Le réaménagement d`anciennes friches industrielles en bordure de

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DGALN
CETE
Sud-Ouest
Le réaménagement d'anciennes friches industrielles
en bordure de la Garonne à Toulouse
Site JOB dans le quartier des Sept Deniers
Contexte - Présentation du projet
Les Sept Deniers est un quartier de Toulouse, proche
du pôle aéronautique et de l’aéroport de Toulouse
Blagnac, en bordure de la Garonne.
Le secteur d’étude, le site JOB, repose sur
d'anciennes friches industrielles ayant permis une
mutation en logements et équipements grâce à de
nombreuses emprises foncières libérées. Il englobe
notamment l’ancienne papeterie JOB, dont le
bâtiment principal (appelé « le vaisseau Amiral ») est
le seul vestige de l'usine à papier JOB, fermée en
avril 2001 puis réhabilitée en 2011 en complexe
socio-culturel et sportif.
Contexte historique
Construite en 1931, l'usine de 5 hectares produisait
essentiellement du papier à cigarettes. Elle
comportait plusieurs bâtiments et locaux, dont celui Illustration 1 : localisation du quartier des 7 Deniers dans Toulouse
Source : mairie de Toulouse
du bâtiment « Amiral ». Victime de la déchéance de
l’industrie papetière, l’usine a alterné dépôts de
bilans et rachats successifs au cours de son histoire. Mais
l’entreprise n’a pu être sauvée et le site a été revendu. Un
plan social a finalement été mis en place afin de reclasser
les ouvriers, suite à leurs diverses actions de sauvegarde de
l’entreprise.
En février 2001, la liquidation judiciaire a été prononcée, et
la démolition du site lancée en décembre 2003. La
reconversion du site industriel a fait l’objet d’un schéma
d’aménagement établi par les services de la Ville de
Toulouse et d’un appel d’offres pour la désignation du Maître
Illustration 2 : le site de l'usine JOB dans les années 1950
d’Ouvrage chargé du projet. Les 5 hectares du site en friche
Source : site 7 Deniersweb
ont ainsi été acquis par un promoteur immobilier, BELIN
PROMOTION, pour réaliser une opération de construction de logements au bord de la Garonne. Le
projet est inclus dans un Périmètre d’Aménagement d’Ensemble (PAE).
En 2005, la Ville de Toulouse a racheté uniquement le bâtiment « Amiral » au promoteur immobilier, sous la
pression des associations, et négocié avec elles son utilisation. En effet, les associations ne souhaitaient
pas que l’immeuble soit intégré à l’opération immobilière, afin de conserver son caractère symbolique et de
saluer la mémoire de l’industrie toulousaine. La réhabilitation du bâtiment en complexe socio-culturel et
sportif a commencé en 2009 pour devenir l’« Espace Garonne », inauguré en 2011.
Les friches industrielles et les autres bâtiments restants de l’usine appartenant toujours au promoteur, ce
dernier a réaménagé les friches autour de l’usine pour en faire un lotissement. BELIN PROMOTION s’est
ensuite associé à d’autres promoteurs pour pouvoir réaliser cette opération immobilière.
L’ensemble des aménagements du site JOB s’étale dorénavant sur une superficie de 62 000 m², avec
54 987 m² de SHON constructible. 642 logements font face au fleuve, répartis entre 25 % de logements
sociaux, 50 % en accession à la propriété et 25 % pour la location. Le quartier est ainsi passé de 5 000 à
plus de 7 000 habitants depuis sa réhabilitation globale.
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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L’illustration ci-après montre la répartition des espaces au sein du site JOB.
Illustration 3 : extrait de l’étude "coeur de quartier JOB 7 Deniers"
Source : mairie de Toulouse
Contexte inondation
La Ville de Toulouse se trouve en zone inondable (15 % de son territoire). Le quartier des 7 Deniers, situé
sur sa rive droite, se trouve pour partie en zone inondable et est sensible en cas de rupture de digue.
Les crues
Le contexte lié aux inondations est prépondérant : crue historique de juin 1875, crue de février 1952, de mai
1977 puis de février 2000.
Illustration 4 : hauteur atteinte par les principales crues de 1875 à 2000
Source : site toulouse-inondation.org
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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La crue la plus importante connue jusqu’à ce jour s’est produite dans la nuit du 23 au 24 juin 1875. Elle a
provoqué la mort de 209 personnes, la destruction de 1 140 maisons et de 3 ponts. Seul le Pont Neuf a
résisté à cette crue dévastatrice. La hauteur d’eau (8,32 m en hauteur brute) correspond aux Plus Hautes
Eaux Connues (PHEC), dont le débit en pointe a été estimé à 7 500 m 3/s. La hauteur corrigée, et
habituellement annoncée, est de 7,60 m à l’échelle du Pont Neuf. Ce débit constitue la crue de référence en
matière de politique de prévention du risque d’inondation à la traversée de Toulouse.
Le territoire communal, sensible et vulnérable, est donc exposé à des crues violentes et à une montée des
eaux rapide, comme pour celle de 1875. Fortement urbanisé et avec un rythme de croissance
démographique important, le territoire bordant la Garonne est actuellement en majeure partie « préservé »
par les digues, construites pour une protection contre les crues fréquentes. Le nombre de résidents protégés
par les digues de Toulouse pour une crue de type 1875 est estimé aujourd’hui à environ 50 000, chiffre
pouvant être doublé si l’on considère les personnes réellement présentes en journée dans ces mêmes
zones. En cas de rupture de digue, le risque est plus important qu’avec une montée des eaux lente.
