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TABLE DE MATIERES
1.
QUATRIEME FORUM DES REGIONS ULTRAPERIPHERIQUES ............... 4
2.
DATES, LIEU ............................................................................................................ 4
3.
PARTICIPANTS ....................................................................................................... 4
4.
OBJECTIFS DU FORUM ........................................................................................ 4
5.
POINTS CLEFS DU FORUM (30/03/2017) ........................................................... 5
6.
ALLOCUTIONS INTRODUCTIVES (31/03/2017) ............................................. 12
7.
PRESENTATION
DES
CONCLUSIONS
DES
SESSIONS
THEMATIQUES – INTERVENTIONS DES RAPPORTEURS. ...................... 13
7.1. Session thématique 1: Renforcer la compétitivité et l'emploi dans les RUP:
l'économie circulaire, verte et bleue, l'énergie: Sieglinde GRUBER.
Synthèse du panel. ........................................................................................... 13
7.1.1. Les constats partagés ......................................................................... 13
7.1.2. Les mécanismes et outils à mobiliser ................................................ 14
7.1.3. Les bonnes pratiques ......................................................................... 15
7.2. Session thématique 2 : Construire un avenir durable: perspectives pour une
meilleure intégration des RUP dans les marchés régionaux et
internationaux. Lea ANDERSSON PENCH. Synthèse du panel. ................... 15
7.2.1. Les constats ....................................................................................... 15
7.2.2. Les mécanismes et outils à mobiliser ................................................ 16
7.2.3. Les bonnes pratiques ......................................................................... 16
7.2.4. Pistes d'actions identifiées ................................................................. 17
7.3. Session thématique 3a: Accessibilité numérique Philippe BAUDOUIN.
Synthèse du panel. ........................................................................................... 17
7.3.1. Les constats partagés ......................................................................... 18
7.3.2. Les mécanismes et outils à mobiliser ................................................ 18
7.3.3. Les bonnes pratiques ......................................................................... 18
7.4. Session thématique 3b: Accessibilité physique Pawel STELMASZCYK.
Synthèse du panel. ........................................................................................... 19
7.4.1. Les constats ....................................................................................... 19
7.4.2. Les mécanismes et outils à mobiliser ................................................ 20
7.4.3. Les bonnes pratiques ......................................................................... 20
7.4.4. Pistes d'actions identifiées ................................................................. 20
7.5. Session thématique 4: Le soutien des programmes et des fonds européens:
Bilan et perspectives. Jiri PLECITY. Synthèse du Panel ................................ 20
7.5.1. Les constats et enjeux ........................................................................ 21
7.5.2. Les mécanismes et outils à mobiliser ................................................ 21
7.5.3. Les bonnes pratiques ......................................................................... 22
7.5.4. Pistes d'actions identifiées ................................................................. 23
8.
ALLOCUTION DE CLOTURE ............................................................................ 24
9.
CONCLUSION ........................................................................................................ 24
2
10. WEBSITE................................................................................................................. 25
11. ANNEXES ................................................................................................................ 25
Annexe 1: Programme du Forum
Annexe 2: Contributions écrites disponibles des sessions thématiques
Panel 1: M. RISTORI – M. NöEL –
GUERREIRO
M. BLERIOT – M. ORTEGA – Mme
Panel 2: M. CEBALLOS – M. GIUSTI – M. MAGRAS – Mme BARRIGA – M.
CHALUS – M. CHAKHTOURA
Panel 3: Mme SIOLI – M. PITTALUGA – M. GULTZHOFF – M. RUIJTERS – M.
ZELLER – M. VIRAPOULLÉ – M. JESUS
Panel 4: M. VON VRESKA – M. DUMITRU – M. SERRÃO SANTOS – Mme
GAYOSO – M. RODRIGUES – M. SIDI – M. DUVILLE
3
COMMISSION EUROPÉENNE
Direction Générale
Politique régionale et urbaine
Budget et Affaires Générales
Régions ultrapériphériques
Bruxelles, 10 avril 2017
DGA1.A.1
RAPPORT DU IVème FORUM RUP 2017
1.
Quatrième Forum des régions ultrapériphériques
"Les régions ultrapériphériques, terres d'Europe dans le monde: vers une stratégie
renouvelée"
2.
DATES, LIEU
30 mars / 31 mars 2017 Bruxelles (bâtiment Charlemagne)
3.
PARTICIPANTS
658 participants présents (la délégation officielle de St Martin n'a pas été en mesure de se
rendre au forum pour cause d'élections locales, il en en est de même pour la majeure partie de
la délégation de la Guyane retenue à Cayenne en raison d'un conflit social).
Régions ultrapériphériques: Guadeloupe, Martinique, Guyane, St-Martin, La Réunion,
Mayotte, Açores, Madeira, Canaries: 177 délégués parmi lesquels les Présidents de Région,
les institutions régionales et les experts).
Etats membres: France, Portugal, Espagne (184 participants) parmi lesquels les Ministres,
Ambassadeurs, les institutions nationales et les experts.
Institutions européennes: la Commission européenne (145 Participants) parmi lesquels le
Président de la Commission européenne, 2 Commissaires, 6 Députés Européens et leurs
délégations, le Comité Economique et Social, le Comité des Régions.
Représentants Socio-économiques: 103 participants (auxquels s'ajoutent 129 participants
compris dans les délégations officielles des RUP pour un total de 232 socio-professionnels)
parmi lesquels des chambres de commerce et d'industries, des associations d'entreprises et des
entreprises individuelles.
Journalistes (49 invités)
4.
OBJECTIFS DU FORUM
Offrir aux régions ultrapériphériques (RUP) une plate-forme de valorisation de leurs atouts
auprès des acteurs publics et privés.
Permettre un débat public pour préparer le renouvellement de la stratégie de la Commission
européenne en faveur des RUP. Cette stratégie fera l’objet d’une communication de la
4
Commission qui sera adoptée à l’automne 2017. Cette stratégie tiendra compte des résultats
du Forum, du Mémorandum remis au Président Juncker lors du Forum par le Président de la
conférence des Présidents des RUP, des contributions des Etats Membres, des Parlementaires
Européens et des autres partenaires.
Dynamiser le processus de programmation en cours pour la période 2014-2020 sur base des
priorités stratégiques européennes globales et sur base d'un partenariat avec les régions
ultrapériphériques pour une croissance intelligente, durable et inclusive.
Enrichir la réflexion sur 4 thématiques stratégiques pour les régions ultrapériphériques :
l'économie circulaire, verte et bleue, l'énergie; l'intégration des RUP dans les marchés
régionaux et internationaux; l'accessibilité numérique et physique; le soutien des programmes
et des fonds européens.
5.
POINTS CLEFS DU FORUM (30/03/2017)
30 MARS 2017
Allocutions introductives (synthèse) 1 :
Corina CREȚU (Commissaire européen pour la Politique régionale)
La Commissaire CREȚU souhaite la bienvenue aux participants et indique qu'elle s'est déjà
rendue dans plusieurs RUP, en Guadeloupe, à la Réunion et à Madère. Ceci lui a permis de se
rendre compte des défis auxquels sont confrontées ces régions.
Elle adresse un message de soutien au Président Alexandre retenu en Guyane, confronté à une
situation sociale difficile. Cette crise montre qu'il est nécessaire d'unir nos efforts et de
renforcer l'action de l'Union Européenne en faveur des RUP.
L'année 2017 est incertaine pour l'avenir de l'Union Européenne mais aussi pour les RUP.
Brexit, immigration, inégalités croissantes, autant d'éléments qui peuvent remettre en
question les valeurs fondatrices de l'Europe, l'ouverture, la diversité, la liberté, la démocratie.
Le Président JUNCKER a délivré un message clair pour l'avenir de l'Europe2 et nous devons
combler l'écart entre ce que les citoyens attendent de l'Europe et ce que l'Europe est capable
leur apporter.
