À Thilay, une « autre » forme
d’entreprise à l’essai
Le but, c’est de se diriger
vers le champ économique
concurrentiel, tout en res-
tant sur notre champ d’action
et en accomplissant une mission
d’insertion ». C’est d’ailleurs
aussi parce qu’elle vient du
secteur marchand que Flo-
rence Lefèvre a été recrutée,
en février dernier, pour diri-
ger l’ABMS (Association des
bords de Meuse et Semoy).
Charge à celle qui vient du
« monde de l’intérim et du social
- secteur marchand » de réus-
sir la mutation de l’associa-
tion en entreprise d’insertion,
un statut décroché en
décembre 2013 pour une
durée test d’une année.
La toise finale ne sera
qu’économique
Bien que classée dans un genre
économique qui reste, en
volume national, marginal
- l’économie sociale et soli-
daire - l’ABMS veut prouver
qu’elle peut être un exemple
de solution économique à part
entière : un succès au plan
entrepreneurial et au plan de
la création d’emplois. Sa spé-
cificité est d’avoir décrété de ne
pas dissocier ces deux volets.
Pour faire la démonstration de
sa crédibilité d’acteur écono-
mique, l’ABMS a choisi de faire
naître une activité « filière
bois » et de continuer à déve-
lopper celles qu’elle assurait
déjà : bûcheronnage, entretien
des espaces verts, fleurisse-
ment.
Florence Lefèvre sait que la
démonstration sera convain-
cante si et seulement si le
panel des clients de l’ABMS
dépasse le cercle convention-
nel des collectivités territo-
riales. D’autant que, sur la
durée, de « conventionnel »,
le cercle devenant convenu, il
risquerait de cantonner ad
vitam aeternam cette idée de
troisième voie économique
dans un genre à part. Et, à être
trop singulier, ce genre-là per-
drait ses chances d’être
reconnu. Or, l’ABMS n’entend
pas simplement jouer les
modèles « intéressants ». Ce
n’est pas que sur le terrain
intellectuel qu’elle veut l’em-
porter.
Aller chercher les clients
au lieu de les attendre
Sans perdre de vue, au
contraire, la mission
d’« accompagnement vers l’em-
ployabilité » de l’ABMS, Flo-
rence Lefèvre veut donc des
résultats sonnants et trébu-
chants pour son pendant, la
mission productive. Sur le ter-
rain de l’emploi, l’entreprise
peut se targuer d’avoir embau-
ché quatre personnes, depuis
février dernier. Elles vont
désormais se consacrer à la
production de BRF, pour Bois
raméal fragmenté, le bois étant
ardennais. Il sert de fertilisant
des sols, d’engrais en somme.
La commune de Bogny-sur-
Meuse a mis gracieusement à
disposition de l’ABMS le maté-
riel de production, le temps de
cette phase expérimentale. La
vente aux particuliers (15 € le
sac de 50 litres) a vraiment
commencé quand Florence
Lefèvre est allée, pour la pre-
mière fois, les chercher sur le
marché de Thilay, dimanche
dernier au lieu, jusqu’à pré-
sent, d’attendre qu’ils se mani-
festent. Après les particuliers,
l’ABMS espère atteindre les
maraîchers. Le plus tôt serait
le mieux. À défaut d’être assez
agressive, la méthode
employée pour conquérir des
clients est-elle au moins beau-
coup plus offensive. Une petite
révolution pour une entreprise
classée sociale et solidaire.
« Dans un univers concurrentiel,
on ne peut pas s’en passer ».
Sociale, solidaire
et anticipatrice
Florence Lefèvre, qui a l’expé-
rience du management dans
le secteur privé, apporte à
l’ABMS un réflexe qui lui est
propre : se projeter. Aussi
sillonne-t-elle déjà les routes
des Ardennes, comme si
l’étape BRF avait déjà été
concluante, pour prospecter
les clients du « gros projet » qui
suivrait cette production test,
dès 2015 : celle de plaquettes
de bois de chauffage. Pour se
fabriquer un marché, l’AMBS
se recentrerait d’abord sur ses
acheteurs par vocation, les col-
lectivités territoriales. La direc-
trice a déjà approché les com-
munes de Hargnies et des
Hautes-Rivières, assez proches
de Thilay pour que les pla-
quettes de bois ne se dégra-
dent pas pendant leur trans-
port. nF.A.
