Restauration
6avril 1814 : Le Sénat fait appel à Louis XVIII
2août 1830 : Abdication de Charles X
Les Bourbons sont de retour. Mais Napoléon s’ennuie en exil à l’île d’Elbe et l’épopée
napoléonienne semble recommencer avec «le vol de l’Aigle», le ralliement du maréchal
Ney, la fuite éperdue du roi LouisXVIII.
L’aventure ne dure que «Cent Jours» (mars-juin 1815) et laisse la France encore plus faible
en Europe. Napoléon, vaincu à Waterloo, «morne plaine» de triste mémoire, abdique
une seconde fois (22 juin 1815) et part en exil à Sainte-Hélène. Il meurt le 5 mai 1821 et
entrera dans la légende nourrie par les chansons de Béranger, le romantisme de la jeune
génération et le lyrisme de VictorHugo.
LouisXVIII, l’un de nos rares souverains doués du sens de l’humour, mais podagre, aigé
d’un physique ingrat et devant succéder à un grand premier rôle historique, a du moins un
sage programme: «l’Ancien Régime moins les abus».
La Charte, tenant compte de certains acquis de la Révolution et de l’Empire, instaure une
monarchie constitutionnelle. Mais le drapeau blanc chasse le tricolore et sur 30 millions
de Français, 100000 seulement sont électeurs, 10000 éligibles. Les premières élections
(août 1815) donnent une Chambre «introuvable» (350 ultras sur 402 députés), la suivante
sera moinsréactionnaire.
Même s’il est excessif de dire que «la démocratie coule à pleins bords», la France fait
l’apprentissage du régime parlementaire. Non sans mal: les constitutionnels (centristes)
étant sans cesse pris entre deux extrêmes, les ultras plus royalistes que le roi et les
indépendants (libéraux), bonapartistes ou républicains. Non sans drame: assassinat
du duc de Berry, neveu du roi (1820), agitation des sociétés secrètes républicaines (la
Charbonnerie) ou royalistes (les Chevaliers de la foi) qui multiplient lesconspirations.
Du moins vit-on en paix, l’économie prospère, la bourgeoisie - classe montante et
ambitieuse - s’enrichit, les idées libérales et socialistes, voire utopistes (Saint-Simon,
Fourier) cheminent, dans une presse plus ou moins libre selon les lois et les rigueurs de
lacensure.
«Le roi est mort, vive le roi», ce cri de la monarchie retentit pour la dernière fois le 24
octobre 1824, aux obsèques de Louis XVIII. Charles X succède à son frère. Déjà impopulaire
sous l’Ancien Régime, il va se rendre odieux par sa maladresse d’ex-émigré qui «n’a rien
oublié ni rien appris». Il veut un retour radical au passé, rétablit le sacre à Reims, instaure
une censure rigoureuse. Les élections de 1827 disent assez le mécontentement du pays:
les libéraux sont majoritaires à laChambre.
La prise d’Alger (5 juillet 1830) ne sauvera pas le trône. Quand Charles X signe quatre
ordonnances réactionnaires, cette bombe ultra déclenche la Révolution de Juillet: les
trois Glorieuses (27-28-29 juillet 1830) chassent du trône de France la branche aînée
desBourbons.