BILAN EN IMAGERIE DES ÈMEUTES DE LA RÉVOLUTION TUNISIENNE A BEN ABDALLAH, H JEMNI, L MEDIMEGH, C EL OUNI, H BEN KHEDHER, G GHANNOUCHI, K TLILI CHU Sahloul - SOUSSE TUNISIE Introduction Les émeutes du 14 Janvier ont engagé la population civile avec une prédominance des blessures par armes à feu caractérisées par leur gravité et leur multiplicité lésionnelle Les auteurs proposent de présenter l’expérience du service d’imagerie du CHU Sahloul et présenter une revue iconographique des atteintes traumatiques par armes à feu ou armes blanches au cours des émeutes de la révolution tunisienne. Matériels et méthodes Étude rétrospective de 167 patients vus aux urgences du CHU Sahloul durant la période du 13 au 23 Janvier 2011. 60 d’entre eux n’ont pas été répertoriés (décédés ou évadés). 71 ont été explorés par un scanner multi barrettes (16 barrettes) à l’étage thoraco-abdomino-pelvien, cérébral ou par angioscanner périphérique. Résultats Patients âgés entre 13 et 57 ans (moyenne =30ans) Nette prédominance masculine (n=65) Mécanismes lésionnels variables : * blessures par armes à feu (n=42) * agression physique au cours d’une rixe (n=25) * plaies par arme blanche (n=4) 34 scanners cérébraux, 17 abdominaux, 5 thoracoabdominaux, 2 rachidiens, 6 angioscanners périphériques. Résultats Ces émeutes ont engagé la population civile d’une part et les militaires chargés de maintenir l’ordre d’autre part d’autant plus que la situation était aggravée par l’évasion d’un grand nombre de prisonniers et pilleurs responsables d’actes de violence. Un certain nombre de projectiles étaient tirés sur la population civile par des tireurs embusqués ( ou snipers ). Lésions crânio-faciales Lésions crânio-faciales Mécanisme lésionnel : * 12 plaies par armes à feu *22 agressions (coup de pierre ou objet contondant) Le bilan lésionnel a noté: *13 plaies crânio-cérébrales, * 6 plaies maxillo-faciales *et 4 plaies orbitaires 3 patients étaient instables nécessitant une prise en charge chirurgicale immédiate Lésions crânio-faciales Plaies crânio-cérébrales *Hémorragie méningée ( n=8) *Hématome sous dural aigu (n =4) *Hématome intra-parenchymateux ou foyers de contusion ( n= 8) *Corps métalliques intracrâniens (balles) (n=5) *Fracture de la voûte ou de la base du crâne (n=10) Lésions crânio-cérébrales a b c d e Scanner cérébrale sans injection de PDC: en fenêtre parenchymateuse ( a, b et c) et osseuse (d et e): - Hématome intra-parenchymateux linéaire traversant la ligne médiane dessinant la trajectoire de la balle siège de multiples fragments osseux. -Hémorragie intra-ventriculaire -Hémorragie méningée -Orifices d’entrée (frontal droit) et de sortie de la balle ( pariétal gauche). Lésions crânio-cérébrales a b c e f d Scanner cérébral sans injection de PDC: -Balle sous cutanée en regard de la table externe de la voûte crânienne au niveau occipital. -Multiples éclats métalliques et fragments osseuxintraparenchymateux occipitaux droits et dans le confluent veineux duremérien. Lésions crânio-cérébrales a b c Scanner cérébral sans injection de PDC en coupes axiales avec des reconstructions coronales en fenêtre parenchymateuse ( a et b) et osseuse ( c et d) : -Hématome intra-parenchymateux pariéto-occipital gauche . -Contusion œdémateuse parenchymateuse linéaire traversant la ligne médiane et les cornes occipitales des ventricules latéraux en rapport avec la trajectoire de la balle. -Hémorragie intra-ventriculaire. -Orifices d’entrée et de sortie bipariétaux. d Lésions crânio-faciales Plaies orbitaires *Corps métallique intra orbitaire ( n=1) * CE intra musculaire (n=1) * CE encastrée dans la paroi latérale de l’orbite (n=1) *Hémorragie intra vitréenne (n=1) Plaies orbitaires a b c Scanner cérébral sans injection de PDC objectivant: -Une balle intra-orbitaire dans la graisse extra-cônale de l’angle interne de l’œil droit (a) -Multiples fragments métalliques intraoculaires (b, c et d) -Hémorragie intra-vitréene et un pneumo-orbite (b et c) d Lésions crânio-faciales Plaies maxillo-faciales *Fracture des os propres du nez ( n=3) *Fracture