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estriction budgétaire oblige, les commen-
taires vont bon train quant aux compétences
de chacun. En oubliant parfois l’essentiel : le
patient. En aucun cas, l’infirmière libérale ne
doit se sentir en danger quant au déplacement
de certaines tâches vers ces travailleurs sociaux.
L’important est de trouver le bon équilibre et,
pour cela, le travail en harmonie s’impose.
Privilégier la relation d’aide
Aider une personne en perte d’autonomie, c’est
nouer une relation humaine où se jouent des
questions touchant l’identité, le vécu de chacun,
ses liens, ses échanges, l’approche de sa mort.
Cela dépasse largement l’aspect pécuniaire, fort
justifié au demeurant, de chacun des profes-
sionnels. La mise en place de l’allocation per-
sonnalisée à l’autonomie (APA) a mis en lumière
les besoins criants et l’indispensable cohésion
des soins à domicile. Et l’infirmière, qui ne peut
pas tout faire, se trouve confrontée à ces
besoins, accomplissant parfois des tâches – tout
à son honneur – qui ne sont pas de son ressort.
Questions pratiques
Lorsqu’il s’agit d’un accident, et selon les assu-
rances prises, une aide ponctuelle est souvent
accordée par les mutuelles. Avant 60 ans et en
cas de problème médical important, il faut
s’adresser aux caisses primaires d’Assurance
Maladie qui peuvent accorder une aide. Si les
personnes ont un “girage” de 1, 2, 3 et 4, une
APA doit être demandée auprès du Conseil géné-
ral. Les dossiers doivent être déposés auprès des
CCAS et des mairies. La notion de revenus est
prise en compte. Cependant, le degré de dépen-
dance est le facteur principal pour les déplace-
ments à domicile des travailleurs sociaux. Les
heures sont attribuées sous forme de prestations.
Lorsque les personnes sont classées GIR 4 et 5,
les dossiers doivent être déposés auprès des
caisses de retraites, sauf si la personne âgée a des
ressources inférieures ou égales à 569,38 euros
par mois. Dans ce cas, il faut déposer une
demande auprès de la mairie et/ou du CCAS. Le
Conseil général décide alors d’une aide sociale.
Quant à l’aide ménagère, elle est réservée aux
personnes classées en GIR 5 et 6 en cas de
grand âge, d’isolement ou de grande difficulté à
accomplir les gestes quotidiens. Cependant,
l’APA ne peut pas se cumuler avec la prestation
d’aide ménagère, et une personne éligible à
l’APA ne peut opter pour la prestation d’aide
ménagère.
Quel métier pour l’aide à domicile ?
L’action d’une aide à domicile est plutôt maté-
rielle mais elle doit être à l’écoute et créer un cli-
mat de confiance. Ses observations peuvent être
précieuses pour les intervenants de la santé. Elle
assiste toute personne rencontrant des difficultés
passagères (accidenté, mère de famille) ou plus
longues (personne handicapée) dans l’accom-
plissent des actes de la vie courante (tâches
ménagères, cuisine, etc.). Elle peut accomplir
des activités d’accompagnement et/ou d’anima-
tion (promenades, jeux, lectures, etc.). On ne
peut certes pas lui demander d’accomplir des
gros travaux.
Et la toilette ?
La toilette relève-t-elle du métier de l’aide à
domicile ou de l’infirmière, voire de l’aide-
soignante ? Tout est une question de bon sens.
Laver les cheveux et faire une mise en plis peut
relever de l’activité commerciale d’un coiffeur
qui se déplace à domicile. Pour l’aide de vie, la
toilette est une aide apportée de manière épiso-
dique à une personne au corps sain qui a du mal
à se laver toute seule. Cette toilette n’englobe pas
l’observation et les soins lorsque se présentent
une allergie ou un début d’escarres, encore
moins les soins des pieds des personnes diabé-
tiques. Il n’est pas question de se substituer à
l’infirmière ou à l’aide-soignante dans des gestes
professionnels. La meilleure façon de délimiter
les compétences est encore le dialogue afin de
mieux comprendre le travail de chacun pour le
plus grand bénéfice de la personne soignée.
L.G.
On compte en France environ 220 000 personnes (chiffre de
1999) qui aident à accompagner la dépendance des personnes
âgées ou plus jeunes et handicapées. Leur mission est complé-
mentaire de celle de l’infirmière.
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Aide à domicile
Travailler en harmonie
Libérale
Professions Santé Infirmier Infirmière - No41 - novembre 2002
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