Le Manipulateur sait - il encore mettre en

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Le Manipulateur sait-il encore
23 octobre 2007
mettre en évidence
les fractures du
Scaphoïde ?
Patrick TEXIER
Dr. Catherine DOUWS, Pr. Nicolas GRENIER
Pôle d’Imagerie Médicale de Pellegrin
– CHU de Bordeaux
–
OBJECTIFS
Le 1° temps de l’imagerie ostéo-articulaire traumatique
reste l’imagerie conventionnelle (numérisée ou pas).
En cas de doute, la plupart des centres d’imagerie
d’urgence, qui possède un TDM dédié, réalise un
examen scannographique.
Mais en cas d’absence ou d’indisponibilité, reste que tout
manipulateur doit être capable de dégager la fracture
avec les clichés simples.
- au manipulateur de connaître les incidences -
QUELLES IMAGERIES POUR LE
SCAPHOÏDE ?
Clichés dit conventionnels
TDM
Longitudinal
transversal
Echographie
Coupes TDM
CORONAL
SAGITTAL
Visualisation du trait de fracture
Visualisation sur plusieurs plans
Axe du scaphoïde bien analysé
AXIAL
Reconstruction 3 D
CORONAL
SAGITTAL
Quand le scanner n’est pas disponible…
Quand l’activité des salles TDM est
surchargée par des examens longs…
Quand l’activité est interrompue par
une panne ou une maintenance…
L’imagerie
conventionnelle
en
première intention :
- examen extrêmement soigné malgré
les difficultés de réalisation
- réalisé avec rigueur et bien orienté
il apporte le plus souvent la réponse
Le manipulateur a recours à une
panoplie d’incidences conventionnelles
lui permettant d’assurer ou d’orienter
un diagnostic.
Anatomie du scaphoïde
Rappel anatomique osseux
LE SCAPHOÏDE
C’est l’os le plus externe des os de la première
rangée et le plus volumineux.
Il est incliné à 45° sur l’horizontal. Il déborde
partiellement sur la deuxième rangée.
On distingue deux parties :
- l’une supérieure,
- l’autre inférieure,
- réunies par un segment rétréci, siège
fréquent de fracture.
La partie supérieure est volumineuse et la partie
inférieure est élargie dans le sens transversal et
présente une saillie importante : le tubercule du
Scaphoïde.
Face postérieure
Rappel anatomique osseux
LE SCAPHOÏDE
On reconnaît plusieurs faces :
- Face postérieure ou dorsale, étroite et réduite à
une gouttière rugueuse.
- Face antérieure ou palmaire rugueuse, elle est
prolongée en dehors par le tubercule du scaphoïde.
- Face supérieure convexe et articulaire avec le
Radius.
- Face inférieure convexe et articulaire avec le
trapèze et le trapézoïde.
- Face interne possédant deux surfaces
articulaires, l’une supérieure petite et plane en
rapport avec le lunatum, l’autre inférieure concave
et très étendue en rapport avec le capitatum.
Face antéro-interne
- Face externe rugueuse creusée d’une
échancrure où passe l’artère radiale.
Rappel anatomique osseux
LE SCAPHOÏDE
Face
postérieure
Face
antérieure
Rappel anatomique osseux
METACARPIENS
HAMATUM CAPITATUM TRAPEZE TRAPEZOÏDE
PISIFORME TRIQUETRUM LUNATUM SCAPHOÏDE
ULNA RADIUS
Rappel anatomique osseux
SURFACES ARTICULAIRES DU CARPE
Importance des dynamiques au
niveau du poignet, d’un rayon
ascendant afin de distinguer les
interlignes articulaires et
d’individualiser le Scaphoïde
Deux possibilités de dynamique :
L’INCLINAISON ULNAIRE
L’EXTENSION DE 25° DU POIGNET
Critères de bon positionnement
RX
RX
main est allongée
le scaphoïde
postérieure
est
le poignet est en extension
en
inclinaison
antéro-
le rayon directeur vertical n’est pas tangent à
l’axe du scaphoïde ni au trait de fracture :
dans cette situation , le scaphoïde et le trait
de
fracture
ne
seront
pas
visualisé
correctement .
le scaphoïde est parallèle à la table
Deux possibilité d’extension :
•
doigts repliés
•
cale en mousse de 25°
inclinaison.
Toutes les incidences du scaphoïde tendent à amener la plus grande surface de l’os
parallèle au film.
