H é p a t o l o g i e
305
Evidence-based medicine
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. IX - n° 7 - décembre 2006
16,4-43,3 %). Il n’était pas observé de différence entre les études
ayant initié le traitement dans les 2 mois suivant l’hépatite
aiguë et celles l’ayant différé de plus de 2 mois : 46,9 % (IC95 :
7,6-93,3 %) versus 29,9 % (IC
95
: 25,4-65,4 %). Les informations
importantes de cette étude étaient : 1) l’interféron est plus effi-
cace chez les patients ayant des facteurs prédictifs de guérison
virologique ; 2) les schémas thérapeutiques comportant des
doses élevées et une période d’induction sont les plus effica-
ces ; 3) l’initiation du traitement antiviral peut être différée de
2 mois après le début de l’hépatite aiguë, ce qui permettrait
d’éviter le traitement des patients ayant une probabilité élevée
de guérison spontanée (3).
Des informations importantes sur le schéma thérapeutique ont
été fournies par les études récentes non randomisées. Quatre
semaines d’interféron quotidien à la dose de 5 MU par jour,
poursuivi à la dose de 5 MU trois fois par semaine pendant
une durée complémentaire de 20 semaines permettaient d’ob-
tenir une réponse virale prolongée dans 98 % des cas (11). Plus
récemment, trois études récentes ont démontré qu’une réponse
virologique était obtenue dans approximativement 90 % des
cas chez les patients ayant été traités par l’interféron pégylé
administré pendant 6 mois. En conséquence, l’interféron pégylé
pendant 6 mois constitue une alternative thérapeutique au
schéma idéal d’interféron standard avec période d’induction
et doses élevées.
Syndrome de dysfonction circulatoire : prévention
indispensable chez le patient atteint de cirrhose
.
RÉFÉRENCES
1. Alter MJ, Margolis HS, Krawczynski K et al. e natural history of commu-
nity-acquired hepatitis C in the United States. e Sentinel Counties Chronic
non-A, non-B Hepatitis Study Team. N Engl J Med 1992;327:1899-905.
2. Wiegand J, Buggisch P, Boecher W et al. Early monotherapy with pegylated
Interferon alfa 2-b for acute hépatitis: the HEP-NET Acute-HCV-II study. He-
patology 2006;43:250-6.
3. Licata A, Di Bona D, Shepis F, Shahied L, Craxi A, Cama C. When and how
to treat acute hepatitis C. J Hepatol 2003;39:1056-62.
4. evenot T, Regimbeau C, Ratziu V, Leroy V, Opolon P, Poynard T. Meta-ana-
lysis of interferon randomized trials in the treatment of viral hepatitis C in naive
patients: 1999 update. J Viral Hepat 2001;8:48-62.
5. Zekry A, Patel K, McHutchison J. Treatment of acute hepatitis C infection:
more pieces of the puzzle. J Hepatol 2005;42:293-6.
6. Giuberti T, Marin MG, Ferrari C et al. Hepatitis C virus viremia following
clinical resolution of acute hepatitis C. J Hepatol 1994;20:666-71.
7. Villano SA, Vlahov D, Nelson KE, Cohn S, omas DL. Persistence of viremia
and the importance of long-term follow-up after acute hepatitis C infection. He-
patology 1999;29:908-14.
8. Broers B, Hebling M, Francois A et al. Bariers to interferon alfa therapy are
higher in intravenous drug users than in other patients with acute hepatitis C.
J Hepatol 2005;42:323-8.
9. Santantonio T, Fassano M, Sinisi E et al. Efficacy of a 24-week course of Peg-
Interferon montherapy in patients with acute hepatitis C after failure of sponta-
neous clearance. J Hepatol 2005;42:329-33.
10. Kamal SM, Ismail A, Graham CS et al. Pegylated interferon alfa therapy in
acute hepatitis C: relation to hepatitis C virus -specific T cells response kinetics.
Hepatology 2004;39:1721-31.
11. Jaeckel E, Cornberg M, Wedemeyer H et al Treatment of acute hepatitis C
with interferon alfa 2b. N Engl J Med 2001;345:1452-7.
Ce qu’il faut retenir
Le syndrome de dysfonction circulatoire peut survenir fréquem-
ment au cours de la cirrhose, soit à l’occasion d’une diminution
de la volémie, soit en cas d’augmentation de la vasodilatation.
Une fois l’activation des systèmes neuro-humoraux vasocons-
tricteurs déclenchée, celle-ci va se pérenniser et pouvoir aboutir
au développement d’une insusance rénale et d’une augmen-
tation de la mortalité. Le traitement préventif est donc indis-
pensable. Il passe par l’administration d’albumine au cours des
ponctions d’ascite évacuatrices, associée aux antibiotiques au
cours de l’infection du liquide d’ascite. D’autres circonstances
sont également probablement en cause : hémorragie digestive,
diarrhée, vomissements, etc. L’administration de vasocons-
tricteurs, telle la terlipressine, pourrait être une alternative à
l’albumine dans certaines circonstances.
Niveau de preuve
DÉFINITION
La cirrhose compensée est un état d’équilibre circula-
toire précaire. En effet, le syndrome hyperkinétique,
associant vasodilatation systémique et splanchnique,
augmentation du débit cardiaque et augmentation de
la volémie, se traduit au niveau rénal par une diminu-
tion de la volémie efficace. Autrement dit, malgré la
volémie augmentée (contenu) chez le patient atteint de
cirrhose, la vasodilatation (contenant), et notamment
au niveau prérénal, est telle que les barorécepteurs
vont pouvoir être facilement activés. Soit une aug-
mentation de la vasodilatation, soit une baisse de la
volémie, vont donc pouvoir stimuler ces barorécepteurs
et activer les systèmes vasoconstricteurs, et notamment
le système rénine-angiotensine ainsi que le système
antinatriurétique.