Depuis la crue de 1875, de nombreux aménagements ont modifié les conditions d'écoulement : les digues,
les recalibrages en amont du seuil de Bazacle (centrale hydroélectrique EDF en bordure de la Garonne),
l'urbanisation, les remblais dans le lit majeur.
Les digues
La Garonne est endiguée dans la majeure partie de la traversée de Toulouse : 8 ouvrages en Rive Gauche
et 14 en Rive Droite (dont celui des 7 Deniers). Ce qui représente un linéaire de 15,9 km de digues (13,5 km
sont la propriété de l'État, 2 km appartiennent à la Ville, quelques centaines de mètres à des privés ou au
CHU). Ces ouvrages anciens, la plupart édifiés de 1950 à 1970, font l’objet d’un programme de travaux
importants d'entretien et de confortement. Le financement de ces travaux se répartit entre l'État et la Ville.
Plusieurs kilomètres sont actuellement en cours de travaux. Une portion de digue en terre la plus prioritaire
vient d’être refaite. La première tranche de travaux doit se poursuivre jusqu’en 2018.
La digue des 7 Deniers (répertoriée ouvrage D13), construite de 1964 à 1966, est encore propriété de
l'État. Elle a été sollicitée par les crues de 1977 et de 2000. Elle se présente sous la forme d’ouvrage mixte
(mur poids épaulé par un remblai) et d’ouvrage en terre revêtu par un perré (parapet de 0,80 à 0,85 m de
hauteur) en béton. Le mur de soutènement de l’ouvrage mixte présente, en section courante, une largeur de
1 m et une largeur en base, hors débords de semelle, variable entre 3 et 3,5 m. La hauteur du mur varie de
9,22 à 9,92 mètres à partir du dessus de la semelle jusqu’au sommet du parapet. Les fondations du mur de
la digue sont réalisées en béton de ciment, de dimensions variables.
Illustration 5: digue des 7 Deniers
Source : site septdeniersweb
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Prévision et alerte
En matière de prévision, le Service de Prévision des Crues (SPC) de la Garonne, basé à la DREAL MidiPyrénées à Toulouse, assure le suivi en temps réel de tout le bassin de la Garonne. Ce suivi est basé sur
une observation continue des précipitations, complétée par un suivi des niveaux de la plupart des cours
d'eau de plaine grâce à un réseau de 200 stations automatiques de collecte de données.
En matière d’alerte, Toulouse est dotée d'un Plan d'Inondation Communal (PIC) qui fixe les modalités
d'alerte, de mise en place d'une cellule de crise et d'intervention des secours. Lors d’épisodes de crue, la
mairie est alertée par le préfet et applique ces modalités. À chaque niveau d’alerte correspondent des
actions à mener pour assurer la sécurité de la population.
Prévention du risque inondation : le PPRI
Dans un tel contexte d’inondation, un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI)
sur la Garonne et ses affluents a été prescrit en 2002, permettant, outre ses objectifs
intrinsèques, de sensibiliser la population à la réalité des inondations, la plupart des
habitants ignorant les risques encourus. Le PPRI a été approuvé en décembre 2011.
Le message accompagnateur du PPRI est "Toulouse, ville inondée... ville inondable".
Un site internet (http://www.toulouse-inondation.org) a été mis en ligne par les
services de la Ville et de l'État afin de mieux sensibiliser les riverains au risque
d'inondation, préalablement à la période de concertation et d'enquête publique du
PPRI. On peut notamment y visualiser la simulation d’une brèche en amont de la
digue des 7 Deniers (modélisation réalisée par le Cemagref).
Illustration 6 : le site
internet dédié à la
concertation sur le PPRI
Source : site toulouseinondation.org
Élaborer un PPRI sur un territoire inondable s'est avéré complexe, ce qui explique la durée entre prescription
et approbation. Complexité du fait que les zones concernées, largement urbanisées, sont théoriquement
protégées par des digues. Le PPRI est censé reproduire le scénario d'une crue aussi grave que celle de
1875, celle des PHEC (Plus Hautes Eaux Connues), aléa de référence. Or si une crue identique à celle de
1875 survenait, elle trouverait des conditions d'écoulement et de submersion très différentes de celles de
l'époque, notamment de par la présence des digues protégeant une urbanisation très développée et
densifiée dans les zones naturellement inondables.
La problématique des digues est donc omniprésente tant sur le plan technique qu'en termes de zonage et de
règlement. Dans le cadre du PPRI de la Garonne, les effets de la "rupture de digue" ont été étudiés en
2006 par le CETE Méditerranée, puis complétés en 2008 par le CEMAGREF, le CSTB et le CETE du SudOuest, introduisant une composante sur la vulnérabilité des enjeux derrière les digues et ses conséquences.
L’étude devait permettre la prise de décision en matière d'aménagement urbain derrière les digues, et de
mieux communiquer avec la population lors de l'enquête publique du PPRI. Elle a consisté notamment à
mieux connaître les hauteurs d'eau et les vitesses d'écoulement pouvant survenir en cas de rupture de
digue, et à évaluer leur vulnérabilité à cet aléa. Des ruptures de digues (étude CEMAGREF Lyon) ont été
simulées après classification du linéaire de digues sur Toulouse en cas-types, en fonction de la hauteur de
charge, des pentes à l’arrière de la digue et de la présence de bâti (densité et retrait).
