Libérale Aide à domicile Travailler en harmonie On compte en France environ 220 000 personnes (chiffre de 1999) qui aident à accompagner la dépendance des personnes âgées ou plus jeunes et handicapées. Leur mission est complémentaire de celle de l’infirmière. R estriction budgétaire oblige, les commentaires vont bon train quant aux compétences de chacun. En oubliant parfois l’essentiel : le patient. En aucun cas, l’infirmière libérale ne doit se sentir en danger quant au déplacement de certaines tâches vers ces travailleurs sociaux. L’important est de trouver le bon équilibre et, pour cela, le travail en harmonie s’impose. Privilégier la relation d’aide Aider une personne en perte d’autonomie, c’est nouer une relation humaine où se jouent des questions touchant l’identité, le vécu de chacun, ses liens, ses échanges, l’approche de sa mort. Cela dépasse largement l’aspect pécuniaire, fort justifié au demeurant, de chacun des professionnels. La mise en place de l’allocation personnalisée à l’autonomie (APA) a mis en lumière les besoins criants et l’indispensable cohésion des soins à domicile. Et l’infirmière, qui ne peut pas tout faire, se trouve confrontée à ces besoins, accomplissant parfois des tâches – tout à son honneur – qui ne sont pas de son ressort. Questions pratiques Lorsqu’il s’agit d’un accident, et selon les assurances prises, une aide ponctuelle est souvent accordée par les mutuelles. Avant 60 ans et en cas de problème médical important, il faut s’adresser aux caisses primaires d’Assurance Maladie qui peuvent accorder une aide. Si les personnes ont un “girage” de 1, 2, 3 et 4, une APA doit être demandée auprès du Conseil général. Les dossiers doivent être déposés auprès des CCAS et des mairies. La notion de revenus est prise en compte. Cependant, le degré de dépendance est le facteur principal pour les déplacements à domicile des travailleurs sociaux. Les heures sont attribuées sous forme de prestations. Lorsque les personnes sont classées GIR 4 et 5, les dossiers doivent être déposés auprès des caisses de retraites, sauf si la personne âgée a des ressources inférieures ou égales à 569,38 euros par mois. Dans ce cas, il faut déposer une demande auprès de la mairie et/ou du CCAS. Le Conseil général décide alors d’une aide sociale. Quant à l’aide ménagère, elle est réservée aux personnes classées en GIR 5 et 6 en cas de grand âge, d’isolement ou de grande difficulté à accomplir les gestes quotidiens. Cependant, l’APA ne peut pas se cumuler avec la prestation d’aide ménagère, et une personne éligible à l’APA ne peut opter pour la prestation d’aide ménagère. Quel métier pour l’aide à domicile ? L’action d’une aide à domicile est plutôt matérielle mais elle doit être à l’écoute et créer un climat de confiance. Ses observations peuvent être précieuses pour les intervenants de la santé. Elle assiste toute personne rencontrant des difficultés passagères (accidenté, mère de famille) ou plus longues (personne handicapée) dans l’accomplissent des actes de la vie courante (tâches ménagères, cuisine, etc.). Elle peut accomplir des activités d’accompagnement et/ou d’animation (promenades, jeux, lectures, etc.). On ne peut certes pas lui demander d’accomplir des gros travaux. Et la toilette ? La toilette relève-t-elle du métier de l’aide à domicile ou de l’infirmière, voire de l’aidesoignante ? Tout est une question de bon sens. Laver les cheveux et faire une mise en plis peut relever de l’activité commerciale d’un coiffeur qui se déplace à domicile. Pour l’aide de vie, la toilette est une aide apportée de manière épisodique à une personne au corps sain qui a du mal à se laver toute seule. Cette toilette n’englobe pas l’observation et les soins lorsque se présentent une allergie ou un début d’escarres, encore moins les soins des pieds des personnes diabétiques. Il n’est pas question de se substituer à l’infirmière ou à l’aide-soignante dans des gestes professionnels. La meilleure façon de délimiter les compétences est encore le dialogue afin de mieux comprendre le travail de chacun pour le plus grand bénéfice de la personne soignée. L.G. Professions Santé Infirmier Infirmière - No 41 - novembre 2002 43