L’ABMS relève de l’économie sociale et solidaire. Mais elle ne perd pas de vue son
obligation de résultat, au prétexte qu’elle produit avec le souci de l’insertion.
Florence Lefèvre est assez fière d’avoir déjà pu, depuis son arrivée en février dernier, embaucher quatre personnes.
« Dans un univers
concurrentiel, on ne
peut pas se passer
d’une dose
d’agressivité »
/
/// contact.ardennes@orange.fr //// www.lasemainedesardennes.fr
22C’est le nombre d’itinéraires balisés dans
l’Espace VTT des Vallées de Meuse et
Semoy, réunis dans une carte
nouvellement éditée par le Parc naturel
des Ardennes. Sur tous ces tracés,
sensations fortes garanties. Cette carte
est déjà disponible sur www.parc-naturel-ardennes.fr 48C’est le nombre d’heures à patienter
pour que les miracles soient accomplis
à l’hôtel de ville de Bogny-sur-Meuse…
sachant que « le possible » est « déjà
fait » et que « l’impossible est en
cours ». C’est cette devise qui est
affichée sur un mur du bureau du maire Erik Pilardeau… 204279 En euros, c’est le
montant du budget annuel
du centre communal d’action
sociale de la ville de
Bogny-sur-Meuse.
MONTHERMÉ
Communauté de
communes
1, rue Étienne Dolet
Tél : 03 24 36 08 61
Fax : 03 24 36 08 94
Email :
contact@cc-meuse-semoy.com
Office de tourisme
communautaire
Place Jean-Baptiste Clément
Tél : 03 24 54 46 73
Fax : 03 24 54 87 88
Médiathèque
2eétage de l’Hôtel de Ville
Tél : 03 24 53 94 38
Fax. : 03 24 53 94 39
Email :
bibliotheque.bogny@wanadoo.fr
Mairie
Place de la République
Tél : 03 24 53 00 09
Gendarmerie nationale
(brigade de Monthermé)
Rue Jean Mermoz
Tél : 03 24 53 01 08
BOGNY-SUR-MEUSE
Mairie
37 av Blanqui
Tél : 03 24 53 94 20
Fax: 03 24 53 94 39
Horaire : du lundi au jeudi,
de 8 h 15 à 12 h et 14 h à
17 h 45 et le vendredi, de
8h15 à 12 h et 14 h à
17 h 15
HAUTES-RIVIÈRES
Mairie
5 Place de l'Hôtel de Ville
Tél : 03 24 53 40 34
Fax : 03 24 53 46 91
contact@leshautesrivieres.com
THILAY
Mairie
19 rue de Naux
Tél : 03 24 32 80 51
Fax : 03 24 56 50 72
HAULMÉ
Mairie
Place de la Mairie
Tél : 03 24 32 11 62
Fax : 03 24 32 35 57
DEVILLE
Mairie
58 Rue Clément Pierlot
Tél : 03 24 32 61 90
LAIFOUR
Mairie
Place de la mairie
Tél : 03 24 32 63 84
TOURNAVAUX
Mairie
Route d’Haulmé
Tél : 03 24 32 85 48
Fax : 03 24 32 09 09
MEUSE ET SEMOY
14 LA SEMAINE DES ARDENNES
JEUDI 1ER MAI 2014
Est-ce que l’économie
sociale et solidaire est
une piste sérieuse pour
la région ?
Le tiers secteur correspond
chez nous à une tradition
ancienne. Il correspond
aujourd’hui à environ 10 %
des salariés. Je vois des
vertus à ce tiers secteur :
- être une démarche intermédiaire entre l’économique et le
social, en associant à la production de richesses et d’emplois
des publics en phase d’insertion. Dans notre région, dont les
Ardennes, c’est une chance à ne pas négliger.
- s’occuper de créneaux du marché désertés par les
entreprises classiques car ils sont moins immédiatement
rentables.
- reprendre des activités vouées à l’abandon ou en créer de
nouvelles et, de ce fait, contribuer à renouveler le tissu
économique. On a ainsi des exemples locaux de sauvetage
d’entreprises.
- être un modèle économique de proximité qui répond
souvent aux besoins des populations, spécialement dans le
domaine de l’environnement, à l’image des activités de
l’ABMS. Les emplois créés sont non délocalisables et proches
des lieux de vie.
C’est pourquoi ces solutions économiques nous sont utiles et
que nous les soutenons ».
L’interviewJEAN-PAUL
BACHY
PRÉSIDENT
CONSEIL RÉGIONAL