► Définition de l’aléa PPRI
Pour évaluer l’aléa rupture de digue, le PPRI de Toulouse se base :
- à proximité des digues : sur les modélisations de rupture de digue où les vitesses d’écoulement sont
prépondérantes en matière d’aléas de rupture,
- en retrait des digues : sur une modélisation digue transparente où les hauteurs d’eau deviennent
prépondérantes en termes d’aléas (modèles de rupture moins pertinents pour décrire les conditions
d’écoulement et cas de plusieurs brèches pris en compte de cette manière).
Cela a permis de définir des zones d’aléas très fort avec vitesses aggravées (vitesse supérieure à 4 m/s),
d’aléa très fort (vitesse supérieure à 2 m/s) et des zones d’aléas fort, moyen et faible en fonction des
hauteurs d’eau attendues.
Il est à noter que l’on peut considérer que les études préalables à l’aménagement du site JOB (modélisation
d’aléa rupture de digue, remblaiement de digue, réduction de la vulnérabilité des bâtiments) ont été un
précurseur de ces études PPRI. La réduction du risque de rupture par le remblaiement de l’arrière de la
digue a conduit à ne pas afficher d’aléa très fort avec vitesses aggravées au droit du site JOB .
Toutefois, un aléa très fort subsiste, compte tenu de l’impact d’une rupture en amont ou en aval du site.
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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- aléa fort : pour les bâtiments situés
immédiatement derrière la digue des
7 Deniers,
- aléa très fort par rupture de
digue (vitesses comprises entre 2 et
4 m/s) : pour ceux juste derrière
cette première série de logements,
- à nouveau en aléa fort : pour le
reste du site JOB, situé encore plus
à l’arrière.
Illustration 7 : extrait de la carte d'aléas du PPRI
Source : PPRI de la Ville de Toulouse
Ce qui se traduit, en matière de dommages sur le bâti :
- pour l’aléa fort : les bâtiments en maçonnerie récente (sauf si plus de 2 étages) et en structure légère ne
résistent pas, les risques d’affouillement et de chocs sont moindres,
- pour l’aléa très fort : les bâtiments en béton armé résistent, les risques pour les autres types de bâtiments
sont graves, les risques d’affouillement et de chocs sont encore élevés.
► Zonage réglementaire et particularité du règlement PPRI pour le site JOB
De nombreuses discussions entre la Ville et l’État, au sujet des principes réglementaires à adopter pour
définir les conditions de constructibilité derrière les digues, ont marqué le déroulement du PPRI. En effet, il
n’y avait pas de référence nationale en matière de prise en compte des risques de rupture de digue en
centre urbain dense.
Dans le PPRI, le secteur du site JOB fait partie du centre urbain dense de Toulouse protégé par les digues.
Les enjeux locaux spécifiques ont fait que le secteur est considéré comme zone à enjeux stratégiques, du
fait des caractéristiques des aléas, de l’urbanisation ou de vulnérabilité particulière. Ces zones
correspondent à des linéaires de digues particulièrement sensibles au risque de rupture de digue. Elles
présentent néanmoins un potentiel d’aménagement ou de renouvellement urbain pour l’avenir et comportent
déjà un bâti très vulnérable.
Illustration 8 : extrait du zonage réglementaire
Source : PPRI de la Ville de Toulouse
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Les discussions ont notamment porté sur :
- la nécessité de définir des mesures constructives adaptées en fonction des niveaux d’aléas pour le neuf et
pour les extensions du bâti existant,
- la possibilité de maintenir l’activité et les services en rez-de-chaussée,
- la possibilité de créer des parkings en sous-sol,
- la nécessité de définir la notion de niveau refuge adapté pour un bâtiment collectif et pour un bâtiment
individuel.
De ces discussions ont découlé des règles d’urbanisme graduées en fonction du risque et des règles
constructives autorisant une densification tout en réduisant la vulnérabilité des espaces protégés.
Pour la zone d’enjeux stratégiques du site JOB, les discussions ont conduit à prévoir un règlement
spécifique basé sur trois principes constructifs :
- diminution du risque de rupture par renforcement de la digue (son remblaiement en continuité de digues
déjà renforcées sur un linéaire minimum),
- réalisation d’une étude hydraulique pour définir en détails les aléas supplémentaires liés aux éventuelles
ruptures de digues au voisinage du secteur JOB, et prendre des dispositions afin de ne pas augmenter la
vulnérabilité à proximité,
- édification de bâtiments peu vulnérables.
Évolution du projet
Le projet : de son idée jusqu'à sa réalisation
Le Groupement d’Intérêt Économique (GIE)
Initialement, l’aménageur de l’opération, BELIN PROMOTION, qui avait acheté tous les terrains de l’usine
JOB, s’était engagé à conserver le bâtiment Amiral et à le rénover pour un usage non encore arrêté.
Finalement, il a revendu le bâtiment Amiral à la Ville et a organisé le découpage du restant des friches par
des architectes pour en faire un lotissement, dont il a déposé le permis de lotir (dépôt en 2003, autorisation
en 2004). Il s’est, pour cela, associé à d’autres promoteurs pour fonder un GIE. Via ce regroupement, la
construction des bâtiments accolés à la digue pouvait être envisagée financièrement et démarrer.
Illustration 9 : répartition du programme par lots
Source : Belin Promotion
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Les études préalables
Le projet de lotissement avait pour objectif de permettre la réalisation d’une série de programmes
immobiliers après démolition des bâtiments existants et aménagement du site JOB. Le site, surplombé par la
digue, méritait d’être mis en valeur. Le parti pris par les divers architectes, maîtres d’œuvre de l’opération, a
été que la densification de l’habitat derrière la digue se devait d’aller de pair avec une réduction de l’aléa.
D’où la nécessité de produire les études nécessaires garantissant l’opportunité et la faisabilité d’une telle
entreprise.
