Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XVII - n° 7 - septembre 2013
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Revue de presse
Coordination : Estelle Louiset (Rouen)
Épigénétique : nouvelle
donne au début de la
puberté
L’acidocétose diabétique
inaugurale prédit-
elle les valeurs des
HbA1c ultérieures chez
des enfants diabétiques
de type 1 ?
Le dosage de
l’estradiol nécessite des
améliorations
Épigénétique : nouvelle donne
au début de la puberté
L’initiation de la puberté est gouvernée par une aug-
mentation de l’activité des neurones hypothalamiques
à gonadotropin-releasing hormone (GnRH) qui libèrent
cette hormone de manière pulsatile, ce qui stimule
la libération hypophysaire d’hormone lutéinisante
(LH) et la stéroïdogenèse gonadique. Toutes les com-
posantes de l’axe gonadotrope sont fonctionnelles
très tôt au cours de la vie. Avant la puberté, la libé-
ration pulsatile de GnRH est freinée à la fois par une
inhibition GABAergique tonique et enképhaliner-
gique locale, dont la levée toutefois ne suffi t pas à
induire l’activité des neurones à GnRH. Un contrôle
excitateur est requis, exercé par le couple kisspep-
tine-GPR54 et les transmissions glutamatergiques.
Le contrôle de la puberté est probablement encore
plus complexe que cela, puisqu’une étude a montré
que l’âge des premières règles est corrélé à la pré-
sence de polymorphismes dans 30 gènes diff érents.
Le déclenchement de la puberté est aussi dépendant
de contraintes environnementales, ce qui est bien
illustré par l’avancement de l’âge de la puberté au
cours du XX
e
siècle. Comment les données génétiques
et environnementales sont-elles intégrées pour abou-
tir à la régulation coordonnée et à la plasticité des
neurones à GnRH ? A. Lomniczi et ses collaborateurs
s’intéressent à la régulation épigénétique qui permet-
trait d’intégrer les données génétiques et environne-
mentales impliquées dans la régulation dynamique
de l’expression génique, la coordination et la plasticité
de l’axe gonadotrope. Leur hypothèse de départ est
que le contrôle du début de la puberté résulte d’une
répression transcriptionnelle liée à des modifi cations
épigénétiques. Leur démonstration passe tout d’abord
par l’utilisation, dans le modèle animal de la rate pré-
pubère, d’un inhibiteur de méthylation de l’ADN qui
bloque l’apparition de la puberté tout en préservant
la fonctionnalité de l’axe gonadotrope. Une analyse
du méthylome d’hypothalamus de rates à diff érents
stades de développement pubertaire met en exergue
un groupe de gènes appartenant au complexe inhibi-
teur Polycomb (PcG) impliqués dans la modifi cation
de la chromatine et des histones, complexe qui, par
ailleurs, joue un rôle clé au cours du développement.
L’expression de ces gènes diminue dans l’hypothalamus
avant la puberté, en lien avec une augmentation de
la méthylation de leur promoteur. Il s’avère que Kiss1
est une cible des gènes du groupe PcG, en particulier
EED (Embryonic ectoderm development). Les auteurs
montrent que l’éviction d’EED du promoteur du gène
Kiss1 permet l’activation de Kiss1. À l’inverse, si cette
éviction est empêchée par une approche lentivirale
visant à surexprimer EED, la libération pulsatile de
GnRH est bloquée, la puberté retardée et la fécondité
compromise. Ces travaux montrent que le contrôle
neuroendocrine de la puberté chez la femelle implique
une répression épigénétique inhibitrice qui est régulée
au cours du développement et en fonction du contexte
environnemental.
I. Lihrmann (Rouen)
• Lomniczi A. et al. Nat Neurosci 2013;16(3):281-9.
L’acidocétose diabétique
inaugurale prédit-elle les valeurs
des HbA1c ultérieures chez desenfants
diabétiques de type1 ?
La prévalence du diabète de type 1 dans la population
pédiatrique est en augmentation dans de nombreux
pays. Un des modes de révélation est l’acidocétose,
complication métabolique sévère témoin d’un diabète
décompensé. Après la prise en charge initiale, l’évo-
lution du diabète de type 1 au cours de la 1re année
de suivi est fréquemment marquée par une phase de
“lune de miel” avec de faibles besoins en insuline du
fait d’une sécrétion résiduelle endogène persistante.
Cependant, les facteurs infl uençant cet état sont peu
connus, et il existe dans la littérature une controverse
sur l’implication ou non de l’acidocétose inaugurale. Le
but de l’étude de Fredheim et al. était de mesurer la pré-
valence de l’acidocétose dans la population pédiatrique
danoise et d’évaluer le lien potentiel entre acidocétose
au diagnostic et sécrétion ultérieure résiduelle d’insu-
line. Dans cette étude rétrospective, 2 964 patients de
moins de 18 ans issus de la base de données nationale
danoise DiabKids ont été inclus. Tous les sujets étaient
atteints d’un diabète de type 1 diagnostiqué entre
1996 et 2009, et avaient bénéfi cié d’un suivi jusqu’au
1
er
janvier 2012. L’acidocétose était défi nie selon les
critères ISPAD (International Society for Pediatric and
Adolescent Diabetes). La fonction endocrine résiduelle
des cellules β pancréatiques était estimée par l’HbA1c
ajustée à la dose d’insuline (IDAA1C) calculée par la
formule suivante : HbA1c (%) + (4 × dose d’insuline) [U/
kg/j]. Cinq cent vingt-neuf enfants (17,9 %) présentaient
une acido cétose initiale, avec une répartition de sévérité
telle que 8,3 % étaient de forme légère, 7,9 % de forme
modérée et 1,7 % de forme sévère. Chez les moins de
L’auteur déclare ne pas avoir
de liens d’intérêts.