Un projet européen fort nécessite un large débat public et la prise en compte des aspirations
de nos concitoyens et la présence ici de plus de 658 participants venus de loin est
réconfortante pour préparer l'avenir des RUP.
1
Pour retrouver l'intégralité des allocutions qui ont été prononcées au cours du Forum, se référer aux
enregistrements intégraux : http://ec.europa.eu/regional_policy/en/conferences/rup2017/
Par ailleurs les principales conclusions et lignes dégagées au cours de ce Forum sont insérées au point 6
"principaux résultats et conclusions.
2
Livre Blanc sur l'Avenir de l'Europe:
https://ec.europa.eu/commission/sites/beta-political/files/livre_blanc_sur_lavenir_de_leurope_fr.pdf
5
A l’heure où plusieurs régions du monde se replient dans une bulle protectrice, les RUP sont
la passerelle de l'Europe vers le monde et cela est précieux. Notamment pour la coopération et
les échanges.
La distance qui sépare les RUP de l'Europe ne doit pas être considérée comme un
désavantage et leur statut déjà reconnu par les traités a été renforcé par la décision de la Cour
de Justice de l'Union Européenne (CJEU) du 15 décembre 2015.
La Commissionnaire CREȚU souligne que plusieurs instruments financés par le budget de
l’UE permettent de soutenir les RUP : la politique de cohésion, le POSEI, les programmes en
faveur de l'agriculture et beaucoup d'autres. Elles apportent des solutions à leurs difficultés et
leurs aspirations, il appartient aux RUP d'unir leurs énergies et d'utiliser au mieux ces
instruments financiers.
Madame CREȚU rappelle qu’elle coordonne l’ensemble des décisions liées aux RUP au sein
du collège des Commissaires. Elle travaille avec ses collègues en préparant la nouvelle
stratégie renouvelée qui doit indiquer la direction à suivre pour les années à venir. Elle doit
permettre de surmonter les défis auxquels sont confrontés les RUP par-delà leurs spécificités
propres.
La stratégie renouvelée doit apporter des réponses dans 3 domaines, quelle est la vision pour
l’avenir des RUP dans les 10 à 15 ans, comment répondre à leurs aspirations, quelle peut être
l'action de l'Europe.
Le succès dépend d'un engagement et d'un travail commun fort entre la Commission, les Etats
membres, les autorités régionales et locales.
Les RUP ont un rôle clé dans la construction d'une Europe forte.
- Antonio TAJANI Président du Parlement européen (message vidéo)
Les régions ultrapériphériques font partie intégrante de l'Europe et les habitants des RUP sont
des citoyens européens à part entière.
Il convient que l'Europe soutienne ces régions et poursuive ses efforts dans le domaine de la
pêche, de la modernisation de la flotte, de la prise en compte de leurs spécificités en matière
économique notamment, face à la concurrence des pays tiers et dans un contexte de
mondialisation du commerce international et des échanges.
Sur la base juridique de l'article 349 TFUE l'Europe doit ouvrir un nouveau chapitre de son
partenariat avec les RUP.
- Rodolphe ALEXANDRE (Président de la Conférence des Présidents des RUP (message
vidéo).
Le Président regrette de ne pouvoir être physiquement présent en raison d'une crise sociale
majeure en Guyane.
Il indique que la population guyanaise se sent délaissée par Paris et qu'elle souhaite que des
solutions soient trouvées pour résoudre les difficultés économiques, les problèmes
d'insécurité, le manque de moyens des services publics, notamment les hôpitaux.
Il souhaite que des réponses concrètes soient apportées par les 2 ministres présents sur place.
6
Le Brexit est la conséquence d'un brutal repli sur soi des peuples d'Europe, exacerbé par la
crise migratoire à laquelle certaines RUP sont particulièrement confrontées.
Ce forum doit être une occasion de rencontre et de partage entre les peuples mais aussi de
prise en compte de la spécificité des RUP confortée par la décision de la Cour de justice du
15 décembre 2015.
L'Union Européenne doit s'adapter encore à la réalité des RUP, notamment en matière de
concurrence d'Etats tiers comme le Vietnam ou l'équateur. La révision du RGEC et les
réflexions sur l'octroi de mer sont des éléments positifs dans ce contexte.
L'adaptation de la réglementation aérienne doit également être plus favorable aux RUP pour
favoriser la mobilité des jeunes.
Une meilleure articulation FEADER/FEDER est également indispensable, pour soutenir les
filières traditionnelles.
La mise en place d'un POSEI pêche est nécessaire pour aider ce secteur fortement
concurrencé par les pratiques illégales des pays voisins. Il faut que des mesures d'aides au
renouvellement de la flotte de pêche soient également développées.
La question du changement climatique est importante pour les RUP, elle génère de nouveaux
enjeux phytosanitaires qu'il faut prendre en compte.
Le maintien de la cohésion est primordial à l'horizon post 2020, l'Europe doit demeurer un
espoir pour la population des RUP, la future communication présentée par la Commission
sera un signal fort d'approche rénovée.
Allocutions des Hauts Représentants des Etats membres :
- Alfonso DASTIS QUECEDO, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération,
L'Europe fête les 60 ans du traité de Rome et la notion de RUP a peu à peu été totalement
reconnue au fil des traités successifs. Des mesures adaptées tenant compte de leurs
spécificités et de leurs besoins ont, par petits pas, été adoptées, les problématiques de ces
régions ont été prises en compte, notamment pour ce qui est des aides d'Etat, des surcoûts, de
la pêche….
La décision de la Cour de Justice du 15 décembre 2015 a conforté les RUP dans leur statut
par la reconnaissance juridique renforcée de l'application de l'article 349 TFUE pour les sujets
les concernant.
Ceci ouvre de nouvelles perspectives et engage un processus de renouveau dans la stratégie
développée par la Commission Européenne.
Les RUP présentent un énorme potentiel qui doit être exploré dans sa globalité, des études
d'impact ciblées doivent renforcer l'action partenariale de la Commission avec ces régions,
afin de mieux valoriser leurs atouts dans les politiques de l’UE.
A ce titre, l'unité en charge des régions ultrapériphériques au sein de la DG REGIO joue un
rôle déterminant dans ce partenariat.
- Margarida MARQUES, Secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, Portugal.
La Commission Européenne exerce un rôle essentiel dans les réflexions menées en faveur du
développement des RUP.
La Commission (DG REGIO) doit poursuivre son action en leur faveur et défendre leur
potentiel, dans les domaines de l'accessibilité, de la cohésion sociale, de la pêche, des
échanges commerciaux, du numérique, de l'énergie notamment, moteurs de leur
développement économique. Elle doit également défendre leurs intérêts face aux autres
7
directions générales de la Commission qui ne sont pas toujours sensibles aux particularités
des RUP.
La Commissaire doit être l'avocat des régions ultrapériphériques au cours du prochain forum
de la cohésion.
L'évolution du concept d'ultrapériphérie va au-delà des difficultés rencontrées par ces régions,
leurs atouts doivent être valorisés, ils sont l'exemple d'une ouverture face à un sentiment de
repli sur soi qui peut être perçu sur le continent européen. Leur positionnement
géostratégique, leur offre de nombreuses possibilités de développement à haute valeur
ajoutée.
La politique européenne en leur faveur doit être forte.
- Jean-Marie LE GUEN, Secrétaire d'Etat au Développement et à la Francophonie, France.
Le Ministre présente les excuses de la Ministre française des Outre-mer retenue en Guyane.
Il rappelle que les RUP doivent être pleinement intégrées au sein de l'Union Européenne.
Elles doivent faire l'objet d'une vision dynamique même si elles rencontrent des difficultés,
notamment avec un niveau de chômage élevé chez les jeunes. L'Europe doit se montrer
solidaire des RUP et à ce titre le ministre salue l'engagement de la Commissaire CREȚU en
leur faveur.
