La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XVII - n° 1 - janvier-février 2014 | 37
EVIDENCE-BASED MEDICINE
Proctologie
attribués au traitement (1 constipation et 1 sensation
d’irritation au niveau de la jambe).
Les auteurs de ce travail soulignent que les résul-
tats de leur étude peuvent avoir été faussés par le
fait que 20 % des malades n’ont pas rempli inté-
gralement leur calendrier des selles, sur lequel se
fondait le critère de jugement principal. Ils consi-
dèrent que la technique peut conserver quelques
indications potentielles chez les patients ne rele-
vant pas de la neuromodulation sacrée… ■
Question
non résolue
» Le mécanisme d’action
de la TENS reste inconnu.
Références bibliographiques
1. Johanson JF, Lafferty J. Epidemiology of fecal incontinence: the
silent affl iction. Am J Gastroenterol 1996;91(1):33-6.
2. Goldstone SE, Hundert JS, Huyett JW. Infrared coagulator
ablation of high-grade anal squamous intraepithelial lesions in
HIV-negative males who have sex with males. Dis Colon Rectum
2007;50(5):565-75.
3. Eleouet M, Siproudhis L, Guillou N et al. Chronic posterior tibial
nerve transcutaneous electrical nerve stimulation (TENS) to treat
fecal incontinence (FI). Int J Colorectal Dis 2010;25(9):1127-32.
4. Leroi AM, Siproudhis L, Etienney I et al. Transcutaneous elec-
trical tibial nerve stimulation in the treatment of fecal inconti-
nence: a randomized trial (CONSORT 1a). Am J Gastroenterol
2012;107(12):1888-96.
niveau
de preuve
1a
La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) des garçons
est conseillée aux États-Unis (vaccin quadrivalent) mais pas en France.
Le vaccin anti-HPV prévient 86 % des lésions induites par ces virus.
Ce qu’il faut retenir
I
nfection sexuellement transmissible la plus
répandue, l’infection à papillomavirus humain
(HPV) est le plus souvent asymptomatique. Un
travail utilisant un modèle mathématique a estimé
que 80 % des femmes de plus de 50 ans ont été
infectées par un HPV (1). La vaccination contre les
HPV oncogènes est actuellement indiquée chez les
jeunes fi lles pour prévenir la survenue du cancer du
col utérin. C’est dans la population féminine que la
fi liation entre infection à HPV, dysplasie et cancer
du col utérin a été pour la première fois mise en
évidence. Dans 70 % des cas, le cancer du col est
lié à une infection par HPV 16 ou HPV 18. Il existe
actuellement 2 vaccins commercialisés : un vaccin
bivalent protégeant contre les HPV 16 et 18, et un
vaccin quadrivalent actif également sur HPV 6 et 11
(génotypes les plus souvent à l’origine des condy-
lomes). La recommandation actuelle en France est
de vacciner les jeunes fi lles à l’âge de 14 ans, ou
entre 15 et 26 ans pour celles qui n'auraient pas eu
de rapports sexuels, et au plus tard dans la première
année suivant les premiers rapports. La contami-
nation virale est en effet précoce, survenant dans
60 % des cas dans les 5 ans suivant le début de la
vie sexuelle (2).
Chez l’homme, l’HPV est impliqué dans la survenue
des cancers du pénis, de l’anus et de l’oropharynx.
L’incidence du cancer de l’anus est élevée chez les
homosexuels masculins. Aux États-Unis, en 2010,
la Food and Drug Administration (FDA) a accordé,
pour le vaccin quadrivalent, une extension d’indi-
cation aux jeunes garçons pour prévenir les condy-
lomes anogénitaux. Un essai contrôlé portant sur
4 065 hommes âgés de 16 à 26 ans a en effet récem-
ment démontré que ce vaccin avait une effi cacité de
86 % pour prévenir les lésions induites par un HPV
(fi gure, p. 38) [3].
Traitement de la dysplasie anale
chez les malades VIH :
l’électrocoagulation fait mieux
que les traitements chimiques
Agnès Sénéjoux, Saint-Grégoire.