Dans cette perspective, le GIE a commandé diverses études, au moment du dépôt du permis de lotir mais
également au cours de l’opération, dont notamment des études à la SOGREAH :
- inondabilité des terrains de l’ancienne usine JOB pour la crue historique de 1875 de la Garonne (2004),
- urbanisation de l’ancienne usine JOB. Incidence sur l’écoulement de la crue type de 1875 (2004),
- étude des conséquences d’une rupture de la digue de la Garonne au droit du quartier les sept Deniers à
Toulouse (2004),
- ancienne usine JOB. Écoulement des crues à l’arrière du déversoir (2005).
Ainsi que les études suivantes :
- aménagement du site de l’ancienne usine JOB. Traitement de l’espace entre la digue Garonne et
l’opération JOB. Note technique et étude géotechnique (bureaux d’études BEFS INGENIERIE SUD-OUEST
et SOLS & EAUX, sous le contrôle de la Ville et de l’État. 2003).
- terrain JOB. Traitement de l’aval de l’épanchoir (Archigriff. 2003).
La faisabilité du projet
Précédemment, l’État imposait une bande de 50 m inconstructible derrière la digue par précaution au titre de
la circulaire du 30 avril 2002, en l’absence d’étude spécifique sur la rupture de digue. Les études
géotechniques ont montré qu’il s’avérait possible de remblayer l’arrière de la digue dans les règles de
l’art, soit environ 260 m. La particularité de cette zone de digue, c’est qu’elle se situe sur un ancien
déversoir dont l’utilité n’était plus démontrée, et pouvait donc être remblayée.
Concernant les constructions, celles-ci devaient ne pas être vulnérables, notamment en cas de rupture
en amont ou en aval. La construction des bâtiments ne devait démarrer que si la digue était déjà confortée.
La digue appartient à l’État mais le remblai appartient à la Ville. En effet, cette dernière empiétait sur
l’emprise de la digue, dont la gestion relève de l’État. La Ville a décidé de prendre en charge le confortement
ainsi réalisé par rétrocession de la part des promoteurs, ce qui s’est traduit par une convention de
superposition d’ouvrage entre l’État et la Ville, établie en 2003. Cela a permis également à la Ville de
concrétiser l’aménagement d’un cheminement piétonnier sur la digue.
La convention de superposition de gestion
Une « convention de superposition de la gestion exercée par la Commune à la gestion exercée par l’État » a
été établie entre l’État et la Ville dans le cadre du programme d’habitations du GIE. Cette situation induisait
l’occupation par la Ville de la digue existante sur l’emprise du domaine public fluvial. L’État conservant à sa
charge la gestion et l’entretien de la digue, il mettait à la disposition de la commune la plate-forme et le
terrain nécessaires à l’opération.
De par la convention de superposition, les modalités d’exécution du remblai et leur mise en œuvre ont été
contrôlées par les services techniques de la Ville. Les travaux ont été à la charge et sous la responsabilité
du GIE, assortis d’une garantie décennale. La Ville a assuré la Maîtrise d’Ouvrage des travaux
d’aménagement de surface de la promenade et leur financement. Cet ouvrage et le remblai ont été sous la
responsabilité de la Ville dès leur réception. De nombreux courriers ont été échangés entre l’État et le Maître
d’Ouvrage pendant la durée de l’opération.
Partenaires
Le GIE Terrain JOB a été créé pour assurer la faisabilité tant technique que financière de l’opération. Il a été
le Maître d’Ouvrage de l’aménagement. Il est maintenant terminé, il a eu sa raison d’être le temps de faire
réaliser toutes les études et les travaux d’aménagement, la viabilisation, l’équipement du site et d’obtenir les
permis de construire. Ce GIE regroupait les lotisseurs privés et les opérateurs sociaux suivants : BELIN
PROMOTION, CAPRI ICADE, COGEDIM Paul MATEU, MONNE-DECROIX, PATRIMOINE
LANGUEDOCIENNE, OPAC.
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Les Maîtres d’œuvre de l’opération :
MOE principal : Architecte-urbaniste Antoine GARCIA-DIAZ.
Cabinet d’architectes ARCHIGRIFF Jean-Marc DURIN, Cabinet d’architectes ARUA Jean-Pierre RIBES,
BEFS, BUROTEC.
Coordonnateur général : COPLAN Sud-Ouest.
Coordination SPS : QUALICONSULT SÉCURITÉ.
VRD : BUROTEC.
Financements
Le financement global de l’opération, majoritairement privée mais également sociale, a pu être efficient
grâce au regroupement en GIE. Ce GIE a notamment pris en charge financière le remblaiement de la digue
(600 000 € HT).
L’aménageur n’a pas donné d’éléments de coût de l’opération mais indique qu’il n’y a pas eu de subvention
sur ce projet.
Choix techniques
Réduction de la vulnérabilité
Sur le territoire, des travaux avaient déjà permis de diminuer le risque d’inondation : creusement du lit de la
Garonne, endiguement de la traversée de la ville, surélévation de parapets, création de portes étanches,
remplacement de vannes,... Ces portes étanches, sur vérins, permettent de réduire la vulnérabilité car elles
sont conçues pour obturer, en période de crue, des passages habituellement ouverts. Des batardeaux
mobiles sont également mis en place sur certains escaliers dans le cadre du dispositif d’alerte.
