
CAS CLINIQUE
Figure 3. Vue peropératoire de l’écran du DigiPointeur® avec 3 coupes 
scanographiques dans des plans perpendiculaires et la vue endoscopique.
La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 328 - janvier-février-mars 2012  |  29
Mais il y a aussi un déplacement en dedans de la paroi interne 
de l’orbite droite, avec déhiscence de celle-ci dans l’angle inféro-
interne, et une déhiscence de la graisse extraconique, associée à 
un déplacement médial du muscle droit médial. Une IRM a été 
effectuée dans le même temps pour compléter le bilan radio-
logique. Elle ne fait que confi rmer la présence de volumineuses 
lésions ethmoïdosphénoïdales évocatrices de mucocèles, associées 
à des modifi cations séquellaires des fosses nasales et des parois 
ethmoïdales constituant les parois orbitaires, avec une hernie 
de la graisse extraconique vers la fosse nasale à droite par une 
déhiscence de l’angle inféro-interne de la paroi orbitaire. 
Une intervention chirurgicale est alors décidée pour marsupialiser 
les mucocèles en réalisant une ethmoïdectomie bilatérale associée 
à une ouverture du sphénoïde. 
Pour diverses raisons, l’intervention, programmée d’emblée 
sous neuronavigation (DigiPointeur®, Collin, France), n’a pu être 
réalisée que quelques semaines après l’imagerie. Il est rapidement 
apparu qu’il y avait des problèmes de repérage peropératoires 
avec un décalage entre les constatations endoscopiques et les 
repères sur l’écran. Devant le risque orbitaire, en particulier à 
droite, important chez cette patiente multiopérée, la décision 
est prise d’interrompre l’intervention et de refaire un scanner 
quelques heures avant une nouvelle intervention avec un 
nouveau calage (figure 3). L’intervention s’est alors déroulée 
sans problème particulier. Les suites opératoires ont été simples, 
et la patiente est sortie à J2 avec une prescription d’antibio-
thérapie per os, d’antalgiques et de lavages de nez. L’évolution 
a été favorable ; les céphalées ont disparu.
Discussion  
Les mucocèles sont des kystes tapissés d’une muqueuse respi-
ratoire, ayant perdu toute connexion avec les voies aériennes et 
les cavités nasosinusiennes. Leur contenu provient des sécrétions 
des glandes de la muqueuse tapissant la mucocèle. Elles sont plus 
fréquentes en cas de mucoviscidose (1, 2) ou de dyskinésie ciliaire, 
mais peuvent aussi être post-traumatiques, comme dans le cas 
de notre patiente (3, 4). L’évolution se fait vers l’augmentation 
progressive du volume, avec comme conséquences possibles une 
pesanteur faciale, des céphalées (4), des rhinosinusites répétées, 
mais aussi un œdème orbitaire ou des complications ophtalmo-
logiques, voire intracrâniennes (3-5). Le seul traitement effi cace 
est la marsupialisation. 
L’intervention chirurgicale se fait préférentiellement par voie endos-
copique (3, 4). Mais l’étroitesse de la voie d’abord, en particulier chez 
l’enfant, et le saignement peropératoire inéluctable augmentent 
le risque de complications, notamment orbitaires. Ce risque est 
encore plus important en cas de remaniement des sinus de la face, 
comme dans le cas de notre patiente. Le système de neuronavi-
gation permet d’augmenter la sécurité du geste chirurgical en 
montrant au chirurgien la position de ses instruments sur 3 plans 
de coupe scanographiques de la région opérée (6, 7). Le consensus 
des experts de l’American Academy of Otolaryngology-Head and 
Neck Surgery a validé des recommandations concernant l’utilisation 
du système de neuronavigation chez l’adulte. En voici quelques-
unes à titre d’exemple : les reprises chirurgicales, les modifi cations 
anatomiques, les polyposes extensives ou encore les extensions ou 
les brèches de la base du crâne (7). Chez l’enfant, peu d’études ont 
été réalisées pour établir de façon formelle les conditions d’utili-
sation d’un système de neuronavigation.
Mais pour que le repérage réalisé en début d’intervention soit 
valable, il faut que l’imagerie soit très récente ; même chez une 
patiente âgée de 14 ans, chez qui on pourrait penser que la crois-
sance faciale est terminée, les fosses nasales peuvent se modifi er 
légèrement en quelques semaines. 
Conclusion  
L’utilisation de la neuronavigation en chirurgie endoscopique 
sinusienne est donc intéressante chez l’enfant, en particulier 
si, par suite de malformations congénitales ou d’interventions 
antérieures, les repères anatomiques sont modifi és. Cependant, 
ce cas clinique confi rme que la précision du repérage est d’autant 
meilleure que le délai imagerie-chirurgie est court.   ■
1. Di Cicco M, Costantini D, Padoan R, Colombo C. Paranasal mucoceles in children with 
cystic fi brosis. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2005;69:1407-13. 
2. Aubry K, Orsel S, Menetrey C, Bessède JP, Sauvage JP. Pyomucocèle sinusienne 
bilatérale chez un enfant porteur de mucoviscidose. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord) 
2009;130: 293-4.
3. Nicollas R, Facon F, Sudre-Levillain I, Forman C, Roman S, Triglia JM. Pediatric paranasal 
sinus mucoceles: etiologic factors, management and outcome. Int J Pediatr Otorhino-
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4. Facon F, Nicollas R, Paris J, Dessi P. La chirurgie des mucocèles sinusiennes : expérience à 
propos de 52 cas suivis à moyen terme. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord) 2008; 129:167-73. 
5. Diaz MC, Schmidt RJ. Ethmoid mucocele presenting as an orbital mass. Pediatr Emerg 
Care 2008;24:845-6. 
6. Tabaee A, Kacker A, Kassenoff TL, Anand V. Outcome of computer-assisted sinus 
surgery: a 5-year study. Am J Rhinol 2003;17:291-7.
7.  Justice JM, Orlandi RR. An update on attitudes and use of image-guided surgery. Int 
Forum Allergy Rhinol 2011 Dec 20 (sous presse). 
Références bibliographiques