Nous voulons donc une grande réforme institutionnelle empreinte d’audace
et d’ambition pour une démocratisation sans précédent de nos institutions.
Et cela passe par la construction d’une nouvelle République, une VIème
République, par l’instauration de la proportionnelle, la citoyenneté de résidence
avec le droit de vote local aux étrangers, et l’institutionnalisation de la démocratie
participative à tous les niveaux. Cela nécessite aussi la mise en place d’un
véritable statut de l’élu qui favorisera, comme l’indique la Constitution, « l'égal
accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux » sans distinction
d’origine sociale, ainsi qu’une audibilité des milliers d’acteurs qui, sur l’ensemble
de notre territoire, inscrivent la démocratie dans le réel.
Or,L’Acte 3 de la décentralisation est à contre courant de cette ambition , des
aspirations et des besoins de la population
Ce projet offrant de nouveaux débouchés au capitalisme, en asservissant encore
plus les collectivités au profit du secteur privé par le démantèlement des services
publics locaux et la généralisation des Partenariats Publics Privés.
Il s'inscrit dans un recul démocratique, visant à museler les citoyens et les
résistances potentielles : en les éloignant des élus, en les privant de pouvoir
d’intervention, en mettant en concurrence les territoires et leurs habitants.
Ce projet de loi poursuit le même objectif que celui du gouvernement précédent :
rien sur la démocratie, sur la nécessaire implication des citoyens, rien sur les
services publics, rien sur les institutions au service des besoins humains, et 4
milliards de dotation en moins d’ici 2015.
Au travers des métropoles et des grandes régions, le projet d'Acte 3 remet en
cause l'unicité de traitement républicaine, il ouvre la porte au démantèlement du
territoire national et à une soumission encore plus grande aux différents traités et
directives européennes visant à imposer l'austérité aux peuples.
La Métropole Lyonnaise d'intérêt européen, un des fers de lance de cette
réforme territoriale, incarne la concurrence libre et non faussée entre les
territoires de la République, le sacrifice des échelons démocratiques sur l’hôtel de
la finance. La Métropole Lyonnaise couperait le territoire rhodanien en deux, sans
d'ailleurs que les populations concernées soient consultées: l'urbain d'un côté et le
rural de l'autre. Quel serait l'avenir de la moitié du plus petit département de
France? Ces territoires déjà touchés par la désertification du service public, où le
chômage touche des familles entières, et où l’abstention et le FN ne cessent
d’augmenter. Là où il est justement urgent de redévelopper le service à la
personne et de faire vivre la péréquation territoriale. Concurrence entre les
territoires donc, mais aussi éloignement entre la population et les prises de
décision. Voilà les deux piliers de ce projet « Métropole ». A l’heure des débats sur
le non-cumul des mandats, c’est l’accumulation des pouvoirs dans les mains de
quelques notables et la déconnexion du quotidien des administrés qui se fait jour.
L'annonce par le gouvernement du retrait du projet de loi initial pour le représenter
en trois parties distinctes témoigne des oppositions réelles rencontrées.
Mais l'objectif reste le même et le signal fort du référendum alsacien n'est pas
entendu. Jean-Marc Ayrault confirme l'eurométropole lyonnaise comme une
priorité de la loi.
Nous refusons ce passage en force et appelons habitants et salariés du
Rhône à s'en mêler et à exiger un référendum car ils doivent avoir le dernier
mot.