de la cloison nasale ( n=2 ) *Fracture du complexe naso-éthmoïdo-maxillofronto-orbitaire (CNEMFO) ( n=1) *Corps étrangers (balles) (n=4) Plaies maxillo-faciales a b c d e TDM du massif facial sans injection de PDC: -Multiples balles pré-sinusiennes et intrasinusiennes maxillaires droites ( a, c et e) associées à une balle incrustée dans la grande aile du sphénoïde homolatérale ( d). -Fracture comminutive des parois sinusiennes supérieure et médiale ( c, d et e) avec un hémosinus ( a), un comblement des cellules éthmoïdales (b) et un pneumo-orbite ( e). Traumatismes thoraciques Traumatismes thoraciques 9 plaies par arme à feu thoraciques ont été décrites. Nette prédominance masculine (n=8) Instabilité hémodynamique observée dans 4 cas nécessitant leur prise en charge en milieu chirurgical Les lésions se répartissent en lésions pariétales, pleuro-parenchymateuses et médiastinales. L’orifice d’ entrée de la balle était postérieur dans 5 cas . Traumatismes thoraciques Lésions pariétales *CE pariétaux ( n=5) *Fracture de côtes ( n=3 ) *Fracture de l’omoplate ( n=1) *Emphysème sous cutané ( n=5) Fractures * Fractures de côtes (n =3 ) * Fracture de l’omoplate ( n=1) * Fracture vertébrale dorsale (n =1) Traumatismes thoraciques a TDM cervicale sans injection de PDC coupe axiale (a) : balles intramusculaires latérovertebrales en regard de C7 sans lésion osseuse associée (b) sur la coupe sagittale en fenêtre osseuse b TDM thoracique avec injection de PDC: ( c) Traumatisme pariétal thoracique postéro-latéral droit : -Corps métalliques intramusculaires -Emphysème sous cutané -Hémothorax droit de faible abondance avec un collapsus passif postérobasal en regard c Traumatismes thoraciques TDM thoracique sans injection de PDC: coupe axiale en fenêtre osseuse (a) : -balles pariétales latérales thoraciques droites -fracture de l’arc postérieur de la 6è côte. a b c TDM du rachis dorsal en fenêtre osseuse: coupe axiale (b) et sagittale (c) : fracture éclatement des corps vertébraux de D2 et D3 sur le trajet de la balle avec recul du mur postérieur et fragments osseux intracanalaires. A noter une contusion parenchymateuse postérieure bilatérale en regard Traumatismes thoraciques Atteinte pleuro-parenchymateuse *Pneumothorax (n=2) *Hémothorax (n= 2) *Hématome intra-parenchymateux (n=1) *Hématome médiastinal (n= 1) *Contusion parenchymateuse (n=3) *Balles intra parenchymateuses (= 3) Traumatismes thoraciques d b a c TDM thoracique avec injection de PDC en fenêtre médiastinale ( a et b) et en fenêtre parenchymateuse ( c et d) : -Orifice d’entrée postérieur avec fracture de côte de la 6è Côte droite . -Hémothorax droit de moyenne abondance -Balle intra parenchymateuse du segment postérieur du lobe supérieur droit avec une contusion parenchymateuse en regard. Traumatismes thoraciques a b d c TDM thoracique avec injection de PDC *Fenêtre médiastinale (a et b) : - Hématome intra-parenchymateux lobaire supérieur droit siège de balles avec un hémothorax de faible abondance *Fenêtre parenchymateuse (c et d): -Pneumothorax gauche de moyenne abondance drainé avec un drain en place. -Contusion parenchymateuse lobaire supérieure homolatérale siège de lésions de pneumatocèle. Traumatismes thoraciques b a c TDM thoracique avec injection de PDC: *Scout view ( a) : balle au niveau de l’hémi-champ pulmonaire supérieur gauche *Fenêtres médiastinale ( b et c ) et parenchymateuse (d): Balle intra-thoracique lobaire supérieure gauche Contusion parenchymateuse en regard et un hémothorax de grande abondance d Traumatismes thoraciques Atteinte médiastinale * Hémo-pneumo-médiastin ( n=1) * Pneumo-médiastin (n= 2) * Hématome médiastinal (n= 1) * Plaie cardiaque (n=1) * Absence de plaie trachéo-oesophagienne * Absence de plaie vasculaire Traumatismes thoraciques c a b d e TDM thoracique avec injection de PDC : coupes axiales avec de reconstructions sagittale et coronale en fenêtre médiastinale ( a, b et c) et parenchymateuse (d et e) : *Hématome intra-parenchymateux du segment antérieur du lobe supérieur gauche *Hématome