épisodes d’aggravation. Les signes cliniques d’intolérance à l’effort ne se remarquent peut-être
pas dès le départ, car les chiens âgés ont tendance à être moins endurants, ce qui peut paraitre
logique aux yeux des propriétaires, dans un premier temps. Dans les cas avancés, les animaux
sont fortement intolérants à l’effort, ils toussent et se fatiguent, et peuvent montrer de la cyanose
(couleur bleutée des muqueuses), preuve du mauvais fonctionnement du tissu pulmonaire, chargé
de pourvoir à l’oxygénation du sang et des tissus. La fibrose pulmonaire avancée peut entrainer
des complications graves dont l’hypertension artérielle pulmonaire, qui correspond à l’élévation
de la pression sanguine dans les artères pulmonaires. Ceci conduit à un essoufflement précoce et
peut conduire à une complication au niveau du cœur (insuffisance cardiaque).
Comment peut-on poser le diagnostic ?
La confirmation d’un diagnostic de FPI reste difficile et laborieuse, ce qui explique que la
maladie est probablement sous-diagnostiquée. Le diagnostic requiert l’élimination des très
nombreuses autres causes de toux, dyspnée et intolérance à l’effort. L’apparition des signes
cliniques chez un chien de race prédisposée, et chez lequel une cause cardiaque ou une toux
d’autre origine (notamment trachéale) n’est pas suspectée lors de l’examen physique doit
conduire à suspecter la maladie. Un signe d’appel très fréquent et relativement typique est la
présence de crépitants à l’auscultation du thorax. Ces crépitants ne sont néanmoins pas présents
dans 100% des cas. Les examens complémentaires, tels que l’examen radiographique,
bronchoscopique (visite des voies aériennes à l’aide d’un endoscope), hématologique ou
biochimique (analyses sanguines) sont généralement peu remarquables ou peu spécifiques. Ils
sont cependant très utiles pour détecter d’autres maladies respiratoires chroniques qu’il est
important d’exclure, telles que la bronchite chronique aspécifique, les maladies d’origine
néoplasique et les infections atypiques. Si l’examen radiographique peut être effectué sans
anesthésie ni sédation, l’examen bronchoscopique, par contre, nécessite l’anesthésie de l’animal.
Au cours de cette procédure, les voies respiratoires sont inspectées à l’aide d’une petite caméra
qui est introduite dans les voies respiratoires et des prélèvements peuvent être obtenus. Une
petite quantité de liquide stérile est injectée dans les bronches via l’endoscope, et réaspirée
ensuite. Ce liquide de « lavage broncho-alvéolaire » est ensuite analysé. Les maladies
cardiaques doivent également être investiguées, notamment par le biais d’un examen par
échographie doppler, lequel est réalisé de manière non invasive (sans anesthésie). L’examen du
thorax par tomographie (imagerie scanner) est plus sensible que l’examen radiographique, et
peut, même dans les cas relativement précoces, être évocateur d’une fibrose. Chez l’homme, on
décrit des lésions relativement typiques (opacités caractéristiques dites « en rayons de miel »).
Chez le chien, il semble que l’on retrouve la plupart des lésions décrites dans la FPI chez
l’homme. Néanmoins, la FPI ne peut être formellement confirmée que par un examen
histopathologique du tissu pulmonaire. Chez nos animaux, il est rare d’avoir recours au
prélèvement d’un petit morceau de tissu pulmonaire car ce type d’examen est un peu plus invasif
et coûteux. Il requiert également une anesthésie générale. De surcroit, la confirmation absolue du
diagnostic ne permet pas, à l’heure actuelle, de proposer une alternative thérapeutique
intéressante, ce qui décroit l’attrait de ce type d’examen complémentaire.
D’autres examens intéressants sont ceux destinés à évaluer la capacité et la fonction respiratoire.
Chez l’homme, ces épreuves d’exploration fonctionnelle respiratoire sont couramment utilisées.
Chez le chien, seules celles qui ne nécessitent pas la coopération du sujet sont applicables. On
peut pratiquer une série de tests fonctionnels non invasifs, dont la mesure du taux de saturation
de l’hémoglobine dans le sang (à l’aide d’un oxymètre de pouls), la mesure des gaz sanguins
artériels, le « 6-minutes-walk-test » (test de marche de 6 minutes), ou la pléthysmographie
barométrique corporelle totale. L’oxymétrie de pouls vise à placer simplement un capteur sur
une muqueuse mais cette technique n’est pas toujours fiable, surtout si le chien présente des