Le PIB de l'ensemble des RUP s'élève à 100 Milliards d'Euros et c'est grâce à ses régions
ultrapériphériques que l'Europe est une grande puissance maritime. Les RUP françaises
bénéficient de plus de 7 milliards d'euros de fonds européens mais les procédures de
constitution des dossiers doivent être simplifiées. L'articulation FEADER/FEDER doit
également être améliorée.
Enfin il convient de saisir les opportunités offertes par le "plan Juncker", notamment en
matière de recherche et développement.
Le libre-échange ne doit pas conduire à une concurrence déloyale des Etats tiers notamment
en matière agricole.
Le Ministre se félicite de la volonté de la Commission d'élaborer une stratégie renouvelée en
faveur des RUP dans le cadre de la nouvelle communication en préparation.
Allocution des Hauts Représentants des régions ultrapériphériques :
- Vasco CORDEIRO, Président du Gouvernement régional des Açores.
Le Président rappelle que la période actuelle est atypique au plan international. Dans ce
contexte, il souhaite que les conclusions de ce forum soient suivies d'effets et que cette
rencontre ne serve pas uniquement à donner bonne conscience aux acteurs présents.
La stratégie de la Commission Européenne doit s'appuyer sur l'article 349 TFUE conforté par
la décision de justice du 15 décembre 2015.
La politique de cohésion doit encore être renforcée notamment par l'accroissement de moyens
financiers.
Il souhaite que la future stratégie soit ambitieuse pour l'horizon post 2020.
- Fernando CLAVIJO, Président du Gouvernement des Canaries.
L'Union Européenne doit respecter les RUP, c'est le sens du Mémorandum qui sera remis au
Président Juncker.
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Il reconnait cependant que la situation des RUP serait très difficile sans le soutien de l'Union
Européenne.
Face aux difficultés, la nouvelle stratégie mise en œuvre dans le cadre de la prochaine
communication représente un espoir, c'est une étape importante pour les RUP qui doit
permettre de faire face aux nombreux défis auxquels ces régions sont confrontées.
- Ary CHALUS, Président du Conseil Régional de la Guadeloupe.
Le Président est d'accord avec le concept de stratégie renouvelée mais il souhaite que le
citoyen soit replacé au cœur des politiques européennes. Le principal enjeu pour les RUP est
l'emploi, indispensable à la cohésion de la société. Le message porté par la conférence des
Présidents marque l'attachement des RUP à l'Europe et à sa solidarité.
L'arrêt de la Cour de justice de l’UE concernant l'article 349 est historique et doit renforcer la
politique européenne en faveur des RUP, notamment dans le domaine de la pêche et de la
modernisation de la flotte (l'autorisation des aides d'Etat est indispensable dans ce dossier), du
raccordement des RUP aux autoroutes de la mer et à la modernisation des ports
indispensables à l'amélioration de l'accessibilité physique.
- Miguel ALBUQUERQUE, Président du Gouvernement Régional de Madère.
Les RUP sont essentielles dans la nouvelle scène mondiale. Elles assurent la présence de
l'Europe dans l'Atlantique, l'océan indien, la Caraïbe, l'Amérique du Sud. Leur valeur ajoutée
est primordiale. Les difficultés que rencontre la Guyane montrent leurs spécificités propres.
Les RUP attendent beaucoup de la Commission Européenne qui doit faire preuve de
souplesse et d'adaptation à leur égard notamment au regard du droit de la concurrence, elle
doit également continuer à les soutenir dans le domaine des transports et de l'énergie et de la
pêche.
La principale préoccupation des RUP demeure le chômage des jeunes, il faut encore
développer les politiques européennes en leur faveur.
- Alfred MARIE-JEANNE, Président de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Il y a 60 naissait l'Union Européenne. Quel en est le bilan: Euroscepticisme, Brexit, réveil du
protectionnisme…
Il faut revenir aux valeurs fondatrices de l'UE, unité et solidarité, repenser le présent et le
futur.
Ce forum est l'occasion de retrouver ces valeurs, de définir une trajectoire mieux adaptée au
développement des RUP, notamment sur la base du Mémorandum qui sera remis au Président
Juncker.
Les RUP ont parfois le sentiment que les aides accordées aux pays tiers en développement se
font à leur détriment. Les RUP ont la même problématique que les PTOM, il convient de les
traiter de la même manière. Des mesures comme l'interdiction des aides d'Etat pour le
renouvellement des flottes de pêche sont mal acceptées.
Les RUP représentent un potentiel à mieux exploiter, énergies renouvelables, liaisons
maritimes, changement climatique, croissance verte et bleue, économie circulaire, elles
tendent la main à l'Europe, en leur qualité de partenaire de l'Union Européenne.
- Soibahadine Ibrahim RAMADANI, Président du Conseil Départemental de Mayotte
Ce forum se tient dans un contexte particulier: 60 ans du traité de Rome, montée des
nationalismes, troubles sociaux en Guyane qui rappellent la situation de Mayotte. Cette île est
la région d'Europe la plus pauvre, son PIB par habitant est le plus faible, son taux de chômage
9
le plus élevé et elle connait une très forte croissance démographique. Les Mahorais sont très
attachés à leur identité et à leur culture.
Mayotte est cependant 10 fois plus riche que les autres iles des Comores ce qui attire une très
importante immigration irrégulière. La « rupéisation » de Mayotte lui a permis de prendre une
autre dimension, mais trois ans sont insuffisants pour en mesurer les effets positifs, la vision
du développement doit s'inscrire à l'échelle d'une génération. Mayotte est très attachée à
l'Europe et a conscience de l'aide qu'elle lui apporte. Il reste beaucoup à faire, assainissement,
routes, transports, éducation, social… 7 millions d'Euros de fonds européens ont été
débloqués pour Mayotte démontrant ainsi l'engagement de l'Europe à son développement.
- Didier ROBERT, Président du Conseil Régional de La Réunion.
La crise Guyanaise ne peut laisser l'ensemble des RUP indifférent. La désespérance
Guyanaise résulte d'une responsabilité partagée et du manque d'écoute des difficultés
rencontrées par les RUP. Les grandes décisions les concernant sont prises depuis Paris dans
une logique financière et comptable.
Ce forum doit être l'occasion d'engager une dynamique nouvelle, à ce titre, le Président
remercie également la Commissaire CREȚU pour son implication en faveur des RUP. Des
progrès sont cependant toujours à accomplir, il ne faut pas forcément faire plus mais il faut
faire mieux. La rédaction du Mémorandum remis au Président Juncker a été initiée au cours
de la conférence des Présidents qui s'est tenue à Funchal. Il s'agit de modifier en profondeur
le cadre européen en faveur des RUP et d'obtenir une meilleure écoute de l'Europe. Ce texte a
pour ambition de refonder les relations entre la Commission Européenne et les RUP. La
décision de la Cour de Justice sur la portée de l'article 349 doit maintenant s'appliquer avec
rigueur et doit contribuer à soutenir la compétitivité des RUP.
Trop de règlements sont contre-productifs et n'ont pas de sens pour les RUP. Il convient
d'adapter les procédures en matière d'aides fiscales ou de politique commerciale européenne
par exemple. C'est aussi le rôle de la France de peser sur les négociations de la 11ème
conférence de l'OMC et d'obtenir un régime dérogatoire pour ses RUP dans une politique
mondiale de libre-échange.
Allocutions des hauts responsables de l'Union européenne :
- Younous OMARJEE, MPE-Conférence des députés des RUP au Parlement Européen.
Les nombreuses stratégies mises en œuvre doivent déboucher sur des mesures concrètes. La
future stratégie est un signal fort à l'attention du collège des Commissaires mais ne doit pas
être un élément supplémentaire dans empilement de textes qui ne parviennent pas à effacer la
violence des décisions qui ont fragilisé l'économie des RUP au fil du temps, notamment par la
disparition des quotas qui garantissaient des prix minimum pour le rhum ou dans le domaine
de la pêche ou du sucre.
Il est nécessaire de mettre en cohérence les politiques européennes et s'appuyer avec force sur
l'article 349.
