REVUE DE PRESSE
dirigée par le Dr M. François
La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale • n° 331 - octobre-novembre-décembre 2012 | 7
altération de la conscience et 12 % des troubles du langage. Ces infections intracrâniennes
étaient dues à une méningite dans 8cas, à une sinusite dans 6 cas, à un traumatisme crânien
dans 5cas, à une cellulite faciale dans 3cas et à une otite moyenne aiguë dans 1cas.
Le diagnostic a été fait sur l’imagerie : échographie transfontanellaire chez les nourrissons,
scanner chez les autres. Les lésions étaient multiples dans un tiers des cas.
Le traitement a été médico-chirurgical.
Dans le pus recueilli par ponction ou par aspiration, il a été retrouvé un Staphylococcus
aureus dans 4 cas, un Klebsiella pneumoniae dans 4cas, un streptocoque du groupe B dans
2cas, un Proteus mirabilis dans 2cas, un Enterobacter cloacae dans 2cas et un Citrobacter
dans 2cas. Aucun germe n’a été retrouvé dans la collection dans la moitié des cas.
Six enfants sont morts, 9enfants ont guéri avec des séquelles (épilepsie, déficit moteur,
troubles du langage) et 21 enfants ont guéri sans séquelles (avec un recul de 1mois à 7ans).
M.F.
Commentaire
La morbidité et la mortalité des abcès intracrâniens
sont très élevées. Ces abcès sont devenus rares
dans les pays développés où l’accès aux soins est
facile, mais il faut rester vigilant et ne pas hésiter
à demander une imagerie en cas de céphalées
fébriles chez un enfant, en particulier s’il présente
des vomissements, des signes déficitaires ou des
troubles de la conscience.
Référence bibliographique
Djientcheu VP, Mouafo TF, Esiene A et al. Intracranial suppura-
tions in the African child: a severe but preventable complica-
tion. Childs Nerv Syst 2012;doi:10.1007/s00381-012-1930-6.
Efficacité des irrigations nasales dans la rhinite
allergique
Il s’agit d’un essai clinique comparant l’évolution des symptômes de rhinosinusite aiguë
chez l’enfant allergique, avec ou sans irrigations nasales au sérum physiologique. Le groupe
témoin comportait 31enfants et le groupe traité, 29. À l’inclusion, les enfants ont bénéficié
d’une mesure de leur débit expiratoire nasal (nPEFR), d’un prélèvement des sécrétions nasales
pour étude cytologique, d’une radiographie standard en incidence de Waters, et ils ont
rempli un questionnaire de qualité de vie validé pour les enfants ayant une rhinoconjonctivite
allergique : le Pediatric Rhinoconjunctivitis Quality-of-Life Questionnaire (PRQLQ). Ils ont été
revus toutes les semaines pour un examen clinique, un examen des sécrétions nasales et
une mesure du nPEFR. À la fin du traitement, au bout de 3 semaines, ils ont eu à nouveau
une radiographie des sinus et ont rempli le questionnaire PRQLQ.
Les irrigations nasales répétées au sérum physiologique n’ont pas amélioré la rougeur
conjonctivale, ni la rhinorrhée, ni le prurit nasal, ni les éternuements, ni la toux. L’évolution
des images radiologiques était sensiblement la même dans les 2groupes. Mais les enfants
étaient contents d’avoir été traités, comme en témoignent les questionnaires, et leur débit
expiratoire nasal s’est amélioré.
M.F.
Commentaire
Cet essai illustre bien les difficultés rencontrées
pour apprécier le bénéfice des thérapeutiques
proposées dans le traitement des rhinosinusites
aiguës allergiques.
Référence bibliographique
Wang YH, Ku MS, Sun HL, Lue KH. Efficacy of nasal irriga-
tion in the treatment of acute sinusitis in atopic children.
J Microbiol Immunol Infect 2012 Sept 30. pii: S1684-
1182(12)00179-X. doi: 10.1016/j.jmii.2012.08.018.
Commentaire
La toux chronique est un motif fréquent de consul-
tation chez l’enfant. Elle peut être due à une rhino-
sinusite chronique. Ce diagnostic n’est cependant
pas éliminé par un traitement anti biotique,
inefficace s’il a été (trop) court.
Référence bibliographique
Wilson NW, Hogan MB, Harper CB et al. Sinusitis and
chronic cough in children. J Asthma Allerg 2012;5:27-32.
Rhinosinusite et toux chroniques chez l’enfant
Les auteurs présentent une série de 86 enfants âgés de plus de 2ans (5ans et demi en
moyenne) qui avaient une toux chronique depuis au moins 4semaines. Ils leur ont fait faire
une radiographie standard des sinus qu’ils ont considérée comme évocatrice de rhinosinusite
en cas d’opacité complète des sinus, de niveau liquide ou d’épaississement muqueux d’au
moins 6mm.
Chez 30enfants, la radiographie était normale. Parmi ceux-ci, 13avaient finalement un
asthme, 7une rhinite allergique, 2un tic et 2un reflux gastro-œsophagien : la toux de ces
enfants a cessé avec le traitement étiologique approprié.
Chez les 56autres enfants, la radiographie des sinus était anormale. Ils ont reçu 15jours
d’antibiotiques p.o., ce qui a entraîné la cessation de la toux chez 46 d’entre eux. Les
10autres enfants ont été adressés en consultation ORL.
La probabilité d’avoir des radiographies anormales était plus importante chez les enfants
qui avaient une toux émétisante, une rhinorrhée postérieure et une rhinorrhée antérieure
purulente. En revanche, l’accentuation de la toux la nuit ou à l’effort n’était pas corrélée à
des images radiologiques évocatrices de rhinosinusite.
M.F.