médiastinale antérieur arrivant au contact du tronc artériel pulmonaire Traumatismes thoraciques a b TDM thoracique avec injection de PDC: *Balle parenchymateuse du lobe moyen (a) *Balle cardiaque péricardique en regard de l’oreillette gauche( b et c). c Plaies abdominales Plaies abdominales 20 cas enregistrés de plaie par arme à feu Orifice d’entrée cutané antérieur ( n=15): *Fosse lombaire (n=5) *Hypocondre droit (n=3) *Hypocondre gauche (n=3) *Pli de l’aine (n=2) *Fosse iliaque droite (n=1) *Flanc gauche (n=1) Orifice d’entrée postérieur (n=12): *Fesse (n=5) *Pelvis (n=4) *Dorsolombaire (n=3) Plaies abdominales Bilan lésionnel : *Plaie pariétale (n=6) *Fracture des dernières côtes (n=2) *Plaie intestino-mésentérique (n=2) *Plaie caecale ou colique (n=2) *Plaie vésicale (n=2) *Plaie hépatique (n=3) *Plaie splénique (n=1) *Traumatisme pelvien (n=5) *Fracture du bassin (n=5) *Hémo-péritoine (n=5) *Pneumopéritoine (n=2) *Hématome rétro-péritonéal (n=1) Plaies abdominales A l’étage abdominal, les lésions objectivées étaient particulièrement graves et volontiers multifocales 7 étaient instables nécessitant une prise en charge chirurgicale Plaies abdominales b c a d TDM abdominale avec injection de PDC: ( a) Scout view: multiples éclats métalliques ( projectiles secondaires) se projetant sur l’hémi-abdomen gauche (b, c, d et e): coupes axiales et coronales : multiples éclats métalliques de la paroi antérolatérale gauche de l’abdomen intestino-mésentériques et splénique. e Plaies abdominales c b a d TDM abdominale avec injection de PDC: ( a) Scout view: multiples corps étrangers métalliques se projetant sur l’hypochondre droit (b, c, d et e): -Multiples corps métalliques intra-hépatiques ( foie droit) de disposition linéaire dessinant la trajectoire de la balle -Contusion des segments IV, VII et VIII sur le trajet de la balle -Orifice d’entrée postérieur. a b e c d TDM abdominale avec injection de PDC: coupes axiales (a, b, c et d) et sagittale (e): multiples éclats métalliques intra-hépatique ( segment II) (a), rétro-péritonéale pré-cave ( b), para rénale antérieure droit ( c), intra-caecal ( d) et inter-recto-vésical ( e). Plaies abdominales a b TDM abdominale avec injection de PDC: ( a, b) coupes axiales: fracture du cadre obturateur droit avec des corps métalliques pelviens et du muscle obturateur interne homolatéral et une densification de la graisse péri-rectale et péri-vésicale. (c, d): reconstructions sagittale et coronale: corps métalliques au niveau du carrefour iléocaecal ( d) et intra-vésicale (c). c d Plaies abdominales a b d c e TDM abdominale avec injection de PDC: ( a, b, d et e) coupes axiales en fenêtre abdominale et osseuse: multiples corps étrangers métalliques au niveau de la fesse gauche responsables d’une fracture de l’aile iliaque et des premières pièces sacrées. (e): coupe sagittale :multiples corps métalliques intramusculaires de la fesse gauche. Plaies abdominales a b d TDM abdominale avec injection de PDC: ( a, b) :coupes axiales et coronale ( c) : corps étranger métalliques intra-diaphragmatique droit. (d) :coupe sagittale en fenêtre : corps métallique se projetant en pré vertébral sans lésion osseuse en regard. c Plaies abdominales a b c TDM abdominale avec injection de PDC: Plaie par arme à feu pelvienne : ( c) coupes axiales: fracture des cadres obturateurs avec des corps métalliques pelviens ( a et b) : rupture vésicale sous péritonéale attestée par une extravasation du PDC au temps tardif. Plaies vasculaires 5 plaies vasculaires par arme à feu ont été décrites Plaie des membres inférieurs (n=4): (n=1) *contusion de l’artère fémorale superficielle *contusion da l’artère poplitée (n=2) *plaie de l’artère tibiale postérieure (n= 1) Plaie du membre supérieur (n=1): *plaie de l’artère humérale avec pseudoanévrysme Ces lésions vasculaires se sont associées dans 4 cas à des fractures complexes et comminutives en regard. Plaies vasculaires a c Angioscanner du membre supérieur avec des reconstructions MIP : Plaie par arme à feu du bras droit: Image d’addition de l’artère