La défense des intérêts des RUP implique le soutien et l'unité de tous les groupes politiques
représentés au Parlement Européen, mais les dossiers de fonds ne doivent pas occulter
l'urgence des situations, la crise Guyanaise en est un exemple.
- Ian BORG, Secrétaire Parlementaire chargé de la Présidence Maltaise 2017 et des Fonds
Européens.
La spécificité des RUP est reconnue par les traités.
10
Il convient de placer leurs défis au centre des préoccupations de l'Europe, notamment en
améliorant l'accès des populations aux services publics et en adoptant les décisions
européennes en faveur d'une meilleure croissance inclusive.
Il existe de nombreuses similitudes entre les RUP et les autres îles Européennes qui ne
bénéficient pas de ce statut particulier. L'insularité est un caractère commun. Sous la
Présidence maltaise des pistes de réflexion doivent être engagées pour aboutir à des solutions
convergentes.
- Georgios DASSIS, Président du Conseil Economique et Social Européen
Le CESE est sensible à la question des RUP.
Nous fêtons le 60è anniversaire du traité de Rome qui a contribué à assurer une longue
période de paix en Europe.
La Commission doit poursuivre une politique spécifique en faveur des RUP, elle n'est pas là
pour exécuter strictement les ordres du Conseil. Elle doit se poser en défenseur de ces
régions.
Le CESE quant à lui continuera à coopérer avec les autorités civiles et sociales des RUP, il
poursuivra le dialogue avec leurs Présidents et les interlocuteurs de la DG REGIO pour
l'adaptation de mesures concrètes destinées à favoriser la cohésion économique et sociale de
ces régions.
- Luc VAN DEN BRANDE, Membre et ancien Président du Comité des Régions.
Le Président se félicite de l'initiative de ce forum, exemple de démocratie participative.
Les RUP sont essentielles pour l'Union Européenne notamment par leurs écosystèmes
uniques. Les RUP sont cependant confrontées à des défis sociaux complexes en matière de
cohésion sociale, notamment à cause du fort chômage des jeunes et de leur impossibilité à
entrer dans le marché du travail.
Tous les acteurs de notre société doivent être mobilisés, une évaluation territoriale complète
de ce problème est nécessaire, la question ne doit pas être débattue à huis clos.
La libre circulation des personnes est une liberté fondamentale mais la liberté de trouver du
travail et de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille dans sa région d'origine en est une
autre qu'il ne faut pas occulter.
Allocution de clôture de la séance inaugurale de M. Marc LEMAîTRE, Directeur
Général de la Direction Générale Politique Régionale et Urbaine.
Le Directeur Général rappelle qu'il a joué un rôle dans la stratégie développée par la
Commission en faveur des RUP dès 2008 et qu'il est l’un des initiateurs de ce forum.
Depuis 2008, il note que les progrès sont perceptibles et il souligne le rôle déterminant de la
DG REGIO en leur faveur.
Les RUP doivent saisir les opportunités qui s'offrent à elles dans leur voisinage géographique.
Elles s'inscrivent dans un mouvement fort, un processus plus large qui a débuté dès 2016 dont
un des aboutissements est le renouvellement de la stratégie marquée par la publication d'une
nouvelle communication à l’automne prochain.
Ces réflexions doivent déboucher sur des mesures innovantes. Les travaux menés par le
député européen Younous OMARJEE, le Mémorandum remis au Président JUNCKER par
les Présidents des RUP et les contributions nationales ainsi que les débats de ce forum
11
contribueront à orienter la nouvelle stratégie mise en œuvre par la Commission en faveur des
RUP.
31 MARS 2017
6.
Allocutions introductives (31/03/2017)
Corina CREȚU Commissaire Européen pour la Politique Régionale.
La Commissaire remercie le Président de la Commission pour sa présence, elle indique que
les travaux du 30 mars se sont révélés particulièrement riches et fructueux et doivent
déboucher sur des propositions concrètes.
Jean-Claude JUNCKER Président de la Commission européenne.
Le Président rappelle l'attachement qu'il porte aux RUP, "terres d'Europe dans le monde et
Européennes dans le cœur". Il adresse un message d'attention à la Guyane qui connait en ce
moment une situation sociale difficile.
Le statut des RUP est parfois mal connu, alors que ces régions sont les représentantes nobles
de l'Europe dans le monde.
C'est un partenariat qui est engagé avec les RUP et non une relation de condescendance, un
partenariat qui demande de la conviction et de la patience.
Ce 4ème forum revêt une importance toute particulière après le 60ème anniversaire du traité de
Rome.
Il faut préparer l'avenir dans le cadre d'une stratégie renouvelée présentée par la Commissaire
CREȚU qui apporte une attention toute particulière aux RUP. Cette stratégie doit reposer sur
un dialogue réel et une connaissance accrue des spécificités des RUP trop mal connues.
Les contraintes rencontrées par les RUP sont reconnues et cette reconnaissance est gravée
dans le marbre des traités, seule une approche spécifique peut pallier leurs difficultés et cette
approche spécifique a été renforcée par la décision de la Cour Européenne de Justice du 15
décembre 2015.Cette base solide doit donner un nouvel essor au partenariat commun et doit
permettre aux RUP de mieux tirer profit de leurs remarquables atouts.
Les fonds européens, la politique de cohésion ont apportés à travers des projets structurants,
des changements visibles pour nos concitoyens, que ce soit dans le domaine de l'éducation
avec le programme ERASMUS, du numérique (ex. câble, …), de l'électrification des zones
isolées…
Les RUP ont également des intérêts spécifiques à défendre en matière de politique
commerciale et ils peuvent compter sur le soutien de la Commissaire Malmström pour les
aider.
Le Fonds Européen pour les Investissements Stratégiques (« plan Juncker ») a vocation à
faciliter de nouveaux investissements et doit contribuer à améliorer la situation économique
des RUP, en favorisant la création d'emplois, notamment pour les jeunes particulièrement
touchés par le chômage.
Cependant, il ne faut pas croire que l'Europe a réponse à tout et faire naître de fausses
espérances. Il ne faut pas croire non plus que l'Europe est responsable de tout, de nombreuses
questions relèvent de la compétence des Etats membres qui ne doivent pas "se cacher derrière
la Commission".
12
Le principe de subsidiarité est sage et nécessaire et les RUP doivent aider la Commission à le
faire respecter.
Les RUP doivent être fières de ce qu'elles sont, un exemple pour l'Europe, riches de leur
diversité.
Leurs atouts, notamment dans le domaine de la transition énergétique, de l'économie
circulaire, de la biodiversité par exemple sont aussi des atouts pour l'ensemble de l'Europe.
Les RUP ne sont ni éloignées ni oubliées, à l'heure où certains pays se replient sur euxmêmes, elles diffusent l'influence de l'Europe dans le monde.
Le Président confirme qu’il se rendra dans une des régions ultrapériphériques avant la fin de
son mandat.
7.
Présentation des conclusions des sessions thématiques – interventions des
rapporteurs.
7.1.
Session thématique 1: Renforcer la compétitivité et l'emploi dans les RUP:
l'économie circulaire, verte et bleue, l'énergie: Sieglinde GRUBER. Synthèse du
panel.
M. Dominique RISTORI, Directeur général DG ENER
M. Pierre-Emmanuel NOEL, Représentant de la Banque européenne d'investissement en
Belgique – EIB and Outermost Regions : New Financing Opportunities
M. Laurent BLERIOT, Président Bioalgostral, La Réunion – La structuration d'une
Filière de production de micro algues à l'île de La Réunion
M. Pedro ORTEGA RODRIGUES, Conseilleur d'Economie, d'Industrie, du Commerce et
de la Connaissance, Gouvernement de Canaries – Canaries in the context of circular
economy : energy and waste (Canarias en el contexto de la economia circular. Energia y
residuos)
Mme Marta GUERREIRO, Membre du Gouvernement Régional des Açores Secrétariat
régional de l'Energie, de l'Ambiance et du Tourisme – "Strenghening competitiveness and
employment in the ORs: The green and blue circular economies and energy".
