
N° 36 vendredi 5 décembre 2008
3
diplomates ; nous savons que vous y êtes, monsieur le
ministre, légitimement attaché.
Sous le bénéfice des amendements que je vous
présenterai, la commission des finances propose
d'adopter ces crédits. (Applaudissements à droite)
M. André Trillard, rapporteur pour avis de la
commission des affaires étrangères. – Avec
2,52 milliards, ce budget représente 1,37 % des
dépenses de l’État. Il progresse de 7 %, mais de 2 %
seulement à périmètre constant puisqu’il intègre cette
année les pensions des enseignants à l’étranger. Ses
actions sont limitées par le poids croissant des
contributions obligatoires aux organisations
internationales, notamment celles consacrées au
financement des opérations de maintien de la paix de
l'ONU, dont le financement est passé de 170 millions
en 2000 à 370 millions l’an prochain. Leur évaluation
financière est désormais plus réaliste en loi de
finances initiale, en vertu du contrat de modernisation
conclu entre les ministères des affaires étrangères et
des finances ; 40 millions sont prévus pour rattraper
les dépenses engagées mais non prévues les années
antérieures, sachant qu’il restait fin 2006 115 millions à
financer.
Nous appelons à une meilleure cohérence entre
nos engagements internationaux et leurs modalités de
financement car le problème est récurrent. On
comprend les difficultés d’évaluer a priori le coût des
opérations extérieures, pas celles de leur financement
une fois qu’elles ont été décidées au plus haut niveau
de l'État.
La mission « Action extérieure de l’État » dispose
d'un plafond de 13 077 équivalents temps plein
travaillés, soit 149 de moins qu'en 2008.
La programmation triennale des finances publiques
se traduira par une réduction de 700 emplois d'ici à la
fin 2011. Après avoir touché, ces dernières années,
des emplois en CDD et des postes de volontaires
internationaux, la baisse touchera des titulaires,
c'est-à-dire « l'ossature » des services. Il faut réaliser
rapidement les redéploiements de personnels liés à la
modularité des ambassades inspirée par le Livre blanc
sur la diplomatie ; la réduction de postes prévue d’ici
2011 est moindre que celle qui appliquerait la règle du
non-remplacement d’un départ sur deux à la retraite,
mais elle atteint cependant un niveau au-dessous
duquel il conviendra de ne pas descendre, à moins de
modifier substantiellement les missions confiées au
ministère des affaires étrangères et européennes.
Notre réseau diplomatique, avec 160 ambassades
et 21 délégations permanentes, est le deuxième au
monde après celui des États-Unis. Une trentaine de
nos postes diplomatiques assurera, avec un personnel
réduit à un ambassadeur entouré de quelques
collaborateurs, une mission « de présence et de
veille ». Une centaine recevra des « missions
prioritaires », avec un personnel plus étoffé, et une
trentaine, située chez nos principaux partenaires, sera
polyvalente. Les postes affectés à ces ambassades de
plein exercice seront restructurés et réduits, ce qui me
semble tout à fait opportun. Ce maintien général de
notre présence à l’étranger est une bonne chose, nous
évitons de créer des « déserts diplomatiques ».
Cette nouvelle organisation offrira à de jeunes
cadres des responsabilités inédites lorsqu'ils dirigeront
des postes de présence et de veille, ce qui dynamisera
des carrières parfois un peu stagnantes du fait d'une
pyramide des âges peu équilibrée. Monsieur le
ministre, quel est le calendrier prévisionnel de cette
réforme ?
Le programme « Français à l'étranger et affaires
consulaires » doit être maintenu, il rend plus visibles
les actions en faveur de nos compatriotes expatriés
ainsi que nos actions consulaires.
Le périmètre de ce programme évolue, avec la
création d'un centre de crise et le transfert des crédits
de fonctionnement et d'investissement correspondant
à l'instruction des demandes de visas, au ministère de
l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et
du codéveloppement.
Conformément aux engagements du Président de
la République, la prise en charge des frais de scolarité
des élèves français fréquentant le réseau de l'AEFE
s'étendra aux classes de seconde : 19 millions sont
prévus à cette fin. Cet effort financier était attendu
depuis de longues années par les Français de
l'étranger. Cependant, son attribution, sans tenir
compte du niveau des frais de scolarité ni des revenus
des familles, ne saurait nous satisfaire : la commission
des affaires étrangères déposera un amendement,
qu’elle a adopté à l’unanimité.
Sous le bénéfice de ces remarques et de cet
amendement, la commission des affaires étrangères,
de la défense et des forces armées est favorable à
l’adoption de ce budget. (Applaudissements à droite)
Mme Monique Cerisier-ben Guiga, rapporteur
pour avis de la commission des affaires étrangères. –
Le programme « Rayonnement culturel et
scientifique » ne concerne que les crédits affectés à la
diplomatie culturelle dans les pays considérés comme
développés au sens de l'OCDE. Mais c'est sur ce
programme qu'est prélevée la subvention destinée à
l'AEFE : elle en représente 82 %, ce qui ne laisse que
92 millions pour la promotion de la culture française
dans 47 pays, dont les 27 États membres de l'Union
européenne, les États-Unis, le Canada, l'Australie, la
Russie ou encore le Japon. Le document de
programmation triennale prévoit de passer de
105 millions en 2008 à 77 millions en 2011, soit une
baisse de 25 %. Les crédits du programme
« Coopération en direction des pays en
développement » diminuent de 9 %. A l’Assemblée
nationale, le Gouvernement a encore diminué de
2,8 millions le programme 185 et de 6,9 millions le
programme 209 : monsieur le ministre, quelles seront
les actions touchées ?