humérale droite postéro-latérale sacciforme remplie de PDC après injection en rapport avec un pseudo-anévrysme post traumatique b Plaies vasculaires b a PAF de la jambe gauche : angioscanner des membres inférieurs: *reconstruction coronale en fenêtre osseuse: fracture comminutive de l’extrémité supérieure des 2 os de la jambe, épaississement des parties molles surales, siège de bulles d’air ( gangrène) (b) *Absence d’opacification de l’artère poplitée et des artères du trépied jambier en aval sur la reconstruction MIP ( a) Plaies vasculaires b c a Plaie par arme à feu de la jambe gauche : angioscanner des membres inférieurs: *Fracture comminutive de l’extrémité supérieure de la fibula avec de Multiples éclats métalliques ( a et c) *Absence d’opacification de l’artère poplitée et des artères du trépied jambier en aval ( b) Discussion Les lésions par armes à feu étaient les plus graves engageant le pronostic vital et le pronostic fonctionnel Les lésions par armes blanches ou lors des rixes étaient sans particularités dans ce contexte. Les plaies étaient essentiellement cérébro-faciales, pouvant être expliquées par le fait que les tireurs embusqués (snipers) visaient les structures non protégées par un blindage ou un casque, et donc au premier chef la face et le cou. discussion Les dommages (1) Lorsqu’une balle pénètre dans le corps, elle repousse latéralement les chairs qui entourent son trajet. Cet écart est généralement d’autant plus brutal que la balle pénètre rapidement. Il se crée une cavité dont la taille dépend de la vitesse et de la taille de la balle. L’élasticité des tissus fait que cette cavité ne persiste pas totalement, elle est temporaire. Cet effet s’appelle cavitation temporaire. discussion Les dommages (2) Elle entraîne des lésions à distance du trajet propre de la balle. Il peut arriver que ces dégâts concernent des structures sensibles de l’organisme : gros vaisseaux, nerfs, os ou viscères. Ces lésions à distance peuvent être fatales. La cavitation temporaire est proportionnelle à la vitesse du projectile, elle diminue donc au fur et à mesure de la progression de la balle. En fin de course, elle est nulle. Elle reste importante si le projectile n’a pas fini sa course et ressort de l’organisme. Discussion Les dommages (3) En chemin, la balle peut rencontrer des obstacles plus durs que la chair, les os notamment. Lorsqu’une balle percute un os, elle le pulvérise et transforme chaque fragment détaché en projectile secondaire qui va se comporter comme une petite balle à son tour, dans toutes les directions et pas seulement dans celle du premier projectile. C’est le cas dans notre série de certains traumatismes cérébraux et thoraciques. Enfin, par effet de fragmentation, la balle elle-même pourra se diviser en projectiles secondaires susceptibles d’entraîner des lésions bien plus étendues, observées particulièrement dans les traumatismes hépatiques et intestino-mésentériques. L’orifice de sortie est généralement bien plus important que celui d’entrée, avec de grosses pertes de substance. Discussion Étage cérébral ( 1) L’atteinte de la face et du cou confère à ces lésions une gravité toute particulière, tant à la phase initiale où la survie même est compromise, qu’au stade des séquelles où les pronostics fonctionnel et esthétique sont en jeu. Les lésions sont classées selon la topographie: * étage supérieur de la face * étage moyen de la face * étage inférieur de la face * axe viscéral du cou * axe vasculaire du cou * plaies de la région auriculaire Discussion Étage cérébral ( 2) Le danger vital est endocrânien: * précocement, par la pénétration du projectile, les délabrements encéphaliques directs ou induits par la cavitation, ainsi que par l’oedème cérébral. * Secondairement, par la constitution d’hématome, la contamination septique, le risque majeur de fistule cérébrospinale, qui sont à craindre. Le danger fonctionnel est oculaire. À l’étage moyen de la face, le risque basi-crânien, sphénoïdal ou médullaire, est à considérer. Discussion Étage cérébral ( 3) Les lésions