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La crise économique et ses incidences sur le fonctionnement des
démocraties européenne a été au cœur de la troisième partie de la session 2012
de l’Assemblée parlementaire. Les conséquences politiques ont notamment été
ciblées, qu’il s’agisse des nouvelles modalités d’intervention de l’État ou de la
peur des migrants agitée au cours des dernières campagnes électorales
organisées sur le continent. Les débats ont aussi porté sur l’impact de la
tourmente financière sur les jeunes et les collectivités locales mais aussi la
question de la transparence démocratique des programmes d’austérité.
Après une année 2011 marquée par le Printemps arabe, l’évolution de
la Tunisie et de l’Égypte a également été abordée, les deux pays étant
notamment marqués par le développement du phénomène religieux dans la
sphère publique. La question de l’Islam et notamment des discriminations que
pouvaient rencontres les femmes musulmanes en Europe a parallèlement
suscité un débat au sein de l’Assemblée parlementaire.
Enfin, quelques semaines après l’adoption de la déclaration de
Brighton et les mesures annoncées pour garantir la pérennité de la Cour
européenne des droits de l’Homme, l’Assemblée parlementaire a tenu à
souligner une autre menace pesant sur l’avenir du Conseil de l’Europe : la
montée en puissance de l’Union européenne dans le domaine de la protection
des valeurs fondamentales et l’absence de complémentarité entre les deux
Organisations. La création le 25 juin par l’Union européenne d’un poste de
Représentant spécial chargé des droits de l’Homme contredit une nouvelle fois
les principes du Mémorandum d’accord adopté en 2007 entre les deux
Organisations, qui visait tout à la fois à valoriser le rôle du Commissaire aux
droits de l’Homme du Conseil de l’Europe mais aussi à éviter chevauchements
et double-emplois.
Cette inquiétude contribue à rendre encore plus urgente la réforme du
Conseil de l’Europe, initiée par son Secrétaire général et destinée à renforcer
sa visibilité. Comme en témoigne le présent rapport, la délégation française
tient, dans le même temps, à continuer à militer au sein des assemblées dont
elle est issue, pour une meilleure reconnaissance de la qualité des travaux de
l'Assemblée parlementaire et de la modernité de son message.