N° 111 mercredi 16 juillet 2008
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même, la mission Vie et logement sera marquée par la
réorientation du « 1 % logement » ; la mission Sécurité
traduit la future loi d'orientation pour la sécurité
intérieure ; la mission Travail et emploi limitera la
durée des contrats aidés, recentrés sur les personnes
les plus éloignés de l'emploi. A ce stade, le revenu de
solidarité active (RSA) n'apparaît pas dans le plafond
de dépense, car ses modalités de mise en œuvre ne
sont pas encore déterminées. (M. Philippe Marini invite
à un redéploiement) Je n'ai donc pas voulu préempter
la discussion sur ce sujet.
Cette nouvelle norme budgétaire ne fait pas
apparaître de gagnants ou de perdants, car il faut
juger un budget non sur son montant mais sur la
hiérarchie de ses priorités.
J'en viens à la sécurité sociale. Pour équilibrer les
comptes du régime général en 2011, il faut tout
d'abord obtenir ce résultat pour l'assurance maladie.
Nous allons étudier en détail les propositions faites,
car les importantes marges d'efficience qui existent
permettent d'envisager cet équilibre. Tel est le sens de
la politique menée avec Roselyne Bachelot : au cours
d'un cycle de réunions, nous discutons avec les
partenaires sociaux pour cerner leur état d'esprit avant
d'annoncer des mesures. L'excellent rapport
d'information de M. Vasselle sur la répartition du
financement entre l'assurance maladie obligatoire, les
assurances complémentaires et les ménages constitue
pour nous une source d'inspiration. Nous prendrons
ensuite nos responsabilités, des annonces étant
envisageables avant la fin du mois de juillet. Nous
pourrons peut-être accélérer les mesures envisagées
pour 2009, afin de contenir le dépassement prévu en
2008.
Par ailleurs, la réduction du chômage permettra de
diminuer la cotisation correspondante, donc d'accroître
les versements aux caisses de retraite à taux de
prélèvement social globalement inchangé.
Pour inciter à l'emploi des seniors en 2009, le
Gouvernement majorera la surcote et diminuera
encore les préretraites financées sur fonds publics.
Toutefois, le succès de cette nouvelle culture du travail
dépendra en premier lieu des entreprises.
Je souhaite clarifier les relations entre l'État et la
sécurité sociale. L'an dernier, nous avons apuré la
dette,...
M. Alain Vasselle, rapporteur de la commission
des affaires sociales. – Très bien ! Continuez !
M. Eric Woerth, ministre. – ... mais elle s'est
partiellement reconstituée. La racine du mal tient à la
sous-budgétisation des crédits, si bien que les
dépenses de l'État sont partiellement reportées sur la
sécurité sociale.
M. Alain Vasselle, rapporteur. – Faute avouée,
faute à moitié pardonnée !
M. Eric Woerth, ministre. – Je n'avoue pas. Je dis
simplement ce qui est : il n’est jamais de bonne
politique de dissimuler. La vérité finit toujours par
exploser à la figure.
La dette sociale, actuellement à l’Acoss, sera
transférée à la Cades. (Mme Nicole Bricq approuve)
Nous utiliserons une fraction des recettes CSG
attribuées au FSV (Fonds de solidarité vieillesse),
aujourd’hui en excédent, dans le respect de l’équilibre
de son financement.
Nous traiterons également la lancinante question
du Ffipsa (Fonds de financement des prestations
sociales agricoles), dans le projet de loi de finances et
le projet de loi de financement de la sécurité sociale
pour 2009, tant du point de vue du déficit que de la
dette.
J’en viens aux collectivités locales. La Conférence
nationale des exécutifs locaux, réunie jeudi dernier
sous la présidence du Premier ministre, a été
l’occasion de rappeler que l’ensemble des concours de
l’État doit évoluer au même rythme que l’ensemble des
dépenses de l’État, c'est-à-dire sur l’inflation. J'ai bien
noté, monsieur le président de la commission des
finances, que vous partagez cette analyse. Avec une
prévision d'inflation à 2 % en 2009, l'ensemble des
concours de l'État, soit 55 milliards hors
dégrèvements, augmentera donc de 1,1 milliard en
2009 par rapport à 2008, soit 200 millions de plus
qu’en 2008. C'est le maximum de l'effort que l'État
peut s'imposer sur ses propres dépenses au bénéfice
des collectivités. Pour 2010 et 2011, l'ensemble des
concours de l'État continuera à évoluer comme
l'inflation, ce qui conduira à une augmentation de
1 milliard supplémentaire par an.
Quelle traduction donner à cette augmentation de
1,1 milliard en 2009 ? Le Premier ministre s'est
engagé, lors de la Conférence nationale des finances
publiques, à ne pas réformer le FCTVA en 2009, afin
de ne pas mettre en péril les plans de financement des
collectivités qui ont déjà investi et qui comptent
dessus. Cela n'exclut pas, en revanche, de réfléchir à
l'avenir du mécanisme de cette dotation.
Une fois financée l'augmentation du FCTVA,
450 millions de crédits resteront disponibles, soit 1 %
du périmètre de la contribution de l’État. Il nous faut
réfléchir conjointement à l'orientation que nous leur
donnons et à l'évolution de la DGF : dans le contexte
budgétaire qui est le nôtre, il n'est pas possible que la
DGF continue à progresser sur son rythme actuel
d'indexation. Il faudra fonder la confiance entre l’État et
les collectivités sur une nouvelle manière de voir les
choses : nous y travaillons, avec Mmes Lagarde et
Alliot-Marie.
La révision de la Constitution a été l'occasion
d'ouvrir un large débat sur l'opportunité d'inscrire dans
la loi fondamentale une règle de finances publiques.
Le résultat auquel nous sommes pour l'instant
parvenus me paraît très satisfaisant : une loi de