L'antibiothérapie n'est à conseiller
que durant la phase inflammatoire
initiale : elle peut éviter la
constitution de l'abcès. Une fois la
suppuration apparue, le seul
traitement possible est chirurgical :
incision large, évacuation du pus,
drainage de la cavité.
On désigne sous le nom d'abcès
froid un abcès qui se constitue de
façon lente, sans réaction
inflammatoire apparente (abcès
pasteurellique du lapin,
lymphadénie caséeuse du
mouton...).
L'abcès de fixation
est un abcès thérapeutique pratiqué
sous la peau du fanon des bovins
par une injection de 2 à 3 cm3
d'essence de térébenthine, en vue
de provoquer une violente réaction
inflammatoire et la formation d'un
pus abondant.
Cette méthode, qui a pour objet de
stimuler les défenses non
spécifiques de l'organisme, est peu
à peu abandonnée au profit de
thérapeutiques plus douces
(immunostimulants).
BRUGÈRE
abeille
Insecte hyménoptère social vivant
dans une ruche, produisant du miel
et de la cire, et dont une espèce a
été domestiquée par l'homme
(genre Apis, famille des apidés).
L'élevage des abeilles s'appelle
l'apiculture.
L'abeille domestique (Apis
mellifica) vit au sein de sociétés
comprenant de 20 000 à 100 000
individus, répartis en trois castes :
les ouvrières, femelles stériles de 15
mm de long, qui assurent tous les
travaux de la ruche et butinent
inlassablement de fleur en fleur ;
la reine, unique femelle fertile ; elle
se distingue extérieurement des
ouvrières par sa grande taille (20
mm) et son abdomen plus allongé ;
les mâles, ou faux-bourdons, qui
ont essentiellement un rôle
reproducteur ; ils se reconnaissent
à leur forme trapue, leur aspect
velu et leurs gros yeux ; ils ne
possèdent pas de dard ; au nombre
de quelques centaines, ils naissent
à la fin du printemps et meurent à
la fin de l'été.
Rôles des ouvrières.
Les ouvrières participent
successivement, selon leur âge, à
toutes les activités de la colonie.
Elles nettoient la ruche, nourrissent
les larves de miel, de pollen et de
gelée royale (secrétée par des
glandes de la tête), produisent de la
cire grâce à des glandes situées
dans leur abdomen et construisent
les rayons et les alvéoles (les
ouvrières cirières se réunissent au
sein d'une grappe d'abeilles, qui
créent la température nécessaire à
la plasticité de la cire). Les
ouvrières stockent et transforment
le nectar en miel, ventilent la ruche
pour y maintenir une atmosphère
et une température constantes,
gardent et défendent la colonie
(leurs antennes leurs permettent de
reconnaître les habitants de la cité,
leur dard venimeux de tuer les
éventuelles pilleuses). Enfin, elles
butinent les fleurs pour
approvisionner la colonie en nectar
et en pollen. En pleine miellée, leur
durée de vie est de cinq à six
semaines.
Les butineuses.
Les ouvrières butineuses aspirent le
nectar à l'aide de leur trompe et le
stockent dans leur jabot (estomac à
miel), où il subit des
transformations chimiques sous
l'action des sucs digestifs ; de
retour à la ruche, les butineuses le
régurgitent à d'autres ouvrières, qui
le déposent dans des alvéoles de
cire, où elles achèvent de le
transformer en miel (réserve de
glucides, donc d'énergie).
Les butineuses récolent aussi le
pollen, s'ébrouant entre les
étamines des fleurs, puis, en vol,
rassemblent ce pollen dont elles
sont couvertes sur leurs pattes
postérieures (équipées de poils
raides formant une brosse) ;
chaque abeille peut ainsi rapporter
20 mg de pollen à la ruche. Le
pollen, source de protéines, est
stocké dans des alvéoles autour de
la nurserie de la ruche ; additionné
de miel, il sert à la nourriture des
larves.
Les abeilles recueillent aussi la
propolis, substance résineuse de
certains bourgeons, pour en
enduire les rayons de la ruche et
colmater les fissures. Ce « mastic
des abeilles » protège la ruche
contre le développement des
bactéries et des moisissures grâce à
sa puissante action antibiotique et
antifongique.
Rôle dans la pollinisation.
Pour 70 % des espèces végétales, ce
sont les abeilles et espèces voisines
qui assurent en butinant le
transport du pollen de fleur en
fleur, assurant la fécondation de
celles-ci. Cette pollinisation est
indispensable pour la fructification
de beaucoup d'arbres fruitiers. Les
fruits à pépins se développent et se
conservent mieux s'ils proviennent
de fleurs bien pollinisées. Aussi
l'implantation de ruches dans les
vergers et dans certaines cultures
augmente-t-elle les rendements en
fruits et en graines.
Reproduction.
La reine pond durant toute sa vie
jusqu'à 2 000 œufs par jour. Les
œufs non fécondés donnent
naissance à des mâles. Les œufs
fécondés donnent des femelles : si
les larves sont nourries de miel, de
pollen et de gelée royale, ce seront
des ouvrières ; si elles ne reçoivent
que de la gelée royale, ce seront des
reines.
L'ouvrière se développe par
métamorphoses complètes. Le
troisième jour, l'œuf éclôt, libérant
une larve aveugle et sans membres,
qui consomme de la gelée royale
pendant trois jours, puis du miel et
du pollen jusqu'au neuvième jour.
L'alvéole est alors fermée par un
opercule, et la larve devient une
nymphe, dont les organes se
transforment totalement ; le vingt
et unième jour, l'abeille adulte sort
de son alvéole. L'ensemble des
œufs, des larves et des nymphes
constitue le couvain.
Comportement social.
Toutes les activités des abeilles sont
coordonnées : régulation
thermique, constructions,
recherche de nourriture.
Les exploratrices informent les
autres ouvrières sur les sources de
nectar et de pollen en effectuant
des « danses » circulaires sur les
rayons de la ruche : le parcours