tels, chez le jeune enfant, la femme
enceinte et les personnes immuno-
déprimées. Les atteintes cardiaques,
hépatiques, spléniques sont surtout le
fait de réinfestations multiples chez
des patients séjournant sans protection
dans les zones endémiques.
Traitement
Il faut rappeler que cette maladie
parasitaire est la plus répandue dans
le monde et la seconde parmi les plus
m e u rtrières dans les pays en dévelop-
pement. Selon Médecins du monde*,
elle est actuellement en pleine recru-
descence, et sévit dans plus de
10 0 pays représentant au total 40 %
de la population mondiale.
Pour les voyageurs se rendant dans
les zones infestées, le meilleur traite-
ment demeure prophylactique. Il
n’existe pas de vaccin contre le palu-
disme, et aucun n’est en vue, selon
les chercheurs, avant une quinzaine
d’années.
D’abord, il s’agit donc de se protéger
contre les moustiques : physique-
ment, grâce au port de vêtements
amples, à manches longues à la tom-
bée du jour, à l’utilisation de mousti-
quaires autour des lits des jeunes
enfants notamment. Chimiquement,
les répulsifs doivent être largement
utilisés sur soi, répandus dans l’atmo-
sphère de la pièce, jusque sur les
moustiquaires.
La prophylaxie individuelle médica-
menteuse est différente selon la per-
sonne et son lieu de destination (voir
e n c a d r é ) . Selon la personne, il faut
toujours tenir compte du passé médi-
cal, du présent (grossesse, par
exemple), des traitements en cours,
de l’état immunitaire.
Il peut ainsi être souhaitable de
tester la tolérance des médications
avant le départ pour prévenir tout
incident sur place. Habituellement,
le traitement sera commencé un
peu avant le départ, poursuivi pen-
dant tout le voyage et une à quatre
semaines après le retour : une,
pour atovaquone + proguanil seu-
lement, mais quatre pour toutes
les autres spécialités. Il existe en
effet des formes retard de déclen-
chement du paludisme.
Si le voyage comprend des périodes
où l’on risque de se trouver loin de
tout centre hospitalier, il faut se munir
d’un traitement de réserve à prendre
en cas de doute. Ce traitement de
réserve sera prescrit avant le départ et
comprendra soit de la quinine, soit de
la méfloquine, soit de l’halofantrine
( l ’ ECG est indispensable pour dia-
gnostiquer les risques de troubles du
rythme cardiaque induits).
Toujours selon Médecins du monde,
les antipaludéens classiques ne sont
plus efficaces dans nombre de pays
où ils sont néanmoins utilisés comme
protocole national. Le nombre de cas
est ainsi quatre fois plus élevé que
dans les années 70, en raison de
l’augmentation de la résistance des
parasites du paludisme aux traite-
ments. Et, depuis 2000, on assiste
même à des flambées épidémiques
au Burundi, dans le sud du Soudan et
en Éthiopie. Ce phénomène avait
p o u r tant disparu. Pour soigner les
patients atteints, les dérivés d’artémi-
sine semblent offrir de réels avan-
tages par rapport au traitement anti-
paludique classique, car ils sont plus
efficaces contre le parasite et agissent
plus rapidement, sans trop d’effets
indésirables. Mais leur coût est un
frein pour les pays pauvres.
JB
*www.msf.fr et www.accessmed-msf.org
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 55 • mai 2004
Actua l ité Sa nt é
1 0
Prophylaxie selon la destination
Type de pays Chloroquinorésistance Prophylaxie
Type I 0 Chloroquine
Type II + Chloroquine, proguanil
Type III +++ Méfloquine ou
atovaquone chloroquine
ou doxycycline
Savez-vous que le premier décès
dans le monde dû à un véhicule
motorisé a eu lieu le 17 a o û t
1896, à Londres ? La victime s’ap-
pelait Bridget Driscoll, elle avait
44 ans, et a été renversée par une
voiture en traversant l’esplanade
du Palais. Le véhicule roulait “pro-
bablement” à 12 km/h au lieu
des 6,4 km/h qu’il n’était pas
sensé dépasser.
Aujourd’hui, selon l’OMS, chaque
j o u r, il y a 140 0 0 0 blessés sur
les routes du monde. Près de
30 0 0 personnes meurent et
1 5 000 environ resteront handi-
capées à vie. Si les tendances
actuelles se confirment, on assis-
tera, d’ici 2020, à une augmenta-
tion de 60% du nombre des per-
sonnes tuées ou handicapées
suite à un accident de la route.
Paradoxalement, les pays les plus
motorisés, qui, compte tenu de
leur expérience ancienne, ont
engagé des programmes de
sécurité routière, enregistrent les
taux de mortalité les plus bas
(taux annuels inférieurs à
6 , 0 p o u r 10 0 000 habitants).Le s
hommes ont une probabilité
presque trois fois plus grande que
les femmes de mourir d’un acci-
dent de la route, et plus de 50 %
de la mortalité concernent les
personnes âgées de 15 à 44 ans.
Les piétons, les cyclistes et les
motocyclistes courent un risque
plus grand par kilomètre par-
couru. Compte tenu du manque
d’infrastructures adéquates, de
mesures éducatives, etc., les habi-
tants les plus vulnérables sont les
piétons des pays à faibles revenus
ou à revenus intermédiaires. Ces
pays ont d’ailleurs une part dis-
p r o p o r tionnée, par rapport au
nombre de véhicules motorisés,
dans la charge mondiale crois-
sante de morbidité due aux acci-
dents de la route.
Source OMS à propos de
la Journée mondiale de la santé
du 7 avril 2004.
En bref ...
L’accident de la route
n’est pas une fatalité
Infos
...
Afrique et
paludisme
Le coût de prise
en charge des
hospitalisations des
cas graves (en
moyenne 30 à 50 %
des admissions
dans les hôpitaux en
Afrique) serait de
12 milliards de
dollars par an.
La maladie a
des répercussions
sévères sur
le développement
des populations.
La fièvre empêche
l’enfant d’aller à
l’école et l’adulte
d’aller au travail
notamment celui des
champs qui est vital
pour ces populations.
La journée mondiale
du paludisme a eu
lieu le 25 avril.
>>
Actualités 22/06/04 16:17 Page 10