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SYNTHÈSE DU RAPPORT
Lors de sa mise en place début 2012, la commission sénatoriale pour
le contrôle de l’application des lois a confié à Laurence Rossignol et à
Louis Nègre la mission d’établir un bilan de l’application des deux lois dites
« du Grenelle de l’environnement » (lois du 3 août 2009 de programmation
relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement, ou Grenelle I, et
loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, ou
Grenelle II).
Ce thème se révélant très vaste, et pour éviter de réitérer les travaux
déjà publiés sur différentes mesures prévues par ces deux textes (comme les
transports, les énergies renouvelables ou le bâtiment), les rapporteurs ont
fait le choix de centrer leur rapport sur la gouvernance, le Grenelle ayant
marqué une rupture dans la manière d’aborder la décision politique en matière
environnementale. La méthode retenue a en effet associé à la concertation
l’État, les élus locaux, les associations environnementales et les syndicats de
salariés et d’employeurs, dans ce qui a été désigné la « gouvernance à cinq »,
aujourd’hui devenue « cinq plus un » avec l’adjonction des parlementaires.
Ce nouveau mode de gouvernance a été le grand succès du
Grenelle même si, après l’engouement initial, l’élan semble s’être un peu
essoufflé faute de volonté politique suffisante.
En termes de publication des mesures réglementaires
d’application concernant la gouvernance, le bilan quantitatif est
satisfaisant : sur les trente deux décrets nécessaires, deux seulement sont
encore en attente de publication. Par ailleurs, les méthodes de gouvernance
intègrent aujourd’hui des procédures d’enquête publique, de participation du
public à l’élaboration des décisions environnementales ou encore de débat
public qui sont largement devenues le droit commun.
Pour autant, les ambitions initiales du législateur ont été traduites
avec un certain recul dans la mise en œuvre de deux mesures phares : la
représentativité des associations environnementales et la responsabilité
sociétale des entreprises (RSE). Sur ce second point, en particulier, les
rapporteurs déplorent le retour à des pratiques de négociations bilatérales, bien
loin de la concertation large et ouverte préconisée par le Grenelle.
La Conférence environnementale, organisée pour la première fois
en septembre 2012, témoigne de la volonté de redonner un élan, avec
certaines adaptations, aux règles de gouvernance instaurées par les lois
Grenelle I et Grenelle II.
Après la conférence environnementale de septembre 2012, les
prochaines conférences annuelles permettront d’évaluer et de suivre, d’un
rendez-vous à l’autre, les mesures engagées.