Illustration 10 : station fixe de pompage des 7 Deniers
Illustration 11 : exemple de batardeaux
Source : site toulouse-inondation.org
Source : mairie de Toulouse
D’autres travaux sont en cours, non seulement sur les digues de la Garonne, mais aussi sur les vannes et
les pompes de la ville. Ils entrent dans le cadre d'une convention de transfert de propriété de digues signée
le 9 mars 2011 par le maire de Toulouse et le préfet de Haute-Garonne. Le montant est cofinancé par l'État
et la Ville de Toulouse. La première tranche de travaux, estimée à environ 21 M€, concerne les travaux sur
une partie des digues, sur les stations de pompage et les vannes du réseau pluvial. Ils doivent être réalisés
de 2012 à au moins 2015, par tronçons de digues homogènes.
Transparence hydraulique
À la demande de la préfecture, le cabinet
d’architectes d’un des bâtiments du projet
a également étudié ce qui se passerait
dans l’hypothèse d’une rupture de
digue (digue en terre) en amont du
projet. Si une crue de type juin 1875
(PHEC) survenait et provoquait une
rupture de la digue, toutes les parties
habitables du projet devaient être hors
d’eau. La digue devant les 3 bâtiments
projetés, en béton de haut en bas,
ancienne de plusieurs décennies, a été
recalibrée en partie haute et surélevée de
50 cm.
Extrait du PPRI zone aléa TRÈS FORT rupture de digue
La création de sous-sols autres qu’à usage exclusif de parking et
de locaux techniques indispensables est interdite.
Les occupations et utilisations du sol sont autorisables, à
condition qu’elles n’aggravent pas les risques, qu’elles n’en
provoquent pas de nouveaux, qu’elles ne présentent qu’une
vulnérabilité restreinte, qu’elles respectent les principes de
prévention et de sauvegarde des biens et des personnes, et
soumises à prescriptions.
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Réalisation d’un remblaiement et aménagement en cas de surverse
Un remblai en terre épaule la digue sur les 260 m du linéaire de l’opération JOB. Enherbé en surface, d’une
hauteur d’environ 5 m, il se termine, sur ses cent derniers mètres, par un ancien déversoir de sécurité à
l’aval de l’opération, dont l’utilité n’est plus avérée. Ce déversoir consiste en un surbaissé de la crête de
digue, sur une longueur totale de 98 m.
En cas de débordement par cet ancien déversoir, les eaux
se répandraient ainsi via le mail au centre du linéaire de
l’opération, perpendiculairement à la digue, et via une rue
en pente qui prolonge le déversoir et contourne
l’aménagement. Ces deux « passages » permettraient aux
eaux de descendre depuis le haut du remblai par le
déversoir pour atteindre le lit majeur historique, situé à
l’arrière de l’ouvrage de protection.
Ce qui a fait l’objet de l’étude de SOGREAH en 2005.
Illustration 12 : espace en remblai sur 260 m de long
Source : CETE SO
Illustration 13 : partie aval de l’ancien déversoir
Source : CETE SO
Illustration 14 : partie amont de l’ancien déversoir
Source : CETE SO
Illustration 15 : construction sur l'ancien site JOB avec renforcement
de la digue et bâti peu vulnérable
Source : notice de présentation du PPRI
Occupation du rez-de-chaussée
Les différentes cotes que les architectes ont dû déterminer
ont été : premièrement la mise hors d’eau des entresols (rezde-chaussées et entrées des bâtiments), puis celle des soussols. Les rez-de-chaussées ont donc été surélevés afin de
venir affleurer la digue, tout au moins pour les 3 bâtiments
contre celle-ci. La cote de la digue ayant été calculée pour
que l’eau puisse s’écouler au travers d’un canal situé derrière
le chemin de digue, vers la partie Nord et perpendiculaire à la
digue, puis vers la partie Sud.
Illustration 16 : parkings en sous-sol des bâtiments
Source : CETE SO
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Prescriptions constructions nouvelles du PPRI
zone aléa TRÈS FORT rupture de digue
Situer le premier plancher au-dessus des PHEC. Seuls
sont autorisés sous les PHEC des garages non
vulnérables et les locaux techniques indispensables. Sous
les PHEC, les éléments structuraux devront être réalisés
en béton armé.
Placer les équipements sensibles au-dessus des PHEC
ou les protéger par tout dispositif assurant l’étanchéité et
les munir d’un dispositif de mise hors service
automatique. Sous les PHEC, utiliser des matériaux de
construction les moins vulnérables à l’eau possibles.
Illustration 17 : premiers niveaux d'habitation surélevés
Source : CETE SO
Les parkings, pour pouvoir être également protégés, se devaient d’être étanches. Les surcoûts générés et
les difficultés techniques pour rendre étanches les parkings étant trop importants, la réflexion de l’architecte
s’est portée sur des critères de priorité : la sauvegarde des personnes au détriment des biens et des
véhicules, ce qui fait que les parkings sont
actuellement considérés comme inondables en cas
de crue avec rupture de digue.
Prescriptions constructions nouvelles du
PPRI zone aléa TRÈS FORT rupture de
digue
Pour les sous-sols à usage exclusif de parking et
locaux techniques indispensables en sous-sols,
utiliser des matériaux de construction les moins
vulnérables à l’eau possibles et protéger les
équipements sensibles à l’eau par des dispositifs
étanches.
Illustration 18 : stationnement privé
potentiellement inondable
Source : CETE SO
Les architectes ont ainsi appliqué des méthodes
permettant de prendre en compte le risque de
rupture de digue en organisant ainsi
l’opération : des constructions en béton armé,
des sous-sols réservés aux parkings sur deux
niveaux et potentiellement inondables car
immédiatement
situés derrière
la
digue,
légèrement enterrés par rapport au niveau de la
voirie, un premier niveau d’habitation surélevé audessus de ces parkings à environ 1,50 m ou 2 m
du sol.
