INTRODUCTION
L’imagerie oncologique est devenue une spécialité à part entière
avec surtout des examens de bilan d’extension, et de suivi régulier et
programmé. Il existe cependant des urgences liées à la pathologie et
aux traitements administrés. En voici quelques exemples types.
CAS 1
Compression médullaire ou des racines de la queue de cheval :
Elle concerne 5 à 10% des patients ayant un cancer. Les mécanismes
sont le plus souvent par extension épidurale d’une masse vertébrale ou
par fracture pathologique. L’atteinte est à l’étage dorsal dans 70% des
cas. Le patient se présente avec des douleurs vertébrales, un dé cit
moteur ou sensitif, ou des troubles sphinctériens. Le traitement est
une chirurgie de décompression ou une radiothérapie.
Fig. 1 : A. IRM rachidienne sagittale T2 STIR : Envahissement des corps vertébraux L2-L3, frac-
ture pathologique de L3 et e et de masse sur les racines de la queue de cheval.
B et C. Séquences sagittale et axiale après injection de gadolinium : Prise de contraste épidu-
rale avec aspect en » embase rideau » et compression des racines nerveuses.
CAS 2
Syndrome cave supérieur :
Il résulte le plus souvent d’une compression tumorale extrinsèque de
la veine cave supérieure, d’un envahissement tumoral direct ou d’une
thrombose cruorique étendue, notamment sur cathéter. Les deux
causes tumorales les plus fréquentes sont les tumeurs bronchiques
(surtout à petites cellules) et les lymphomes. Le patient se présente
avec une dyspnée, des céphalées, un œdème de la partie supérieure
du thorax et de la face. Le traitement est symptomatique, étiologique
et un geste endovasculaire est parfois réalisé.
Fig. 2 : A et B. Scanner cervico-thoracique injecté au temps portal (70 secondes). Thrombose
cruorique de la veine cave supérieure en regard du cathéter étendue jusqu’à l’oreillette droite.
C. Extension aux veines jugulaires avec circulation cervicale collatérale super cielle.
CAS 3
Colite Neutropénique ou typhlite :
Elle apparaît dans un contexte de neutropénie fébrile induite par les
traitements, notamment lors des inductions pour leucémie. Le patient
présente classiquement des douleurs abdominales, de la èvre et
des nausées. L’atteinte prédomine sur le côlon droit ou le caecum
(typhlite) mais peut se présenter sous la forme de pancolite. Elle
peut être aseptique. En n, elle peut se compliquer de perforation ou
hémorragie digestive massive. Un traitement par nutrition parentérale
et antibiothérapie, au moins prophylactique est réalisé.
Fig. 3 : A et B. Scanner abdomino-pelvien injecté au temps portal. Epaississement circonfé-
rentiel de la paroi du côlon droit avec œdème sous muqueux et importante in ltration de la
graisse péricolique au contact. Pas de signe de complication, comme une pneumatose, un
défaut de rehaussement pariétal, un pneumopéritoine ou un épanchement.
CAS 4
Septicémie :
La neutropénie fébrile est une complication fréquente des traitements.
Elle survient au moment du Nadir des leucocytes (neutropénie la
plus profonde) classiquement entre 7 et 14 jours après chaque cure.
La cause la plus fréquente est une contamination sanguine à partir
de la ore endogène digestive. Une imagerie est souvent demandée
à la recherche d’un foyer infectieux profond. Au maximum, il existe
un sepsis sévère avec une atteinte multiviscérale. Le pronostic est
alors en grande partie lié à la rapidité d’instauration d’un traitement
antiinfectieux.
Fig. 4 : A et B. Scanner thoraco-abdomino-pelvien injecté au temps portal, d’un patient suivi
pour une leucémie aigue myéloide (LAM) type 3 en état de choc septique. Micronodules et
nodules pulmonaires bilatéraux di us, micronodules et nodules hypodenses di us de la
rate et des deux reins. Il s’agissait de microabcès disséminés ou « embols septiques » en
rapport avec une septicémie à Candida Albicans, retrouvé sur les hémocultures.
C. Les nodules apparaissent hypermétaboliques, hyper xants au TEP-scanner. En dehors
des bilans d’extension tumorale, ce dernier est un bon examen d’imagerie pour le bilan des
di érents foyers infectieux.
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A
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4
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A
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STÉPHANIE COHEN-ZARADE, ALEXANDRE COFFIN, AURÉLIE SCEMAMA, MARION CHAPELLIER,
CÉDRIC DE BAZELAIRE, ERIC DE KERVILER
Service de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle, Hôpital Saint-Louis, Paris
URGENCES EN ONCOLOGIE
AB C
AB C
AB C
AB
BIBLIOGRAPHIE
1. Radiographics 2013;33:1533-53. Imaging of oncologic emergencies: what every
radiologist should know. Katabathina VS, Restrepo CS, Betancourt Cuellar SL, Riascos
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3. CA Cancer J Clin. 2011;61:287-314. Oncologic emergencies: Pathophysiology,
presentaƟ on, diagnosis, and treatment. Lewis MA, Hendrickson AW, Moynihan TJ.
CONCLUSION
L’imagerie joue un rôle important pour la gestion des urgences en
cancérologie, tant pour en faire le diagnostic, que pour en évaluer la
gravité. Il est important de connaître les complications des pathologies
et de leurs traitements, de choisir le type d’examen adapté et de le
réaliser rapidement, car souvent, le pronostic à court terme en dépend.
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