7.1.1.
Les constats partagés
Les RUP ont des ressources naturelles importantes et un fort potentiel à développer et à
produire des énergies renouvelables: plus de soleil, plus de vent que dans l'Europe
continentale; elles ont des températures constantes et des conditions climatiques douces, par
exemple pour la production des algues; elles sont également des centres naturels pour le
tourisme. Elles ont encore exploité insuffisamment le potentiel de l'énergie océanique
(marins/des marées, des vagues, etc.).
Les îles sont idéales pour se transformer en laboratoires vivants et démontrer, par exemple,
des nouvelles technologies énergétiques vers des solutions énergétiques propres autonomes;
(elles sont aussi des centres de l'économie circulaire). Dans ce contexte, et en tenant compte
des spécificités telles que la petite taille du marché et les coûts d'investissement plus élevés,
les RUP peuvent avoir besoin d'un certain soutien financier et réglementaire spécial pour
mettre en œuvre un tel scénario.
13
Les RUP sont dans une excellente position pour exploiter le monde du tourisme, qui pourrait
stimuler la croissance et contribuer à la croissance de la compétitivité et à la lutte contre le
chômage.
Afin de tirer pleinement parti des avantages de ces actions, il a été souligné le besoin de
promouvoir la formation initiale, mais également la formation continue pour le
développement des compétences de la main-d'œuvre (pour les jeunes, mais aussi pour les
travailleurs âgés). L'apparition de nouveaux profils professionnels (en raison, par exemple, du
nouveau mélange énergétique, de la numérisation, de l'économie circulaire, etc.); le
développement des compétences doit être adapté afin de permettre aux jeunes ou à la maind'œuvre dans un contexte économique plus large d'appliquer ou d'adapter et de tester de
nouvelles technologiques (qu'il s'agisse de la production ou pour les systèmes de gestion des
déchets dans le cadre de l'économie circulaire).
7.1.2.
Les mécanismes et outils à mobiliser
Etant donné la taille du marché local, les mesures et les objectifs doivent être adaptés aux
conditions locales (par exemple les objectifs en matière d'énergie, le financement); les
spécificités locales doivent être le point de départ et recevoir une aide spéciale (y compris
financière).
Etant donné qu'il est lié soit aux activités relatives à la transition énergétique ou à la mise en
œuvre des projets d'économie circulaire à grande échelle, il est nécessaire de travailler afin de
recevoir l'acceptation au niveau local et le soutien politique à la fois au niveau local et
européen. En effet, attirer l'attention sur ces différentes modifications est crucial, et les jeunes
sont les agents du changement.
En outre, les prêts de la BEI (qui reflète le rôle classique de la BEI), le plan d'investissement
pour l'Europe (FEIS ou le plan Juncker) dont les RUP n'ont pas encore suffisamment profité.
M.NOEL invite à utiliser la plateforme de conseil et son équipe d'experts, à titre gratuite, ce
qui pourrait apporter un appui considérable à la préparation des projets.
L'accès aux fonds de l'UE est trop long et complexe pour les entreprises en phase de
démarrage; un an pour traiter un dossier est trop long: le processus devrait être simplifié.
Il est nécessaire de simplifier les règles, voire envisager des dérogations comme on l'a déjà
mentionné, par exemple pour le traitement des déchets avec les pays tiers voisins. Il est
important de partager les expériences positives. Le transfert de technologie pour les pays
voisins, ce qui pourrait conduire à des bénéfices réciproques, a également été souligné comme
un bon exemple à suivre.
M. Ristori a rappelé le potentiel des différentes initiatives de la Commission: l'énergie propre
pour tous les Européens, y compris pour les RUP, et en particulier, la prochaine initiative
"Energie durable pour les îles", qui sera présentée cet été.
Dernier point, la politique agricole commune (PAC) de l'UE soutient les RUP, en particulier
en ce qui concerne le Pilier I par le biais du POSEI Schéma et le Pilier II à travers les
Programmes du développement rural; tous les deux interagissent. Il existe une forte cohérence
entre les deux programmes; Ceci est crucial pour atteindre les objectifs de la PAC compte
tenu de l'interdépendance entre les mesures des deux piliers.
14
7.1.3.
Les bonnes pratiques
Les exemples des Canaries et des Açores ont montré comment le capital naturel et la riche
biodiversité peuvent contribuer à la création de richesses. Les Canaries sont reconnues en
tant qu'un laboratoire d'énergie renouvelable; les Açores fondent leur développement sur leur
nature et leur culture et réussissent à avoir de très bons résultats en matière de recyclage des
emballages.
Le projet de micro-algues à La Réunion: comment recueillir les données relatives à la chaîne
de valeur de la production de micro-algues (des produits cosmétiques, à l'alimentation des
animaux, à l'alimentation, aux biocarburants, etc.). tout ça a créé une nouvelle niche de
marché sans concurrence pour l’utilisation de la terre (et de surcroît d’algues de captage de
CO2,!). Des partenariats internationaux ont été élaborés avec l’Allemagne, les Pays-Bas, et
Madère.
7.2.
Session thématique 2 : Construire un avenir durable: perspectives pour une
meilleure intégration des RUP dans les marchés régionaux et internationaux. Lea
ANDERSSON PENCH. Synthèse du panel.
Débat interactif à partir des contributions des panelistes suivants :
M. Miguel CEBALLOS, Chef adjoint du Cabinet de Mme Cecilia MALMSTRÖM,
Commissaire au Commerce
M. Charles GIUSTI, Directeur général adjoint, Ministère de l'Outre-Mer
M. Michel MAGRAS, Président de la délégation sénatoriale à l'Outre-Mer et sénateur de
Saint-Barthélemy – Politique commerciale, Normes agricoles, Pour une meilleure prise en
compte des RUP, Les résolutions votées par le Sénat
Mme Montserrat BARRIGA, International Projects Manager BINTER – International
expansion case BINTER
M. Ary CHALUS, Président du Conseil régional de la Guadeloupe –
M. Marc CHAKHTOURA, Directeur Initiative Saint-Martin – Initiative Saint-Martin,
Pour l'emploi et le développement économique de Saint-Martin
7.2.1.
Les constats
— Dans le cas de nombreux accords commerciaux que l’UE a négociés au niveau mondial,
les intérêts des régions ultrapériphériques ont été pris en compte de manière différente: le
régime de protection spécifique (par exemple, l’octroi de mer) et les produits locaux
(notamment le sucre et la banane) et les clauses spécifiques de sauvegarde. Toutefois, des
améliorations sont encore nécessaires, en particulier en ce qui concerne le dialogue entre la
Commission, les États membres et les régions ultrapériphériques, à toutes les étapes, allant de
la négociation jusqu'à la mise en œuvre des accords commerciaux. Les études d’impact
constituent un outil important et les régions ultrapériphériques, y compris les représentants de
la société civile, sont encouragées à faire part de leurs positions et avis lors de consultations
publiques, ainsi que pendant les négociations.
15
— Une autre question soulevée portait sur les normes sanitaires et phytosanitaires et la forte
concurrence entre les régions ultrapériphériques et les pays tiers et, dans ce contexte, l’affaire
du «bio» dans le secteur de la banane a été soulevée. Bien que tout produit biologique importé
dans l’UE, y compris dans le secteur de la banane, doive être produit conformément aux
normes «équivalentes», les RUP ont exprimé leurs préoccupations. La Commission a rappelé
qu'elle avait proposé une réforme afin que les produits importés dans l'UE de pays tiers non
équivalents devront se conformer aux réglementations organiques de l'UE.
— Les accords de commerce créent aussi des possibilités pour les exportations, en particulier
au niveau intra régional, y compris les services. Les RUP peuvent fournir des services de
qualité et de se positionner sur les marchés des pays tiers.