Les logements sont situés au-dessus des PHEC
(rez-de-chaussée calé au niveau des crues de
1875 + 50 cm mesuré au niveau le plus haut le
long du déversoir).
Extrait du PPRI zone aléa FORT rupture de
digue
La création de sous-sols autres qu’à usage
exclusif de parking et de locaux techniques
indispensables est interdite.
Les occupations et utilisations du sol sont
autorisables, à condition qu’elles n’aggravent pas
les risques, qu’elles n’en provoquent pas de
nouveaux, qu’elles ne présentent qu’une
vulnérabilité restreinte, qu’elles respectent les
principes de prévention et de sauvegarde des
biens et des personnes, et soumises à
prescriptions.
Seul le stationnement public est aménagé le long des voies de desserte de l’opération.
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers
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Matériaux - Réflexions sur la résistance - Pérennité du bâti
Les bâtiments construits derrière la digue et l’espace remblayé sont en béton armé, seul type de structure
capable de résister à un aléa avec des vitesses importantes mais inférieures à 4 m/s (étude CSTB). Leurs
soubassements servent de soutènement aux remblais contre la digue. Les soubassements, murs contre
terre et autres ouvrages enterrés ont été conçus pour tenir compte de la possible saturation en eau des
remblais ainsi que de la mise en charge due à l’écoulement des crues.
Prescriptions constructions nouvelles du PPRI zone
aléa FORT rupture de digue
Prévoir un niveau refuge adapté au-dessus des PHEC
(logement de type duplex) pour chaque logement.
Disposer d’une ouverture « fusible » en RDC sauf dans le
cas de bâtiment en maçonnerie récente de plus d’un étage
(R+ et plus) ou en béton armé.
Placer les équipements sensibles au-dessus des PHEC
ou les protéger par tout dispositif assurant l’étanchéité et
les munir d’un dispositif de mise hors service automatique.
Sous les PHEC, utiliser des matériaux de construction les
moins vulnérables à l’eau possibles.
Prescriptions
constructions
nouvelles du PPRI zone aléa
FORT rupture de digue
Pour les sous-sols à usage exclusif de
parking
et
locaux
techniques
indispensables en sous-sols, utiliser des
matériaux de construction les moins
vulnérables à l’eau possibles et protéger
les équipements sensibles à l’eau par
des dispositifs étanches.
La mise en œuvre de ces remblais et leur influence sur la digue et les futurs bâtiments avait fait l’objet d’une
étude spécifique (société SOLS & EAUX). Celle-ci concluait, entre autres, que :
- la mise en place du remblai contre la digue était faisable, moyennant certaines précautions,
- la stabilité générale de la digue n’est pas compromise par la mise en place du remblai,
- l’influence du tassement dû au remblai, et donc les déformations induites sur la digue, sont faibles (0,70
cm) et acceptables,
- des dispositions spécifiques devaient être mises en œuvre pour éviter de compacter le remblai directement
contre le parement de la digue afin d’éviter des désordres,
- un bon drainage était nécessaire dans le remblai,
- si la Garonne devait déborder, provoquant la dégradation du revêtement de la digue et l’érosion du remblai,
un revêtement en béton armé ou non devait avoir une épaisseur convenable prévue pour résister à ce
phénomène.
Réseaux
Le réseau d’assainissement est en séparatif. Pour ce qui concerne l'eau pluviale, la densification des
espaces et la croissance démographique et économique génèrent un accroissement des surfaces
imperméabilisées au sein du tissu urbain, et ainsi le volume d'eau pluviale à collecter et à gérer par des
réseaux parfois déjà saturés. Il en résulte une augmentation non seulement des risques de pollution du
réseau hydrographique mais aussi du risque d'inondation par débordement des réseaux. Des
dispositions sont prévues dans le PLU afin de compenser ces impacts. Le règlement du PLU impose des
solutions susceptibles de favoriser le stockage et l'infiltration des eaux pluviales, déjà pour alimenter la
nappe phréatique, mais surtout pour éviter la saturation des réseaux pour toute opération d'aménagement.
Cela implique de stocker ou d'infiltrer sur la parcelle l'excès de ruissellement produit par les surfaces
imperméabilisées au-delà du débit imposé pour tout nouveau projet (débit équivalent à un coefficient
d'imperméabilisation de 0,2 soit 20 % de l'unité foncière) pour une pluie décennale. Cet excès seul pourra
être rejeté au réseau public. Dans des cas avérés d'insuffisance des collecteurs publics, la collectivité peut
imposer un débit de fuite plus restrictif, voire interdire tout rejet dans le réseau. Les toitures-terrasses sont
autorisées pour réduire les pressions quantitatives sur les réseaux pluviaux puisqu'elles retiennent
temporairement l'eau avant rejet dans les canalisations avec débit contrôlé.
Sur l’opération JOB, un ouvrage d’art enterré (un tunnel et une citerne) sous la chaussée collecte les
eaux de ruissellement et assure leur stockage. Les eaux de ruissellement sont ensuite évacuées vers la
Garonne. Il a cependant été nécessaire de rehausser les regards des réseaux existants en pied de digue et
de prévoir que les systèmes de fermeture de ces réseaux devaient avoir leur fonctionnement et leur
accessibilité maintenus en cas de crue.
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Le projet définitif - La mise en œuvre - La réalisation
Le projet aujourd'hui
D’une façon chronologique, les travaux se sont déroulés en plusieurs phases selon les opérateurs.
