond des yeux dans les larmes ou avec la tomographie
en cohérence optique.
Une forme bénigne de SEP à 15 ans risque de ne plus l’être 5 ans après, si elle est accompagnée de troubles
cognitifs.
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Mots-clés
Sclérose en plaques
Anticorps monoclonaux
Double dose d’IFNβ-1b
Bandes oligoclonales
dans les larmes du CIS
OCT
Key messages
The monoclonal antibodies
deducted from research are
able to reduce multiple scle-
rosis (MS) activities.
A double dose of IFN
β
-1b is
not more efficace than a simple
dose or than a glatiramere
acetate treatment.
The diagnostic and prognosis
of MS are may be in the eyes
with analysis in tears and with
anticoherence tomodensito-
metry.
A benign MS after 15 years of
evaluation will be not 5 years
later if there are cognitive
impairment.
Keywords
Multiple sclerosis
Monoclonal antibodies
Double dose of IFN
β
-1b
Oligoclonal bandes in tears
in CIS
OCT