— La nécessité de communiquer sur l’étiquette «made in Europe» a également été soulignée,
ainsi que l’importance de renforcer les échanges entre les entrepreneurs des régions
ultrapériphériques et les pays et régions voisins.
7.2.2.
Les mécanismes et outils à mobiliser
— Les programmes INTERREG peuvent soutenir des actions conjointes et promouvoir
l’élaboration d’une approche commune pour lutter contre les grands défis communs, tels que
le changement climatique, la biodiversité, la gestion des risques naturels. INTERREG peut
également être un bon outil afin de favoriser la mobilité régionale des étudiants et des
entrepreneurs.
— Au niveau de l’UE, dans le cadre du programme COSME, le réseau «Enterprise Europe
Network» (EEN) incite les PME ambitieuses à innover, à augmenter et à étendre la
coopération transfrontalière, tant au sein de l’UE que dans les pays tiers. Les régions
ultrapériphériques peuvent bénéficier des bureaux EEN dans leur région pour propager leurs
activités internationales et obtenir des conseils sur les questions liées au marché unique de
l’UE, aux possibilités de financement de la part de l’UE et aux autres services fournis par le
réseau.
— En outre, «Erasmus pour les jeunes entrepreneurs», toujours dans le cadre du programme
COSME, offre aux nouveaux entrepreneurs la possibilité d’être accueilli à l’étranger par
d’autres entrepreneurs en Europe ainsi que dans les pays et territoires d’outre-mer.
7.2.3.
Les bonnes pratiques
— Un bon exemple a été présenté par un représentant du secteur des entreprises venant d'une
compagnie aérienne des Canaries qui relie les îles entre elles et au niveau international avec
l’Afrique de l’Ouest et le Portugal. En dépit de difficultés particulières (l’instabilité politique,
la bureaucratie, la mauvaise qualité des infrastructures et la faible demande locale, les
entreprises concurrentes ont largement été soutenues par leurs gouvernements respectifs,
etc.), il existe encore des possibilités pour réussir.
— Une initiative innovante venant de Saint Martin, «Initiative de Saint Martin active», afin
d’aider les futurs entrepreneurs à travers des microcrédits grâce au soutien financier de l’UE,
a également été présenté. Plusieurs cas concrets de petits projets d’entreprise sont
actuellement mis en place avec le soutien de fonds de l’UE.
16
— L’expérience de la Guadeloupe, comme autorité de gestion du programme INTERREG
Caraïbes a été évoquée notamment en ce qui concerne la coordination renforcée entre les
deux fonds européens FEDER-FED. Pendant la période de programmation 2014-2020, le
Conseil régional de Guadeloupe va gérer une enveloppe de 3 millions d’euros venant du
programme régional pour les Caraïbes, afin de soutenir les partenaires ACP dans le cadre du
programme INTERREG.
7.2.4.
Pistes d'actions identifiées
— Des initiatives comme celle d'inclure les représentants des régions ultrapériphériques dans
la délégation de leur propre Etat membre lors des discussions sur les accords commerciaux,
comme a été le cas de l’accord de partenariat économique du Cariforum, devraient être
reproduites ailleurs.
— Poursuivre les échanges commerciaux parmi les régions ultrapériphériques et entre les
régions ultrapériphériques et les pays voisins de la même zone régionale devrait être
encouragé et soutenu.
— L’UE et les États membres peuvent aider à ouvrir la voie à d’autres entreprises florissantes
dans le voisinage des RUP et les marchés internationaux: non seulement par le biais d'une
aide financière mais aussi à travers les modifications de la réglementation, y compris la
réduction de la bureaucratie, la facilitation des visas pour la mobilité, et l’accès au
financement et aux investissements dans les infrastructures.
— S'agissant de la coordination FED-FEDER, l’opération pilote mise en place dans le cadre
du programme INTERREG Caraïbes pourrait être reproduite dans d’autres programmes
transnationaux INTERREG.
— Afin de renforcer la mobilité et les échanges, les représentants des RUP ont exprimé leur
envie de mettre en oeuvre le programme «Erasmus pour les Jeunes Entrepreneurs» dans les
pays voisins ACP .
7.3.
Session thématique 3a: Accessibilité numérique Philippe BAUDOUIN. Synthèse du
panel.
Débat interactif à partir des contributions des panelistes suivants :
Mme Lucilla SIOLI – Head of Unit F.4-DG CNECT – Commission européenne
M. Fabio PITTALUGA, Senior Social Development Specialist, Sustainable Development
Department – The potential of tech entrepreneurship and creative industries in Jamaica and
Caribbean
M. Germain GULTZHOFF, Director Associate-Verso – Un projet de e-Santé au service de
la coordination des parcours de soin
M. Didier ZELLER, Directeur de la stratégie et du développement de la SAS Marlink
17
7.3.1.
Les constats partagés
La situation des RUP est contrastée. Le déploiement des infrastructures mobiles se poursuit
pour répondre à la forte demande des usagers avec l’ouverture des réseaux 4G. Les
infrastructures THD fixes sont progressivement déployées.
La question de la connectivité doit répondre à plusieurs critères tels que :
-
L’adéquation de la couverture avec la localisation des populations
La disponibilité réelle du service et son coût
Le support à l’utilisateur
La performance ou le débit offert.
La connectivité internationale, dépendante essentiellement des câbles sous-marins, est
également un point sensible pour les RUP. Même si la tendance globale est à la baisse du coût
de la bande passante internationale, il demeure que ce coût impacte fortement la structure
tarifaire des services numériques pour les RUP.
En raison de l’étroitesse de leur marché, un assouplissement des règles de financements
publics pour l’accompagnement des entreprises innovantes est nécessaire. Pour les RUP, il y
a là un formidable enjeu de développement des compétences afin notamment de pouvoir
répondre aux nouvelles demandes en matière d’emploi. Il s’agit ici de proposer des
formations adaptées aux nouveaux emplois attendus et offrir la possibilité au plus grand
nombre d’accéder à une formation. Pour les RUP cette question est particulièrement sensible
pour limiter le départ des jeunes étudiants hors du territoire. Le numérique ouvre des
perspectives pour améliorer les formations offertes dans les RUP. Cela a été illustré par le
projet de formation à distance reliant les trois sites de l’Université des Açores.
7.3.2.
Les mécanismes et outils à mobiliser
Différents instruments de soutien et financier sont proposés au plan européen. Un réseau
européen de points d’appui au large bande qui doit permettre un meilleur accès à
l’information sur les opportunités de soutien et de financement. Pour ce qui concerne les
financements, au-delà du FEDER largement utilisés par les RUP, une attention doit être
portée à de nouveaux instruments tels que le Connecting Europe Broadband Fund ou encore
le programme Wi4EU.
L'expérience des projets à la Jamaïque présentés par l'orateur de la Banque mondiale a montré
l’importance à apporter à l’accompagnement et l’animation de filière passant par des
partenariats et des actions collectives.
7.3.3.
Les bonnes pratiques
Les initiatives engagées à la Jamaïque ont permis de construire un écosystème favorable au
développement d’activités numériques. Partant du constat que les jeunes à la Jamaïque étaient
fortement touchés par le chômage mais qu’ils étaient porteurs de créativité, un ensemble de
projets a été montés afin d’ouvrir des perspectives d’une participation aux marchés de
l’économie numérique. Partant d’un concours type Hackathon, cette initiative s’est poursuivie
par la mise en place d’un incubateur soutenu par des investisseurs locaux et internationaux.
En parallèle, des actions d’accompagnement ont également été engagées dans le domaine de
18
l’animation numérique et la 3D se concrétisant par une levée de fonds, la création d’un
festival international consacrée à l’animation et la participation à la production de films 3D.