Phase
1
Promoteur / Architecte
Début des travaux
Fin des travaux
Ville de Toulouse
Décembre 2003
Septembre 2008
2
COGEDIM Paul Mateu
ARCHIGRIFF
02/11/2005
Novembre 2006
3
OPAC Toulouse
ARCHIGRIFF
01/06/2006
Août 2007
4
BELIN PROMOTION
Antoine GARCIA-DIAZ
01/01/2007
Septembre 2008
5
BELIN PROMOTION
ARCHIGRIFF
01/09/2006
Aoüt 2008
6
BELIN PROMOTION
ARUA
01/06/2006
Octobre 2007
7
PATRIMOINE
ARUA
02/11/2005
Mai 2007
8
CAPRI ICADE
ARUA
02/11/2005
Juin 2007
9
COGEDIM Paul Mateu
ARCHIGRIFF
01/10/2005
Février 2007
10
MONNE-DECROIX
ARUA
15/11/2005
Juin 2007
11
OPAC Toulouse
ARCHIGRIFF
01/12/2005
Novembre 2006
(bâtiment Amiral)
Tableau 1 : programme d'aménagement du site de l'ancienne usine JOB
L’architecte du bâtiment central (cabinet ARCHIGRIFF) a travaillé sur ce projet avec l’État, dans le cadre de
la convention de superposition, pour que le remblaiement de la digue ne mette pas en péril l’ouvrage. Il
indique que les travaux de remblaiement de la digue ont été financés par le GIE pour un coût de 600 000 €
HT. Les études SOGREAH avaient permis de modéliser ce qui pouvait se passer en cas de rupture de
digue, donnant lieu à l’établissement du cahier des charges pour l’architecte.
L’ensemble du site JOB constitue actuellement une des plus grosses acquisitions immobilières sur Toulouse
par le GIE, maître d’ouvrage. D’après l’article de la Dépêche du 15 octobre 2007 « ce qui prévalait était de
construire une résidence qui soit le plus tournée vers la Garonne ; cela a été rendu possible par la mairie qui
a accepté de surélever le rez-dechaussée de 7 mètres afin de venir
affleurer la digue et offrir la meilleure
vue ».
Avec la libération d’une telle friche
industrielle en tissu urbain (l’espace final
a une superficie de 62 000 m²), la Ville
de Toulouse et le GIE ont saisi
respectivement
l’opportunité
de
revitaliser le quartier, de construire les
collectifs (25%), les logements sociaux
(25%) ainsi que les appartements et
maisons individuelles en accession à la
propriété (50%) nécessaires.
Au total, 642 logements ont été bâtis
face à la Garonne. L’ensemble du site
JOB pouvait faire le lien entre les
anciens et les nouveaux habitants.
Illustration 19 : le mail, espace reliant les bâtiments à la digue
Source : CETE SO
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La présence d’un parc (à l’Est de l’opération) a servi de support à la création d’un vaste mail planté, reliant
la route à la promenade aménagée sur la digue. Cet axe piétonnier, large d’environ 16 m, passe à 26 m au
débouché sur la digue. Les bâtiments de front de digue sont construits en béton armé et calibrés pour
résister à la crue et à leur rôle de déversoir.
La densité de l’opération et la hauteur des bâtiments ont été négociées avec la mairie, le GIE ayant étudié
les solutions techniques les plus adéquates financièrement.
Une extension de JOB (JOB 2) est à l’étude,
envisagée par des promoteurs pour faire de
nouveaux logements sur une autre petite partie de la
friche industrielle. Elle se situerait à l’aval et en
continuité de l’actuel site JOB.
Illustration 20 : le bâtiment Amiral actuel
entrée du site depuis la route
Source : CETE SO
Le PLU, dans sa version révisée de juin 2012, préconise d’appuyer progressivement de nouveaux bâtiments
contre la digue pour la renforcer et de mettre ainsi en valeur les berges de la Garonne. Il est également écrit
dans le PPRI qu’il doit y avoir une continuité amont et aval dans le traitement de la digue (remblaiement en
continuité de digues déjà renforcées sur un linéaire minimum) afin d’avoir des sections longues renforcées,
voire à terme une section de digue complète remblayée.
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Conclusion
Avec le réaménagement des terrains laissés vacants par l’usine JOB, la Ville et les promoteurs ont eu
chacun la possibilité de revitaliser le quartier et de réaliser des résidences de standing en bord de Garonne.
Or, le réaménagement du site JOB a été fait dans un contexte où il n’y avait pas encore de cadrage national
sur l’aménagement en centre urbain exposé à un risque de rupture de digue. À l’époque, le parti
d’aménagement retenu avait déjà été appliqué antérieurement à Toulouse (un remblaiement de digue) mais
sans considération spécifique par rapport à la réduction de la vulnérabilité, et sans contrainte réglementaire.
L’opération JOB a été propice aux discussions à cause de la mise en application de la circulaire du 30 avril
2002, qui a introduit la notion d’aléa derrière une digue.
Les études réalisées pour le cas de JOB ont servi de base à la réflexion, mais les nombreuses autres études
menées dans le cadre du PPRI sont venues éclairer la question (études d’aléa rupture et surtout études de
vulnérabilité du bâti). À la suite de ces études, le PPRI a retenu un principe d’aménagement similaire à JOB.
Toutefois, cet aménagement pourrait générer des interrogations sur la réitération des principes, liés aux
enjeux du PPRI, pour de futurs projets. Doit-on effectuer du renouvellement urbain avec densification dans
des zones exposées à un risque de rupture ? Pour JOB, les avantages reposaient sur la réduction du risque
de rupture avec des constructions peu vulnérables, mais une zone inondable a néanmoins été densifiée
(risque lié à la présence de personnes dans les rues).
