Prévision et alerte
En matière de prévision, le Service de Prévision des Crues (SPC) de la Garonne, basé à la DREAL Midi-
Pyrénées à Toulouse, assure le suivi en temps réel de tout le bassin de la Garonne. Ce suivi est basé sur
une observation continue des précipitations, complétée par un suivi des niveaux de la plupart des cours
d'eau de plaine grâce à un réseau de 200 stations automatiques de collecte de données.
En matière d’alerte, Toulouse est dotée d'un Plan d'Inondation Communal (PIC) qui fixe les modalités
d'alerte, de mise en place d'une cellule de crise et d'intervention des secours. Lors d’épisodes de crue, la
mairie est alertée par le préfet et applique ces modalités. À chaque niveau d’alerte correspondent des
actions à mener pour assurer la sécurité de la population.
Prévention du risque inondation : le PPRI
Dans un tel contexte d’inondation, un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI)
sur la Garonne et ses affluents a été prescrit en 2002, permettant, outre ses objectifs
intrinsèques, de sensibiliser la population à la réalité des inondations, la plupart des
habitants ignorant les risques encourus. Le PPRI a été approuvé en décembre 2011.
Le message accompagnateur du PPRI est "Toulouse, ville inondée... ville inondable".
Un site internet (http://www.toulouse-inondation.org) a été mis en ligne par les
services de la Ville et de l'État afin de mieux sensibiliser les riverains au risque
d'inondation, préalablement à la période de concertation et d'enquête publique du
PPRI. On peut notamment y visualiser la simulation d’une brèche en amont de la
digue des 7 Deniers (modélisation réalisée par le Cemagref).
Élaborer un PPRI sur un territoire inondable s'est avéré complexe, ce qui explique la durée entre prescription
et approbation. Complexité du fait que les zones concernées, largement urbanisées, sont théoriquement
protégées par des digues. Le PPRI est censé reproduire le scénario d'une crue aussi grave que celle de
1875, celle des PHEC (Plus Hautes Eaux Connues), aléa de référence. Or si une crue identique à celle de
1875 survenait, elle trouverait des conditions d'écoulement et de submersion très différentes de celles de
l'époque, notamment de par la présence des digues protégeant une urbanisation très développée et
densifiée dans les zones naturellement inondables.
La problématique des digues est donc omniprésente tant sur le plan technique qu'en termes de zonage et de
règlement. Dans le cadre du PPRI de la Garonne, les effets de la "rupture de digue" ont été étudiés en
2006 par le CETE Méditerranée, puis complétés en 2008 par le CEMAGREF, le CSTB et le CETE du Sud-
Ouest, introduisant une composante sur la vulnérabilité des enjeux derrière les digues et ses conséquences.
L’étude devait permettre la prise de décision en matière d'aménagement urbain derrière les digues, et de
mieux communiquer avec la population lors de l'enquête publique du PPRI. Elle a consisté notamment à
mieux connaître les hauteurs d'eau et les vitesses d'écoulement pouvant survenir en cas de rupture de
digue, et à évaluer leur vulnérabilité à cet aléa. Des ruptures de digues (étude CEMAGREF Lyon) ont été
simulées après classification du linéaire de digues sur Toulouse en cas-types, en fonction de la hauteur de
charge, des pentes à l’arrière de la digue et de la présence de bâti (densité et retrait).
► Définition de l’aléa PPRI
Pour évaluer l’aléa rupture de digue, le PPRI de Toulouse se base :
- à proximité des digues : sur les modélisations de rupture de digue où les vitesses d’écoulement sont
prépondérantes en matière d’aléas de rupture,
- en retrait des digues : sur une modélisation digue transparente où les hauteurs d’eau deviennent
prépondérantes en termes d’aléas (modèles de rupture moins pertinents pour décrire les conditions
d’écoulement et cas de plusieurs brèches pris en compte de cette manière).
Cela a permis de définir des zones d’aléas très fort avec vitesses aggravées (vitesse supérieure à 4 m/s),
d’aléa très fort (vitesse supérieure à 2 m/s) et des zones d’aléas fort, moyen et faible en fonction des
hauteurs d’eau attendues.
Il est à noter que l’on peut considérer que les études préalables à l’aménagement du site JOB (modélisation
d’aléa rupture de digue, remblaiement de digue, réduction de la vulnérabilité des bâtiments) ont été un
précurseur de ces études PPRI. La réduction du risque de rupture par le remblaiement de l’arrière de la
digue a conduit à ne pas afficher d’aléa très fort avec vitesses aggravées au droit du site JOB.
Toutefois, un aléa très fort subsiste, compte tenu de l’impact d’une rupture en amont ou en aval du site.
CETE du Sud-Ouest – Réaménagement du site JOB 7 Deniers 4/15