L’exemple du projet OiiS (Océan Indien Innovation Santé) à la Réunion a permis de
souligner comment la mise en place d’une plateforme e-santé permet de répondre à un besoin
concret de suivi de patients atteints de maladies chroniques. Cette plateforme propose une
coordination des soins pour les différents professionnels de santé impliqués dans le parcours
du patient. Le projet devrait s’étendre à d’autres territoires de l’Océan Indien (notamment
Mayotte). Cet exemple montre qu’un projet numérique, à savoir la mise en place d’une
plateforme e-santé pour améliorer le parcours de soins des patients, induit la création de
nouveaux métiers pour prendre en charge la création de contenus ou encore la gestion des
relations entre professionnels de santé. Ainsi, parmi les 38 emplois directs créés à ce jour,
certains correspondent à de nouveaux profils.
7.4.
Session thématique 3b: Accessibilité physique Pawel STELMASZCYK. Synthèse
du panel.
Mme Herald RUIJTERS, Directeur-DG MOVE – L'accessibilité : un facteur clé pour les
RUP, Réflexions sur leurs préoccupations et les stratégies mises en place pour accroître
l'accessibilité.
M. Jean-Paul VIRAPOULLE, Vice-Président en charge des affaires européennes – La
discontinuité territoriale des RUP
M. Eduardo JESUS, Secrétaire régional Economie, Tourisme et Culture – Région autonome
de Madère, accessibilité aérienne.
7.4.1.
Les constats
Les RUP sont éloignées du continent Européen mais elles font partie de l'Europe au même
titre que les autres régions.
La politique européenne dans le domaine du transport doit être envisagée et définie dans sa
globalité géographique en intégrant les RUP avec leurs caractéristiques propres, éloignement,
difficultés d'accès, insularité pour 8 d'entre-elles, coûts des transports. Une plus grande
flexibilité dans le domaine des aides d'Etat accordées au secteur des transports a été
également demandée à la Commission Européenne.
Les RUP sont positionnées à proximité immédiate des grandes routes maritimes
internationales, elles doivent profiter de cette opportunité et ont vocation à devenir des
secteurs d'expérimentation innovants, notamment en terme de navigation propre.
L'accessibilité par voie aérienne est également un élément fondamental pour désenclaver les
RUP et améliorer la mobilité des habitants, notamment des jeunes qui poursuivent des études
supérieures. Le prix des billets d'avion reste prohibitif pour nombre d'entre eux.
La gestion des infrastructures génère également des coûts d'exploitation élevés et comptetenu de la faible taille des RUP, il est difficile de réaliser des économies d'échelle dans ce
domaine.
19
7.4.2.
Les mécanismes et outils à mobiliser
Le Centre d'expertise "advisory hub" de la Banque européenne d'investissement peut apporter
des conseils techniques spécifiques pour le montage financier de dossiers.
Le fond de développement régional (FEDER) et le fond de cohésion peuvent être sollicités
pour cofinancer des projets présentés par les RUP pour être reliés au réseau Ten-T.
7.4.3.
Les bonnes pratiques
Le projet du port de St André à la Réunion qui regroupe une zone de ravitaillement des
navires en carburants verts, un centre d'utilisation des eaux profondes comme source
d'énergie couplé à une usine de traitement des déchets et un laboratoire d'exploitation et de
recherche dans le domaine des cosmétiques.
7.4.4.
Pistes d'actions identifiées
- Lancement d'une étude qui sera menée par la Commission (DG MOVE et DG REGIO) pour
identifier et évaluer les besoins des RUP et les actions à mener en termes de connectivité
physique.
- Les RUP sont invitées à présenter des projets concrets aux services de la Commission afin
d'examiner les possibilités éventuelles de co-financement au travers des différents
mécanismes dont elle dispose.
- Une vision long terme est nécessaire pour les RUP et leur insertion dans le RTE-T et le
financements de projets futurs à l'horizon post 2020.
- Un plan d'action détaillée des autoroutes de la mer sera présenté prochainement. La situation
des RUP sera examinée dans ce cadre ainsi que les modalités de financement qui pourront y
être apportées, notamment par le plan Juncker
- Un portail unique destiné à faciliter le montage des projets éligibles dans le cadre du plan
Juncker sera prochainement accessible, ce dispositif doit faciliter l'émergence de projets
présentés par les RUP (tbc).
7.5.
Session thématique 4: Le soutien des programmes et des fonds européens: Bilan et
perspectives. Jiri PLECITY. Synthèse du Panel
M. Eric VON BRESKA, Directeur DG REGIO
M. Mihail DUMITRU, Deputy Director General for Direct Support and Rural
Development DG AGRI – Politique agricole et régions ultrapériphériques
M. Serrao SANTOS, Député du Parlement européen, Membre de la Commission de
l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche du Parlement Européen Mme Angeles GAYOSO RICO, Vocal Asesora - Dirección General de Fondos
Comunitarios Ministerio de Hacienda y Función Pública – The role of the cohesion policy
in the outermost regions. The Spanish case.
20
Duarte RODRIGUES, Vice-President of the Board Cohesion and Development Agency – The
funds in Portuguese Outermost Regions, Relevance, Results and Challenges
M. Mohamed SIDI, Vice-Président en charge des Affaires européennes et de coopération
régionale
M. Vincent DUVILLE, Directeur de Cabinet du Président de la Collectivité Territoriale de
Martinique
7.5.1.
Les constats et enjeux
Depuis près de 30 ans, en complément des dispositifs nationaux, publics ou privés, les
programmes européens jouent un rôle clef pour soutenir le développement des régions
ultrapériphériques.
L'analyse comparative de l'index de compétitivité pour ces régions3 montre une évolution
globalement positive, à laquelle le soutien des fonds européens a contribué de façon
substantielle, tant en termes d'investissements -au profit des territoires et de leurs habitants-,
que de mesures spécifiques destinées à compenser les surcoûts générés par les
caractéristiques et contraintes particulières des régions ultrapériphériques. Les interventions
qui ont porté sur le Portugal, l'Espagne, Mayotte et la Martinique, convergent pour dire que
l'intervention des Fonds structurels, y compris du FEADER, a permis à ces régions de
progresser en termes de conditions de vie, d'investissements et de création d'emplois. L'IEJ
permet de lutter contre le chômage des jeunes (ex de Mayotte) et d'offrir une alternative aux
jeunes sortant du système éducatif en situation d'échec (ni étudiant, ni employé, ni stagiaire).
Ils ont également souligné l’importance du régime POSEI, financé par le FEAGA, et basé sur
l’article 349, pour l’aide au revenu des agriculteurs et pour l’approvisionnement en produits
agricoles dans les RUP.
Toutefois, les défis auxquels sont confrontés les RUP restent importants, avec notamment un
chômage des jeunes supérieur à 50%. Il est donc important que les aides apportées soient les
plus efficaces possibles.
L'objectif de l'atelier consistait, d'une part, à tirer le bilan du soutien apportés par les
programmes européens, en s'appuyant sur des projets concrets, et, d'autre part, d'échanger sur
les pistes de réflexion pour l'avenir, vers la promotion d'un développement durable et inclusif
des RUP en tenant compte de leurs défis et opportunités spécifiques.
7.5.2.
Les mécanismes et outils à mobiliser
Les intervenants ont marqué leur soutien aux mesures spécifiques prévues par la
réglementation des Fonds ESI en faveur des régions ultrapériphériques, notamment à
l'allocation spécifique de compensation des surcoûts, en soulignant cependant qu'elles ne
permettaient pas de couvrir l'ensemble des coûts additionnels qui sont générés par les facteurs
de l'ultra-périphéricité sur les biens et les services (transport, logistique, énergie) et de faire
face aux contraintes qui pèsent sur l'intégration économique et sociale de ces territoires par
rapport aux autres régions de l'UE.
3
Nb: pour les régions où les données sont disponibles – ie pour Mayotte Eurostat ne dispose pas des données
statistiques pour établir ce classement.