Quelle est la faisabilité économique pour des terrains autres que des friches industrielles, dans des zones
urbanisées où la maîtrise du foncier est et sera plus difficile et où les constructions sont pourtant
vulnérables, comme c’est le cas plus en amont du site JOB ? Certes, les promoteurs ont payé le
remblaiement de la digue, ouvrage public, mais ce coût a été répercuté sur les futurs acquéreurs, ce qui ne
laisse pas forcément la possibilité à un simple privé ou un petit projet de collectif d’accéder à des opérations
de telle envergure, qui nécessitent un minimum de linéaire d’ouvrage traité.
Une autre réflexion porte sur la constructibilité, doit-elle dépendre du niveau de risque géotechnique de
l’ouvrage ? Dans le cas de JOB, l’autorisation de construire n’a été accordée que parce que l’on a estimé
que le risque de rupture était devenu suffisamment peu probable, d’un point de vue géotechnique. La
réduction du risque de rupture, même locale, bénéficie néanmoins à l’ensemble des gens habitant en zone
inondable.
L’aménagement de JOB a nécessité des études et des réflexions du fait de la circulaire du 30 avril 2002, ce
qui a profité a posteriori à la démarche PPRI qui a nécessité de pousser plus loin les études et à l’échelle de
Toulouse avant de proposer un principe similaire mais avec des conditions supplémentaires. Le projet a
nécessité une imbrication des divers partenaires État, Ville, privé qui s’est révélée essentielle afin qu’il soit
mené à terme dans les meilleures conditions possibles pour chacun.
Illustration 21 : vue aérienne de l'ensemble de l'aménagement réalisé en bordure de la digue
Source : BELIN PROMOTION
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Sources
Documents
• PPRI de la ville de Toulouse : notice de présentation, cartographie des aléas, zonage réglementaire,
règlement pour la zone protégée par les digues de Garonne. Préfecture de Haute-Garonne, DDT de la
Haute-Garonne. 2011.
• PLU de la ville de Toulouse : projet de révision générale : rapport de présentation. Le Grand Toulouse.
Mairie de Toulouse. 28 juin 2012.
• Presse : la Dépêche (articles du 31/08/03, 24/02/04, 05/03/05, 29/01/07, 29/06/10, 01/10/11, 11/12/11,
29/01/13) ; les Échos (article du 16/07/13) ; Toulousemag (mars 2010).
• Compte-rendu des réunions publiques : quartier des 7 Deniers. Associations du quartier des 7 deniers.
Mai 2003.
• Étude « Cœur de quartier JOB » : proposition de programmation urbaine. 7 animés, comité de quartier 7 deniers, FCPE groupe scolaire 7 deniers et collège, compagnie « la barraque », MJC Amidonniers,
Toulouse Liberté. Avril 2010.
• Demain notre quartier : commission de quartier des 7 Deniers. 16 février 2012 (site mairie de Toulouse).
• Compte-rendus des réunions des services d’État dans le cadre du PPRI de Toulouse (07/07, 10/07,
12/07, 02/08, 03/08).
• Note explicative sur l’élaboration des documents cartographiques : cas de JOB. CETE du SudOuest.
• Aménagement du site de l’ancienne usine JOB. Présentation et insertion paysagère du projet.
Commune de Toulouse. Juillet 2003.
• Aménagement du site de l’ancienne usine JOB. Traitement de l’espace entre la digue Garonne et
l’opération JOB. Note technique et étude géotechnique. Bureaux d’études BEFS INGENIERIE SUDOUEST et SOLS & EAUX, sous le contrôle de la Ville et de l’État. Septembre 2003.
• Terrain JOB. Traitement de l’aval de l’épanchoir. Cabinet Archigriff. Septembre 2003.
•
Études SOGREAH
• Inondabilité des terrains de l’ancienne usine JOB pour la crue historique de 1875 de la Garonne.
Janvier 2004.
• Urbanisation de l’ancienne usine JOB. Incidence sur écoulement de la crue type 1875. Mars 2004.
• Étude des conséquences d'une rupture de la digue de la Garonne au droit du quartier les sept
Deniers à Toulouse. Juin 2004.
• Ancienne usine JOB. Écoulement des crues à l’arrière du déversoir. Mars 2005
• Ancienne usine JOB. Relation nappe rivière. Juin 2005.
Entretien et visite du site JOB
• BELIN PROMOTION : Christophe MARROT (Directeur Technique). Visite sur site du 31/10/13.
Entretiens téléphoniques
• DREAL MP : Cyril GUIGNARD (en tant qu’ex-DDT 31 ayant suivi le PPRI).
• DDT 31 : Réginald SARRALDE (Risques et Gestion de Crise) ; Pascal SAUVAGNAC (Gestion des
Territoires) ; Monique BENAZET (Environnement Eau Forêt/Police de l’Eau).
• Mairie de Toulouse : Francis ESCALÈS (Urbanisme Réglementaire).
• Toulouse Métropole : Jean-Philippe SAQUET et Dorine JOUATHEL (mairie de Toulouse).
• Cabinet d’architectes ARCHIGRIFF : Pierre ABADIE (architecte).
Sites internet
http://septdeniersweb.free.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sept_Deniers
http://www.job-cgt-papier.com
http://www.toulouse-inondation.org
http://www.pss-archi.eu
http://www.immobilier-toulouse-blog.com
http://www.toulouse.fr
http://www.music-halle.com/Les-infos-sur-JOB
http://www.archigriff.com
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