Pour cela il faut soit :
une inclinaison ulnaire (le scaphoïde se redresse, présentant un aspect homogène)
une extension du poignet ou l’association des deux
une inclinaison ascendante du tube RX est parfois nécessaire
Imagerie
conventionnelle du
scaphoïde
Incidences incontournables
1. Bilan standard
1. Face (position neutre)
2. Profil
3. Oblique pronation
2. Poing fermé
3. Inclinaison ulnaire
4. Schneck I
5. Schneck II
6. Palmo-Dorsal
Clichés de base
BILAN STANDARD D’UN POIGNET TRAUMATIQUE
Face Référence
Le scaphoïde est rétréci
Profil
Le scaphoïde est superposé
Oblique pronation
Le scaphoïde est déroulé
Critères de bon positionnement
FACE (position neutre)
CRITERES DE BON CLICHE
Le patient est assis à côté de la table.
Le bras est en abduction à 90° avec le
thorax, le coude est fléchi à 90°.
La main est en pronation.
Le bras, le coude et la main se trouvent
dans le même plan.
La main doit être impérativement dans
l’axe de l’avant-bras : 3° métacarpien
dans le prolongement du radius,
palpable anatomiquement.
Incidence poing fermé
FACE
CRITERES DE BON CLICHE
Axe [3° métacarpien / bord interne du
radius] bien respecté
Styloïde cubitale dans le prolongement
interne du cubitus
Bonne visualisation du scaphoïde
Interligne scapho-lunaire visible
Inclinaison ulnaire
FACE
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras bien respecté
Utilisée pour juger de l’os scaphoïde et des espaces intercarpiens
Le scaphoïde se redresse, présentant un aspect
homogène.
Bonne visualisation des interlignes articulaires :
scapho-lunaire
scapho-trapézoïdien
scapho-styloïde radiale
Inclinaison Schneck I FACE
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras bien respecté
Bonne visualisation du scaphoïde
Tubercule du scaphoïde vu de face
Interlignes articulaires bien dégagés :
scapho-lunaire
scapho-trapézoïdien
scapho-capitatum
scapho-styloïde radiale
Incidence de Schneck II OBLIQUE
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras bien respecté
Bonne visualisation du scaphoïde
Le corps du scaphoïde est déroulé
Le tubercule scaphoïdien visible pratiquement de
profil
Légère superposition de la partie proximale du
scaphoïde avec le lunatum
Incidence Palmo-Dorsale
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras colonne du pouce bien respecté
Pouce bien de face
Les sésamoïdes bien symétriques
Interlignes articulaires bien dégagés :
scapho-trapézien
trapézo-métacarpien
Incidences complémentaires
1. Ziter
2. Larsen
3.Américaine
ZITER PROFIL
RX ascendant 20°
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras bien respecté
Le scaphoïde vu dans son profil optimal
Interlignes articulaires visibles sans superposition :
scapho-capitatum
scapho-trapézien
LARSEN FACE
RX ascendant 35°
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras bien respecté
Le scaphoïde bien étalé
Interlignes articulaires bien dégagés :
scapho-lunaire
scapho-trapézoïdien
scapho-capitatum
AMERICAINE FACE
RX ascendant 20°
CRITERES DE BON CLICHE
Axe de l’avant-bras bien respecté
Le scaphoïde bien étalé
Interlignes articulaires bien dégagés :
scapho-lunaire
scapho-capitatum
En résumé
Face Référence
RX vertical
Inclinaison Ulnaire
RX vertical
Visualisation du trait de fracture
Visualisation sur plusieurs plans
Axe du scaphoïde bien analysé
Incidence de Schneck II
RX vertical
Incidence de Larsen
RX ascendant 35°
VISUALISATION DU SCAPHOÏDE
EN FONCTION DES TECHNIQUES DE FACE
Face Référence
Inclinaison Ulnaire
Incidence de Larsen
Visualisation partielle
du Scaphoïde
Le scaphoïde se redresse
aspect homogène
Scaphoïde bien étalé
Interlignes articulaires
périphériques dégagés
VISUALISATION DU TRAIT DE FRACTURE
EN FONCTION DU RAYONNEMENT
Schneck II
RX vertical
visualisation
du trait de fracture
Ziter
Ascendant 20°
efface partiellement
le trait de fracture.
Inclinaison ulnaire
RX vertical
image sombre évoquant
un trait de fracture.
Larsen
Ascendant 35°
tangentiel au trait de
fracture bien dégagé.
CONDUITE A TENIR
En fonction de l’angle du trait de fracture, celui-ci peut être visualisé RX
vertical et effacé RX ascendant et vis vers ça. en fonction de l’inclinaison
du rayonnement
Priorité: être tangentiel à l’angle de la fracture. En fonction de
l’inclinaison du rayonnement on dégage ou efface le trait.
Clichés avec rayonnement vertical :
Le trait de fracture bien analysé dans sa totalité, l’axe du scaphoïde
bien visible sur chaque plan (face - oblique) : le bilan est complet.