21
Par ailleurs, les intervenants ont rappelé l’importance de l’agriculture et de l’espace rural dans
les RUP. Le soutien de l'Union y est important grâce aux deux piliers de la Politique agricole
commune qui agissent en pleine complémentarité pour contribuer au maintien et au
développement des activités agricoles dans les zones rurales des RUP, grâce aux programmes
POSEI et aux programmes de développement rural (DR), qui prévoient globalement un
montant d'aide de 866 millions d'€/an (pour le DR: moyenne sur la période 2014-2020).
Les panélistes et les participants ont manifesté une attente très forte sur le thème de la
simplification face à la complexité de la mise en œuvre des FESI ou, encore des problèmes
spécifiques telle que la pertinence de l'instrument de soutien à la pêche, le FEAMP en
comparaison avec ce qui est en place pour l'agriculture, l'instrument spécifique POSEI avec
une revendication relayée par certains représentants dont celui du Parlement européen pour
l'introduction d'un instrument spécifique en matière de pêche.
Des positions similaires ont été soulevées pour la politique de concurrence, notamment sur la
complexité des règles existantes en matière d'aide d'Etat dans le domaine maritime et
maritime, pêche, agriculture (Mayotte).
7.5.3.
Les bonnes pratiques
Les intervenants ont insisté sur la bonne prise en compte de leurs défis spécifiques et de
leurs atouts dans le cadre des programmes européens pour favoriser leur développement
endogène et plus particulièrement:
• leur position géostratégique et leur dimension maritime
(Exemples de projets: le Centre océanique de recherche des Açores ou les projets en
aquaculture offshore de Madère)
• le potentiel touristique ancré sur le précieux patrimoine naturel et culturel. L’importance du
tourisme dans les économies régionales et plusieurs récompenses au cours des dernières
années, le tourisme
(Exemple de projet: les terminaux pour croisière à Funchal et Ponta Delgada);
• le rôle de la stratégie européenne sur le changement climatique — plus exposés à de graves
phénomènes presque parfait, mais aussi de véritables laboratoires pour des projets pilotes sur
les mesures d’atténuation et d’adaptation
(Par exemple: le projet de production d’énergie géothermique aux Açores et le projet de
protection de la population face aux risques d’inondation);
• la configuration archipélagique (double insularité) — Le coût supplémentaire et défis en
matière de transport dans les îles et de fournir des services d’intérêt général dans l’ensemble
de ce territoire (le défi des Açores afin de relier les îles de 300 000 habitants et 9 de plus de
600 km);
• le manque de masse critique pour certains secteurs économiques, financiers, scientifiques ou
de la protection civile aux processus et projets (par exemple la nécessité de promouvoir la
coopération de l’Union européenne dans des projets de R & D);
22
• l'impact de la crise économique et sociale, difficultés à trouver une autre trajectoire de
développement sur les petites économies fermées;
• la nécessité de maintenir le processus de production traditionnels dans un monde globalisé
(leurs externalités sur le plan de l’environnement, les écosystèmes, les économies locales et
les conditions de vie locales).
Des positions similaires ont été soulevées pour la politique de concurrence, notamment sur la
complexité des règles existantes en matière d'aide d'Etat dans le domaine maritime et
maritime, pêche, agriculture (Mayotte).
7.5.4.
Pistes d'actions identifiées
En ce qui concerne l'avenir, les échanges ont engendré des observations intéressantes et
structurantes par rapport au débat mené actuellement par la Commission qui concerne, d'une
part, la politique en général et, d'autre part, les spécificités des RUP.
Sur la politique en générale, les points clefs ont été avancées
 Comment ne pas dénaturer l'approche territoriale par rapport à l'atteinte d'un objectif
commun fixé au niveau européen.
 Comment concilier le développement en matière d'excellence et de compétitivité par
rapport à l'objectif de cohésion sociale, économique, territoriale
 Comment assurer la simplification des procédures - réelle, véritable- tout en gardant le
cap sur les résultats en vue de dégager une valeur ajoutée maximale de ces fonds et de
pouvoir être en capacité de pouvoir la démontrer.
 pouvoir être en capacité de pouvoir la démontrer. L'exemple des règles du FED a été
mentionné.
Des pistes propositions et pistes d'actions ont accompagné ces orientations:
 La nécessité d'une allocation spécifique RUP substantielle pour couvrir les facteurs
mentionnés à l'Article 349 du TFUE
 La poursuite du POSEI avec une bonne coordination entre le POSEI et les
Programmes de développement rural. Mais la nécessité d’assurer une régionalisation
du POSEI et meilleure répartition des aides par territoire, ainsi qu’une simplification
majeure des procédures jugées trop complexes du FEADER et plus grande marge de
manœuvre à l'échelon local.
 La simplification des règles existantes en matière d'aide d'Etat dans le domaine
maritime et maritime, pêche, agriculture (Mayotte) et leur meilleure coordination avec
les programmes FESI. Le démarrage des programmes devrait être concomitant avec
l'adoption des régions d'aide d'Etat, la décision de la Commission d’adoption des
programmes devrait être aussi une décision de validation des régimes d'aide.
 La nécessité d'éviter une superposition des programmes et de pouvoir bénéficier
d'avances comme dans le cas du programme Erasmus.
23
 Placer les RUP dans une stabilité juridique compatible avec leur développement
économique les RUP post 2020 par une reconnaissance accrue de leurs spécificités.
Stabilité du soutien financier qui ne doit pas varier en fonction du PIB.
 Un accès facilité pour les RUP aux programmes horizontaux européens (ex:
Erasmus+) et une information des services de la Commission sur les propositions des
RUP qui ne sont pas retenus programmes (ex: COSME). Favoriser les échanges interRUP sur les programmes horizontaux.
8.
Allocution de clôture
M. Karmenu VELLA
Commissaire Européen chargé d'Environnement, affaires maritimes et pêche.
Les RUP sont des régions en pointe dans le domaine de l'économie verte et bleue.
Les éléments qui étaient considérés comme des handicaps, l'insularité, le climat difficile… se
transforment en avantages et en atouts.
La démarche post 2020 se veut respectueuse de l'environnement dans le domaine des
transports et soutien des actions qui visent à atténuer les effets du changement climatique et
d’améliorer l’efficacité énergétique des navires et à favoriser la réduction d’émissions de
polluants ou de gaz à effet de serre et contribuer aussi à un meilleur développement du
tourisme durable, notamment dans le cadre du tourisme de croisière.
Une étude sur la croissance bleue sera présentée prochainement et proposera des mesures de
financement dont les RUP pourront bénéficier.
Par ailleurs, il est rappelé que l'initiative BEST a retenu 60 projets de sensibilisation aux
questions de préservation de l'environnement depuis 2010.
En outre, depuis la même date, les fonds structurels européens ont financé 135 projets dans le
domaine de l'aquaculture.
Les RUP sont assurées de toute l'attention de la Commission Européenne qui affirme son
engagement en faveur d'une croissance bleue, durable.
9.
CONCLUSION
Le 4è forum des régions ultrapériphérique a conforté les RUP dans leur positionnement au
sein de l'Union Européenne.
Le nombre et la qualité des participants ont démontré l'importance de ces régions pour le
rayonnement international de l'Europe.
Leur statut, garant de la reconnaissance et de la prise en compte de leurs spécificités a été
renforcé par la décision de la Cour de Justice de l'Union Européenne du 15 décembre 2015.
Les travaux de ces 2 journées et le Mémorandum remis au Président Juncker par le Président
de la conférence des Présidents des RUP donneront les orientations à développer par la
nouvelle stratégie de l'Union Européenne en faveur des RUP à l'horizon post 2020.
La démarche se concrétisera par l’adoption d'une Communication de la Commission
Européenne en faveur des RUP qui sera adoptée à l'automne prochain.
24
10. WEBSITE
Le forum peut être revu sur le site suivant:
http://ec.europa.eu/regional_policy/en/conferences/rup2017/
https://webcast.ec.europa.eu/forum-rup-2017-03-30
https://webcast.ec.europa.eu/forum-rup-2017-03-31
11. ANNEXES
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