de l’axe viscéral du cou peuvent intéresser l’axe laryngo-trachéal, l’axe digestif ou la glande thyroïde. Les lésions des axes vasculaires du cou sont 3 fois sur 4 des plaies veineuses et, dans un quart des cas des plaies artérielles. Les plaies de la région auriculaire sont de systématisation difficile : les plaies superficielles peuvent compromettre la vitalité du cartilage. Leur pronostic est esthétique. Les lésions de la parotide, avec ou sans atteinte faciale, ainsi que les lésions de l’oreille moyenne posent un problème fonctionnel. Discussion Étage thoracique ( 1) Un blessé par arme à feu du thorax ou de l’abdomen est toujours un blessé grave, même en cas de stabilité clinique initiale. Les données balistiques théoriques ne permettent pas de prévoir avec certitude le comportement d'un projectile dans l'organisme Un projectile à point de pénétration extra-thoracique peut entraîner des lésions thoraciques et réciproquement Toutes les structures anatomiques thoraciques peuvent être lésées lors d'une blessure par arme à feu, de manière isolée ou associée entre elles ou à des lésions extrathoraciques, principalement abdominales Discussion Étage thoracique ( 2) La rencontre du projectile avec les structures osseuses thoraciques (côtes, clavicules, rachis, omoplate) modifie le comportement théorique du projectile et la reconstitution du trajet de celui-ci devient difficile. À l'inverse, les espaces intercostaux n'offrent aucune résistance et ne perturbe pas la trajectoire . Les poumons, du fait de leur faible densité et de leur élasticité, sont relativement tolérants à la pénétration d'un projectile en l'absence de fragmentation. Le cœur et les gros vaisseaux se comportent comme des organes denses et peu élastiques. Discussion Étage thoracique ( 3) Lésions thoraciques observées * Atteinte cardiaque: grave, 75 % des décès se produisent dans les premières 24 heures * Atteinte des gros vaisseaux * Lésions trachéo-bronchiques * Atteinte œsophagienne * Atteinte de la paroi thoracique: incluent les simples lésions de la peau et des tissus mous, les fractures de côtes mais aussi les lésions des vaisseaux intercostaux et des vaisseaux mammaires internes dont le saignement peut s'extérioriser mais aussi être responsable d'hémothorax, souvent abondants Discussion Étage thoracique ( 4) * Atteinte du parenchyme pulmonaire: -Les lésions du parenchyme pulmonaire, présentes dans 80 % des cas, entraînent de manière constante une fuite de sang dans l'espace pleural avec constitution d'un hémothorax ou d'un hémo-pneumothorax -Les fuites d'air sont responsables de la constitution d'un pneumothorax -Les lésions parenchymateuses pulmonaires sont soit à type de lacération correspondant au trajet de l'agent pénétrant, soit à type de contusion (cavitation temporaire ou transmission d'un impact pariétal) *Atteinte diaphragmatique * Atteinte du rachis Discussion Étage abdominal ( 1) Les plaies abdominales par arme à feu se divisent en 2 groupes : *les plaies abdominales non pénétrantes (ayant un ou plusieurs points d’impact pariétal) où le scanner confirme le caractère non pénétrant de la plaie. *les plaies abdominales pénétrantes qui se répartissent elles même en lésions mineures et lésions majeures. Discussion Étage abdominal ( 2) Lésions mineures : * plaie du mésentère * plaie du méso-colon transverse * plaie du grand épiploon * plaie péri-pancréatique, péri-rénale, péri-slénique. Lésions majeures: * perforation de viscères creux * perforation de viscères pleins * et des lésions des deux types. Conclusion Le bilan en imagerie des émeutes de la révolution tunisienne est assimilable à celui de la pratique de guerre classique avec en particulier: * une prédominance des plaies par armes à feu *les plaies étaient essentiellement cérébro-faciales *la gravité des plaies abdominales volontiers multifocales. Le bilan lésionnel repose essentiellement sur les données du scanner qui: * permet de réaliser un bilan précis, *permet d ’éviter des gestes chirurgicaux non thérapeutiques, *et aide à la surveillance du patient.