Le trait de fracture est suspecté, mal visualisé, il est vivement
conseillé de réaliser les incidences complémentaires (RX ascendant) =
trait de fracture dégagé 3 plans (face – oblique - profil).
Le trait n’ est pas visible, réaliser systématiquement les deux
incidences complémentaires (Larsen – Ziter) 3 plans (face – oblique –
profil).
VISUALISATION
DEFRACTURE
FRACTURE
VISUALISATIONDU
DU TRAIT
TRAIT DE
FONCTION DU
DU RAYONNEMENT
ENEN
FONCTION
RAYONNEMENT
CAS N° 1
Face Référence
Oblique Pronation
Inclinaison Ulnaire
Les complémentaires
Ziter
Larsen
VISUALISATION
DEFRACTURE
FRACTURE
VISUALISATIONDU
DU TRAIT
TRAIT DE
FONCTION DU
DU RAYONNEMENT
ENEN
FONCTION
RAYONNEMENT
CAS N° 2
Face Référence
Inclinaison Ulnaire
Ziter
INCONTOURNABLE
RX VERTICAL
COMPLEMENTAIRE
RX ASCENDANT 35°
Schneck II
Larsen
VISUALISATION
DEFRACTURE
FRACTURE
VISUALISATIONDU
DU TRAIT
TRAIT DE
FONCTION DU
DU RAYONNEMENT
ENEN
FONCTION
RAYONNEMENT
CAS N° 3
Face Référence
Inclinaison Ulnaire
COMPLEMENTAIRE
RX ASCENDANT 35°
Larsen
Schneck II
VISUALISATION
DEFRACTURE
FRACTURE
VISUALISATIONDU
DU TRAIT
TRAIT DE
FONCTION DU
DU RAYONNEMENT
ENEN
FONCTION
RAYONNEMENT
CAS N° 4
Face Référence
Oblique Pronation
Inclinaison Ulnaire
Les complémentaires
Ziter
Larsen
CAS PATHOLOGIQUES
BILAN STANDARD D’UN POIGNET TRAUMATIQUE
Face Référence
Le scaphoïde est rétréci,
fracture non visible
Profil
Le scaphoïde est superposé
Oblique pronation
Fracture du scaphoïde
CAS PATHOLOGIQUES
FRACTURE DU SCAPHOÏDE
Face Référence
Inclinaison Ulnaire
Scaphoïde rétréci, signe de l’anneau
Double fracture du scaphoïde
CAS PATHOLOGIQUES
FRACTURE DU SCAPHOÏDE
Face Référence
Incidence Schneck II
Trait de fracture du scaphoïde
Léger décrochement de la corticale
CAS PATHOLOGIQUES
FRACTURE DU SCAPHOÏDE
Face Référence
Inclinaison ulnaire
Schneck II
Larsen
Quel bilan diagnostic et de suivi
BILAN INITIAL :
Face Référence, Profil, Oblique Pronation
Inclinaison ulnaire, Ziter, Larsen
Compression
CONTRÔLE FRACTURE :
Schneck I, Schneck II, Inclinaison Ulnaire, Ziter
Larsen
PSEUDARTHROSE :
Schneck I, Schneck II, Inclinaison Ulnaire, Ziter
Larsen, Compression
Imagerie : conventionnel / TDM
L’imagerie conventionnelle permet comme l’imagerie TDM de visualiser des
fractures sur plusieurs plans afin d’apporter un maximum d’éléments
nécessaires à l’interprétation :
Analyse du trait de fracture partiel ou complet
Analyse du bon respect de l’axe du scaphoïde
Analyse du débord (corticale), du déplacement du ou des fragments osseux
Recherche de petits arrachements osseux
Imagerie conventionnelle : Imagerie de projection, implication du
manipulateur importante, respect des critères de positionnement, choix des
incidences bien orienté en fonction des possibilités du patient (dynamique,
inclinaison RX).
TDM : imagerie de coupe, pas de contrainte de mobilisation du patient,
acquisition simple (volumique), reconstructions multi-planaires ou 3D.
A remplacé la TOMOGRAPHIE
CONCLUSION
L’imagerie conventionnelle bien orientée, réalisée avec rigueur et
application, permet le plus souvent d’assurer ou d’orienter un
diagnostic de fracture (+ 90% des cas)
Moins onéreuse
Suspicion de fracture : l’échographie permet désormais de ne
pas attendre 8 jours pour affirmer le diagnostic
L’imagerie TDM apporte une fiabilité et une qualité d’image dont
l’analyse est plus facilement évidente, reconstruction 3D,
garantie diagnostic
Evite le doute, donc pas d’examen reconduit
OUI, LE MANIPULATEUR DOIT SAVOIR METTRE EN EVIDENCE
LA MAJORITE DES FRACTURES DU SCAPHOÏDE SANS TDM
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