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Un opérateur unique pour optimiser
le système des transfusions
Au début de l’année, le sys-
tème transfusionnel a été
restructuré par la création effec-
tive le 1er janvier de l’Établisse-
ment français du sang (EFS)
conformément à la loi du
1er juillet 1998. L’EFS a pour
“mission de gérer le service pu-
blic transfusionnel en veillant à
la satisfaction des besoins en
matière de produits sanguins la-
biles et à l’adaptation de l’acti-
vité transfusionnelle aux évolu-
tions médicales, scientifiques et
technologiques dans le respect
des principes éthiques”. C’est un
établissement public de l’État
placé sous la tutelle du ministre
chargé de la Santé. Il est com-
posé d’un siège et de 18 établis-
sements régionaux qui favori-
sent les activités de proximité
avec une nécessaire centralisa-
tion pour une sécurité sanitaire
optimale. Il est chargé du prélè-
vement, de la préparation et la
qualification du sang, et de la
distribution aux établissements
de santé. Des activités de re-
cherche, de laboratoires d’ana-
lyses, de soins, telle la thérapie
cellulaire, etc., lui sont égale-
ment dévolues.
Parfois la seule solution
Le don de sang constitue la seule
chance pour des patients qui
souffrent d’un déficit en compo-
sants sanguins consécutifs à une
maladie ou un accident. Son
fonctionnement doit reposer sur
des règles strictes garantissant la
sécurité du donneur et du rece-
veur. L’entretien médical préa-
lable est un moment capital.
En France, le don repose sur des
principes fondamentaux : ano-
nymat, bénévolat, volontariat,
engagement, absence de profit
commercial. La gratuité s’inscrit
dans le respect absolu des prin-
cipes éthiques réaffirmés par
une résolution du Parlement
européen. Le geste du donneur
n’est pas anonyme pour l’éta-
blissement qui le reçoit. Le don-
neur peut être contacté en cas
d’anomalie au moment des tests,
car son identité et son dossier
médical sont connus.
Lors du prélèvement, celui-ci
est pris en charge par le per-
sonnel infirmier qui vérifie
la conformité de l’association
entre l’identité du donneur et le
numéro de prélèvement. Le per-
sonnel de prélèvement veille en
permanence au bon déroule-
ment de l’opération. Après le
prélèvement, le donneur doit
observer un repos d’environ
10 minutes et une collation lui
est servie. Il ne doit ressentir
aucun malaise ou faiblesse phy-
sique pour qu’il puisse partir.
L’ âge requis est compris entre
18 et 65 ans pour le don de sang
total, entre 18 et 60 ans pour le
don de plasma ou de plaquettes,
entre 18 et 50 ans pour le don de
globules blancs. La forme la plus
courante du don est celle du
don total. Mais il existe d’autres
formes de dons faisant appel à
des techniques spécialisées et
pratiquées à l’aide d’appareils
automatisés.
L.G.
Chaque jour en France, 8 000 dons de sang sont né-
cessaires. Chaque année, en effet, plus de 500 000 per-
sonnes bénéficient d’une transfusion sanguine. Un
opérateur unique est désormais chargé de la perfor-
mance du système transfusionnel.
EFS
Réduction des risques
Afin de réduire les risques, il a été
mis en place le dépistage géno-
mique viral (DGV) en transfusion.
Cette technique d’amplification
et de détection génique permet
de détecter directement les virus
(VHB, VHC et VIH). En transfu-
sion sanguine, l’intérêt majeur est
de réduire la fenêtre de sérocon-
version en détectant la présence
du virus avant les tests sur les an-
ticorps produits par l’organisme.
Pour cela, l’EFS a créé un comité
de pilotage constitué de profes-
sionnels de la transfusion san-
guine et d’experts en biologie
moléculaire et en virologie. Ceux-
ci ont été missionnés pour réali-
ser des études qui permettront
de proposer aux autorités sani-
taires la ou les solutions tech-
niques les mieux adaptées au
réseau transfusionnel et d’en dé-
duire le coût induit par la géné-
ralisation du DGV en France.
L’hémovigilance :
un élément essentiel
L’hémovigilance est un système
de surveillance et d’alerte orga-
nisé depuis la collecte du sang
jusqu’au suivi des patients
transfusés pour identifier et
analyser les effets inattendus ou
indésirables des transfusions.
Cette veille et alerte repose sur
le signalement rendu obliga-
toire depuis le décret du 24 jan-
vier 1994 (article R666-12-14
du Code de santé publique)
de tout incident chez un pa-
tient transfusé. Les infirmiers
doivent être vigilants. Depuis le
8mars 1999, la mise en œuvre
de l’hémovigilance a été confiée
à l’AFSSAPS.